Découverte d'une certaine Maturité

Je me réveille au milieu de la nuit, consciente que le sommeil ne reviendra pas me chercher. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et réfléchis. Après avoir lancé un coup d'œil à Anakin, paisiblement endormi, je me lève et écris un mot que je laisse sur le lit avant de m'habiller et de rassembler des affaires, que je prends avec moi avant d'aller demander un entretien avec les Maîtres. Par chance ils ne dorment jamais apparemment, et je les retrouve en salle de contrôle.

"Maîtres... je souhaiterais avoir la permission de m'absenter quelques jours afin de prendre du recul et de mettre au point un plan pour anéantir toutes les personnes chargées de recruter des combattants, des logisticiens ou des dirigeants pour grossir les rangs de la Résistance de jour en jour."

Les Maîtres ne me répondent pas tout de suite mais Maître Caydol s'approche de moi et pose une main sur mon épaule.

"Tu raisonnes comme une Sith aguerrie capable de diriger une armée. Tu as notre permission. Prends un autre communicateur pour nous envoyer tes idées et laisse le tien ici. Nous préviendrons Anakin en Kylo de la raison de ton absence. 

-Merci Maître."

Je m'incline et confie mon communicateur personnel à mon Maître, m'en procurant un autre sur lequel mes contacts habituels ne pourront pas me joindre. 

Je m'empresse de prendre un vaisseau et de quitter la base, trouvant une planète tranquille non loin. Descendant du vaisseau, j'observe les alentours avant de me décider à avancer en direction des plaines, ayant peu de chances de trouver des habitations dans les montagnes. Je camoufle donc le vaisseau en lisière de forêt et me mets en route. Je parcours seulement cinq kilomètres avant de trouver une petite maison an briques abandonnée, mais en assez bon état pour que je l'habite quelques temps. Je vérifie rapidement que la toiture est étanche, que les murs soient assez isolés pour que je ne meurs pas de froid, que la cheminée soit utilisable... Un fois que c'est fait, je trouve de quoi nettoyer un peu l'intérieur et rendre la maison agréable. Je me rends au village le plus proche et me procure de la nourriture et des couvertures. Je reviens dans la maison que je vais habiter quelques jours et me laisse tomber sur le lit de l'unique chambre. Je regarde autour de moi en me disant qu'Anakin me tuera quand il me retrouvera. Je peux le comprendre...

Je soupire et prends les quelques dossiers que j'ai emportés avec moi, les feuilletant. Ils contiennent notamment les noms des membres de la Résistance les plus importants et surtout les plus anciens. Parmi eux se trouvent les recruteurs. La plupart de ces personnes se cachent et ne se montrent pas lors des assauts ou des missions «furtives». Il faut venir les débusquer ces teigneux. Ou alors simplement leur tendre un piège. Faire semblant de vouloir rejoindre la Résistance. Je pense quand même qu'ils prennent un maximum de précautions. Il faut réussir à montrer qu'on a des compétences et qu'ils ont intérêt à nous avoir avec eux, et donc à respecter nos conditions de rencontre. Je vais avoir du boulot.

Je descends au rez-de-chaussé et me prépare un chocolat chaud tout en continuant à réfléchir. Il faut que je parle à des familles de résistants, qui ont perdu quelqu'un à cause de la Résistance. Je trouverai alors des arguments et un moyen de contacter des recruteurs. Mais il faut que je m'invente une histoire crédible...

Je me laisse tomber sur le canapé miteux et prend de quoi écrire.

Anaëlle, réfugiée, parents morts (tués par le Second Empire), entraînée au combat par mes parents, ma mère était stratège pour un groupe de combattants aujourd'hui disparus, elle m'a enseigné son métier.

Je garde ce papier avec moi pour retravailler cette histoire un peu plus tard et pendant le reste de la journée, je réfléchis à la stratégie à adopter.

Je peine à m'endormir à cause du froid. La maison est abandonnée depuis longtemps et la cheminée ne chauffe pas encore assez.

*

Le lendemain, je me réveille tôt et me prépare rapidement pour ne pas arriver au village trop tard dans la matinée. Je dissimule mon visage à l'aide de la capuche de ma cape et commence par aller interroger la femme qui m'a vendu des couvertures hier après-midi.

