28. Perfect.
"Tu m'as ensorcelé, corps et âme, et je t'aime, je t'aime, je t'aime."
Jane Austen (Orgueil et préjugés).
Azalea.
L'heure sur mon portable indique vingt heures moins cinq alors que je coupe le contact du moteur. Je regarde la maison de ma tante où je vais devoir surveiller deux adorables monstres, alias Carrie et Rosana. La première a beau être plus grande, cela ne l'empêche pas de suivre la deuxième dans ces bêtises.
Je claque la portière et réajuste mon sac sur l'épaule, le regard scrutant les environs. Depuis Jason, j'ai des frissons qui me traversent quand je suis seule et dehors. Je les ignore et marche, plus vite que la normale, jusqu'à la porte en resserrant les pans de mon manteau. je ne perds pas de temps et frappe à plusieurs reprises sur le bois.
La porte s'ouvre sur une bourrasque de roux qui me fait sourire. Malgré le temps passé, Rosalie Perez Petit reste une très belle femme. Sa silhouette de mannequin n'a pas changé, ses tâches de rousseur se sont révélées avec l'âge et ses yeux marrons ont toujours cette pointe de folie qui lui a valu le surnom des enfers.
Elle m'enlace fortement contre elle pour me saluer avant de me laisser rentrer. J'aperçois David se lever du tapis sur lequel il jouait avec sa fille. Carrie, elle, est assise sur le canapé, les yeux rivés sur son téléphone.
Mon oncle m'embrasse la joue avant de prendre de mes nouvelles alors que ma tante me sert un verre de jus que je prends volontiers.
Je leur parle de la Fashion week, des commandes pour la vente, des mannequins qui se plaignent de certains vêtements... À aucun moment, je ne fais référence à Jason et à mon agression. Ce moment fait désormais partie de mes secrets que je gardais jusque dans ma tombe, sans blesser personne.
— Rosana peut se coucher jusqu'à 22h, parce qu'elle n'a pas école demain, mais pas plus, me prévient David en enfilant son manteau.
Des deux, il est celui qui a le plus de maturité, un vrai papa poule. À chaque fois que je dois faire la babysitter, il me récite toutes les règles concernant Rosana, si bien que cette dernière les connaît par cœur. Récitant dans le dos de son père chaque règles dans l'ordre.
— Mon sucre d'orge, Aza sait très bien s'y prendre, pas de raison de s'inquièter, l'interrompit ma tante en le poussant vers la sortie.
Juste avant de sortir, elle me tend une clé en m'adressant un clin d'œil et un sourire en coin. J'hoche la tête pour la remercier et je reste dans l'encadrement de la porte avec Rosana dans les bras jusqu'à ce que la voiture disparaisse au détour d'un virage.
Telle une enfant surexcitée, je dépose ma cousine sur le sofa avant de brandir la clé comme un trophée.
— Qui veut des bonbons ?!
***
Une heure plus tard, nous sommes toutes devant le Roi Lion, même Carrie qui a laissé son portable de côté en disant, je cite : Vaut mieux vivre avec des lions si les humains sont tous aussi cons.
Sur la table, des boîtes remplies de bonbons, de Snickers ou de Bounty, des bouteilles de jus et des chocolats. Les sachets vident trainent sur le canapé et le sol et des miettes partout. Chacune emmitouflées dans un plaid. Moi, je suis allongé le long du sofa avec Rosana sur moi qui regarde la télévision à l'envers et Carrie s'est installée par terre, le dos contre le canapé, sa tête sur ma cuisse.
— Il est méchant Scar, commente Rosana en se mouchant.
Comment vous dire que nous sommes au passage où Simba découvre son père mort et que j'ai les larmes aux yeux même après l'avoir visionné une bonne centaines de fois.
Carrie me jette un coup d'œil et ricane en levant les yeux au ciel. Cette fille est un mur. Impassible et sans émotions. Des fois je me demande sincèrement si elle a un cœur pour rester aussi stoïque face à la mort de Mufasa !
Je lui lance un oreiller pour qu'elle arrête de se moquer et elle réplique dans la seconde. Rosana ne pouvant pas rester un place s'incruste dans cette bataille de polochon en criant plus qu'autre chose. Je me lève et poursuit Carrie à travers le salon jusqu'à ce que je fasse demi-tour quand elle attrape un plus gros oreiller que moi. Pendant ce temps, Rosana grimpe sur le table basse et nous lance des bonbons.
Soudain, notre moment de rires est arrêté par la sonnerie de la porte d'entrée. On se fixe toutes, immobiles, le souffle coupé.
