[ Période : pré Avengers : Infinity War ]

soixante-et-une heures après l'incident

- APRÈS plusieurs jours sans nouvelles, monsieur Stark a décidé de faire une apparence publique pour parler de l'incident, annonça la présentatrice télé. Nous avons dépêché sur place notre équipe en direct.

   La caméra passe de la jeune blonde pulpeuse au milliardaire qui semblait ne plus qu'être l'ombre de lui-même. Des yeux cernés et vide, une barbe mal rasée, et des tremblements parcourant son corps. N'importe qui aurait peur de ce qui aurait rendu Iron Man aussi vulnérable.

   La triste réalité était celle que le mal qui le rongeait en était de ceux qui pourrait frapper tout un chacun.

- Je pense que vous savez tous pourquoi je fais cette conférence de presse.

   Les journalistes, d'ordinaire pleins de questions, étaient tous silencieux, pendus aux lèvres de l'homme à la voix voilée par la douleur qui tentait de ne rien laisser paraître.

- Tout ceci est pour elle, continua-t-il alors que sa voix flanchait sur le « elle ». Parce que je veux que tout le monde sache l'héroïne qu'elle était.

   Alors qu'il laissait planer un blanc, soit pour chercher ses mots, soit pour ravaler la boule dans sa gorge, un timide journaliste leva la main, se levant doucement.

- Monsieur Stark, quand vous dites que c'était une héroïne... Que voulez-vous dire réellement ?

   Cela sembla envoyer un électrochoc dans toute la salle et les journalistes se réveillèrent, se mettant à hurler dans tous les sens. Le milliardaire appela au calme avant de répondre à la première question.

- La plupart d'entre vous avait deviné, j'ai vu quelques articles. Oui, c'était bien elle qui sauvait des gens la nuit dans le Queens. C'était bien Star.

   Il y eut un nouveau silence, certains journalistes sortant de la salle en pleurant. La caméra passa quelques instants sur Pepper Potts, un mouchoir dans les mains, ne quittant pas son conjoint des yeux. À ses côtés, le colonel James Rhodes se tenait en tenue de soldat, des larmes dans les yeux.

- Et, continua-t-il, elle était... Elle était meilleure que vous tous, meilleure que moi. Elle avait plus de bonté dans son petit doigt que la plupart d'entre vous dans tous leur corps. Elle était intelligente mais pas frimeuse. Pas comme moi.

   Un nouveau journaliste se démarqua, celui-ci tentant d'ajouter du miel dans sa voix.

- Pouvez-vous nous dire ce qui faisait de Star, ou Anastasia Rider... Eh bien, Anastasia Rider ?

   Les jointures des doigts du milliardaire devinrent blanches alors qu'il serrait le pupitre devant lui de toutes ses forces, comme une bouée de sauvetage.

- Stark. Elle aurait dû s'appeler Anastasia Alessandra Maria Sarah Stark. Les prénoms de sa mère, la mienne, et celle de Steve Rogers. Parce qu'elle pensait que les Avengers n'était pas une cause perdue. Elle aurait dû- elle aurait dû être ma fille.

   Pepper accourut en voyant les dernières forces de Tony le quitter et ses épaules se secouer de soubresauts sous les sanglots qui le transperçaient. Essayant doucement de le calmer, Pepper le guidait pour lui faire quitter la salle, Rhodey accourant en renfort.

   Une femme près de la porte, sans doute l'une des seules à ne pas avoir compris de quoi s'agissait cette conférence, se leva et les interpela.

- Monsieur Stark, pourquoi avoir fait cette conférence ?

   Il planta les yeux dans la caméra qui accompagnait la journaliste, révélant combien il était brisé.

- Vous savez pourquoi.

   Peter éteignit la télé et se leva hors du canapé, May l'appelant vainement alors qu'il claquait la porte de sa chambre pour ne pas la laisser voir comment il était.

   Il balança son pied dans son costume, le poing dans son mur, déversa le contenu de sa table sur le sol avant de se jeter dans son lit et de pleurer jusqu'à ce qu'il n'ait plus un centilitre d'eau dans son corps. Le sang de son poing et les larmes de ses yeux trempaient son matelas et son oreiller.

   Son esprit chantonnait une lugubre chanson dont les paroles se répétaient en boucle. Sa faute, sa faute, sa faute.

   Tout est de ma faute.

- Peter, appela May en toquant à la porte, je ne sais pas quoi te dire. Quand Ben est parti... J'avais tellement peur d'être seule. Je me sentais brisée par la solitude. Tu n'es pas seul. Tu retrouveras quelqu'un, Peter.