«Bonjour mademoiselle, vous avez besoin d'autres couvertures ?

-Non madame, à vrai dire je cherche des informations, sur la Résistance.»

La femme plutôt âgée me regarde quelques instants sans rien dire.

«Qui... qui êtes-vous ?»

Je regarde autour de moi, comme si je craignait que quelqu'un m'entende.

«Je suis une réfugiée, je fuis le Second Empire. Je voudrais entrer dans la Résistance pour faire payer au Second Empire ce qu'ils ont fait à mes parents.

-Oh... comment vous appelez-vous ?

-Anaëlle. Je garde mon nom secret car je ne souhaite pas que le Second Empire fasse un jour le lien entre le nom de mes parents et le mien.

-Je comprends tout à fait. À vrai dire... mon fils est dans la Résistance. Je ne sais pas comment il y est entré car je ne voulais pas qu'il y aille, c'est dangereux, alors je lui ai dit de se débrouiller si il voulait vraiment risquer sa vie. Il est parti au village voisin mais il va bientôt rentrer. Vous pourrez lui parler !

-Oui merci.

-C'est normal, me répond la femme en souriant. J'ai l'impression que je ne vendrais pas grand-chose ce matin... venez, je vous emmène à la maison, on va pouvoir y attendre mon fils.

-Je vous suis !»

J'aide la femme à ranger son stand et je la suis dans les ruelles étroites du petit village. Nous entrons bientôt dans une petite maison douillette où brûle un feu de cheminée. La dame qui m'a guidée jusqu'à chez elle me fait signe de m'asseoir sur le canapé, ce que je fais après avoir retiré ma cape, dévoilant mon visage pour la première fois.

La vieille dame me sourit et s'assoit à mes côtés.

«Au fait, je m'appelle Martine.

-Merci pour tout Martine.»

Pendant l'heure qui suit, nous sirotons des boissons chaudes en discutant. Martine me pose des questions et je tente d'y répondre de la façon la plus naturelle possible.

Puis, la porte d'entrée s'ouvre, laissant entrer un jeune homme un peu plus âgé que moi, aux cheveux blonds et aux yeux noirs, qu'il doit tenir de sa mère.

«Salut maman ! Euh... qui est cette charmante personne ?

-Je te présente Anaëlle. Elle voudrait rejoindre la Résistance. Tu pourrais l'aider à trouver un recruteur ?

-Euh ouais pas de problème, faut juste que je parle avec elle pour être sûr de ses motivations et que je vérifie ses compétences en combat.»

Le jeune homme vient me serrer la main avec un grand sourire.

«Je m'appelle Tom. Enchanté.

-Enchantée également.

-Si tu veux on peut commencer à parler maintenant, les recruteurs mettent plusieurs jours à se déplacer une fois qu'on les a contactés.

-Euh oui d'accord.

-Bon moi je vais vous laisser, à tout à l'heure», fait Martine en se levant et en récupérant les couvertures qu'elle a l'intention de vendre avant de quitter la maison.

Tom sourit et vient s'asseoir à côté de moi, avant de me demander mon identité. Je lui raconte mon histoire en étant la plus convaincante possible. Ça a l'air de marcher.

«Ok, t'as un petit copain qui serait venu avec toi ?

-... Je suis venue seule.

-Parfait... Bon, viens, on va dehors, histoire que je teste tes capacités en combat.

-Ça marche.»

Tom se lève et va dans la cour, et je le suis en regardant les murs couverts de vignes.

«Bon, on va faire simple. Corps à corps, pas d'arme, le premier qui réussit à bloquer l'autre au sol a gagné. Les coups foireux sont autorisés, ajoute-t-il avec un sourire.

-Ça me va.»

Nous nous plaçons face à face et Tom donne le signal du départ. Il s'avance vers moi et tente de me donner un coup de pied mais je rattrape sa jambe et le pousse en arrière. Il tombe au sol, surpris, mais se relève trop vite pour que je m'approche de lui.

