⋆ VII | How to solve conflicts.
26 Mars 2023
→ Jour -1 au match contre l'Irlande.
- Joyeux anniversaire... ! Joyeux anniversaire... ! Joyeux anniversaire, Khéphren ! - Les joueurs applaudirènt le plus jeunes des frères Thuram, qui fêtait ce jour là ses 22 ans.
Inutile de dire que celui qui chantait, ou plutôt criait, le plus fort était Marcus, fier de son petit frère qui était désormais aussi grand que lui en taille.
Eduardo applaudit à son tour, tandis que les cuisiniers apportaient le gâteau chocolat-caramel dans la salle à manger pour conclure le déjeuner des joueurs.
Un à un, les membres de l'Équipe de France prirent leur part de gâteau, en servant bien entendu le plus jeune des Thuram en premier.
Eduardo dégusta en toute tranquillité son morceau de gâteau, tandis qu'il écoutait à tour de rôle Marcus à sa gauche discuter avec Mike, et Ibrahima à sa droite parler avec Dayot.
Il avait lancé quelques coups d'œils fuyants à Aurelien durant tout le repas, sans jamais croiser son regard.
Le plus âgé était en pleine conversation avec Axel, avec lequel il parlait entre une bouchée de gâteau et l'autre. Lorsqu'il tourna la tête vers lui, Eduardo baissa rapidement la tête pour éviter tout type de contact visuel.
Cela devenait compliqué de ne pas se faire choper quand il regardait le madrilène qui lui servait de meilleur ami.
Pouvait-il encore l'appeler comme ça ?
Il lui manquait, certes.
Mais Eduardo n'avait pas envie de retourner vers lui malgré cette inexplicable nostalgie. Par peur, probablement.
Ou simplement car il n'avait pas envie de se retrouver face à face avec les sentiments qu'il avait pour lui.Sentiments qui finalement se révélaient être les mêmes que ceux du plus âgé.
Alors pourquoi se compliquer la vie ?
- Les gars, un peu d'attention je vous prie ! - Fit Didier, en se levant de la table où il était assis avec Guy et quelques membres du staff.
Les joueurs arrêtèrent rapidement de parler entre eux.
Le respect pour leur sélectionneur était tel qu'il leur faisait mettre de compte tout type de discussion.
- En fin d'après-midi, à 17 heures, nous allons simuler un match entre deux équipes composées par vous, les joueurs. Du coup une fois fini de manger, vous irez tous vous reposer. - Leur indiqua Deschamps, son accent du sud perçant comme d'habitude dans chacun de ses mots.
Des murmures déçus parcourirent la grande table où étaient assis les vingt-trois composants de l'équipe.
- Pas de tournois FIFA ou UNO. Chacun dans vos chambres respectives, sans en sortir. - Conclut le sélectionneur, en esquissant un sourire en entendant les joueurs protester.
- Sinon vous allez nous enfermer dans nos chambres, coach ? - Fit le plus âgé des frères Thuram, en ayant fini de se lamenter sous le regard amusé de Mike.
- Exact, Marcus. Vous êtes prévenus. - Répondit Didier, d'un air solennel, avant de s'assoir un nouveau en laissant les joueurs terminer leur part de gâteau.
- C'est la monarchie absolue, là. Avec le Roi Didier Deschamps XIV. - Marmonna à voix basse le joueur du Borussia Mönchengladbach, en penchant légèrement la tête vers Eduardo.
- Faisons une révolution, alors. - Suggéra ce dernier en pouffant. Marcus fit semblant de réfléchir, avant de lui tapoter la tête comme pour le féliciter d'avoir eut cette idée brillante.
- Vous voulez décapiter le coach ? - Fit Ibrahima en se penchant vers eux d'un air amusé.
- Une idée de Cama. Même si on dirais pas, il est futé ! - Répondit Marcus en affichant un grand sourire taquin aux égards du plus jeune, qui fit mine d'être vexé.
Quand le déjeuner se termina, les joueurs retournèrent un à un dans leurs chambres respectives en suivant les consignes de la monarchie absolue qui n'avait finalement pas été abattue.
Eduardo s'enferma dans sa chambre, décidant de piquer un petit somme en attendant l'arrivée de l'entraînement. Ce qui fut assez efficace, vu que le temps passa rapidement tandis qu'il dormait.
