30. Body loud.

"Le mystère de l'amour est plus grand que le mystère de la mort."

Oscar Wilde.


Ezra


J'enfile mon casque et mes gants avant de grimper dessus et d'enlever la béquille. J'actionne ma musique dans mon casque et démarre le moteur quand je sens ma main sur mon épaule. Instinctivement, j'attrape son poignet et le bloque, prêt à attaquer s'il riposte.

— Mais ça va pas la tête ! S'écrit-elle en essayant de se dégager de ma prise.

— Excuse-moi ma Star, dis-je en la relâchant immédiatement. Qu'est-ce que tu fais là ? T'étais pas censé être sur la route ?

Azalea fuit mon regard et se mord la lèvre avant de me répondre.

— J'aimerais bien... Mais ma voiture ne veut plus démarrer... Alors je me demandais si tu pouvais faire un arrêt pour me ramener, termine-t-elle en baissant les yeux sur ses chaussures.

— Je rêve ou t'es gênée ? me marré-je.

— N'importe quoi ! S'emporte-t-elle en s'agitant dans tous les sens. C'est juste déstabilisant de parler à un homme dont le visage est caché.

— Et là, c'est mieux ? Questionné-je en levant la visière de mon casque. Tu sais très bien que tu peux me demander tout ce que tu veux, j'accepterai tel le canard que je suis devenu !

Elle rigole face à mon air dramatique et ce son est si précieux que je l'enferme à double tour dans mon cœur. Doux et communicatif à la fois, comme une mélodie dont le refrain vous fait danser comme jamais.

Je lui tend le second casque que j'avais rangé dans mon coffre et l'instant d'après nous roulons à vive allure dans les rues éclairées par les lampadaires jusqu'à chez elle. Elle crit à chaque virage, de peur de frôler le sol mais m'ordonne d'accélérer quand je freine.

La vitesse fait battre mon cœur mais j'ignore si c'est cette dernière ou le fait qu'Azalea passe ses mains froides sous mon t-shirt faisant contracter mes abdos. Je m'arrête à un feu rouge, à côté d'un autre motard que je salue d'un geste de la main. Il me répond et commence à faire vrombir son moteur. Je fronce des sourcils et secoue la tête pour lui faire comprendre que je ne ferais pas la course avec lui.

Soudain, je sens la main d'Azalea me tapoter le ventre, je tourne ma tête vers elle en la voyant lever sa visière.

— Vas-y ! Défonce-le ! Me crit-elle, un sourire peint sur ses lèvres.

J'hésite encore quelques secondes et acquiesce en direction de mon adversaire qui me souhaite bonne chance. Derrière mon casque je souris, certain de gagner cette course. Je passe ma main sur la cuisse d'Aza pour lui signaler de se tenir à moi et j'accélère dès que le feu passe au vert sous son cri.

Je zigzague entre les voitures, évite de justesse les piétons tout en gardant un œil dans le rétro où je vois le motard qui essaye de nous rattraper. Je sens les ongles de ma Star s'enfoncer dans ma peau et ses cuisses se resserrer alors que je prends un virage serré, ne freinant à aucun moment.

Sur la moto, traversant les routes à vive allure, je me sens puissant et libre, aux côtés de ma lumière. L'aiguille du compteur monte de plus en plus. Les virages sont une partie de plaisir. Le bruit du moteur nous fait vibrer. La pression du vent contre nos corps me fait serrer encore plus fort les poignets.

Je commence à ralentir en voyant un feu passer à l'orange et pose mon pied au sol pour nous maintenir. Azalea n'attend pas plus longtemps pour se lever sur la moto en hurlant, laissant ressortir toute l'épinéphrine d'elle sous mon rire.

— Comment tu l'as distancé à la première seconde ! C'était trop fort !

On attends encore un peu mais visiblement mon adversaire à lâcher la course en voyant mon talent.

J'en fais part à Azalea qui me traite de narcissique avant de reprendre la route jusqu'à chez elle.

Nous montons les escaliers en rigolant, rejouant la course et les balades qu'on faisait avant en moto. Ma Star file dans la cuisine pour m'offrir un verre digne de ma victoire alors que je rentre dans son salon, me figeant sur place.

Là, au milieu de son séjour, se tient une de ses créations qui me laisse sans voix. Je la reconnais directement grâce à ses voiles qui voltigent, sa couleur violette et la coupe de la robe qui est identique à celle de ma mère.