— On est mortes, articule silencieusement Carrie en me montrant l'heure sur son téléphone.
Il est 22h45 et Rosana n'est toujours pas couchée, la salon est en bazar et on dirait qu'on ressort d'une soirée en boîte de nuit vu notre accoutrement. La sonnerie retentit encore une fois et comme si c'était l'élément déclancheur on se dépèche de tout ranger, le coeur battant la chamade face à la réaction de mon oncle et de ma tante.
Je suis la pire babysitter de tous les temps.
Carrie rassemble toutes les couettes pendant que Rosana ramasse les bonbons et que je range la table basse en faisant des allers-retours dans la cuisine. Cette fois, ce sont des coups portés à la porte qui nous rappellent l'urgence de la situation.
— Plus le temps, Carrie met les couvertures dans le placard et Rosana va te coucher, ordonné-je en me dirigeant vers la porte d'entrée.
J'attends quelques secondes, que Rosana soit bien monté et que Carrie soit dans le salon pour ouvrir, un sourire plus que faux au visage.
— Vous êtes rentrés tôt, on... Ezra !
Je cligne des yeux avant de le détailler. Il porte son éternel manteau sans manches et un jean déchiré à plusieurs endroits. Capuche sur la tête, son regard bleu me reluque alors qu'il est adossé au mur.
— T'en as mis du temps à ouvrir, j'ai cru que vous étiez parties, me dit-il en abordant un sourire en coin face à mon air perdu.
— Mais qu'est-ce que tu fais là ?
— On m'a appelé pour jouer au baby sitter ce soir, donc me voici. Mais je ne savais pas qu'ils t'avaient prévenu aussi.
Je souffle et le laisse rentrer en le suivant jusqu'au salon qui n'est absolument pas comme en début de soirée.
— C'est bon, fausse alerte les filles ! Crié-je alors que les pas lourds de Rosana s'entendent dans l'escalier.
Carrie écarquille les yeux et fait tomber son portable quand elle voit Ezra retirait son blouson, dévoilant un t-shirt blanc qui moule sur muscles et laisse ses tatouages respirer. Il ébouriffe ses cheveux blonds, les mettant encore plus en bataille avant de scruter l'endroit jusqu'à ce que Rosana lui saute dans les bras. Surpris, il la rattrape d'un bras, faisant contracter les muscles de celui-ci.
— Alors c'est toi la fille de Rosalie ? Questionne-t-il de sa voix rauque.
— Oui, et toi t'es beau, complimente-t-elle en lui caressant la joue.
Je lève les yeux au ciel et part dans la cuisine récupérer les sucreries que j'ai jété dans le placard.
— Ne me dis pas que c'est le Ezra dont tu parles tout le temps ? Me demande Carrie, un air ahuri au visage.
Elle s'appuie sur le plan de travail, attendant ma réponse que je ne tarde pas à lui dire.
— Oui, c'est lui. Et à mon avis ta mère, la mienne et Rosalie ont toutes contribué à cette soirée.
— T'es en train de me dire qu'avec le beau gosse qu'il y a dans notre salon, tu n'as pas passé le cap ? Mais t'attends quoi ?
— Ce n'est pas tes affaires Carrie, rétorqué-je en mettant tous les bonbons sur un plateau.
— Même-moi j'aurais bien tenté ma chance, alors que je hais les humains. Mais t'as vu la bombe ! Ce mec sort tout droit d'une New Romance, c'est sûr !
— Pas touche, Delaney, il est à moi.
Elle lève les mains en l'air, signe de capitulations, un sourire vicieux sur les lèvres.
— Okay, pas la peine de sortir les griffes, Nala !
Je ricane et elle me suit dans mon rire alors qu'on retourne dans le salon. Ezra à pris place dans le canapé, Rosana sur ses genoux qui lui raconte l'histoire du Roi Lion avec de grands gestes.
— Et là Simba, il est parti avec Timon et Pumba pour vivre Hakuna Matata ! Dis toi aussi tu pleures quand Mufasa meurt ? Parce que moi oui ! C'est trop triste, Scar il est méchant !
— Non, je pleure pas, répond Ezra en souriant. Mais si tu veux je peux aller taper Scar.
— Tu ferais ça ? Demande Rosana, des étoiles plein les yeux. Oui !
Elle saute de ses genoux pour courir à l'étage et réapparaître quelques secondes après avec un faux pistolet en plastique qu'elle lui tend avec un grand sourire.
— Tiens pour t'aider !
Je ricane quand il le prend en la remerciant.
— T'inquiète pas Rosana, il a déjà tout ce qu'il faut, interviens-je en m'asseyant sur le canapé.