   Un rire sans joie s'échappa de la gorge de l'adolescent.

- Même si je pouvais, May, dit-il d'une voix chargée de sanglots, je n'ai pas envie de trouver quelqu'un.

   Il entendit vaguement sa tante partir dans un sanglot.

   Il sortit de sous son oreiller une photo tirée d'un Polaroïd de lui et d'une rousse lui embrassant la joue. Ses doigts caressèrent doucement le grain de la photo avant qu'il ne la laisse tomber à cause des sanglots qui le traversait. Car peu importe ce qu'il ferait, elle serait toujours absente.

   J'aurais dû te sauver.

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douze heures avant l'incident

   ANNA n'avait aucune idée concernant ce que son père comptait faire. Mais elle n'allait pas se laisser abattre par cela. Elle allait rejoindre Peter sur le toit de son immeuble pour manger avec lui, peut-être allez voir Strange si elle avait le temps. Elle commencerait à s'en faire dans la soirée.

   Elle dévala l'escalier du bâtiment en embrassant Tony sur la joue au passage.

- Tu vas où comme ça ?

   Elle leva les yeux au ciel en se retournant.

- Voir Peter, monsieur le shérif.

   Tony haussa un sourcil.

- Rien de bizarre hein ?

   Anna fit semblant d'être parcourue par un frisson de dégoût.

- Tony, déjà je suis pas sûre que tu sois là bonne personne pour me dire ça, et ensuite non. Je peux y aller maintenant ?

   Il haussa les épaules.

- File comme le vent Pile-Poil, dit-il.

   Le rire cristallin d'Anna fut la dernière chose qu'il entendit d'elle.

   Elle arriva rapidement en ville en volant avec son masque. Elle sortir d'une petite ruelle d'où elle avait retiré son masque sans que personne ne la reconnaisse, le sourire aux lèvres en se dirigeant vers l'endroit où Peter l'attendait.

- Anna ?

   Elle se retourna pour voir MJ et une blonde, qu'elle reconnut vaguement comme Gwen Stacey. Elle avisa leur proximité et leurs mains entralacées.

Les absences de MJ devenait toute de suite plus justifiées.

- Tu sors ? s'étonna la rousse en dévisageant sa meilleure amie.

   Elle haussa les épaules.

- J'essaye de la rendre plus sociale, plaisanta Gwen. Je suis Gwen au fait.

- Anastasia, on m'appelle Anna. Ravie d'enfin faire ta connaissance.

   Il y eut un silence gênant, personne ne sachant quoi dire. Anna leur sourit avant de reculer doucement pour leur faire comprendre qu'elle allait partir. Elle se mit à agiter la main en signe d'adieu, Gwen agitant la main avec vivacité et un grand sourire aux lèvres.

- Hé.

   Elle haussa un sourcil en direction de MJ pour qu'elle continue.

- Je suis désolée de ne pas t'avoir parlé de Gwen et moi.

   Anna secoua la tête en souriant à nouveau.

- T'en fais pas. Si tu veux m'en parler plus tard tu peux, on a le temps.

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soixante-et-une heure après l'incident

   STEVE éteignit la télé sans réellement comprendre ce qu'il venait de voir. Il se jeta presque sur le téléphone le plus proche et appela Tony.

- J'ai pas le temps pour ça, fut la première chose qui sortit de la bouche du milliardaire.

   Steve soupira et se passa une main sur le visage.

- Tony je crois que tu as des choses à me dire.

   Lorsque Bucky rentra dans la pièce quelques minutes après que l'appel eut pris fin, il analysa rapidement le téléphone en miettes aux pieds de Steve, assit sur le canapé avec les coudes sur les jambes et les mains sur le visage.

- Steve ?

   Le blond releva sa tête pour regarder son meilleur ami, et le visage de Bucky se radoucit en voyant Steve pleurer. Il s'assit à côté de lui alors que le blond lui faisait un court résumé.

- Elle a l'air d'une chouette fille.

   Steve baissa la tête avant de la relever vers Bucky.

- Elle l'était.

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onze heures avant l'incident

   PETER regarda Anna arriver avec un grand sourire aux lèvres, se balançant sur ses pieds.

- Salut, dit-elle avec un sourire.

   Il lui rendit son sourire et elle lui planta un baiser sur la joue. Elle s'assit sur la couverture qu'il avait placé, l'invitant à servir les sandwiches.

- Deux baguettes garnies d'un fin morceau de viande et tartiner de beurre avec peu de matière grasse.

   Anna partit dans un grand rire en prenant son sandwich.

- Ouais, jambon-beurre.