Je m'approche du mannequin, frôlant le tissu entre mes doigts. C'était sa préférée, elle la portait à tous les événements. Et si ce n'était pas cette dernière, c'était une combinaison noire en cuir où elle pouvait ranger toutes sortes d'armes.

Diana Marshall était et restera la première femme de ma vie. Celle qui m'a élevée dans un univers cruel et sanglant en conservant son instinct maternel aussi doux qu'un nuage. J'avale difficilement ma salive en observant chaque détail qu'Azalea a rajouté au vêtement.

— Elle te plaît ?

Je tourne la tête vers mon étoile qui me tend un verre rempli d'alcool. Je reste sans voix, clignant juste des yeux comme un con.

— Je me suis permise de la refaire malgré son style ancien et ses couleurs pas très vives, reprend-t-elle. J'ai passé plus de quatre heures dessus, la retravaillant certains soirs quand je trouvais une nouvelle idée. C'est ma plus belle création... Depuis longtemps.

— Elle est magnifique, commenté-je en attrapant mon portable dans ma poche. Je vais juste prendre une photo pour l'envoyer à Daya, elle ne va pas en revenir.

— Pas la peine, elle est à vous.

Je rectifie ce que j'ai dit tout à l'heure. Maintenant j'ai une autre envie, celle de la chérir autant qu'elle le fait pour moi.

— T'es sérieuse ? Mais tu viens de dire que c'était ta plus grande fierté ! Contré-je avant de boire une gorgée.

— Oui, mais à la base, je voulais que tu es un souvenir de ta mère, ici, en France. Et puis, je suis sûre que la véritable robe de ta mère doit être rangée dans une armoire dans une des pièces de ta maison.

Je baisse la tête, me remémorant des moments de mon enfance qui me serre la gorge. Je m'avance vers elle et la prends dans mes bras, la serrant contre moi comme si ma vie en dépendait.

Doucement, je glisse mes mains sous son pull, rencontrant son ventre plat qui frissonne sous mon contact. Elle entoure ma nuque d'une main tandis que l'autre reste sur mon torse, ressentant mon cœur battre pour elle.

— Tu te trompes mon étoile, murmuré-je en fermant les yeux, la voix cassée par la douleur. La robe est toujours avec elle. Dans le cercueil dans lequel elle repose. Elle est décédée alors qu'elle la portait. Des années après, j'ai su que mes oncles avaient brûlé toutes les affaires qui appartenaient à mes parents.

Je pose mon front contre le sien, soufflant de nostalgie alors qu'elle m'apaise rien qu'avec sa présence. Cela suffit à me faire garder les pieds sur Terre pour ne pas m'évader dans mon enfer.

— On n'avait plus rien de nos parents. Daya a pété les plombs, elle est restée trois semaines dans leur ancienne chambre à pleurer ne m'acceptant que pour que je reste à ses côtés. Azalea, tu ne te rends pas compte, tu viens de recréer le seul objet de nos parents. Nous accordant un répit dans notre deuil.

J'ouvre les paupières et plonge dans son regard noisette qui m'hypnotise. Je trace mentalement chaque traits fins de son visage, passant par la longueur de ses cils à la couleur naturelle de sa bouche.

Elle se détache de moi et un froid glacial s'empare de moi. Non, pas encore. Cette fois, tu ne m'échapperas pas.

J'attrape son poignet et la ramène à moi.

— Ne crois pas que tu vas t'enfuir, Star. Pas de gosse, ni de secret. Cette fois, c'est toi et moi.

Je la vois hésitante, elle baisse le regard et se mord la lèvre. J'incline la tête et comprend qu'elle doute de moi, que je l'abandonne encore une fois. Je relève son menton avec mes deux doigts, la forçant à me regarder.

— Je ne te lâche plus Azalea...

Elle sourit tristement avant d'ouvrir la bouche.

— "Assure-moi de ne jamais capituler devant nos ennemis. Jure-moi de ne pas disparaître du jour au lendemain. Promets-moi de ne jamais m'abandonner Ezra.

J'esquisse un rictus en coin en me rappelant de son passage de roman qu'elle m'avait lu quand je lui bandais la cheville.

— "Tout ce que tu voudras, mon étoile.

N'y tenant plus, je prends possession de ses lèvres.