Il me lance un clin d'œil alors que Rosana reprend place sur lui et que Carrie nous ramène les couettes avant qu'on se replonge dans le dessin animé.
Je maudis le Roi Lion. De tout mon être.
Mes joues sont rouges et ma bouche sèche quand Nala et Simba décident de chanter leur amour une fois la nuit tombée. Ce n'est pas tellement la déclaration d'amour qui me rend mal à l'aise mais plutôt le regard insistant d'Ezra sur ma personne pendant toute la chanson. Je peux ignorer ma cousine qui chante en se balançant de gauche à droite et les haussements de sourcils de Carrie. Mais certainement pas son regard aussi brûlant qu'un brasier qui m'entoure d'une chaleur que je peine à réfréner.
— L'amour brille sous les étoiles... Chante Rosana en partant dans les aiguës en faisant grimacer Ezra qui est juste à côté.
Je souris quand il me lance un appel à l'aide silencieux que je ne peux m'empêcher de savourer quelques instants avant de prendre cette lionne rousse vers moi.
— Chante avec moi Carrie !
Celle-ci la regarde, blasée qui veut clairement dire : moi, vivante, jamais de la vie je chanterai ça. Ce que Rosana semble comprendre vu qu'elle se tourne vers moi pour me supplier de chanter. Et comment dire non à sa bouille de chaton.
— Quel lourd secret cache-t-il derrière tant de rancœur ? Moi, je sais qu'il est ce roi en exile qui règne dans mon coeur, chanté-je en choeur avec Rosana qui prend la télécommande pour un micro.
Mon regard se perd un instant sur Ezra. Maintenant que je sais son secret, il ne me reste plus qu'à l'accepter si je veux qu'il fasse partie de ma vie. La chanson se termine et Rosana s'allonge sur le canapé, entre nous deux.
— Ezra, dis, tu veux bien aller me chercher mon doudou lapin rose, il est dans ma chambre... S'il te plaît... Supplie-t-elle en lui faisant les yeux doux.
Il hésite avant de craquer en soufflant, il se dirige vers l'étage alors que Rosana et Carrie s'échangent un regard complice que je ne comprend pas. Deux minutes plus tard, Ezra crie qu'il ne le trouve pas alors que ma cousine en est persuadée. Fatiguée de les entendre se chamailler à travers la maison, je monte pour retrouver Ezra sur le lit en train de fouiller sous les oreillers.
— Quelle idée d'avoir une centaine de peluches ! Se plaint-il en retournant des jouets alors que je regarde sous le lit.
Je souffle en me relevant quand une ampoule s'allume dans mon esprit et le sourire que me font Carrie et Rosana dans le couloir avant de refermer la porte à clé derrière elles, me conforte dans ma stupidité.
Quelle idiote !
Rosana Perez Petit n'a pas de lapin rose vu qu'elle déteste l'animal et la couleur !
J'entends ces pestes rirent à travers la porte et Ezra actionne la poignée plusieurs fois comme si elle allait céder avec plus de conviction.
— Les filles, ouvrez-nous maintenant, gronde-t-il en donnant un coup à la porte.
— Aller Aza, me parvient la voix de Carrie. Il est temps de passer le cap !
Elles se marrent avant de s'éloigner, nous laissant seuls dans une chambre d'enfant où le silence règne en maître.
Ce sont vraiment les filles de leurs mères.
Au bout d'une dizaine de minutes, Ezra laisse tomber la poignée et s'assit par terre, contre la porte, les avant-bras sur ses genoux, la tête en arrière et les yeux fermés. Quant à moi, je suis assise sur le lit de Rosana, passant le temps en comptant ses nounours.
J'en suis à cinquante-trois doudous quand la voix d'Ezra me sort du monde des bisounours de ma cousine.
— Dis Aza, est-ce que tu m'aimes toujours ? Me demande-t-il en ne bougeant pas d'une oreille.
Surprise par sa question, je mets du temps à répondre. L'instant mettant familier, comme un air de déjà vu. Je réfléchis, puisant dans mes souvenirs pour me rappeler de cette phrase qu'il m'a déjà posé par le passé.
— La question est plutôt, pourquoi je ne t'aimerais plus ? Sourié-je en croisant mes jambes, le regard rivé sur sa pomme d'Adam qui monte et descend quand il déglutit.
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'il n'ouvre ses yeux pour les planter dans les miens. Et comme il y a dix ans, je retrouve sa détermination et son amour éternel pour moi. Mais je vois aussi quelque chose de nouveau, son âme. Si elle était recouverte d'un bouclier auparavant, j'ai maintenant un accès illimitée à celle-ci. J'aperçois et ressens chaque nuage qui fait partie de son âme.
