25. Love Me Like You Do.
"La vérité est rarement pure et jamais simple."
Oscar Wilde.
Ezra
Je tire ma dernière taffe de cigarette avant de la balancer au-dessus du balcon. L'air frais entre dans mes poumons, le vent fouette mon visage et mes muscles se détendent enfin. Je jette un coup d'œil à l'intérieur où mon étoile se repose, m'accoudant à la balustrade.
Ses cheveux châtains et bouclés sont éparpillés sur mes oreillers, son visage paraît en paix malgré la pâleur de celui-ci. Son corps frêle repose sur le matelas, une de ses jambes nues est passée au-dessus de la couverture qui lui tient chaud et ses mains sont calées contre sa joue. Elle semble tellement fragile et épuisée que je n'ose pas la réveiller.
Doucement, je m'assois au bord du lit qui s'affaise sous mon poids, mes yeux ne quitte pas sa silouhette envoutante, tout en elle me fait sentir comme un putain d'adolescent devant son premier amour. En fait, c'est ce qu'elle est, Azalea Millet est la première personne qui a réussi à capturer mon cœur et à faire briller mon âme démon.
J'attrape une de ses mèches pour découvrir son visage caché par celle-ci et mon cœur se serre en même temps qu'une rage explose en moi à la vue des traces de larmes qui abîment ses joues délicates. J'aimerais tellement effacer sa douleur, la prendre dans mes bras pour la rassurer et lui dire que tout va bien, que plus rien ne lui arrivera et que je la vengerai.
Ma culpabilité m'assaillit, si j'étais arrivé plus tôt, rien de tout ça ne serait produit. Elle m'aurait chargé des dossiers, moi assis dans le fauteuil, attendant qu'elle finisse en lui lançant des piques qui lui aurait arraché un sourire malgré ses soupirs. On serait allé faire un tour en moto pour que je la ramène chez elle et on aurait passé la soirée ensemble...
Mais j'ai été trop lent...
Quand mes yeux ont trouvé ce fils de pute au-dessus d'elle, à moitié nu, mon cerveau s'est débranché pour laisser ma fureur parler...
Je l'ai attrapé par le col pour qu'il se retire d'elle et je l'ai projeté contre le mur. Il a tangué avant de se redresser et a voulu me foutre un coup, j'ai esquivé pour lui mettre un uppercut qui l'a fait tomber au sol. Je n'ai pas attendu qu'il se relève, j'ai enchainé les coups sur son visage, frappant de toutes mes forces à l'idée qu'il est pu toucher son corps si pur, éteindre sa lumière et réduire son corps de femme à un objet brisé...
Son sang giclait sur mon visage et mon t-shirt, mes mains me brûlaient, ma colère bouillonnait en moi, je voulais le tuer, j'en rêvais... Chaque coup était d'une jouissance sans fin, son nez était pété, il avait perdu une ou deux dents et je commençais déjà à voir un cocard sous son œil... J'allais le terminer ici même pour avoir osé s'en prendre à elle...
Mais un sanglot de la part d'Azalea m'a ramené sur Terre, arrêtant tous mouvements pour m'occuper d'elle plutôt que lui. Je me suis relevé, le souffle saccadé et l'esprit embrumé... Non... Il ne fallait pas que je retourne en taule... Pas à cause de cet enfoiré.
Je reste là, à observer celle qui me fait briller, en espérant que les séquelles ne seront pas présentes... Un appel me sort de ma contemplation et je m'empresse de sortir de la chambre pour répondre quand je vois le nom de ma soeur.
— Tu as des infos ? Demandé-je directement en fermant la porte derrière moi.
— Oui, Jason Brown, 30 ans, célibataire et furtur héritier de Brown Luxury. Fils de Frank et Gaëlle Brown, cette dernière est morte il y a 6 ans d'un accident de la route. Il habite dans le 16ème arrondissement de Paris, je t'enverrai l'adresse exacte par SMS, son appartement est sécurisé par des caméras et un code digital pour pénétrer à l'intérieur.