   Il fit la moue en s'asseyant à côté d'elle, et elle le poussa délicatement avec son épaule.

- Ne change jamais Pete, marmonna-t-elle avant de croquer dans son sandwich.

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soixante-deux heures après l'incident

   NATASHA Romanoff se décala du groupe réuni dans la maison de Clint Barton et se mit à murmurer dans le combiné du téléphone.

- Tu es sûr, Steve ?

- C'est- c'est ce que Tony m'a dit.

   Quelques instants après, lorsque Natasha raccrocha, les autres purent la voir de dos s'essuyer une des larmes qui avaient couler de ses yeux.

- Nat ? appela Clint avec un air vaguement inquiet.

   Elle se retourna une fois sûre que son visage ne la trahirait pas.

- Que se passe-t-il agent Romanoff ? questionna Vision.

   Wanda lui envoya un léger sourire réconfortant malgré la peur de savoir ce qui aurait bien pu être capable de faire pleurer Natasha.

- C'est Anna.

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deux heures avant l'incident

   ANNA posa doucement sa tête sur les genoux de Peter, lui-même en équilibre sur ses bras. Elle regardait les étoiles apparaître dans le ciel qui commençait à prendre une teinte d'encre. Elle soupira doucement.

- Je devrais y aller, dit-elle.

   Elle le sentit se tendre sous elle.

- Quoi ? Pourquoi ?

   Elle se mordit la lèvre en cherchant un prétexte à lui donner.

- Secret défense, Pete.

    Ses yeux s'écarquillèrent de surprise en comprenant qu'elle lui cachait quelque chose.

- C'est grave ?

   Elle ria doucement.

- Non, t'en fais pas. C'est rien Peter, juste un rendez-vous chez le docteur. Tu ne veux pas m'accompagner chez le gynécologue temps que tu y es ?

   Peter rougit jusqu'à la racine des cheveux en secouant la tête avec ferveur, faisant rire sa petite copine.

- On aura qu'à refaire ça une autre fois.

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quatre-vingt-neuf heures après l'incident

   PETER se balança entre les bâtiments de New York, et partout où il posait les yeux, il la voyait. Là, il y avait le magasin dans lequel ils s'étaient battus ensemble pour la première fois. Ici, le banc qu'il avait détruit à leur premier rendez-vous. Et là-bas au loin, la grande roue de Coney Island où ils s'étaient embrassés pour la première fois.

   Il dut s'arrêter sur un bâtiment car les larmes qui lui brouillaient la vue l'empêchaient de se balancer correctement. Il retira son masque et respira un grand coup pour chasser la boule dans sa gorge.

   Il tomba à genoux en réalisant qu'il était sur l'immeuble où ils avaient mangé quelques heures avant l'incident.

Il ignora les vibrations de son téléphone alors que sa tante l'appelait, l'envoyant sur son répondeur.

- Peter, tu dois y aller. Elle aurait voulu que tu sois là. Tu t'en voudras si tu n'y vas pas. S'il te plaît, réponds-moi. On ira ensemble.

Peter remit son masque en tentant de calmer sa respiration avant de repartir.

J'aurais dû te sauver.

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une heure avant l'incident

   ANNA remercia Stephen pour l'entraînement express qu'il avait bien voulu lui donner, souriant malgré le stress qui commençait à monter.

- À plus Doc !

   Stephen la retint par l'avant-bras, plongeant ses yeux inquiets dans les siens. Elle se rattrapa avant de dévoiler qu'elle allait voir son père.

- Je ne sais pas de quoi cet entraînement s'agissait, mais soit prudente, d'accord ?

   Anna leva les yeux au ciel avant de se libérer de sa prise et de reculer. Elle se tourna vers lui avant de fermer la porte.

- Je suis toujours prudente, Doc.

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quatre-vingt-dix heures après l'incident

   STEPHEN relut le journal, n'y croyant pas une seule seconde. Pourtant, les faits étaient là, noir sur blanc.

   Il porta sa main gantée à sa bouche, sous le choc. Il sentit une vague de regret le parcourir. Il savait que quelque chose n'allait pas, le soir où elle lui avait demandé un court entraînement. Il aurait dû creuser plus loin.

   La mort dans l'âme, il visualisa les deux dieux qu'il connaissait et créa un portail.

   Il atterrit devant eux, prêtant que peu d'attention à l'homme et la femme qui les accompagnaient et plongea son regard dans les yeux de Thor, puis ceux de Loki.

- C'est Anna.

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une minute avant l'incident

   ANNA n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait dans cette ruelle sombre, à attendre son père, qui ne se montrait pas.