— Moi, je t'aimerais toute ma vie, Azalea Millet.
Une boule se forme dans ma gorge m'empêchant de prononcer le moindre mot. Je le crois, je sais que Ezra Marshall m'aime et que c'est réciproque.
Je suis tombée amoureuse de lui il y a dix ans et cela n'a pas changé malgré les épreuves.
Il se lève et s'approche de moi pour me tendre la main que je prends. Son visage en face du mien, mon cœur s'emballe quand il essuie une larme que je n'ai pas pu retenir.
J'aimerais tellement l'aimer sans m'occuper des conséquences mais il y a trop de variables, trop de doutes en moi.
Qui peut m'assurer qu'il ne repartira plus en m'abandonnant ? Qu'il acceptera mon addiction et la nouvelle Azalea ? Que nos coeurs battront à l'unisson malgré les obstacles et notre passé ? Que je serais assez solide pour faire partie de son monde et inversement ?
Trop de questions sans réponses que personne ne peut me donner.
— S'il te plaît ma Star... Souffle-t-il en collant son front au mien, ses mains encadrant mon visage. Tu m'a sorti des ténèbres grâce à ta lumière, alors laisse-moi être celui qui te fera briller jusqu'aux étoiles.
— J'ai voulu que tu me fasses briller mais tu n'as fait que m'éteindre en retour, Ezra, avoué-je d'une voix cassée par la douleur.
J'attrape ses poignets, m'accrochant à lui comme s'il était la bouée de sauvetage de mon enfer.
— Je suis désolé mon étoile, vraiment désolé... J'aurais voulu que tout se passe autrement, crois-moi. J'aurais beau viser la lune, je serais toujours attiré par les étoiles, Azalea. Parce que je ne peux pas briller sans toi.
Je sais qu'il est prêt à tout, il me l'a déjà prouvé plusieurs fois depuis qu'il est réapparu dans ma vie. Mais était-il prêt à m'offrir une relation stable où il n'existe pas la peur de l'abandon ?
Mon souffle s'accélère et mon ventre se retrouve submergé par une nuée de papillons quand il se penche vers moi, ses cheveux me frôlant la peau et son odeur de pluie et de tabac me parvient au nez. Il me regarde, me demandant silencieusement mon accord que je lui donne en franchissant les quelques centimètres qui nous séparent.
Nos bouches se touchent pour la deuxième fois en l'espace de quelques semaines. C'est différent, plus puissant et je peux savourer pleinement le goût de ses lèvres qui m'ont tant manquées. Comme un nuage de douceur, je me sens planée, respirant à nouveau.
Ses mains quittent mon visage pour attraper mes hanches et m'attirer contre lui ravageant mes entrailles d'une chaleur agréable. Ne tenant plus, je penche ma tête en arrière pour reprendre ma respiration mais Ezra ne semble pas vouloir me lâcher car il s'attaque à mon cou. Il l'embrasse, le lèche, le mord jusqu'à me faire gémir contre son corps chaud de désir.
— Tu me rends complètement fou Aza, murmure-t-il en passant son nez sur mon cou.
Il s'empare à nouveau de mes lèvres et me fait reculer jusqu'à ce que mon dos rencontre le mur. Je caresse ses lèvres de ma langue et il me donne l'accès à la sienne pour une danse endiablée et torride. Mes mains plongent dans ses cheveux soyeux alors qu'il me soulève en me prenant par les fesses pour me plaquer contre le mur. Instinctivement, je l'entoure de mes jambes, collant nos corps encore plus, ce qui le fait jurer.
Nous formons une bulle de plaisir et d'amour que j'avais tant voulu retrouver. Je le laisse me guider dans ce moment intime, lui donnant tout ce que je peux. J'aime être avec lui, son odeur, ses bras, son humour de merde et son côté mystérieux qu'il assurait déjà étant plus jeune. Tout en lui me fait perdre la tête.
Je passe mes mains sous son t-shirt et le lui retire d'un mouvement fluide, ce dernier finissant à nos pieds alors que j'explore son torse et son dos tatoués de mes mains. Je trace chaque traits de ses abdos sous ses baisers de plus en plus fiévreux.
Ezra ne doit pas trouver cela équitable, car la seconde qui suit, mon pull à rejoint son haut et je me retrouve en soutien-gorge devant son regard de prédateur. La lueur de ses yeux devient plus sombre à cause du voile de désir qui y pénètre. Il me contemple un moment, me détaillant toute entière sous la couleur rouge de mes joues.
— T'es parfaite putain...