Elle répond à mon baiser et je colle son corps au mien. Ce baiser est encore différent, nouveau. Comme si à chaque fois c'était mon premier, que je découvrais les plaisirs de l'embrasser en me perdant dans son monde.

Je la fais reculer contre le mur de son salon, ne quittant pas sa bouche d'une seconde. Une explosion de sensation me fait vibrer, surtout quand sa main se fait plus ferme sur ma nuque, m'attirant à elle comme un aimant.

Ma langue ne tarde pas à franchir les barrières pour retrouver la sienne, entamant une danse sensuelle qui me met le feu au corps. Elle me consume rien qu'avec un baiser comme la flamme de mon monde qu'elle est.

Mes mains sous son t-shirt remontent lentement jusqu'à ce que ledit vêtement passe au-dessus de sa tête. Je m'arrête un instant, admirant son corps de déesse que je chérirai jusqu'à ma mort. Son ventre plat, son grain de beauté sur la côte droite, le galbe de sa poitrine, son jean qui descend sur ses hanches et que j'ai envie d'arracher.

Elle me fait perdre la tête.

À cet instant, Azalea Millet me tient à sa merci. Elle peut faire tout ce qu'elle veut de moi tant qu'elle continue de briller à mes côtés. Je reviens vers elle, repartant à la conquête de son cou où elle semble sensible car un gémissement lui échappe me faisait perdre mon souffle.

Je cale une de ses jambes contre ma hanche, m'infiltrant entre celles-ci alors qu'elle s'agrippe à moi, la respiration haletante. J'essaye d'y mettre toute ma douceur mais j'attends ce moment depuis tellement longtemps que mon désir pour elle me surpasse.

— Sky... lâche-t-elle en glissant sa main dans mes cheveux pour tirer dessus.

Son murmure emporte mon âme à jamais, elle lui appartient. Non, en fait, je lui appartiens tout entier. Mon corps de soldat, mon cœur de pierre et mon âme monstrueuse sont à elle.

À ses côtés, je ne suis plus le monstre de la nuit. Je suis le ciel qui s'assombrit pour la laisser briller de mille feux.

Je la soulève pour qu'elle croise ses jambes autour de moi et je nous guide vers sa chambre éclairée seulement de sa guirlande lumineuse. Je l'allonge sur le lit, moi au-dessus d'elle, la contemplant comme si ce n'est qu'un rêve éphémère.

Je me place entre ses jambes pour que plus rien, même pas un centimètre me sépare d'elle. Azalea me caresse jusqu'à ce que mon t-shirt rejoigne le parquet de sa chambre. Des frissons me parcourent l'échine alors que ses doigts s'aventurent sur mon torse. je plonge dans son cou que je malmène avant de descendre plus bas. Sa poitrine se lève et s'abaisse au rythme de sa respiration saccadée ce qui me fait sourire. J'embrasse sa peau, laissant une traînée de baisers et m'arrête en-dessous de son nombril ce qui la fait grogner de mécontement.

— Du calme ma Star, ricané-je en revenant au niveau de son visage. On a toute la nuit devant nous et je compte bien en profiter comme j'en ai rêvé tant de fois.

Elle sourit et m'attire à elle pour reprendre notre baiser.

— Je t'aime Sky, jusqu'aux étoiles...

Boum.

Mon surnom dans sa bouche me donne des sueurs chaudes, faisant battre mon coeur pour elle encore plus fort.

— Moi aussi ma Star, je t'aime jusqu'au ciel et au-delà...

Je tombe pour elle. Pour sa douceur incarnée, son élégance à tout épreuve, son caractère de feu et son amour pour moi.

Elle m'a sauvé la vie sans vraiment en avoir conscience.

Moi, Ezra Marshall, destiné à devenir chef de gang est tombé pour elle.

Une lumière dans mes ténèbres.

Ma Star dans ce monde obscur.

Elle sera toujours l'étoile qui fait vibrer mon âme de démon.

***

Hello mes stars ! 

Comment allez-vous ? 

Petite balade à moto avec une course en prime. 

Que pensez-vous de la robe de Mme Marshall ? 

Suivi de ce moment qu'on attendait toutes ! 

Enfin !!! Ils ont franchis le cap !!! J'en connais qui sont ravies 😁 

Sur ce, prenez soin de vous et n'oubliez pas que vous êtes des pépites ! 

Kiss 💋💋💋

Naëlle.


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