⋆ X | Revelations.
29 Mars 2023
⋆ Clairefontaine, France.
-1 au retour à Madrid.
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Celle qui débutait était la dernière journée que les Bleus auraient passé ensemble avant le rassemblement de Juin.
Les joueurs étaient tous rassemblés autour de la table pour le petit déjeuner, en train de discuter joyeusement. La complicité de l'équipe n'allait pas se perdre, même avec quelques mois de distance.
Et c'est ce qui faisait la force de cette sélection extraordinaire.
Eduardo s'était assis près d'Aurelien, en profitant pour discuter brièvement avec lui sur comment ils allaient annoncer leur mise en couple à leurs coéquipiers.
Le plus âgé avait accepté de prendre la parole en premier, pour compenser la timidité du plus jeune. Mais jusqu'à là, l'occasion de révéler la nouvelle à leurs coéquipiers ne s'était pas présentée.
Les joueurs mangeaient et étaient trop concentrés sur leurs discussions pour faire attention aux deux madrilènes qui n'arrêtaient pas de s'échanger des regards interrogateurs.
La nouvelle aurait sûrement fait beaucoup de bruit auprès des médias.
Du coup, ils s'étaient mis d'accord pour en parler uniquement avec leurs coéquipiers en sélection et en club, en plus de leurs familles. Et ils comptaient sur ceux-ci pour maintenir le secret.
Ils allaient réfléchir plus tard à un effectif dévoilement de l'information auprès du public. Car le monde actuel, en particulier dans le foot, était tout sauf tolérant.
Finalement, quelques instants de silence prirent le dessus, et Aurelien se racla la gorge pour attirer l'attention des joueurs sur lui.
— Uhm... les gars ? J'ai quelque chose d'important à vous annoncer... - Il marqua une pause, en prenant délicatement la main d'Eduardo dans la sienne, sous la table. - ...on a quelque chose d'important à vous annoncer.
Voilà désormais vingt-et-unes paires d'yeux braquées sur eux, plus ceux du sélectionneur et de quelques hommes du staff en train de papoter dans un coin de la salle.
Le plus âgé des deux madrilènes hésita un instant, en tournant légèrement la tête vers le plus jeunes pour que leurs yeux bruns puissent se croiser. Leurs mains étaient toujours liées, et aucun bruit ne se faisait entendre.
Aurelien inspira, puis se retourna vers leurs coéquipiers.
— Eduardo et moi sommes... en couple. - Déclara-t-il, en serrant la main de son copain dans la sienne et en la soulevant pour l'afficher au dessus de la table.
Le plus jeune des deux madrilènes esquissa un sourire timide tandis que des murmures joyeux se répondaient parmi leurs coéquipiers.
— Vous êtes vraiment ensemble ? - Répéta Khéphren, les yeux ronds.
Il tourna la tête vers son grand frère d'un regard accusateur, comme pour lui reprocher d'avoir démenti ses affirmations lors du premier jour de rassemblement.
Le plus âgé des Thuram, lui, ne semblait guère surpris, tout comme Ibrahima assis à ses côtés. Les deux s'étaient toujours doutes de ça, ou fond.
— Je le savais ! Ça crève les yeux ! - S'exclama Moussa en tournant rapidement la tête vers son copain pour obtenir confirmation.
— Félicitations à vous. - Fit Mike en souriant en direction des deux madrilènes.
— Oui ! On vous souhaite tout le bonheur du monde ! - Affirma Antoine d'un air enjoué, tandis que Kylian et Olivier hochaient la tête, tous sourires.
Les phrases de félicitations qui suivirent furent semblables, et tous les joueurs français semblaient démontrer leur soutien et leur joie aux égards du nouveau couple de l'Équipe de France.
Même le coach leur fit ses félicitations, semblant tout sauf dérangé par l'annonce de ses deux joueurs.
Eduardo souria et remercia chaleureusement ses coéquipiers, tandis qu'Aurelien faisait de même.
Sentir leurs coéquipiers si proches et si encourageants était d'une aide inimaginable.
Cela les aurait sans doutes aides à dévoiler tout ceci au public, en sachant qu'ils auraient toujours trouvé une épaule sur laquelle se poser. Et dans ce cas, cela faisait plus de vingt-et-unes paires d'épaules.
— Vous allez le rendre publique ? Genre, totalement publique ? - Demanda Randal, en exprimant tout haut ce à quoi Eduardo était enbtrain de penser tout bas.
Les deux madrilènes s'échangèrent un regard hésitant, avant que le plus âgé prenne la parole.