Daya continue de me lister toute la vie de ce fils de pute alors que je coince une clope entre mes lèvres, m'adossant au plan de travail de ma cuisine.
— Quand est-ce que les gars pourront venir ? Interogé-je en me passant une main dans mes cheveux.
— Demain, ils seront là... Mais, mon prince... Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, hésite-t-elle.
J'imagine une grimace parcourir son visage alors que j'actionne la roulette de mon briquet pour allumer ma clope.
Ce qui me fait penser à notre relation, à Azalea et moi.
Elle est la flamme qui me consume et me fait sentir vivant et je suis la drogue dans son monde qui a égoïstement besoin d'elle pour survivre, sinon je ne sers à rien.
Et si quelqu'un doit l'éteindre, ça sera moi et personne d'autre.
— Il faut que cet enfoiré paye ! Rétorqué-je en tournant en rond comme un lion en cage.
— Je sais Ezra, contra ma soeur. Mais Aza ne connaît rien à notre monde, comment tu lui expliquerais que tu as tué ce connard ? Et tu sais très bien qu'elle te soupçonnera.
Je réfléchis aux dires de ma moitié, lui accordant la naïveté de mon plan. Mon cerveau fuse dans tous les sens et je sens une migraine se pointer pendant que je me frotte les yeux à l'aide de mon pouce et mon index.
— D'accord, mais fais quand même venir les gars pour qu'il lui foute une peur monstre, déclaré-je.
Daya a raison, tant que je n'aurais rien avoué à Aza, il me sera impossible de tuer ce bâtard. Et puis, la presse fera de son décès un scandale qui recouvrera la Fashion week, je ne suis pas styliste mais Aza compte beaucoup sur cet événement pour décoller sa carrière.
— Je viendrais avec Clyde, Artémis et Devil demain matin. Par contre, on ne pourra pas rester longtemps, la cargaison doit être assurée et je n'aime pas laissé le gang à Edward sans nos seconds.
— Ça marche, on se retrouve à l'aéroport demain matin, tu m'envois un SMS quand tu décolles, terminé-je en raccrochant.
Je souffle pour évacuer toute la tension qui s'accumule dans mon corps depuis hier. Cela fait presque un jour complet qu'Azalea dort, Neya est venu la voir et lui a apporté une valise. On a bu un café en discutant avant qu'elle ne disparaisse pour un rendez-vous urgent.
Cette fille a beau être chiante sur les bords, elle est dotée d'un cœur en or et je comprends pourquoi Clyde s'est attaché à elle. Son sourire et son côté fougueux cachent une détresse qui ne fait que s'accroître avec le temps. Ça se voit dans ses prunelles pers. Une vague de tristesse et de secrets bien gardés. D'ailleurs, un détail qui m'a frappé en ouvrant la porte, ses vêtements, il n'y avait pas de couleurs fluos ou pastels, de noir ou de gris... Non, elle était complétement vêtue de blanc.
Pour vider mes pensées, je décide de faire un peu de sport. J'enlève mon t-shirt et m'échauffe avant d'attaquer une série de pompes. Puis, des dips avant de continuer avec des abdos. J'enchaine avec des poids et des coups dans mon sac de frappe.
Je sens des gouttes de sueur tombées au bout de mon nez et dans mon dos nu, mes muscles se contractent au fur et à mesure des exercices mais mon esprit reste bloqué sur ma petite étoile qui dort dans mon lit. Pendant mon appel avec Daya, une idée m'a traversé et maintenant que j'ai décidé de le faire mon cervau se joue de moi en imaginant des scénarios de merde.
Je suis nerveux et ce sentiment s'empare de moi comme la vague d'émotion qu'Azalea dépose sur mon âme.
Chacun de ses sourires, de ses paroles, de ses pleurs se gravent sur mon cœur, pour ne jamais s'effacer.
Je risque de la perdre et si la flamme ne brille plus dans ses yeux, je ne serais bon qu'à être la dernière clope du paquet qu'on jette à la poubelle.
