6 - FEELS ALMOST TOO GOOD TO BE TRUE
[ Période : Captain America : Civil War ]
ANNA ouvrit brutalement les yeux. Le cauchemar qu'elle venait de vivre avait l'air tellement réel. Son père entrant dans sa chambre, ses doigts froids se refermant autour de son cou. Elle porta la main à son cou, s'attendant presque à sentir la douleur des hématomes. Il n'y avait rien.
Puis, elle appuya doucement sur sa pommette, grimaçant en sentant le bleu et la boursouflure la lancer.
Elle se leva et s'approcha du miroir. Ses cheveux roux étaient emmêlés et frisottaient sur ses tempes. Ses tâches de rousseurs ressortaient sur son visage pâle, et ses yeux teintés de bleu foncé depuis hier étaient soulignés de cernes tirant sur le violet. Elle avait l'air morne et son hématome était beaucoup trop visible. C'était peut-être elle, mais elle ne voyait que ça. Son cœur se serra dans sa poitrine, mais son visage ne le refléta pas. Son regard s'était à peine durci. Et ça ne l'étonnait même pas.
Elle avait encore du mal à se dire que ce qu'il s'était passé hier était réel.
Elle soupira et remonta ses cheveux en une queue de cheval pour se préparer. Elle haussa un sourcil étonné en voyant ses affaires, chacune d'entre elles pliées sur le sol.
Elle s'habilla lentement, réfléchissant sur comment elle allait bien pouvoir dissimuler un bleu de cette taille. Elle se lamenta sur son manque de maquillage. Elle aurait dû s'y préparer. Se douter que ça finirait comme ça.
Elle secoua la tête. Ça ne servait à rien de se lamenter maintenant. Et puis, peut-être que Pepper avait du maquillage.
Elle descendait les escaliers, consciente que Tony l'avait laissé dormir une grande partie de la matinée, alors qu'elle avait cours. Elle se dirigea dans le salon pour manger et trouver Pepper, mais ne vit que Stark. Ils se sourirent pour se saluer.
— Où est Pepper ?
L'homme de fer écarta les bras pour montrer son ignorance, et Anna le dévisagea, soucieuse de son geste un peu trop dramatique à son goût.
— J'en sais rien.
Anna leva un sourcil, l'air perdu.
— Vous n'êtes plus...?
Il secoua la tête avant de se passer la main sur le visage, regardant ailleurs.
— Non.
Elle émit un simple "oh". Elle se flagella intérieurement pour ne pas savoir quoi dire. Elle préféra changer de sujet, pour meubler le silence.
— Tu sais Tony, on est pas obligés de parler de ce qu'il s'est passé.
— Je suis là si t'as besoin. Après, je te garantis pas que je saurais quoi dire.
Elle eut un rire sarcastique, prenant une barre chocolatée pour le déjeuner. Elle qui avait tout le temps faim, la simple vu de cette aliment la révulsait. Mais ne pas manger aurait inquiété l'adulte.
Elle mastiqua lentement, tentant de retenir sa nausée et faisant mine que tout allait bien.
Puis, elle remarque la feuille posée sur la table, réalisant que son nom y était inscrit.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Le mot que tu dois apporter au lycée pour ton émancipation.
Elle regarda le papier en clignant des yeux, pas sûre d'avoir bien compris. Elle se recula, regarda Tony, puis la feuille. Elle la désigna du doigt, l'air interrogateur. Ses pupilles virèrent au turquoise.
Stark s'assit sur l'accoudoir d'un des fauteuils hors de prix du salon, souriant en le remarquant.
— Je veux que tu rentres à vingt heures au plus tard en semaine, même si je ne suis pas là. Vision t'attendra. Ce n'est pas parce que tu n'iras plus chez ce qui te sert de père qu'il n'y aura plus de règles, compris p'tite ?
Elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de sourire, mais elle ne put empêcher le coin de ses lèvres de remonter. Ses yeux la trahissaient, de toutes manières. Elle hocha vivement la tête, avec une grimace de bonheur.
— Oui, bien sûr. Évidemment.
Il y eut un silence. Elle hésitait à prendre Tony dans ses bras. Il se leva et lui tapota l'épaule avec un petit sourire gêné.
— Et tu as intérêt à aller en cours, duchesse. J'ai déjà prévenu le lycée que tu serais absente le matin. Je ne suis pas là ce soir j'ai une conférence. Et mets tes lentilles.
Elle acquiesça légèrement, allant faire son sac pour le reste de la journée et mettre lesdites lentilles.
— Hé, Tony !
Il se retourna vers elle, un sourcil haussé.
— Comment t'as fait pour lui faire signer des papiers d'émancipation ? Et pour les avoir aussi vite ?
Il lui fit un clin d'oeil.
— Je ne révèle jamais mes secrets.
