C'est le grand jour. Les deux journées précédentes sont passées à la vitesse de la lumière. Je me suis surtout entraînée à piloter. Maintenant je dois dire que je me débrouille super bien.

Les Maîtres ont simulé une attaque sur une planète lointaine et le Taïlos s'y est précipité.

Je me suis endormie sur un canapé d'une salle de repos, trop angoissée pour dormir correctement. Kellna (tiens, j'avais oublié de préciser qu'elle était une Twi'lek) était dans le même cas que moi, et elle dort plus ou moins profondément dans un autre fauteuil.

C'est Anakin qui me réveille.

"Gem, ils vont bientôt arriver sur Orixitique, on doit y aller.

-Qu'est-ce qui se passera si on échoue ? je demande, la voix tremblante.

-Vaut mieux ne pas y penser, crois-moi... Mais jusque là, tout se passe comme prévu.

-Comment est-ce qu'on va repérer les sauveurs ? je dis en me levant.

-Ils porteront un bracelet rouge au poignet gauche, et un bleu au poignet droit.

-D'accord.

-Gem, une fois là-bas il ne faut pas qu'on se quitte ok ? dit Anakin en me prenant les mains, qui sont glacées et tremblantes.

-J'ai bien trop la trouille pour partir toute seule..."

Anakin me serre un court instant dans ses bras et je réveille Kellna, qui ne dit pas un mot.

Nous quittons la pièce au plus vite et rejoignons Kylo au hangar. Nous montons à bord du vaisseau et il décolle.

J'essaie de me concentrer sur ma respiration pour oublier l'inquiétude qui grandit en moi.

"C'est simple, répète Anakin pour la énième fois. On trouve les cinq, on les amène à l'écart, on leur parle pour les aider afin qu'ils n'abandonnent pas la lutte, on fait attention à ce que le Taïlos ne déboule pas, et le tour est joué.

-Et on ne reste pas trop longtemps sur Orixitique pour ne pas mourir dans d'atroces souffrances, je complète.

-Merci Gem.

-Pas de quoi. Mais, d'ailleurs... Comment ont-ils fait pour que les cinq personnes capables de détruire le pouvoir se retrouvent parmi les victimes ? Ça ne fonctionne pas sur volontariat !

-Ils se sont rendu compte que le Taïlos prenait ses victimes sur des planètes pauvres, dans des endroits isolés et où il n'y avait ni la Résistance, ni le Second Empire. Mais faut pas penser au comment du pourquoi. Faut juste se concentrer sur ce qu'on doit faire, et trouver les cinq le plus vite possible."

Le vaisseau se pose. Nous nous regardons, puis sortons.

L'endroit est vraiment glauque... Nous avançons, sur nos gardes. Le chemin est peuplé de grands arbres, soit morts, soit malades, voire même ensorcelés. Le sol est soit boueux, soit rocheux.

Nous nous dirigeons vers la zone d'atterrissage des victimes du Taïlos.

Nous décidons de nous séparer en deux groupes pour que les recherches avancent plus vite. Kellna et Kylo, Anakin et moi.

Quelques minutes après s'être séparés des deux autres, je me souviens de ce paysage. Il me rappelle mon cauchemar.

"Anakin ! je dis tout bas.

-Qu'est-ce qui y a ?

-Je... j'ai fait un cauchemar et...

-Tu crois vraiment que c'est le moment de me raconter ça ?

-S'il te plaît, écoute-moi !"

Anakin sent la panique dans ma voix et m'écoute enfin.

"Le décor de ce cauchemar, c'était Orixitique, j'en suis convaincue maintenant !

-Et qu'est-ce qui se passait ?

-Mon frère mourait.

-Alors tu n'as rien à craindre, il n'est pas là", me rassure Anakin en me prenant par les épaules.

Je souris, mais j'entends un bruit derrière moi. Je me retourne et...

"Toluak ?! Mais qu'est-ce que tu fous là ?!

-Je viens juste aider.

-Je t'ai dit que c'était dangereux ! Qu'est-ce qu'on fait ? je demande après m'être retournée vers Anakin.

-On continue. On a pas le temps de le ramener au vaisseau.

-Tu restes derrière nous et tu te caches", je préviens mon frère.

Il acquiesce et nous reprenons notre chemin. Les victimes sont là, dans une clairière.

La plupart des victimes sont au sol, la tête dans les mains. Tous ces gens ne sont pas encore complètement libérés du contrôle.

À ce moment, Anakin reçoit un appelle de Dark Sidious.

"Il arrive, me dit Anakin après la disparition de l'hologramme représentant son Maître.

-Il faut les trouver", je dis simplement.

Nous avançons dans la foule de personnes, certaines hurlant de douleur, et cherchons les bracelets distinguant les cinq sauveurs.