   Quelle était l'utilité de fixer un rendez-vous si c'était pour ne pas s'y rendre ? Anna secoua la tête, regardant sa montre et décidant d'attendre cinq minutes de plus avant de partir.

   Précisément à cet instant, son père sortit de l'ombre et elle vit la crosse d'une arme à feu briller dans sa main.

- C'est ce que je voulais.

   Anna ferma les yeux, ne voulant plus voir. Elle se couvrit les oreilles pour ne pas entendre les mots envenimés de son père. Elle ne voulait pas que ses mots l'atteignent.

   Oubliant toute précaution, elle chercha la peur dans le corps de son père et la saisit, l'amplifiant jusqu'à ce qu'il se plie en deux et devienne inoffensif. Elle puisait dans ses forces mais elle n'en avait rien à faire, pas même lorsque son nez se mit à saigner. Elle ne devait pas se laisser distraire, sinon elle perdrait son emprise sur l'homme.

   Alors, elle entendit son prénom être crié, et elle tourna sa tête vers la source du cri.

- Peter ?

   Il y eut un coup de feu.

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l'incident

   PETER pressa le téléphone contre sa tempe en se balançant aussi vite qu'il le pouvait, le traqueur qu'il avait placé sur Anna en réalisant qu'elle mentait lui indiquant le chemin.

- Monsieur Stark, s'il vous plait, je sais que quelque chose ne va pas.

- C'est bon petit, je suis en chemin. Si tu la vois, évitez de vous mettre en danger avant que j'arrive d'accord ?

   Il raccrocha en redoublant de vitesse, se rapprochant du point qui représentait la position d'Anna.

   Il l'entraperçut et cria.

- Anna !

   Il eut juste le temps de vous sa tête rousse se tourner vers lui avant qu'elle ne tombe au sol, un coup de feu assourdissant lui vrillant les tympans.

   Il n'avait rien à faire de l'homme qui s'enfuyait, tout son corps et son esprit étaient concentrés sur Anna.

   Anna allongée au sol. Anna couverte de sang. Anna qui ne bougeait pas.

   Anna qui ne respirait plus.

- Anya ? marmonna-t-il en tentant d'ignorer le sang qui s'écoulait de sa poitrine.

   Elle ne répondit pas et Peter retira son masque pour mieux voir le visage de la jeune femme, il essuya les larmes qui s'étaient échappées de ses yeux et le sang qui coulait de son nez. Au bout d'un certain temps, il ne savait plus si c'étaient les larmes de la jeune fille ou les siennes qui inondaient son visage.

   Sa main tata doucement le cou d'Anna pour trouver son pouls.

   Tony attrapa Jack Rider par le manteau, s'envola à une hauteur à laquelle il aurait simplement mal s'il le lâchait, et le fit. Il sortit alors de son armure et lui fit envelopper le corps de Jack pour le clouer au sol.

   Il accourut vers Anna, pâlissant à la vue du sang. Peter se tourna vers lui, des larmes pleins les joues et le cœur en pièces dans ses mains ensanglantées.

- Elle est morte, dit le jeune homme d'une voix brisée.

— ✧ —

quatre-vingt-seize heures après l'incident

   TONY se tenait devant la tombe d'Anna. Il la trouvait froidement belle, avec la jolie calligraphie qui orthographiait le nom de la jeune fille. Dieu seul sait combien il avait payé pour que son nom de famille soit le même que le sien. La pierre était simple, c'en était presque risible qu'une telle chose puisse apporter tant de chagrin dans les cœurs.

   Dessus, il était simplement marqué :

« Anastasia Alessandra Maria Sarah Stark
2001 - 2017
"une étoile s'est éteinte" »

   Tout le monde était partis au fur et à mesure, il ne restait plus que MJ accompagnée de Gwen, Harry, Ned, Rhodey, Happy et Pepper. Peter ne s'était pas montré.

   Ned et Harry partirent, vite suivis de Michelle et Gwen. Pepper et Rhodey partirent en se faisant conduire par Happy pour laisser Tony quelques temps seul avec ses pensées.

- Peter n'a pas pu venir, marmonna-t-il d'abord. Je lui en veux pas, si j'avais pu je serais pas venu non plus.

   Un petit rire s'échappa de sa gorge.

- Je te vois me faire les gros yeux l'air faussement blessée. Tu sais que je t'aime, Duchesse mais ça, dit-il d'une voix brisée alors que sa main englobait le cimetière, c'est trop pour moi.

   Dans le silence qui s'était installé, des bruits de pas retentirent derrière Tony, et neuf silhouettes se découpèrent dans le soir qui commençait à tomber. Il n'eut même pas à se retourner pour savoir de qui il s'agissait.

