29. Adore you.
"Je peux résister à tout, sauf à la tentation."
Oscar Wilde.
Ezra
Quarante-huit... Quarante-neuf... Cinquante...
Le souffle court, je dépose la barre de poids sur le repose. Je me redresse et attrape la bouteille d'eau à mes pieds. Quelques secondes plus tard, je l'écrase entre mes mains et la jette plus loin.
J'ai beau m'occuper l'esprit, une étoile aussi brûlante que le feu me hante. Dès que je ferme les yeux, je revois son corps se cambrant contre le mien, tremblant de désir. Ses jambes autour de ma taille qui rêvaient de me fondre en elle. Ses lèvres sucrées qui me possèdent comme le diable règne sur les enfers. Elle en avait tellement envie. Depuis le début, Azalea lutte de toutes ses forces pour me repousser malgré son attirance pour moi. Et quand elle cède enfin, nous nous trouvons dans une putain de chambre d'enfant !
Je vais devenir fou !
Cela fait une semaine qu'on se tourne autour et ma frustration a atteint son maximum. Azalea semble avoir détruit toutes les barrières qu'elle s'imposait en me faisant en voir de toutes les couleurs. Que ce soit sa main qui reste plus longtemps que prévu pour me donner un dossier au chemisier doté d'un décolleté plongeant. Elle joue avec mon désir chaque jour et si ça continue, je vais finir par la coincer dans un placard à balai.
Je regarde l'heure sur mon portable, un sourire se greffe sur mes lèvres quand je découvre plusieurs messages de cette petite garce qui me demande de choisir sa tenue d'aujourd'hui en m'envoyant des tenues plus sexy les unes que les autres.
Je passe une main sur mon visage en m'allongeant sur mon banc de musculation. Comment je peux divertir mon esprit quand elle s'acharne à m'envoyer des clichés similaires.
Une autre photo vient d'apparaître sur mon écran et je suis à deux doigts de prendre ma veste pour aller chez elle et la faire mienne comme il se doit. Elle porte une combinaison en cuir noire qui moule ses formes à la perfection. Sa tête est penchée sur le côté, laissant ses cheveux encadrer son visage et elle a osé se mordre l'index en regardant l'objectif avec provocation.
Elle me nargue carrément et par message !
"Ne joue pas à un jeu que tu ne pourras pas assumer mon étoile."
Je n'attends pas à attendre longtemps car sa réponse se fait automatiquement.
"Qui t'as dit que j'étais en sucre Sky ? Ne t'inquiète pas pour moi, j'ai les reins solides."
" C'est ce qu'on verra, en attendant arrête de me chauffer par SMS, sinon je rapplique dans la seconde."
"Qu'est-ce que tu crois que j'espère en t'envoyant ses photos ?"
Elle va finir par me tuer, littéralement.
J'éteins le portable et ferme les yeux. Azalea sait pertinemment que ce n'est pas le moment. La Fashion week est après-demain et elle court à droite à gauche pour que tout soit prêt en temps et en heure.
Je m'apprête à aller prendre une douche pour la rejoindre Brown Luxury quand mon téléphone sonne, je ne regarde pas le numéro, persuadé que c'est ma Star au bout du fil.
— Si tu commences à me chauffer avec ta voix, je ne donne pas cher de ta peau, taquiné-je en me dirigeant vers ma chambre.
— Désolé mon ciel d'amour mais tu n'es pas mon style, tu vois ? Résonne la voix de mon meilleur ami, me faisant perdre mon sourire. Je suis sur une piste beaucoup plus agréable, du genre grande, blonde aux yeux bleus et qui veut me buter à chaque fois qu'elle me croise.
— T'as pas intérêt à toucher ma soeur, Clyde, tu m'entends ? Grogné-je en prenant un jean dans mon placard.
— Ne t'inquiète pas pour ça mon frère, ta sœur est la pire furie des enfers ! Crit-il.
J'écarte le téléphone de mon oreille en grimaçant.
— T'es pas obligé de gueuler pour qu'elle t'entende ! Daya entendrait une mouche voler dans un concert de rock.
J'entends des pas précipités, un souffle accéléré et les cris de ma sœur qui le menace de l'enterrer vivant dans le jardin. Une porte claque et Clyde reprend la discussion.
— En tout cas, ça a l'air d'aller pour toi avec miss Aza, commente-t-il en essayant de changer de sujet.