Un petit alien, que je distingue à peine dans l'obscurité, se tortille tellement il souffre.

Il faut y mettre fin.

"J'en ai trouvé un ! je dis.

-Génial, occupe-toi de lui, j'en cherche un autre, me dit Anakin en s'éloignant un peu plus loin.

-Est-ce que vous m'entendez ? je demande au Tholothien qui est assis devant moi.

-Ou... Oui.

-Vous devez vous concentrer pour détruire le pouvoir qui vous a contrôlé.

-Co... Comment ?

-Imaginez ce à quoi il peut ressembler. Imaginez que c'est une vague, saisissez-vous de cette vague et détruisez-la. Ne gardez que ça dans votre esprit.

-D'a... D'accord."

Je retiens mon souffle pendant que le Tholothien ferme les yeux pour se concentrer.

Pendant plusieurs minutes, le Tholothien ne bouge plus, mais tout d'un coup, les autres cessent de crier, et tout le monde se relève. Je n'y crois pas. Ça a marché ! Le Tholothien et les quatre autres ont réussi !

Le Tholothien a rouvert les yeux et regarde autour de lui.

"Ça, ça a marché ?

-Oui, vous avez réussi."

Je l'aide à se relever et je l'emmène rejoindre les autres.

Quatre autres aliens, un Elomin, un Terellien Jango Jumper, un Melitto et un Koorivar se trouvent près de Kellna, Kylo et Anakin. Je m'approche d'eux en souriant. Anakin vient vers moi et me serre dans ses bras.

"Je t'avais dit que ça serai fastoche ! dit-il en me caressant les cheveux.

-Oh non mais toi j'te jure..."

Nous nous tournons vers le petit groupe. Kellna remercie les aliens.

"Grâce à vous tous, le Taïlos pourra être détruit, et vous avez sauvé beaucoup d'innocents tel que vous d'une mort certaine.

-C'était un plaisir, répond poliment le Tholothien.

-N'hésitez pas si vous avez encore besoin d'aide, renchérit le Koorivar."

Toutes les anciennes victimes se dirigent vers des vaisseaux qui les ramèneront sur la planète habitée la plus proche.

Je commence à avoir un peu mal à la tête.

"Toujours pas de nouvelle du Taïlos ? je m'inquiète. Pourtant, il devrait déjà être dans le coin... Et... Où est Toluak ?"

Anakin s'arrête de marcher et me regarde avec des yeux ronds.

"Quoi ? Toluak est ici ? demande Kellna.

-Mon dieu... Toluak ? Toluak ! je crie en joignant mes mains en porte-voix et en commençant à marcher.

-Gem, attends ! Ne pars pas toute seule !" dit Anakin en me rejoignant.

Nous commençons à chercher Toluak. Je commence à paniquer. Et si... Et si ce cauchemar était une projection de l'avenir ? Non... c'était juste un rêve... Mais pourquoi était-ce le paysage d'Orixitique alors que je ne l'avais jamais vu au moment où j'ai fait mon cauchemar ?

J'arrive face à un pan de montagne.

"Viens Gem, on peut pas continuer par là", me dit Anakin.

En effet. Je m'apprête à faire demi-tour mais j'entends un bruit. Un froissement de feuille...

Je recule brusquement, sortant mon sabre laser. Le Taïlos.

Anakin se met à côté de moi.

Le Taïlos s'avance vers nous, l'air menaçant.

"Alors comme ça vous avez détruit mon pouvoir... Je n'ai plus beaucoup de temps, mais je voulais absolument te montrer quelque chose Gem."

Sur ces mots, il s'écarte et je vois... le corps de mon frère, recouvert de sang. Ses yeux sont encore entrouverts.

"Toluak !" je crie.

Je veux m'approcher mais Anakin me retient.

"Gem, je suis désolé de tout ce que j'ai fait, articule difficilement mon frère. Pardonne-moi. Pardonne-moi..."

Les yeux de mon frère se ferment. Pour toujours.

"Non ! Toluak !"

Je me débats, mais Anakin me serre plus fort en reculant.

Le Taïlos rit. Un rire affreux, qui pourrait enlever toute joie au plus joyeux des enfants, enlever toute vie au plus vivant des êtres vivants.

Il s'approche lentement de nous, mais j'essaie de me concentrer et fait tomber une grosse branche sur le Taïlos. Il tombe par terre et nous partons en courant.

"On doit partir Gem. Vite."

Nous courons à toute allure et rejoignons Kellna et Kylo, leur criant qu'on doit fuir. Le Taïlos a encore des forces, on ne peut rien faire pour l'instant.

Une fois montés à bord et installés, personne ne dit rien. Nous décollons, et pour la première et la dernière fois de ma vie, je pleure pour mon frère.