26. Can we kiss forever ?

"Le cœur a été fait pour être brisé."

Oscar Wilde.


Ezra


Le paysage défile à vive allure, si bien que je ne discerne pas les côtés de la route, concentré sur la route devant moi. Les lumières se floutent, les bruits s'estompent pour être remplacés par le bruit incessant de mes pensées. Le vent me fouette à cause de la vitesse, mon cœur pulse contre mon torse grâce à l'adrénaline et je me sens enfin reprendre mon souffle comme si j'avais arrêté de respirer depuis que je lui ai tout avoué. Je me perds dans la vitesse.

Azalea apparaît devant moi, comme un mirage, alors que je continue d'accélérer. Ses cheveux aussi doux qu'un nuage volent autour d'elle, sa silhouette de déesse se mouve aux grès de ses pas dans ma direction, sa voix mélodieuse m'appelle et ses yeux se gorgent d'amour.

Un klaxon me sort de mon hallucination et je freine brusquement à un feu rouge, entre deux voitures. Je pose mon pied droit au sol pour me maintenir et lève la visière pour que la fraîcheur de la nuit s'engouffre en moi.

Je repars aussi rapidement que possible, roulant dans tout Paris jusqu'à arriver devant mon ancien collège. C'est fou, même mon subconscient veut être proche d'elle par n'importe quel moyen. Je me gare et éteins le contact.

J'escalade le portail et passe par la porte de l'infirmerie toujours ouverte. Je monte les escaliers et parcours les couloirs en consultant mon téléphone, où j'ai deux messages de ma soeur.

" Notre avion arrive à huit heures, demain."

" Mon prince, qu'est-ce qui se passe ? Je le sens, il y a quelque chose qui ne va pas, j'ai mal au coeur."

Je souris face à la sagesse de ma moitié, la seule personne que je considère comme une personne de ma famille. Celle qui me comprend même avec plusieurs milliers de kilomètres entre nous. Nos âmes sont liées, quand je ne vais pas bien, elle le sens, et inversement. Je tapote une réponse rapide qui résume mon état, étant incapable de lui mentir.

J'atteins le toit du bâtiment et marche jusqu'au bord pour m'asseoir sur le petit muret qui me sépare du vide. Mon portable sonne et je décroche en facetime, voyant le visage de ma soeur en furie.

— Ezra Evans Marshall ! Tu vas me dire exactement ce que tu as ! Exige-t-elle.

Je grimace et souffle en lui racontant le réveil d'Aza dans mon lit, son mutisme à mes différentes questions. Sa crise de panique dans la salle de bain, le moment où je lui ai tout avoué. Et celui où je suis parti de l'appart' après le vide que j'ai vu dans ses prunelles.

— Tu es parti ? Demande-t-elle en hurlant presque, ce qui attire des mouvements près d'elle.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? Questionne la voix d'Undead.

— C'est toi qui a crié comme une hystérique sortie d'asile ? Continue celle de Spades.

L'écran bouscule dans tous les sens ce qui m'arrache un sourire face aux comportements tarés de mes frères. Bientôt, tout le monde apparaît dans l'écran que ma soeur à tourné à l'horizontal. Même Devil et Artémis. Ils sont froids et taciturnes mais ils seront toujours là pour n'importe qui de notre grande famille.

Daya raconte en gros le pourquoi du comment elle a hurlé et les commentaires s'ajoutent aux cris face à sa révélation.

— Tu veux que je la tue pour t'avoir effacé de sa vie ? Me propose Harley.

— Arrêtes de dire des conneries, contre Clyde en bousculant cette dernière. Azalea n'est pas conne, si Neya a pu te comprendre, Aza a fera autant, laisse lui du temps.

— Je ne savais pas que t'étais un romantique Clyde, se marre Ryder.

— Ta gueule, c'est pas moi qui vais m'enchainer à une meuf pour le reste de mes jours, réplique mon meilleur ami.

Je vois le visage de Ryder virer au rouge, signe de colère évidente chez lui. Il allait répliquer quand la voix blasée de Crow se fit entendre.

— Fermez-là, vous voyez pas qu'Ezra est au plus mal ? Au lieu de vous battre comme des gamins, soutenez-le.

Les filles acquiescent alors que les concernés râlent dans leur coin.

— Ne t'inquiète pas mon prince, Azalea finira par comprendre.

Elle se lève du canapé où ils étaient tous agglutinés et pousse une porte avant de se retrouver dehors, au calme.

— J'ai peur, ma princesse, confié-je. Imagine qu'elle ne veut plus de moi, je ne sais pas comment je vais faire pour survivre.

