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Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, chaque partie de moi se retrouve prise dans une explosion d'émotions.
Cette voix grave, chaude et rassurante. Cette voix qui faisait naître des centaines de papillons dans mon ventre, à peine je l'entendais. Et il semble que c'est toujours le cas, ces mêmes papillons s'emparent de moi à nouveau.

— ...Côme ? C'est... C'est vraiment... Toi ?

Les mots peinent à sortir tant mon émotion est grande.
Nos derniers moments ensemble semblaient si lointains, mais sa voix a ravivé ces souvenirs endormis, avec une force inébranlable.
Je comprends maintenant que sa voix n'est pas juste un son, c'est un lien invisible qui nous relie, une preuve tangible de tout l'amour que je lui porte.

Je me relève, encore tremblante telle une feuille tombée d'un arbre en automne, et me montre à lui : il se tient debout au milieu du champ, son visage affiche un sourire radieux quand nos regards se croisent à nouveau.

Le temps s'écoule lentement, comme si le monde entier s'était figé pour ne laisser place qu'à notre connexion unique. Les émotions se mélangent et dansent dans l'air.

Dans cette nuit étoilée, les énergies se confondent. Ses yeux bleus m'exprimant la beauté de l'univers sont toujours plongés dans mes yeux ambrés. Son regard brillant même dans l'obscurité de la nuit semble me susurrer des secrets que je brûle d'envie de découvrir.

Les étoiles semblent briller plus intensément qu'auparavant, leur lueur me permet d'admirer un peu plus le visage si envoûtant de Côme, qui me regarde sans un mot ni un geste, visiblement aussi surpris que moi.
Nos regards semblent capables de transcender les limites du temps et de l'espace, j'avais ce même sentiment quand je l'ai vu pour la première fois. Après tout ce temps, il revient enfin vers moi ? Notre destinée est-elle scellée ?

Mes jambes tremblent d'excitation et d'impatience alors qu'il fait un pas vers moi, le regard ému et nostalgique.
C'est remplie d'émotions que je commence à m'avancer dans sa direction. Le vent souffle doucement dans mes cheveux à mesure que je m'avance, je le regarde intensément et tout semble avoir disparu autour de nous.
Chaque pas que je fais me rapproche un peu plus de l'homme qui a réussi à voler mon cœur et qui n'a pas daigné me le rendre, mais j'en suis heureuse. J'en suis sûre, je l'aime encore.

Le désir intense de me jeter dans ses bras brûle en moi, et je m'apprête à céder à ce désir.
Je ne réfléchis pas plus et me mets à courir dans sa direction, abandonnant derrière moi tous mes doutes et mes peurs.

Le vent siffle dans mes oreilles alors que la distance entre lui et moi diminue de plus en plus.
Mon cœur s'accélère, battant la mesure de la joie grandissante.
Puis, d'un seul élan, je saute dans ses bras.
Les larmes coulent sur mes joues alors qu'il me serre contre lui.

– Côme... Je n'arrive pas à y croire, ça fait si longtemps...

Je murmure ces mots avec difficulté alors que l'émotion s'empare de moi.

– Les bonnes choses prennent du temps...

Il me serre un peu plus fort, le contact de sa peau est encore plus agréable que dans mes souvenirs, malgré qu'on ne se soit enlacé qu'une seule fois auparavant.

– J'avais espoir de te retrouver ici, un jour...

Mes larmes ne cessent de couler, j'ai l'impression de me transformer en fontaine...

Il essuie soigneusement mes larmes à l'aide de son doigt, puis, effleure ma joue avec une tendresse rare.

– Ce jour est arrivé, je suis là...

Murmure-t-il.

– Ma bonne étoile a entendu mes prières, alors...

– Il faut croire que oui.

Il me répond d'une voix rassurante, qui me fait me sentir toute chose.

Je lui adresse un sourire avant d'enfouir ma tête dans son cou, humant son parfum enivrant. Au premier souffle, des notes fraîches et pétillantes de bergamote et de citron se font sentir. Quelques accords de lavande et de géraniums viennent se révéler ensuite. Ces mêmes accords me rappellent le champ de fleurs dans lequel nous sommes actuellement. Les notes boisées prennent rapidement le relais. Le vétiver et le patchouli s'entrelacent dans une danse envoûtante, emportant les sens dans un tourbillon de passion et de désir. En notes de fond, je peux sentir les accords ambrés et musqués.
Le tout forme une senteur envoûtante, remplie de virilité. Son odeur a laissé une trace indélébile dans mon esprit, un mélange de passion, de mystères et de masculinité.

— Je n'aurais jamais cru que ton parfum m'aurait tant manquée.

Il laisse entendre un rire et fait glisser sa main jusqu'à mon menton, avant de me relever doucement la tête avec deux doigts.

– Tu sais ce qui m'a manqué, à moi ?

– Mon obsession irrationnelle pour les odeurs ?

À ces mots, nous ricanons mutuellement et il me pince légèrement la joue comme une taquinerie avant de poursuivre.