— Nous y avons réfléchi, et pour l'instant nous préférons que cela reste uniquement entre nous et notre entourage. C'est à dire vous et nos coéquipiers au Réal, à qui on doit encore parler. Et nos familles, qui ne le savent pas encore non plus.
Eduardo hocha brièvement la tête pour confirmer les paroles de son copain. Et leurs coéquipiers semblèrent comprendre et approuver leur décision.
Et sans aucune surprise, ces derniers avaient bien pris la chose. Et c'est ce qui rassurait majeurement le milieu de terrain aux cheveux longs.
Mais pour ce qui concernait les joueurs madrilènes, c'était un autre discours.
Malgré le faite que Viní avait une étrange obsession pour un joueur barcelonais et Luka avait des précédents avec l'ex légendaire défenseur madrilène Sergio Ramos, les réactions de leurs coéquipiers pouvaient être bien différentes...
Le jeune milieu de terrain chassa cette pensée. Inutile de se faire trop de films comme il le faisait habituellement.
Et concernant leurs familles, celle d'Eduardo s'était toujours montrée ouverte d'esprit pour cette affaire. Donc aucun souci pour ça.
Et puis il fallait expliquer à Célio que celui qu'il considérait comme le meilleur ami de son grand frère était désormais le copain de celui-ci, et qu'il n'allait plus pouvoir entrer sans avertir dans la chambre du plus jeune...
Pour ne pas risquer.
Le petit déjeuner se termina sans d'ultérieurs encombres, et la matinée se déroula tranquillement.
Plus aucun entraînement pour l'équipe nationale était prévu, et les joueurs avaient donc le temps de profiter de ces dernières heures ensemble.
Après le déjeuner, Eduardo avait bien entendu rejoint ses deux commères préférés. Le rassemblement était fixé cette fois dans la chambre de Marcus pour un dernier tournoi de FIFA ensemble.
Cette fois ils n'étaient pas trois, mais quatres. Aurelien les avait rejoints pour permettre au tournoi d'être jouable sans propulser directement un des joueurs en finale.
Après avoir terminé leurs matchs et le tournoi remporté par Marcus, les quatres joueurs suivirent le rituel.
Ils s'asseyèrent en tailleur sur le lit du joueurs de Bundesliga, avant que celui-ci prenne la parole.
— Alors... vous deux ça a été quand le déclic ? Que vous avez finalement découvert que ce n'était pas que de l'amitié ? - Demenda-t-il, en plissant les yeux d'un air curieux tandis qu'il fixait les deux madrilènes.
Ces derniers s'échangèrent un regard interrogateur. Devaient-ils leur dire la vérité ou bien masquer tout avec une excuse débile ?Un sujet tabou ressortait, mais il fallait bien que cela sorte.
— J'ai essayé d'embrasser Eduardo il y a moins d'une semaine. - Révéla Aurelien d'une voix hésitante. - Avant qu'on aille dans nos chambres respectives. J'ai agi comme un débile, et on... je ne lui ai pas parlé pendant trois jours.
Eduardo hocha brièvement la tête pour confirmer les paroles de son copain, sous le regard hébété de Marcus et celui attentif de Ibrahima.
— Donc, fais-moi comprendre... Eduardo n'était pas d'accord ? - Demanda finalement le plus âgé des Thuram, en clignant plusieurs fois des yeux.
— J'ai été surpris, donc je l'ai repoussé. - Intervint l'intéressé en penchant la tête. - Mais après tout c'est réglé en parlant et en... s'embrassant une nouvelle fois.
— Quand ça ? - Demanda Marcus, les sourcils froncés. Il devait se demander comment ceci avait échappé à sa supervision de grand frère adoptif d'Eduardo.
— Le 26, après l'entraînement du soir où nous nous étions affrontés. - Répondit Aurelien, préparant rapidement ses réponses comme si il se trouvait à l'interrogatoire.
— C'était il y a trois jours ! - S'exclama Marcus, en se tournant rapidement vers Ibrahima avec un air accusateur. - Je t'avais dit de m'aider à surveiller Eduardo, Ibou !
Les deux joueurs se firent face en plissant les yeux.
— Je n'y suis pour rien ! - Protesta le défenseur de Liverpool. - Tu m'as dit de te suivre car tu voyais qu'Axel était en train de coller un peu trop Khéphren ce soir là !
— Tu n'aurais pas dû m'écouter ! Tout et n'importe quoi aurait pû arriver à Eduardo ! - Rétorqua Marcus, en haussant d'un ton.
— Les gars, je ne suis plus un enfant. - Intervint le madrilène aux cheveux attachés, en levant légèrement la main pour essayer d'attirer l'attention de ses amis sur lui.