— Mais non, Azalea t'aime comme une folle depuis qu'elle t'as rencontré, jamais elle ne se passerai de toi.

Elle passe une main dans sa chevelure blonde avant de souffler en s'appuyant contre le mur. Son visage fatigué et le début de ces cernes me font réagir.

— Et toi ? Comment tu vas ?

Elle plante son regard épuisé dans le mien.

— Bof, certains de nos gang alliés n'apprécient pas ton refus d'être le chef de The KillerBlood et ils me le font comprendre à leur manière. Heureusement, je peux compter sur Devil et Clyde pour les recadrer.

— Je viendrais pour régler ça.

— Non, pas pour l'instant, reste avec Azalea. Prend soin d'elle, retrouve la et après tu viendras.

— Mais... Insisté-je en balançant mes jambes dans le vide.

— J'ai dit non, me coupe-t-elle.

— D'accord, capitulé-je. Mais si un connard te manque encore de respect, tu m'appelles et je lui enfoncerai son flingue dans son cul.

Elle me sourit avant de hocher la tête. Puis, elle lève sa main où trône notre bague familiale.

— Laisse-toi tomber comme un vaincu mais relève-toi comme un guerrier...

— Laisse la douleur te faire souffrir une seconde et venge-toi le reste de ta vie, conclus-je en levant ma main.

Notre devise, celle que nos parents nous apprennent depuis notre enfance. La dernière chose qu'ils nous restent d'eux, ainsi que le gang.

Je raccroche après un sourire duquel, une douceur qui entourent nos âmes liées. Je range mon portable et laisse mes poumons s'emplir de l'air froid de la nuit en sortant mon paquet de cigarette et m'en grille une. Je fume et contemple Paris, le ciel et ses étoiles, laissant mon esprit divaguer dans mes souvenirs d'adolescence.

Celui où Azalea venait chez moi pour réviser. On discutait plus qu'autre chose, mangeant des gâteaux, débattant sur des sujets sans queue ni tête. Celui où je la ramenais au collège en moto. Je ne disais rien mais je voyais l'air supérieure qu'elle abordait quand on passait près des filles. Celui où on faisait des batailles de nourriture dans la cuisine d'Amanda, on rangeait toujours tout en stressant que sa mère franchisse la porte. Celui où elle se perdait dans ses croquis de robe et que je ne faisais rien d'autre que l'observer, priant pour que cet instant dure toujours.

Flashback.

Le soleil brille dans la cour de notre nouveau lycée, les bâtiments forment un grand carré qui dépassent les arbres, tous colorés de gris et de blanc. Le béton est gris, foulés par les élèves qui courent pour rejoindre les amis à l'autre bout de la cour et le hall sert de parapluie aux casiers. En résumé, le lycée est à l'image même de l'ambiance de ses habitants.

Ennuyeux et merdique.

Je tire une taffe de ma clope, accompagné de Lucas, on est assis sur le dossier du banc, nos sacs à nos pieds. On attend que nos copines sortent enfin de la bibliothèque où elles révisent. La fin des cours a déjà sonné, mais elles semblent prendre leur temps, faisant râler Lucas.

— Qu'est-ce qu'elles sont longues, soupire-t-il en fixant la sortie de la bibliothèque.

Sa jambe tremble sous l'effet de son impatience et il en est à sa deuxième cigarette. Lucas Walker est mon exact opposé, c'est peut-être pour cette raison que je l'aime bien. Il est brun avec un regard presque noir, malgré sa petite taille, il sait se faire respecter par les plus grands du lycée et n'hésite pas à se battre si besoin.

— T'as qu'à aller les voir, proposé-je en souriant, sachant déjà sa réponse.

— T'es malade ou quoi ? Grimace-t-il. Jamais je ne mettrais un pied dans cet endroit, on dirait une secte de muet !

Je ricane face à son exagération mais il se fane directement quand mes abdos me font grincer des dents. Encore une punition d'Easton parce que Daya n'avait pas remporté la victoire sur le ring, face à une boxeuse professionnelle.

Daya pleurait déjà face à son échec alors qu'on était même pas rentrés, elle connaissait les punitions de notre oncle. J'étais à deux doigts de la rejoindre mais j'ai retenu mes larmes. Sinon qui pourrait la rattraper quand elle tombera dans le gouffre sans fin qu'est la culpabilité.

Au fil des jours, je pensais qu'Easton avait fini par abandonner ses punitions car rien ne m'était arrivé. Pas de séjour à la cave, pas de combats illégaux, ni de torture dans le salon, attaché à la chaise.

Parce que quand l'un échoue, l'autre subit son échec.