Un bruit m'interrompt dans ma nouvelle série de pompes et sans même relever la tête, je sais qu'Aza me regarde. Je me lève et mon cœur rate un battement quand je la détaille de long en large. Elle porte encore ma veste ainsi que son pantalon que j'ai envie de brûler, ses yeux sont bouffis et des traces de mascara se mélangent à ses larmes. Elle a retiré l'élastique de ses cheveux qui cascadent dans son dos et une marque rouge sur son avant-bras droit me fait serrer la mâchoire.
Mais même comme ça, elle rayonne. Elle est plus puissante que la lune car Azalea se bat pour ne pas s'éteindre comme les autres. Et c'est pour ça que je donnerai ma vie pour elle, je tuerai pour elle.
Elle s'est emparé de mon être tout entier. Mon coeur, mon corps et mon âme lui appartiennent. Je lui appartient, de la terre aux étoiles.
Elle est ma reine lumineuse dans mes ténèbres.
J'avance d'un pas, prenant une serviette sur le canapé pour m'essuyer. Puis, je me tourne vers elle, son regard ne m'a pas quitté, elle reste immobile et ce détail me fait peur.
— Tu as faim ? Tu veux quelque chose à boire ? Demandé-je en m'approchant d'elle.
Elle secoue la tête en reculant quand je passe à côté d'elle pour me rendre dans ma chambre. Je la sens me suivre alors que je fouille dans mon dressing pour trouver un t-shirt et un jogging qu'elle peut serrer à la taille.
— Il y a des serviettes propres dans le placard de droite, informé-je en lui tendant les affaires.
Elle me remercie silencieusement et se dirige vers la salle de bain après avoir pris les vêtements. Toujours sans un mot. Je ne la quitte pas du regard, laissant celui-ci glisser sur son corps fragile, jusqu'à ce qu'elle quitte mon champ de vision.
Je souffle et décide de quand même lui préparer un truc à manger. Je remet mon t-shirt et attrape une bouteille d'eau que je vide entièrement avant de sortir des ingrédients pour faire une ratatouille.
C'est à base de légumes, elle ne devrait pas culpabiliser en n'en mangeant.
Elle n'a pas prononcé un mot depuis que je l'ai trouvé sur son bureau. Mon étoile s'enferme dans un mutisme qui ne me plait pas, elle garde ses émotions en elle, étant aussi impassible qu'un mur. Sauf que quand on garde tout pour nous, sans s'exprimer ou se défouler, on explose.
Et l'explosion d'Azalea signera sans fin. Elle tombera dans les profondeurs de son enfer sans que je ne puisse rien faire, je serais spectateur de sa chute, comme pour Daya. Non... Je ne le supporterai pas.
Un cri de terreur me coupe de mes pensées et je m'empresse de courir et défoncer la porte de la salle de bain. Un boulet s'enfonce dans mon ventre, me clouant sur place.
Elle s'est entourée d'une serviette, laissant ses cheveux mouillés détachés. Sa peau blanche est rougie de partout et ses vaisseaux sanguins ont explosé dans ses yeux. Recroquevillée dans un coin de la pièce, près de la douche, sa fragilité mit à nue, j'apercevais déjà les dégâts qui se repercutent sur son cœur et son âme.
C'est fini... La plus brillante des étoiles s'est éteinte. Le vent a soufflé sur sa flamme de vie, la laissant dans une obscurité regorgeant de démons tous plus sombres les uns que les autres. Azalea n'est plus là. Je le vois dans son regard vide, elle a abandonné.
C'était une âme pure, celle que la vie épargne pour prouver, aux monstres que nous sommes, que les anges existent.
Doucement, je fais un pas vers elle, puis un autre, observant chaque expression de son visage qui m'indiquerait un refus ou une peur de sa part. Plus je m'approche, plus je peux voir les griffures qui marquent sa peau, comme si elle avait essayé d'effacer les marques invisibles de ce connard pour se laver et rester pure.