— Et moi je ne suis pas un foutu pervert. C'est pas comme si j'allais essayer de faire du mal à Ed'! - Ajouta Aurelien d'un ton légèrement outré.
— On ne sait jamais. - Marmonna Marcus en se tournant vers lui. - Je ne te verrai plus de la même manière maintenant que je sais que tes sales pattes se sont posées sur le corps de mon petit Cama...
Le plus âgé des madrilènes plissa les yeux pour dévisager le joueur de Bundesliga comme si ils étaient adversaires et non coéquipiers de la même équipe nationale.
— Je n'ai pas posé mes sales pattes sur le corps de MON Cama, si ça t'intéresse. Nous n'avons rien fait du tout. - Fit-il, en se penchant légèrement vers l'avant.
— J'espère que tu ne vas pas non plus essayer de l'obliger à faire quelconque truc avec toi ! - Répliqua Marcus en dressant la tête pour dévisager son interlocuteur.
— Mais je n'y pense même pas. Je ne ferais rien tant qu'il ne sera pas prêt pour faire un pas en avant ! Je tiens à son avis. Et ce sera à lui de décider quand il voudra qu'on fasse... bref ! - Répondit Aurelien, en redressant la tête à son tour.
— Tu ne tenais pas à son avis quand tu as essayé de l'embrasser en douce il y a une semaine ! - Lui reprocha le plus âgé des Thuram, d'un ton accusateur. - Maintenant, Aurelien. Je veux que tu t'excuses pour ça. Je veux y assister.
— Les gars, arrêtés de parler d'Eduardo comme si il n'était pas là. - Intervint Ibrahima en tournant la tête vers le madrilène aux cheveux attachés, qui était resté en silence. - Vous êtes en train d'agir comme un grand frère excessivement protecteur et un copain trop jaloux.
Les deux français restèrent en silence, en se tournant en même temps en direction d'Eduardo. Ce dernier n'avait pas prononcé un mot, la culpabilité le rongeant depuis que Marcus et Aurelien avaient commencé à discuter.
La discussion ne lui plaisait pas du tout, et le faite que son ami et son nouveau copain soient en train de discuter à propos de ça encore moins.
Normalement les deux étaient très amis en sélection. Et le plus jeune des madrilènes ne voulait pas être la source d'un possible débat entre les deux.
Devant le silence qui prit possession de la pièce, Ibrahima reprit une nouvelle fois la parole.
— Réconciliez-vous et excusez-vous auprès d'Eduardo. - Décreta le défenseur de Liverpool d'un ton sérieux, en passant son bras autour des épaules du madrilène pour le serrer contre lui.
Les deux français baissèrent la tête, avant de rapporter leur attention sur le plus jeune du groupe.
— Pardon, mon petit Cama. Je ne voulais pas déclencher cette discussion. - Fit Marcus en prenant Eduardo dans ses bras, qui se laissa faire malgré le regard vaguement jaloux d'Aurelien.
Quand le joueur de Bundesliga lâcha le madrilène aux cheveux longs, cela fût au tour du copain de celui-ci, qui le prit délicatement dans ses bras.
— Je suis désolé, mon cœur. Je ne devais pas parler de ça. - Fit à son tour le madrilène en serrant son copain dans ses bras.
— Et... ? - Demanda Marcus en fixant Aurelien d'un regard insistant qui n'admettait pas de refus.
— Et je suis désolé. D'avoir agi comme un con ce soir là. De ne pas m'être demandé comment tu aurais pû réagir ou ce que ça allait provoquer comme conséquence. Je te promets que plus jamais cela ne se reproduira. - Proclama le milieu de terrain aux cheveux courts, ses doigts effleurant le dos de la main du plus jeune.
Ce dernier esquissa un sourire, tout comme Ibrahima. Marcus, lui, hocha la tête d'un air satisfait.
— Je me sens en devoir de t'avertir en plus de ça... si ça se reproduit je te castre. Compris Tchololo ? - Fit le joueur de Bundesliga en adressant un sourire faussement menaçant à Aurelien.
— Compris. - Répondit ce dernier, en fixant son coéquipier d'un air sarcastique.
— Je vous pardonne, tous les deux. - Fit finalement Eduardo, en adressant un sourire à ses deux coéquipiers. - L'important c'est que vous ne vous quittiez pas en étant séparés.
Aurelien attira le plus jeune dans ses bras pour lui déposer un baiser chaste sur la joue. Ibrahima lança un regard attendri au petit couple.
— Et surtout que vous ne faisiez rien de déconseillé aux moins de dix-huit ans une fois arrivés à Madrid. - Ajouta Marcus d'une voix solennelle. - Sinon tu sais ce que tu risques, Aurel'...
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