Hier, je revenais des cours. Daya frappait dans un mur sous les ordres de notre oncle. Puis, il s'est approché de moi et dans son regard, j'ai su que la punition serait plus salé que les autres. J'ai déglutit difficilement quand il m'a ordonné de me mettre devant l'un des sacs de frappe qui meublaient la salle. Il m'a attaché à celui-ci à l'aide d'une corde et l'instant d'après, il demandait à ma soeur de me frapper, comme si je faisais partie du punching-ball.

Elle était d'abord réticente, ne frappant pas de toutes ses forces pour ne pas me blesser. Mais une menace de la part de notre oncle et ses coups se firent plus forts. Droite, larme, gauche, larme. Mes abdos me brûlaient mais aucun son ne sortait de ma bouche, je regardais ma propre soeur enchainer les frappes sur mon corps contre sa volonté. Chaque larmes qui dévalaient ses joues me faisaient plus mal que la douleur physique.

Lucas me fait sortir de mes pensées en me mettant un coup d'épaule dans la mienne, d'un mouvement de tête, il désigne Azalea et Neya qui parlent en marchant vers nous, des livres sous les bras et un sourire éclatant sur leurs lèvres.

On se lève et je coince une clope entre mes lèvres, le briquet dans ma main, prêt à profiter de ma petite-amie. Quand un gars que je ne connais ni d'Adam ni d'Ève leur barre le chemin, me faisant froncer les sourcils. Il discute avec elles qui lui répondent en riant aux éclats. Avec Lucas, on se jette un regard avant de s'empresser de les rejoindre, un air mauvais sur le visage.

Lucas encercle Neya de son bras en la tirant vers lui, un regard noir pour le connard de service. Moi, je me positionne devant lui, l'empêchant d'avoir une vision de mon étoile.

— Eh, doucement les gars, je ne faisais que parler, s'agite-t-il en levant les mains en l'air, ayant sûrement compris son erreur.

— Comment tu t'appelles ? Interrogé-je durement.

— Ce n'est pas la peine... Essaye d'intervenir Azalea en s'accrochant à mon bras.

— Comment tu t'appelles ? Me répété-je, ignorant le public qui nous entoure, se divertissant du spectacle.

— Tom. Tom Larson. Ça doit être toi, le fameux Ezra Marshall ?

— T'es bien renseigné, affirmé-je. Bien, Tom Larson, je te conseillerais de foutre le camp dans la seconde qui suit si tu veux pas te retrouver par terre, le nez en sang.

— Oh, je vois, reprend-t-il en arquant un sourcil, un sourire aux lèvres. Monsieur Marshall croit qu'il peut faire régner sa loi, mais tu te trompes mon petit.

Je l'analyse du regard. Ses cheveux bruns et courts, son nez déformé par une bosse, ses traits durs et sa mâchoire carré. Sa musculature montre ses heures à la salle de sport, son air de grosse brute indique qu'il croit être le roi dans ce lycée de merde. Malgré sa nonchalance, je remarque ses poings fermement serrés et une lueur de peur s'installe dans son regard face à mon silence ce qui me fait sourire.

— C'est toi qui te goures si tu crois une seule seconde que je vais te lécher le cul comme les autres, répliqué-je en avançant d'un pas toujours ma cigarette dans ma bouche.

D'un geste vif et précis, je fais rouler la pierre du briquet pour allumer ma clope, avec un sourire de connard, je tire une taffe et souffle la fumée blanche dans sa direction, ce qui le fait tousser.

— Tu ne me fais pas peur Marshall ! Rugit-il en s'agitant.

Pourtant malgré son envie de me fracasser, cet idiot n'a toujours pas bougé pour venir à moi.

— Vraiment ? Questionné-je en inclinant la tête. Alors pourquoi je sens que tu vas te pisser dessus d'un moment à l'autre.

— Ezra, c'est bon, on s'en va, parvient la douce voix de mon étoile.

Je croise son regard qui me dissuade d'en finir avec ce petit con. Alors je recule, passant un bras sur son épaule et on suit Lucas et Neya, quittant cette cour de merde.

— À la prochaine ! S'écrit Lucas en agitant sa main.

Je fume ma cigarette alors qu'il explose de rire face à ce Tom. Neya nous dit tout ce qu'elle sait sur lui, étant une grande commère.

— Serais-tu jaloux ? Me questionne Azalea en abordant un sourire taquin.

— Moi, jaloux, non. Je suis possessif, rectifié-je en la serrant plus contre moi.

— La possessivité s'exprime quand on doit défendre une chose qui nous appartient. Et je ne t'appartient pas, Ezra.