J'arrive à son niveau et m'accroupis. Lentement, je lève ma main pour caresser sa joue encore humide de sa douche. Elle ferme les yeux, un frisson lui parcourt le corps alors je retire ma main. Mais ses doigts viennent entourer mon poignet, son regard dans le mien, j'y lis sa requête silencieuse.
Rester avec elle.
— Je vais te toucher mon étoile et te porter jusqu'au lit, d'accord.
Plusieurs secondes défilent jusqu'à ce qu'elle hoche la tête. Je m'empresse de soulever son corps si frêle et fragile avant de me diriger vers la chambre. Je la dépose avec douceur sur les draps, puis fais un aller-retour pour récupérer les vêtements.
— Je te laisse t'habiller, je reviens, dis-je en lui caressant les cheveux.
Dix minutes plus tard, je frappe à la porte, un plateau dans les mains sur lequel repose une assiette de ratatouille, un yaourt aux fruits et une bouteille d'eau. Je n'entends pas de réponse alors je rentre me rappelant que sa voix s'est échappée. Je pose le plateau près d'elle, sur le matelas. Je souffle en m'asseyant au bord du lit.
La rage me parcourt, si bien que ma mâchoire se crispe en même temps que mes muscles, ce porc l'a brisée en deux, comme si elle n'était qu'un objet mis à sa disposition. Si ça ne tenait qu'à moi, ce fils de pute serait déjà mort. Mais Daya a raison, je m'occuperai de lui plus tard. Pour l'instant, Azalea a besoin de moi.
Bien qu'elle hésite un début, un grognement de la part de son ventre la fait capituler et elle enfourne une fourchette dans sa bouche.
— Tu aimes ? Demandé-je au bout de la troisième bouchée, espérant qu'elle s'adresse à moi avec des mots.
Mais, la déception s'empare de moi quand elle ne fait qu'hocher la tête en souriant doucement. Je me retiens de tous commentaires et me lève pour ouvrir la fenêtre de la chambre, observant la nuit qui est tombée sur Paris.
Je m'allume une cigarette, le regard perdu dans le ciel, essayant de trouver la solution à son mutisme. Qu'est-ce qui pourrait la faire parler ? Rien qu'un mot... Juste un. Qu'est-ce qui peut la faire réagir à tous les coups, sans qu'elle ne puisse résister ?
Soudain, mon cœur bat plus vite à mon idée. Le fait qu'elle puisse me rejeter me fait douter mais je sais qu'on se sentira mieux une fois nos secrets découverts.
Accoudé à la fenêtre qui laisse passer le clair de lune dans la pièce, je respire une dernière fois avant de me lancer. Jouant l'unique carte qu'il me reste en lui avoue toute mon histoire, mon passé. Peu importe sa réaction, je suis prêt à l'affronter, même si le prix à payer est son amour.
— Mes parents ne sont pas morts accidentellement dans un accident, on les as tués, commencé-je sans quitter des yeux le ciel.
Je tire une taffe en n'entendant plus les couverts contre le verre de l'assiette, signe qu'elle m'a entendu.
— Le lendemain de l'enterrement, Easton, mon oncle, nous a recueilli, Daya et moi, en France. Pendant dix ans, j'ai été un gosse perdu à cause de la mort de mes parents, mon oncle qui voulait que je sache me battre comme un sauvage et les profs qui me mettaient la pression. Comme tu le sais, je suis pas de collège en collège, enchaînant les bagarres et les problèmes car c'était le seul moment où je me sentais à ma place. Où je pouvais contrôler ce qui se passait, être un tant soit peu libre.
Je me retourne, m'appuyant contre le rebord de la fenêtre pour voir qu'Azalea s'est déplacé. assise en tailleur, son regard est braqué sur moi, pendu à mes lèvres.
— Puis, je t'ai rencontré et tu étais devenu ma liberté. Pendant un an tu m'as fait sentir humain à nouveau. Juste ta présence suffisait à m'apaiser pour alléger le poids des responsabilités qui m'attendaient, des entraînements qui m'endurcissaient et de mon héritage.
