⋆ V | It was just to try.
24 Mars 2023
⋆ Paris, France.
Mi-temps – France 3 - 0 Pays-Bas
- C'est bien les gars, c'est bien. On ne leur laisse pas d'espace. On continue comme ça, on y va, on y va! - Fit Kylian, en battant dans ses mains pour motiver les troupes prêtes à retourner sur le terrain.
Le match avait démarré de manière extraordinaire, avec la domination française dès la deuxième minute grâce à un but d'Antoine.
L'attaquant aux cheveux roses flamboyants, tout sourire, se faufilait désormais entre ses coéquipiers pour distribuer quelques encouragements.
La désillusion causée par le poste de capitaine semblait passée, et Griezmann semblait à fond dans son match.
Les autres joueurs aussi étaient concentrés au maximum. Kylian continuait son discours accompagné par Didier Deschamps; les frères Thuram écoutaient, souriants; Olivier, Théo et Mike, le groupe des milanais, hochèrent la tête à l'unisson.
Seul Eduardo, parmi les remplaçants, semblait ailleurs. Il n'avait pas discuté avec Aurelien depuis la veille, lorsqu'il l'avait repoussé avant d'aller se coucher.
Et il regrettait, plus que tout. Il se sentait coupable, fautif et confus. Ses nombreuses tentatives de parler avec Aurelien avaient été vaines, au cours de toute la matinée.
Le plus âgé semblait l'ignorer et l'éviter malgré les différentes tentatives du madrilène aux cheveux longs de l'approcher ou d'enchaîner un discours.
Après tout, le plus jeune comprenait qu'Aurelien puisse agir ainsi.
Mais ils auraient tranquillement pu discuter de ses sentiments ensemble, sans besoin de faire certains gestes hasardés qui auraient porté qu'à un refus et à milliers de pensées confuses.
En effets, Eduardo y avait attentivement réfléchi. Et il était arrivé à la conclusion qu'au fond se faire embrasser par Aurelien n'aurait pas été si désagréable que ça...
- Cama ? Cama, uh-uh? - L'interpellé redressa la tête, en apercevant Marcus qui agitait la main devant ses yeux pour essayer de le faire revenir sur terre.
- Désolé, j'étais en train de penser. - Fit le madrilène en se relevant de son siège, aidé par son coéquipier.
- Je ne vais pas te dire "Oh, parce que ça t'arrive de penser de temps en temps?" car tu es très intelligent. - Commenta le joueur de Bundesliga, en esquissant un sourire. - Mais à part ça, nous devons retourner sur le terrain.
Ainsi dit, il enroula un bras autour des épaules du plus jeune, en se dirigeant vers la sortie des vestiaires. Eduardo esquissa un sourire, remerciant intérieurement Marcus et son caractère extraverti et si empathique.
Selon les dires des "vétérans" de l'équipe, l'attaquant était l'équivalent de Paul Pogba et Presnel Kimpembé, en matière de caractère. Des vrais fêtards capables de réunir touts leurs coéquipiers.
Les deux joueurs passèrent devant Aurelien, appuyé contre le mur extérieur des vestiaires. Eduardo tourna la tête, tentant de croiser son regard.
Le milieu de terrain aux cheveux courts les toisa d'un œil noir et détourna la tête pour le pas croiser ultérieurement le regard du plus jeune.
Celui-ci et son ami entrèrent dans le terrain, en se dirigeant vers le banc de l'Équipe de France. Le madrilène se laissa tomber lourdement contre son siège, en lâchant un soupir.
Marcus s'installa près de lui, en l'examinant d'un œil interrogateur.
- Tu n'as pas l'air dans ton assiette, mon petit Cama. Ça va pas ? Dis à Papa Marcus ce qui te tracasse. - Fit-il, en penchant la tête vers le plus jeune.
Celui-ci renifla, en pesant avec attention ses mots. Il n'allait pas raconter a son coéquipier tout dans les détails. Peut-être qu'Aurelien n'avait pas envie que quelqu'un sache qu'il avait failli embrasser son meilleur ami.
- Juste une petite discussion avec Aurelien sur notre poste en club, rien de trop grave. - Expliqua-t-il à voix basse, tandis que les joueurs restant commençaient à re-rentrer sur le terrain.
Le plus âgé des Thuram plissa les yeux.
- Mh... et bien, n'hésite pas à m'en reparler si ça empire. Vous avez tous les deux votre place légitime au Réal ! - Dit-il enfin d'un air solennel, en passant un bras autour des épaules du plus jeune. - Si il te reproche quelque chose encore une fois, je le castre.