— Ou est-ce que tu t'es encore planqué, tapette ? Ricané-je.
— Bah dans ta chambre ! Elle n'ose jamais mettre les pieds ici, me répond-t-il alors que des coups fracassent la porte.
Je perds mon sourire de connard à sa réponse. Contrairement à la sienne qui est immaculée et propre comme une maison témoin, ma chambre est personnelle. Elle raconte mon histoire grâce aux cadres de nos parents, de nos moments avant qu'ils ne meurent. Des trophées étalés sur une étagère, des jouets rangés dans un carton au fond de mon armoire. Le tapis sur lequel maman nous lisait des histoires, j'ai même gardé la guitare de notre père.
Ma chambre est un souvenir à elle-même. Comme si elle avait le pouvoir de remonter dans le temps pour que l'on revive sans cesse nos instants d'enfance perdus à jamais.
Voilà pourquoi Daya n'y met jamais les pieds.
Elle refuse de se concentrer sur le passé, préférant s'enfermer dans un enfer aussi dur que l'acier. Son cœur est une forteresse bien gardée qu'elle n'a plus ouvert depuis plus de dix ans. Elle est destinée à régner telle la reine de The KillerBlood, sans héritier, ni mari.
— Au fait, réagit Clyde face à mon silence. Eliott veut que tu ramènes tes fesses à New-York.
Je fronce des sourcils, n'étant pas sur de comprendre le sous-entendu. Pourquoi mon oncle aurait besoin de moi alors que je ne fais plus partie du gang ?
— Va droit au but Clyde. Ordonné-je en sortant mon paquet de clopes et mon briquet de ma poche.
Je sens que je vais avoir besoin de me détendre avec ce qu'il va m'annoncer.
— Tous les Marshall veulent un affrontement entre Daya et Edward. Personne ne lâchera l'affaire et les membres commencent à être de leur côté. Si ça continue, ça sera la merde pour tout le monde. Les gangs adverses ne tarderont pas à comprendre que notre gang est affaibli par une guerre de pouvoir.
J'embrase ma cigarette et tire dessus avant de souffler de lassitude.
— Il faut que tu reviennes Ezra, seul l'ancien chef peut donner son accord pour ce genre de chose.
— Je sais, me contenté-je de dire. Dit à Daya de tenir jusqu'à lundi, je prends le billet d'avion ce soir et je serai là pour le DeathCrown. Avertit aussi les cons qui nous sert de famille.
— Okay, Daya va le réduire à néant, ça nous fera un Marshall en moins, se marre-t-il avant de raccrocher.
Je laisse tomber mon portable sur ma table de chevet et termine ma clope en m'accoudant au balcon.
Encore un aller-retour aux États-Unis pour une histoire de couronne. Je vais encore laisser mon étoile toute seule et rien que d'y penser un goût amer m'envahit la bouche.
Mais je compte tenir ma promesse. Ne plus jamais l'abandonner. Parce que même si le ciel ne peut briller sans son étoile, je refuse de voir celle-ci s'éteindre par ma faute.
***
Je regarde Azalea faire des aller-retours entre les mannequins et les appels téléphoniques qui ne cessent pas depuis ce matin. Je soupire de lassitude et décide de prendre une pause dans cet ennui mortel. Mon étoile n'a pas délégué une tâche, enchaînant les dossiers de dernière minutes à remplir ainsi que les moindres caprices des modèles qui se plaignent de tout et de rien.
Je ne lui est pas encore parler de mon voyage à New-York et je ne vais pas lui en adresser un mot jusqu'à ce que cette putain de Fashion week soit derrière elle. Elle est déjà assez stressée comme ça pour en rajouter.
Je me pose près de la fenêtre ouverte et m'allume une cigarette alors qu'elle est assise à son bureau, le portable coincée entre son oreille et son épaule, sa main notant frénétiquement sur son calepin.
Je prend le temps de l'admirer en tirant sur ma clope.
Ses cheveux sont attachés grâce à un stylo qu'elle à bloqué dedans, laissant des mèches encadrer son visage. Sa posture est droite malgré sa fatigue, ses jambes croisées lui donne un air de femme d'affaire et sa silouhette de déesse est dessinée par son legging militaire et une chemise blanche à moitié rentrée dans son bas. Toujours maquillée comme s'il elle allait dans un gala l'heure d'après avec son éternel bracelet à la cheville et sa parure de bijou en argent.