- Tu me manques, s'étrangla le milliardaire.

   Steve posa sa main sur l'épaule de Tony, la serrant pour lui apporter du réconfort.

- Tu nous manques à tous, ajouta-t-il.

   Bucky restait à l'écart avec Loki pour ne pas être reconnus, le dernier un air de profonde détresse sur le visage alors qu'il avait du mal à rester impassible. Non loin d'eux, Wanda et Vision se tenaient dans les bras l'un de l'autre pour se réconforter l'un l'autre. Thor, Natasha et Clint étaient juste derrière Tony et Steve, serrés les uns contre les autres pour tenter d'amener un peu de chaleur dans leurs cœurs qui semblaient si froids.

   Peter, au loin, les observa partir comme ils étaient apparus, des larmes sur les joues que le froid rendait glaciales. Alors que seul Tony restait, il se retourna vers May qui réajusta tristement sa cravate, chassant ses larmes d'un battement de cils.

- Je vais pas y arriver, dit-il à sa tante en paniquant. Je-je peux pas.

   Elle lui saisit la tête entre les mains pour le calmer.

- Peter, ce n'est pas une question de force, c'est un question de faire ce qui est bien.

   Elle lui embrassa le front et le retourna en le poussant légèrement.

- Tu peux le faire Peter.

   Il marcha alors dans le chemin qui le mènerait à la tombe d'Anna, les poings serrés dans sa veste. Lorsque l'adolescent arriva au niveau de Tony, les larmes se remirent à couler à peine avait-il regarder la stèle.

   Tony passa son bras autour des épaules du jeune homme, et celui-ci plongea dans ses bras, des sanglots le secouant dans tous son corps.

- Je-je me sens pas très bien monsieur Stark.

    L'adulte resserra sa prise autour de l'adolescent.

- Moi non plus, Peter. Moi non plus.

   Peter eut un nouveau sanglot qui le traversa de part en part.

- Je veux pas qu'elle s'en aille.

   Tony lui donna un petit coup pour qu'il lève la tête vers le ciel.

- T'en fais pas. Elle est toujours là quelque part — sans doute du côté de Cassiopée — à nous traiter d'idiots.

Un silence passa alors que le jeune homme se calmait doucement.

- Je suis désolé, dit-il.

   Tony lui adressa un sourire triste malgré les larmes qui roulaient sur ses joues.

- Moi aussi, mais ce n'est pas ta faute. Et elle m'a appris à ne pas m'en vouloir pour tout, alors ce n'est pas de ma faute non plus. C'est la faute de son père, et il est en prison pour ça. Il n'est pas prêt de sortir.

   Tony s'arrêta juste à temps avant que le fait qu'elle aurait pu être officiellement sa fille franchisse ses lèvres.

   Peter se retint de justesse avant d'enfin mentionner le fait qu'il était et avait toujours été amoureux d'elle.

   Bientôt, le ciel devint noir et l'air plus froid qu'avant, et ils finirent par s'allonger à même le sol, ne voulant pas quitter le cimetière. Ne voulant pas la quitter tout de suite. Pas tout de suite. Pas encore.

   Parce que restait ainsi leur donnait l'impression qu'elle était encore là, qu'elle leur dirait à tout moment qu'ils étaient ridicules. Qu'elle enlacerait Tony pour un en utilisant un prétexte bidon plutôt qu'en disant que c'était parce qu'elle le voulait réellement. Quelle embrasserait Peter en rougissant en plaisantant de l'avoir laissé sans mots.

   Ils ne mentionnèrent pas le vide qui leur étreignait le cœur et les larmes qui continuaient de rouler sur leurs joues. Ils se contentaient de rester les yeux écarquillés à dévisager le ciel comme si tout était de sa faute. Ce qui, en un sens, était le cas. Ils le fouillaient du regard comme s'il détenait les réponses aux questions qu'ils se posaient. Pourquoi elle ? Comment cela avait pu arriver ? Pourquoi pas moi à sa place ? Autant de questions sans réponses. Plusieurs fois, leurs prunelles brûlèrent d'avoir garder leurs yeux trop longtemps ouverts.

   Et Peter et Tony n'arrivaient même plus à distinguer Cassiopée.

𝐀𝐔𝐓𝐇𝐎𝐑'𝐒 𝐍𝐎𝐓𝐄 :

oui je pleure aussi

attendez la scène cachée pour le tuer svp, tout sera expliqué

je vous jure j'aime anna et j'ai le cœur brisé autant que vous