Je la vois incliner la tête, se posant sûrement une miller de question, sachant que je m'apprête à lui relever mon passé. Quant à moi, mon coeur sent que la partie va se jouer maintenant. J'avale difficilement ma salive avant de reprendre d'une voix rauque qui trahit mon stress.
— Comme tu dois t'en douter mon héritage n'est pas une entreprise nommée Marshall's Money, c'est un subterfuge pour que les flics de New-York ne nous fassent pas chier. Lâché-je en faisant exploser la bombe de mon passé. Mon héritage, qui se lègue de père en fils depuis des générations, est un gang. Notre gang familial qui s'appelle The KillerBlood et en vu du décès de mon père, je suis le nouveau chef.
Je vois le choc passé sur son visage qui blêmit à la seconde où elle semble comprendre mon mode de vie. Je ne la quitte pas des yeux, me posant une seule et même question : Est-ce qu'elle me considéra toujours comme son ciel ?
Elle ne dit rien mais je peux voir passer l'incompréhension dans ses prunelles chocolat. Malgré mon cœur et mon âme qui me confirment qu'elle me lâchera, je décide de continuer pour elle. Pour qu'elle sache tout de ma vie, quitte à être un livre ouvert à ses yeux, son livre préféré.
— Je ne voulais pas de ce titre, être chef du gang le plus réputé à New-York n'étais pas dans mes projets... Avoué-je en passant une main dans mes cheveux. Pas depuis que j'avais posé les yeux sur toi. Tu étais devenue la raison de mon refus de mon héritage malgré les exigences de ma famille. Quand mon oncle m'a annoncé que je partais aux États-Unis j'ai pété les plombs, retournant toute ma chambre sans en réparer les meubles car j'étais anéanti.
Pour me donner du courage, je tire la dernière taffe de ma clope avant de la jeter par la fenêtre. Azalea n'a toujours pas bougé, attendant que je continue mon histoire. Sauf qu'elle a fermé sa porte, je ne peux plus lire en elle et ça fait mal.
— Pour me convaincre de le suivre, mon oncle a puni Daya pendant des semaines dans la cave pour que je craque. Mais j'ai résisté, je ne te méritais peut-être pas, mais j'étais prêt à tout pour toi. Sauf que mon oncle en à eu assez alors il a utilisé la seule arme qui me ferait réagir, la même que tous les Marshall, ricané-je amèrement. La vengeance. Quand j'ai appris que mes parents avaient été assassinés par un gang adverse, j'ai pas réfléchi deux fois avant de faire mes valises et le soir même on frôlait le sol de ma ville natale.
Ne supportant pas la distance qu'il y a entre nous, je marche jusqu'à elle pour m'accroupir, mon visage au niveau du sien. Si c'est la dernière fois qu'on est aussi près, je ne veux pas en louper une miette. Je détaille chaque traits de son visage angélique, sa bouche pulpeuse que je rêve d'embrasser depuis que je suis revenu. Son nez droit, ses sourcils qui se froncent sous mes aveux, ses cheveux encore mouillés qui l'encadrent.
Et ses yeux.
Ces deux iris brillantes dans lesquelles je m'y noie. Celle qui me regardait avec admiration quand je faisais des acrobaties, avec frustration quand je mangeais ses frites à la cantine, avec amour quand je passais la chercher le soir pour aller admirer les étoiles. Tous les souvenirs passés avec elle traversent mon esprit et je les revis à la vitesse de la lumière et par flash mais avec toujours la même passion qui nous unissait.
— J'ai rejoint mon gang, devenant leur leader par succession. Je me suis entrainé pendant trois ans, me performant dans chaque domaine, du lancer de couteau aux stand de tirs, en passant par le combat au corps à corps et au mutisme face à la torture. Puis, quand j'étais prêt physiquement et mentalement, je me suis lancé.