– Entre autres, oui ! Mais par-dessus tout, je voudrais tant observer les étoiles avec toi, pour que leur éclat pâlisse devant ta beauté.

Je deviens rouge comme un coquelicot en entendant ce qui ressemble à une déclaration de la part de l'homme que j'attends depuis un long moment maintenant.

– Et je meurs d'envie de les observer avec toi... Surtout quand tu me leurres de cette façon.

– Dans ce cas, qu'est-ce qu'on attend ?

Il ouvre sa main et me la tend, je n'hésite point et loge ma main dans la sienne. Nos doigts s'entrelacent comme si nous étions des amants, les paumes de nos mains se frottent, provoquant une étrange sensation dans le bas de mon ventre qui devient moite et chaud.
Maintenant, je le sais de source sûre, j'aime cet homme à en perdre la tête.

Côme
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Je m'assoi avec Astrée quelques mètres plus loin dans le champ et regarde les étoiles scintiller dans le ciel nocturne. Je ne sais pas ce qui me fascine le plus, les étoiles ou la sublime femme près de moi. Elle et moi, nous nous sommes trouvés dans un moment de solitude partagée, une connexion qui transcende les étiquettes et les attentes.

Les étoiles sont éparpillées dans le ciel et brillent comme des diamants, faisant luire les magnifiques yeux d'Astrée.
Nous nous allongeons côte à côte, nos visages maintenant très près l'un de l'autre.
Je sens sa main effleurer la mienne, un geste qui peut paraître anodin, mais qui fait vibrer tout mon être. J'entrelace nos doigts et nos regards se croisent naturellement.

Peut-être que les étoiles elles-mêmes sont jalouses de notre complicité, de cette harmonie que nous avons trouvés.

Sous le ciel étoilé, je sens la connexion entre nous deux qui se renforce.
J'ai toujours eu des sentiments pour elle, je ne lui ai cependant jamais dit. Si j'avais su que la mort m'attendrait plus tôt que prévu, peut-être aurais-je fait les choses autrement. Peut-être que j'aurais profité davantage des moments avec elle, peut-être même que je lui aurait déclaré ma flamme.

Lui avouer mon amour maintenant, ce serait la faire atrocement souffrir. Je sais pertinemment que mon temps sur terre est compté, je ne pourrais pas passer ma vie avec elle et ça me fait mal, rien que d'envisager la rendre triste.

Les minutes passent, je me rappelle soudainement avoir promis à ma mère de rentrer tôt pour ne pas l'inquiéter.
Je me redresse et regarde Astrée du coin de l'œil.

– Je dois rentrer, j'ai un impératif...

– Déjà... ?

J'acquiesce et me lève rapidement, ne voulant pas trop en dire.
Dans ma précipitation, je sens quelque chose tomber de ma poche. Je baisse la tête et regarde le sol. Je vois la boîte de mon traitement au sol, dans l'herbe.
Je me dépêche de ramasser cette boîte, mais il est déjà trop tard, Astrée l'a vu et se relève à son tour, d'un air inquiet.
D'une voix tremblante, elle s'adresse à moi.

– Côme ? Tu es malade ?

– C'est rien...

Je réalise que mon silence est une forme de trahison, mais j'ai si peur de la laisser détruite derrière moi.

– Rien qu'à voir ta tête, je sais pertinemment que tu me ments...

J'hésite un instant, me faisant plusieurs scénarios différents en tête. Et si elle refusait de me revoir une fois au courant de la vérité ? Si elle ressentait une profonde tristesse en apprenant ma fin imminente ? Ou alors, si elle... Non... Je ne peux pas lui cacher la vérité, plus maintenant. Elle doit savoir que le jour où je disparaîtrai définitivement de sa vie, ça ne sera pas mon choix.

- ... Je suis terrifié par la réaction que tu pourrais avoir. La peur de te voir partir, de te voir souffrir à cause de ma révélation.

– Je mérite la vérité, aussi dure soit-elle à entendre...

Le stress s'empare de tout mon corps, une tension palpable qui m'écrase le cœur et me noue l'estomac.
Mes pensées se mélangent de façon chaotique, créant un tourbillon de préoccupations et d'anxiétés.

J'enfoui les médicaments dans ma poche et prends une grande inspiration.

– Retrouve-moi demain, je t'expliquerai tout.

– Où ça ? Où allons-nous nous retrouver ?

– Le café devant notre ancien lycée. Si tu es disponible, évidemment.

– Je serais là-bas, à 14 h 00.

Astrée semble plus qu'impatiente de connaître la vérité, si elle savait...

– Je t'y retrouverai. À demain, Astrée...

– À demain, Côme...


Nos regards se détachent et je me détourne d'elle, le cœur lourd.

Lui avouer ma maladie lui fera l'effet d'une bombe, mais me savoir mort du jour au lendemain le serait tout autant.

Je n'ai pas le choix. Si je l'aime, je lui dois la vérité.

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