Il se réveilla un quart d'heures avant le début de la séance, et se dépêcha de se rendre sur le terrain d'entraînement où attendaient le coach et presque les joueurs.
Les retardataires, ne tardèrent pas à arriver aussi, juste avant que Didier envoie un Mike Maignan menaçant pour les rameuter.
L'entraînement commença, le sélectionneur les ayant divisés en deux équipes comme indiqué durant le déjeuner.
Il ne faisait pas trop chaud, et l'ambiance était parfaite pour une petite séance serale.
Eduardo s'était retrouvé dans la même équipe que Marcus, ainsi que Antoine, Brice, Benjamin, Adrien et quelques autres coéquipiers. La blouse jaune fluo leur avait été attribuée, tandis que l'autre équipe avait celle orange.
Pendant un premier temps, son équipe avait mené la danse, jusqu'à être devancés par l'autre équipe grâce à un but de Kylian et un d'Olivier.
Au final, ils avaient perdu ce petit match avec très peu d'écart, juste avant le dîner. Le soleil couchant illuminait désormais le terrain, et la lumière naturelle allait bientôt disparaître.
Didier avait ainsi demandé à deux joueurs de s'aider pour ramener les blouses, histoire de ne pas trop se rassembler dans la petite structure à part qui contenait les matériaux sportifs.
Eduardo s'était proposé pour ramener celles de son équipe.
Aurelien, lui, s'était proposé pour ramener celles de son équipe, et sur le coup le plus jeune était parti avant pour tout déposer rapidement et ne pas avoir à croiser son coéquipier madrilène.
Leurs autres coéquipiers étaient en attendant re-rentrés dans le château, allant se mettre rapidement à table.
Le milieu de terrain ouvrit la porte et rentra dans la structure, en déposant rapidement les blousons dans le placard qui y était réservé.
Il fit rapidement volte-face pour sortir de la petite structure, pile au moment où Aurelien arrivait avec les blouses oranges.
Le plus âgé resta devant l'entrée, tandis qu'Eduardo lui adressait un bref signe de tête et essayait de le contourner pour passer. Mission non réussite, puisque Aurelien lui bloqua la route.
- Pourquoi tu m'évites ? - Demanda le plus âgé. La pile de blousons oranges qu'il portait rendait peu crédible son ton de voix sérieux.
Eduardo fronça légèrement les sourcils. Quel culot qu'avait son meilleur ami. Il n'arrivait portant pas à rester fâché, même si le plus âgé lui reprochait ses propres actes.
- Tu plaisantes... c'est toi qui m'ignores depuis avant-hier. - Fit le plus jeune, d'une petite voix. - Juste parce que tu n'est pas capable d'assumer le faite que tu as voulu m'embrasser, ou je ne sais pas moi !
Cette fois-ci, ce fut Aurelien qui fronça les sourcils, en dévisageant son coéquipier en club et en sélection.
- Ça n'a rien à voir. Je ne veux juste pas compromettre notre amitié. - Souffla-t-il, en grimaçant.
- C'est exactement ce que tu es en train de faire. Je ne savais pas que tu pouvais devenir si froid et apathique quand tu es vexé. - Répondit Eduardo, en fixant le plus âgé d'un regard accusateur.
Ce dernier laissa tomber sans aucune délicatesse les blousons oranges fluo au sol, en venant croiser ses bras contre sa poitrine.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasses, alors ? - Demanda-t-il d'une voix grave. - Dis-le moi, Eduardo. Qu'est-ce que tu veux que le fasses ?
Eduardo resta en silence, se limitant à fixer son ami sans prononcer un mot. La tension était palpable, les deux joueurs étant à deux doigts de se crier dessus. Tout allait bien trop vite pour essayer de raisonner.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasses ? - Répéta Aurelien en haussant d'un ton.
- Je ne sais pas!... - Répondit le plus jeune, en baissant légèrement la tête pour interrompre le contacte visuel avec son ami. - ...il y avait juste pas besoin de faire tout ce bordel. T-tu n'avais qu'à me demander, si ça se trouve j'aurais aimé...
- Te demander quoi ? - L'interrogea le madrilène aux cheveux plus courts, en plissant les yeux.