— Toi, non. Mais ton cœur, oui. Répondis-je en ricanant face à sa tête perdue.

Elle se reprend vite en me foutant un coup dans mes abdos douloureux en me traitant d'enfoiré. Arrivé au portail, j'entends du raffut dans notre dos mais je me contente de continuer mon chemin jusqu'à ce que la voix de ce bâtard ne résonne.

— Au fait Marshall, comment va Daya ? Elle n'avait pas l'air bien quand je l'ai croisée hier, sur les genoux d'un mec pas très potable, rigole-t-il.

Je m'arrête, sentant les regards des élèves sur nous. Il en profite vu qu'il est entouré de ses toutous, ce connard ne veut pas perdre face à moi, question de réputation.

Mais réputation ou pas, je m'en bat les couilles quand on parle de ma soeur. Je vais lui briser les os.

Azalea me serre fortement le bras, ne voulant pas que je rentre dans une bagarre, encore.

— Il a parlé de ma soeur, justifié-je en la regardant droit dans les yeux.

Elle souffle et se détache de moi. Alors que Lucas et Neya viennent à nos côtés.

— Désolé Tom, j'ai essayé de te sauver, mais fallait pas mêler sa soeur, avertit-t-elle en s'adressant à ce dernier.

Je lui tends ma cigarette qu'elle prend pour la tenir, je lui embrasse le front avant de me diriger vers cette merde, dont le courage se barre dès qu'il me voit avancer.

Daya a des difficultés en ce moment, avec son nouveau travail et les responsabilités qui pèsent sur nos épaules. Je sais qu'elle ne va pas bien mais dès que j'essaye d'en parler elle se referme et cela part en combat entre nous. Alors j'ai laissé tomber, elle m'en parlera quand elle jugera utile de le faire. Malgré mon inquiétude, je sais que Daya pourrait s'en sortir, avec ou sans moi.

Je serre mon poing et l'envoie directement dans la gueule de ce connard de merde qui grogne sous la douleur. Il esquive le prochain et essaye de m'en une que je prend en plein ventre. Les douleurs d'hier me font souffrir mais je résiste et continue d'enchaîner les coups, mettant toute ma force.

Je le feinte et une balayette lui fait rencontrer le sol, signant la fin du combat et de sa réputation au sein du lycée. Je lui met un coup de pied en plein visage, le faisant saigner du nez. Puis, un sourire aux lèvres, je m'accroupis à ses côtés.

— T'es peut-être le bad boy du lycée mais moi je suis le monstre qui n'hésiterais pas à mettre ton corps dans un trou, le menacé-je. C'est la dernière fois que tu t'adresses à Azalea et que le nom de ma soeur franchit ta bouche, t'as compris ?

Cette pédale hoche vivement la tête et je me redresse, faisant face au silence du public qui semble prit de pitié de crainte. Je ne m'attarde pas avec un discours ou des mots, ils savent maintenant que personne ne touche à Azalea et c'est tout ce qui m'importe.

Je récupère ma clope, entoure la taille de mon étoile avant de la faire mienne de mes lèvres, au cas où d'autres personnes voudraient faire les malins.

Lucas me check en me traitant de fou furieux alors qu'il poursuit notre chemin, sous le soleil qui brille dans le ciel.

Fin du flashback.

Perdu dans mes pensées, je ne l'ai pas entendu s'installer à mes côtés. Elle a enfilé un de mes manteaux pour se protéger du froid, ses cheveux sont presque secs et son odeur de lilas m'arrive jusqu'au nez. Ses yeux sont tournés vers les bâtiments qui font partie du paysage et elle se frotte les mains dans le but de les réchauffer.

Je tire une taffe de ma cigarette en retournant à ma contemplation du ciel. Chacun de nous restons dans un silence pesant, moi je n'ai plus rien à dire et elle... J'en sais rien... Je ne sais même pas pourquoi elle est là. Elle devrait retourner chez elle et m'oublier.

— Je venais ici quand tu m'as abandonné, commença-t-elle d'une voix cassée par l'émotion. Je pensais que tu reviendrais, que même si on était séparés, on pourrait se retrouver dans un fragment de ciel.

Les premiers mots qu'elle prononce...

— Quand tu es parti, je suis tombée dans un puits sans fond. J'ai passé des mois entiers à errer de fêtes en fêtes, enchaînant drogue, alcool et j'en passe... J'étais complètement perdue sans toi. J'avais changé physiquement et mentalement j'étais vide. Neya m'a sorti de ce premier enfer avec l'aide d'Ayden. J'ai repris ma vie en main, pensant que tout allait bien se passer maintenant que j'avais tourné la page.