Le combat se poursuit et pour l'instant j'ai l'avantage. Mais Tom se reprend vite et parvient à s'emparer de mon bras gauche. Il me fait tomber par terre et se met à califourchon sur moi en souriant, persuadé d'avoir gagné. Mais je le déconcentre d'un coup de coude dans le ventre et le fait basculer sur le côté pour me retrouver au dessus de lui, le tenant fermement.

«Bon, ok t'as gagné, fait-il.

-Évidemment. Mais je dois avouer que tu te débrouilles très bien, je le félicite toute de même en me relevant. Tu es doué

-C'est normal, je m'entraîne depuis que je suis tout petit.

-Ça explique tout. Donc tu n'es pas doué.

-Je te remercie...

-Pas de quoi ! Bon euh... du coup je suis acceptée ou pas ?»

Tom me regarde quelques instants sans parler avant de hocher la tête.

«Plutôt deux fois qu'une. Tu nous seras très utile. Rentre chez toi, je vais contacter un recruteur. Jack Hiloow.

-D'accord merci. À demain du coup !

-Oui à demain, au revoir.

-Au revoir», je fais en m'éloignant.

Je quitte la maison et traverse le village avant de retrouver le confort de la maisonnette que j'occupe.

Je remets une bûche dans la cheminée et m'installe sur le canapé avant de faire voler vers moi les dossiers que j'ai emmenés pour y retrouver le nom de Jack Hiloow.

Nom : Hiloow

Prénom : Jack

Fonction : Recruteur

Depuis : Inconnu

Détails : Jack Hiloow est le recruteur numéro 3 de la Résistance et est le plus convaincant de tous. Il a recruté plus de 200 personnes à travers la galaxie et n'a jamais été vu par un des espions du Second Empire.

Portait : Inconnu

Mention : Cible prioritaire

Je vois. En gros, j'ai gagné le jackpot. Si j'arrive à lui soutirer des infos et ensuite à le tuer, c'est... une réussite.

Je range les dossiers et cache mon sabre laser, que je ne dois pas garder avec moi pour ne pas risquer de me faire repérer. Je continue un peu mes recherches et me repose le reste de la journée. Je dors sur le canapé pour ne pas avoir trop froid comme la nuit précédente.

*

En pleine nuit, un bruit me réveille. Je me redresse et me tourne vers la source du boucan. Un de mes dossiers est par terre.

Je me lève et relève les manches de mon sweat pour ramasser le dossier, mais une lumière s'allume. Je me retourne vivement, le dossier toujours serré contre moi, et me retrouve face à Tom.

«Salut.

-Qu'est-ce que tu fais là ? je demande, un peu inquiète.

-Je vais pas y aller par quatre chemins. Je t'ai suivie hier soir. Je t'ai vue faire léviter un dossier du Second Empire. Je t'ai vue cacher ton sabre laser. Je te l'ai d'ailleurs piqué. Ainsi que tes couteaux une fois que tu t'es... changée.»

Je blêmit au fur et à mesure. Son récit et son sourire ne me plaisent pas du tout.

«Tu sais que si je te balance au réseau, dans moins de deux heures tu es morte ?

-... T'as pas l'intention de me balancer.

-Non en effet. J'ai... une autre... solution», fait-il en s'approchant de moi.

Je tente de lire dans son esprit en quoi consiste cette solution, mais pas moyen de lire quoi que ce soit.

«C'est pas la peine ce genre de truc. Je m'entraîne depuis mes quatre ans à bloquer mon esprit.

-... Qu'est-ce que tu veux pour garder le secret ?

-C'est très simple, répond-il en s'approchant et en se penchant vers moi. Toi.

-... Jamais pauvre type.

-Je t'ai pris ton communicateur aussi.

-...»

Bon ok. Je panique à mort. Je ne parle plus, calculant mes chances de m'en sortir.

«Je vais prendre ça pour un oui, fait-il en posant les mains sur mes hanches avec un sourire pervers.

-Non, laisse-moi !!

-Jamais.»

Il me pousse contre un mur et je réalise que je n'ai pas le choix. Je dois tenir jusqu'à rencontrer le recruteur. Une fois que je l'aurai tué, je pourrai partir. Oui. Je pourrai bientôt partir. Je ne resterai pas l'esclave de ce connard bien longtemps. Je l'espère en tout cas, car ce que je suis en train de subir est affreux.

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