- Me demander si tu pouvais m'embrasser... - Bredouilla Eduardo, en relevant légèrement la tête pour croiser une nouvelle fois le regard du plus âgé. Ce dernier semblait moins tendu, d'un coup.
- Bien. Je peux t'embrasser, Eduardo ? - Fit Aurelien d'une voix sérieuse, ses prunelles sombres fixant chaque centimètre du visage du plus jeune.
Ce dernier cligna les yeux plusieurs fois, surpris par la réponse si immédiate de son coéquipier. Ses émotions commencèrent à se bousculer, sans réussir à l'empêcher de bégayer.
- J-je... oui, tu peux... - La phrase sortit toute seule, s'échappant des lèvres du plus jeune tel qu'un murmure presque inaudible.
Aurelien s'approcha lentement de lui, réduisant la distance entre leurs corps. Leurs visages se retrouvèrent à quelques centimètres de distance, comme ils l'avaient été l'autre soir.
Avec une seule différence.
Cette fois-ci, Eduardo ne repoussa pas Aurelien quand les lèvres de celui-ci se posèrent sur les siennes.
Au contraire, il ferma les yeux tandis que leurs lèvres entrèrent en contact.
La sensation des lèvres chaudes du plus âgé sur les siennes était si plaisante. Il n'avait pas eut le temps de raisonner l'autre soir, lorsqu'Aurelien l'avait surpris.
Le sentir prendre les devants sur ce baiser si improvisé était quelque chose que le plus jeune n'avait jamais éprouvé jusqu'à là.
Il aimait. Il regrettait d'avoir empêché cette situation de se produire, il y a quelques soirs.
Les mains du plus âgé descendirent jusqu'au anches du plus, qu'il agrippa délicatement sans trop forcer.
Eduardo, lui, posa timidement ses mains sur la nuque du plus âgé, en exerçant un peu de pression dessus pour approfondir leur doux baiser.
Ils restèrent un instant avec les lèvres scellés, avant qu'Aurelien interrompe le baiser en redressant légèrement la tête.
- Tu... as aimé ? - Demanda-t-il alors, ses mains caressant délicatement les flancs du plus jeune. Ce dernier avait rouvert les yeux, toisant le plus âgé de ses yeux sombres.
- Refais-le, s'il te plait... - Murmura Eduardo, d'une petite voix. Cette sensation si agréable avait disparu d'un coup, en le laissant vide.
Aurelien ne se le fit pas répétér, en plongeant une nouvelle fois sur les lèvres du plus jeune.
Cette fois-ci, il demanda accès à la bouche de celui-ci, qui ne tarda pas à le lui accorder bien rapidement. Leurs langues s'entremêlèrent, le baiser devenant de plus en plus ardent.
Leurs langues dansèrent quelques instants ensemble avant que les deux joueurs se séparent, à bout de souffle.
- Je t'aime, Eduardo. Je n'ai plus de doutes, maintenant... - Aurelien pencha la tête pour déposer un baiser dans le cou du plus jeune, en murmurant d'une voix à peine audible.
Eduardo frissonna, encore trop chamboulé par ce baiser. Embrasser un homme était une sensation nouvelle mais si agréable. Ça lui avait fait remettre en question son amour pour les femmes.
Cet échange avec son meilleur ami, inqualifiable comme tel désormais, avait été quelque chose qui lui avait procuré des sensations inexplicables.
- J-je t'aime aussi, Aurelien... - Chuchota-t-il, la voix encore tremblante.
Le plus âgé redressa la tête, en semblant surpris par la réponse du plus jeune. Il souria, en venant déposer ses mains sur les joues du madrilène aux cheveux longs, les caressant doucement.
Eduardo souria timidement à son tour.
Ils s'étaient pris la tête pour rien, car leurs sentiments étaient effectivement réciproques.
- Les autres doivent nous attendre. Allons-y... - Fit le plus âgé, en prenant la main du plus jeune dans la sienne pour le conduire délicatement hors de la petite structure.
Eduardo lança un dernier regard aux blousons oranges fluo restés au sol lorsqu'Aurelien les avait lâchés.
Quelqu'un y aurait vu et se serait sans doute posé des questions.
Mais cela n'avait aucune importance, désormais. Vu que quelque chose de bien plus important avait pris le dessus.
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