Je ne dis rien, écoutant son histoire avec le même intérêt qu'elle y a prêté pour la mienne. Pourtant aucun de nous deux n'osons rencontrer les iris de l'autre.

— J'avais réussi à un moment. Mais le stress, les responsabilités et l'image parfaite que je devais renvoyer me tiraient dans les ténèbres du monde pailletté. Un jour, j'ai pété les plombs. J'avais cassé tous les meubles d'une loge quand je suis tombée sur mon remède. Le Modafinil. J'en ai avalé plusieurs d'affilée avant de tomber dans un coma. Et malgré le mal que cela pouvait me faire, je continuais d'en prendre. Ça me rendait plus forte, moins fatiguée, avec sa puissance, je pouvais survivre à deux ou trois journées sans dormir.

Ses doigts triturent la fermeture de mon manteau créant un bruit répétitif représentant son angoisse. Ma clope finit son chemin sur le sol du collège alors qu'elle termine.

— Pendant longtemps je suis restée dans le déni, puis Neya m'a ouvert les yeux sur mon addiction. Et celle-ci me poursuit encore à l'heure d'aujourd'hui.

Nous restons un long moment comme ça, immobiles, tels deux statues qui veillent sur le ciel de leurs âmes brisées. Soudain, je sens sa main prendre la mienne. Sa douceur contraste avec la rudesse de mes doigts. Je la laisse faire et tourne la tête quand je l'entends se rapprocher davantage.

Je la fixe sans parvenir à lire en elle la moindre émotion. Et je pense que c'est pareil de mon côté, je reste impassible. Je détaille chaque trait de sa peau blanche, chaque éclat qui colorent ses pupilles, les mémorisant pour les graver à jamais dans ma mémoire.

Puis, elle se penche vers moi et je caresse sa joue de mon pouce et me rapproche pour l'avoir plus près de moi. J'ai tellement envie d'elle, de l'embrasser, de chérir chaque centimètres de sa peau, de lui prouver que je la considérerai toujours comme ma reine lumineuse dans mon monde ténébreux.

Nos souffles s'entrechoquent, nos nez se frôlent et nos yeux ne se quittent pas. Doucement, elle passe sa main dans mes cheveux, me forçant à approcher encore plus. Comme une caresse, elle dépose ses lèvres sur les miennes.

Une bombe explose dans mon ventre, mon cœur semble battre uniquement pour se baiser et mon cerveau s'est complètement déconnecté. Ses lèvres sont aussi douces qu'il y a dix ans, toujours aussi pulpeuses et sucrées. Ce baiser est doux et puissant à la fois, parlant pour nous deux. Il représente à la fois notre frustration de toutes ses années et l'amour que nous nous portons. Nos langues se retrouvent, dansant ensemble dans un ballet sensuel que je ne veux pas arrêter, jamais. Elle est comme l'oxygène dont j'avais besoin depuis toutes ses années.

Malheureusement, elle se détache de moi en souriant légèrement et je sais que c'est la fin de notre bulle. Un goût amer se répand dans ma bouche face à la signification de ce baiser. Nos cœurs se pardonnent mais notre esprit réfléchit encore à notre relation, à ce qu'il nous faut pour qu'on puisse se laisser une deuxième chance.

Du temps, voilà, ce dont on a besoin, tous les deux, même si c'est douloureux. Ce baiser n'était qu'une preuve d'amour, un signe pour nous prouver que nous sommes toujours là, ensemble.

Parce que s'il reste une chance, même infime soit-elle, je la saisirai à pleine main. Peu importe le temps qu'il faudra attendre, je l'attendrai. J'ai déjà patienter dix ans, je peux encaisser encore un peu pour que sa flamme m'embrasse à nouveau.

Azalea cale sa tête contre mon épaule alors que je l'entoure de mon bras.

— Dommage que tu sois parti, murmure-t-elle. On aurait formé le plus beau ciel étoilé, Sky. 

***

Hello mes stars ! 

Comment allez-vous ? 

Enfin le baiser !!!!! On l'attendait avec impatience celui-là ! Mais bon, c'est un bisou mais pas en bonnes circonstances. 

Comment trouvez-vous le flashback d'Ezra ? On en apprend plus sur sa famille, que je pense vous détestez, non ? 

Perso, je kiffe écrire ses pov, il est trop parfait notre Marshall ! 

Sur ce, prenez soin de vous et n'oubliez pas que vous êtes des pépites ! 

PS : Venez me suivre sur les réseaux (notés dans ma bio) pour avoir des news et des actus, avec des anectodes et des petites surprises sur nos persos préférés ! 

KIss ! ♥♥♥

Naëlle. 

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