Il ne perdit pas une seconde de plus avant de reprendre possession de mes lèvres alors que je gémis sous son côté dominateur et animal qui me plait. La chaleur dans mon ventre se propage dans tout mon corps , si bien que je perds totalement le contrôle. J'halète contre lui, me perdant dans le plaisir et le désir qu'il me fait.
— Ezra... Supplié-je en fermant les yeux.
Sa langue retrouve la mienne et je soupire de bien-être. Il caresse mon flanc d'une main, remontant de plus en plus vers ma poitrine. Quand la porte s'ouvre avec fracas nous faisant sursauter tous les deux, le regard rivé sur ma tante.
Merde !
Clé en main, sourire aux lèvres, je sens déjà l'interrogatoire que je vais subir.
— Dépêchez-vous les chauds lapins, toute la famille est en bas, nous informe-t-elle en me lançant un clin d'œil avant de refermer la porte.
Le silence prend place dans la chambre alors qu'Ezra me maintient toujours contre lui et le mur. Puis, il plonge dans mon cou et se met à rire comme l'abruti qu'il est. Je le frappe à l'épaule en lui disant d'arrêter mais son rire est communicatif, si bien que je ris de nervosité avec lui.
On est morts.
On a faillit le faire, dans la chambre de ma cousine alors que celle-ci est juste en bas avec Carrie. Je n'ose même pas imaginer ce qui se serait passé si Rosalie n'avait pas ouvert la porte. Aurions-nous été jusqu'au bout ?
Je ne préfère pas répondre...
Je suis la pire baby sitter de la Terre entière. De l'univers entier !
Ezra me dépose au sol en vérifiant que je tienne sur mes deux jambes avant de me donner mon pull, toujours un sourire en coin. Je l'enfile avant de me regarder dans le miroir de la coiffeuse de Rosana.
On est foutus...
Mes yeux brillent de mille feux, mes cheveux ne sont plus que pagaille et je ne parle même pas de mes lèvres rougies et gonflées par nos baisers. On est grillés à mille kilomètres.
Et j'ai beau le dire à Ezra, il semble s'en foutre royalement en ricanant comme un idiot.
La descente de l'escalier est comme une descente aux enfers de la honte. J'ai le cœur qui bat vite mais ce n'est plus à cause d'Ezra et du désir qu'il provoque en moi. Je rentre dans le salon et tous les regards se tournent vers nous.
J'ai définitivement envie de m'enterrer moi-même dans le jardin. Je ne peux que me permettre de jeter un regard noir à Carrie et à Rosana, c'est à cause d'elles que je suis dans cette situation et elles vont clairement me le payer.
Ezra fait comme si on ne venait pas de se dévorer l'étage plus haut, saluant ma famille d'un mouvement de main avant de reprendre son blouson et de faire un câlin à ma mère. Ce taré ose même m'embrasser au coin des lèvres avant d'enfiler son casque et de sortir dans la nuit.
Tout le monde reste impassible, jusqu'à ce que le moteur de la moto d'Ezra retentisse et s'efface avec la distance. La catastrophe commence ! Ça saute, crie, rit dans tous les sens. J'esquive les questions et les câlins hystériques en courant vers la porte d'entrée. Je mets mes chaussures à vitesse grand V face à ma famille qui essaye de me retenir.
Je ne les écoute pas et sort sans manteau dans la rue, me précipitant jusqu'à ma voiture pour m'y enfermer. Je démarre rapidement et quitte l'allée pour rentrer chez moi.
Allez savoir pourquoi, je me met à rire toute seule comme une folle quand la pression redescent.
Un sourire aux lèvres, je me dis que j'ai beau être une très très mauvaise baby sitter, j'ai retrouvé Ezra.
J'ai retrouvé mon ciel et je pourrais supporter tous les interrogatoires du monde pour revivre ce moment.
***
Hello mes stars !
Ne sont-elles pas trop choux Rosana et Carrie malgré que ce soit des vraies petites pestes ! Mais peut-on leurs reprocher en vue de leurs parents ? Je ne pense pas ! XD !
Voilà le moment qu'on attendait avec impatience ! Enfin il a franchi un cap ! Bon... Dans une chambre de petite fille, contre le mur... Mais ils se sont embrassé ! Alléluia !!!
Apparemment, Ezra et Aza ne sont pas faits pour être baby-sitter !
Et on en parle de la chanson du Roi Lion ! Une pépite cette scène !
Sur ce, je vous laisse avec cette dose d'amour !
Prenez soin de vous et n'oubliez pas que vous êtes des pépites !
Kiss. ♥
Naëlle.
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