Même sans le vouloir Azalea Miller dégage cette aura d'élégance et de pureté.
Aujourd'hui, elle a choisi des talons noirs, effet crocodile. Et Dieu sait comment j'aime quand elle met des talons.
Rien que de m'imaginer entre ses cuisses, ses talons pour seul accessoire sur son corps me donne chaud. Terriblement chaud.
La porte claque me faisant sortir de mes pensées pas très catholiques. Neya pose ses fesses sur le rebord du bureau de sa meilleure amie après m'avoir fait la bise.
je remarque qu'elle porte toujours des vêtements blancs, et une fois encore, je me questionne sur ce revirement de choix. Elle qui ne s'habillait que de couleurs vives est devenue un véritable ange.
Azalea est toujours en discussion ce qui fait souffler Neya. Pour la faire patienter, je lui demande des nouvelles de Clyde.
— Ce crétin a encore faillit se faire buter par ta soeur. Je commence de plus en plus à l'aimer, on reconnaît les gênes des Marshall, commente-t-elle en attrapant une stylo pour le faire tourner autour de ses doigts.
— Fait gaffe de ne pas tomber amoureuse de moi, taquiné-je. Tu vas t'attirer les foudres d'Aza.
— T'inquiète pas, mon cœur est déjà pris beau gosse, répond-t-elle en m'adressant un clin d'oeil.
— Par un mec qui te surnomme "Petite feuille" ?
— Quoi ? Grimace-t-elle en tirant la langue. Non ! Jamais de la vie ! Clyde est le frère que je n'ai jamais eu. Il a su me comprendre et lire en moi comme personne n'a su le faire et je sais qu'il sera toujours là pour moi comme je serais là pour lui. C'est un lien fraternel, puissant certes, mais fraternel.
J'esquisse un sourire face à son honnêteté, je l'avais senti. Ils étaient fait pour s'entendre, je l'ai su dès que Clyde a baissé ses barrières pour elle.
— Alors qui a pris ton cœur Neya ? Questionné-je, curieux.
Celle-ci se lève et me fait un signe de tête vers Azalea qui n'a pas quitté son portable. Elle me signe de me taire en mettant son index devant sa bouche souriante avant d'avancer vers moi d'une démarche séduisante.
— Toi, Ezra. C'est toi qui a pris mon coeur... Roucoule-t-elle en passant une main sur mon torse.
Un sourire en coin, je joue le jeu en la prenant par la taille.
— Ah ouais ? Et qu'est-ce que tu voudrais que je te prennes d'autres ?
Neya a des larmes aux yeux, se retenant de rire tandis que j'essaye de garder un visage de séducteur malgré son envie de l'accompagner dans sa folie.
— Vous avez trois nanosecondes pour vous séparer avant que je vous crève les yeux avec mon talon, résonne la voix glaciale d'Azalea, nous coupant dans notre jeu de rôle.
Je tourne la tête vers elle, lâchant Neya pour ne pas finir tué par une chaussure. Cette dernière ne se retient plus et éclate de rire en se tenant le ventre. Je la rejoins après avoir constaté que notre spectacle n'a servi à rien. Aza a toujours le regard rivé sur ses feuilles et le téléphone à l'oreille, nous ignorant complètement.
La concentration de mon étoile est époustouflante. Je n'aurais pas tenu une seconde si un mec s'était rapproché d'elle.
— Dommage mon Ezra, continue Neya en pleurant. J'aurais tant aimé que mon amour pour toi soit réciproque...
Je secoue la tête alors que sa meilleure amie la fusille du regard, lui ordonnant de sortir de son bureau avant d'être agrafer au mur. Celle-ci capitule et vient m'enlacer pour me dire au revoir.
— Fais lui faire une pause s'il te plaît, me murmure-t-elle avant de partir comme demandé.
***
Hello mes stars !
Dans la tête d'Ezra ça va pas fort, surtout avec Azalea qui le cherche 😂
Neya s'incruste dans le bureau pour créer des problèmes 🥰
A bientôt pour la suite toujours du point de vue d'Ezra car j'ai dû couper le chapitre en deux 😅
Sur ce, prenez soin de vous et n'oubliez pas que vous êtes des pépites !
Kiss ! 💋💋💋
Naëlle.
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