Eduardo ne pût s'empêcher de rire face à la réplique de son coéquipier. Les autres remplaçants français sur le banc leur lancèrent un coup d'œil amusé.
- Je préfère quand tu ris ! Ta petite moue triste ne me plaisait pas du tout. - Ajouta Marcus, en se redressant pour se concentrer sur le match sur le point de recommencer.
Eduardo esquissa un sourire, en faisant de même. Et après un coup de sifflet, le match reprit.
• • •
Les débuts des qualifications pour l'euro se terminèrent avec un joli 4-0 pour l'Équipe de France. Un retour glorieux après la finale de la Coupe du Monde, pour décréter le début de la domination française.
Les joueurs, de retour dans les vestiaires, s'échangèrent différentes accolades, entre sourires et compliments mutuels. Il ne pouvaient pas avoir un meilleur début que celui-ci.
Capitaine et vice-capitaine, côte à côte, regardaient les membres de l'équipe d'un œil fièr.
Ils allaient travailler main dans la main, comme l'avait annoncé Kylian lors de sa première conférence de presse en tant que capitaine de l'équipe. Et il fallait admettre que les résultats étaient plus que bons.
Chacun, d'une certaine manière, avait donné sa contribution, que cela soit sur ou hors du terrain.
Ils avaient de quoi être fièrs après cette première victoire, et Didier Deschamps les laissait profiter en affichant un sourire sincère.
Eduardo s'était mis à célébrer avec ses coéquipiers, son haut posé avec mégarde là où il s'était assis lors de la mi-temps.
Il s'était ravisé, en mettant en premier plan l'effectif et non cette petite dispute avec Aurelien. Ils allaient bien vite régler la situation et à l'occasion cette incompréhension.
D'ailleurs, le plus âgé ne s'était toujours pas approché pour fêter ou parler avec le plus jeune. Au contraire, il s'était installé dans son coin, téléphone à la main.
En profitant de l'occasion, Eduardo se sépara du petit groupe de fêtards pour se diriger vers son ami. Il allait réessayer de s'approcher. Peut-être qu'Aurelien était de meilleure humeur.
Autant régler cette incompréhension et rester amis comme ils l'étaient depuis l'arrivée du plus âgé à Madrid. Comme si rien de tout ceci ne s'était passé.
Le plus jeune prit place à côté d'Aurelien, qui redressa la tête en fronçant les sourcils.
- Nous n'avons rien à nous dire. - Fit-il à voix basse, en anticipant Eduardo qui s'apprêtait à parler. - Si c'est pour me dire des typiques phrases clichés, non merci. Oublie ce qui s'est passé.
Le madrilène aux cheveux longs resta muet un instant. Sa jambe trembla nerveusement, tandis qu'il essayait de croiser le regard de son ami.
Au moins cette fois-ci, Aurelien lui avait répondu.
- Aurel', nous sommes amis... mais on peut parler de cette situation si tu le souhaites. Je ne savais pas que tu éprouvait ça. - Fit-il sur le même ton.
Le plus âgé ne prit pas la peine de redresser la tête de son écran pour lui répondre.
- Je n'éprouve rien de ce que tu pourrais penser. Je voulais juste essayer de voir quel effet ça faisait d'embrasser un homme. - Démentit-il d'une voix à peine audible, sur un ton nonchalant.
Il marqua une pause, tandis qu'Eduardo le fixait surpris, avant de reprendre.
- Comme tu es mon meilleur ami, je me suis dit que tu ne l'aurais pas pris mal si j'essayais. Donc-
- C'est pour ça que tu m'évites depuis hier soir ? Car je t'ai empêché de m'utiliser comme expérience ? - Le coupa Eduardo à voix basse, en fronçant légèrement les sourcils.
Aurelien haussa les épaules, sans pourtant lui répondre de manière concrète.
Le plus jeune se redressa sans un mot, en se dirigeant pour aller prendre place près de son sac de sports, laissant ainsi Aurelien seul.
Il n'avait aucune idée si ce que ce dernier avait dit était sincère.
Si il l'avait dit uniquement pour cacher ses réelles intentions et sentiments, ou bien si c'était effectivement vrai.
La seule chose sûre était qu'Eduardo n'allait plus adresser la parole au plus âgé. Et ce dernier aurait sûrement fait de même, qu'il soit vexé ou autre.
Cette phrase dite en toute tranquillité par Aurelien avait blessé profondément le plus jeune. C'était la première fois qu'ils se disputaient ainsi, et la chose ne plaisait pas du tout au plus.
Avec ses discours d'essai, le plus âgé aura eut le mérite de lui gâcher sa soirée.
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