( Quand Tony était parti la veille, Jack Rider avait le poignet cassé, mais ça, Anna n'avait pas besoin de le savoir. )
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LE bus était le moyen le plus rapide pour se rendre à Midtown depuis la Tour.
Elle s'installa sur un siège libre en soupirant, plaçant son sac sur ses genoux. Elle appuya son front sur la vitre, ignorant les regards appuyés que les gens lui lançaient. Elle regardait le paysage défilé devant ses yeux, la fatigue alourdissant ses paupières.
Elle vit une voiture arriver vers le bus avec une vitesse affolante. Elle se recula, se disant qu'il allait freiner. Puis il devint clair qu'elle n'allait pas le faire.
Elle eut à peine le temps de se rendre compte que ses pouvoirs ne servaient à rien. Elle ferma les yeux au moment de la collision, tous ses membres contractés.
La voiture n'atteignit jamais le bus. Il y eut à peine une secousse. Entre les deux véhicules, il y avait quelqu'un. Il avait un survêtement dont le haut était rouge et le bas bleu. Il portait un masque avec une sorte de lunettes aux verres totalement blancs. Ceux-ci se plissèrent alors qu'il reculait la voiture à mains nues.
Anna avait la bouche grande ouverte alors qu'il repartait en se balançant à l'aide d'un je-ne-sais-quoi sortant de ses poignets, et qui s'accrochait aux bâtiments.
Tout le monde sortit du bus avec son téléphone pour filmer celui qui les avait sauvés. Anna sortit aussi du bus, lentement. C'était une des rares qui ne se réjouissait pas ou qui filmait leur sauveur.
Elle se contentait de le regarder s'éloigner, un fin sourire sur les lèvres. Elle resserra son sac, marchant jusqu'à son lycée qui n'était de toutes façons plus très loin.
✧
ELLE arriva juste après la fin de la pause du midi, et se rendit à son premier cours. Tout le monde ne parlait que du gars qui avait sauvé le bus. Anna étant apparue sur les images, elle pouvait être sûre que des paparazzis seraient à la sortie du lycée.
L'incident du sauveur en survêtement du dimanche lui avait presque fait oublier le bleu qui lui décorait la pommette. Le regard des élèves ne manquèrent pas de lui rappeler. Elle se rassura en se disant que c'était le dernier jour avant le week-end, et qu'il ne lui restait plus que deux heures.
Elle alla au secrétariat et donna le papier d'émancipation, surprise de ne pas voir Stan. Dommage, elle l'aimait bien.
Elle se dirigea ensuite vers son casier pour prendre ses livres, et vit Peter à côté. Elle ouvrit son casier, se réjouissant de montrer à Parker son profil sans marque.
— S-salut.
Elle sentit ses lèvres se retrousser en l'entendant bégayer.
— Salut. T'es là depuis ce matin ?
Il secoua la tête, et Anna s'en sentit soulagée. Les regards étaient quelque chose de dur à supporter.
— Hum... N-non. J'étais occupée, avec une...hum...voiture.
Elle haussa les sourcils, surprise. Son instinct fit le rapprochement avec l'incident de ce matin et la force de Peter, mais elle préféra se taire. Elle lui en parlerait plus tard.
— Tu répares les voitures ? demanda-t-elle avec innocence.
— Ou-ouais.
Elle ria secouant la tête.
— Calme toi, je ne fais pas un formulaire pour la police.
Elle arrêta de sourire, redevenue soudainement sérieuse.
— Tu n'aurais pas dû venir en cours Peter, dit-elle un ton plus bas. Les gens vont te dévisager toute la journée.
Il haussa les épaules.
— Je sais. Mais je préférais suivre la routine pour aider Tante May à aller de l'avant.
Anna claqua la porte de son casier et se tourna vers lui. Il avait les joues rouges, mais pour une fois, n'avait pas sursauté en entendant le bruit. Il ne la regardait pas, penché vers l'intérieur de son casier et dissimulé en parti par le battant. Elle posa une main sur son épaule.
— C'est bien beau tout ça, Parker, mais tu sais bien que les gens ici sont des vautours.
— Ils ne font pas attention à moi.
Anna fronça les sourcils et le força à refermer son casier. Elle le regarda dans les yeux, les deux mains sur les épaules.
— Mais tes amis, si. Et Flash aussi, sans doute.
Il baissa les yeux en entendant cela, concédant intérieurement qu'elle avait raison. Il releva vivement la tête, observant son visage.
— Qu'est-ce que tu t'es fais ?
Elle se dépêcha de cacher sa marque sous ses cheveux.
— Rien rien. À plus tard, Parker.
Elle préférait garder ça secret.
Et puis, elle commençait à se douter qu'elle n'était pas la seule à avoir des secrets.
modifié le 29/04/20
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