Instinctivement, je détourne le regard, fixant le parquet de ma chambre. Mon courage a foutu le camp. Je ne peux plus affronter son regard vide d'émotions, je n'arrive plus à entrer dans son monde, à m'infiltrer dans son âme et son cœur. Je vais la perdre...
— J'ai trouvé leur QG et à l'aide des membres du gang et de Daya ont les as tous tués. Mais il n'y avait pas le chef, celui qui a orchestré le meurtre de mes parents. Alors j'ai fouillé jusqu'à le trouver caché dans une cave au sous-sol. Et j'ai explosé. Ce petit enfant qui croyait en la mort de ses parents, l'adolescent perdu entre cours et entraînement, celui qui a plongé dans les ténèbres pour ne plus voir la lumière que tu maintenais en vie. Ce gosse, cette partie de moi n'existait plus quand il s'est retrouvé en-dessous de moi, le visage défiguré par mes poings.
Je fais une pause, n'osant toujours pas la regarder, peur du mur qu'elle aura construit autour d'elle. N'ayant plus de force, je me laisse tomber sur le sol, près de mon étoile que je ne verrais sans doute plus. Je n'ose même pas la toucher de peur qu'elle disparaisse.
— On entendait les gyrophares des flics mais ce connard n'était pas mort alors j'ai continué en ordonnant aux autres de s'enfuir. Étant le chef, ils ne peuvent qu'obéir à mes ordres, même Daya. Quand je suis sortie de ma transe, j'étais déjà menotté à l'arrière d'une voiture de police. Après des mois à se battre, je suis tombé pour meurtre volontaire pendant dix ans. Mais ma famille a joué avec ces contacts et je suis sorti après sept ans.
Je respire un coup, me forçant à finir mon histoire, celle de mon passé qui anéantira mon futur avec la plus brillante des étoiles. Je ne suis pas tombé pour la lune, je suis tombé pour une étoile qui m'a fait briller plus que le soleil.
Mais, toi, Oscar Wilde ? Que ferais-tu si tu visais une étoile au lieu de la lune ? Où atterriras-tu ? Dans le néant qu'est l'univers ? Sombrerais-tu comme je suis en train de le faire ?
— Dès que j'ai mis un pied dehors, j'ai tout fait pour arrêter, laissant ma vie de gangster derrière moi. J'ai passé le gang à Daya et je suis parti te retrouver. Je ne voulais pas vivre sans toi, Azalea. Tu es la flamme qui me maintient en vie, celle qui m'empêche de mourir dans l'obscurité de mon enfer.
Le silence qui s'abat dans la chambre est terrifiant et froid. Je ne sais même plus quoi dire pour le combler, j'attends. J'attends un signe de sa part, un mot, un geste, n'importe quoi qui me rassurais. Mais rien... Mon âme hurle en silence alors que j'essaye de me contenir. Mon cœur se brise mais je ne laisse rien paraître, la douleur l'emporte sans espoir de le recoller. Je savais que c'était une mauvaise idée de revenir ici. Basculer de nouveau son monde dans lequel elle semblait avoir trouvé sa place.
Je me relève, faisant attention à ne pas la toucher et prend le plateau avant de sortir de la chambre en fermant la porte derrière moi. Une partie de moi voudrait qu'elle me retienne, qu'elle crie, qu'elle me frappe pour ensuite m'aimer malgré mon passé et mes actes.
Je pose tout dans la cuisine avant de prendre ma veste et mon casque, j'ai besoin de sortir, maintenant sinon je risque d'exploser, littéralement. Et je ne veux pas qu'elle soit à mes côtés quand ça arrivera. Je claque la porte avant de descendre les escaliers d'un pas rapide. Ne perdant pas mon temps, je démarre aux quarts de tour après avoir enfilé mon casque, faisant vrombir le moteur à travers les rues.
***
Hello mes stars !
Comment allez-vous ?
Ma pauvre Aza, je pleure presque de sa situation !
Plus on avance dans ce roman et plus je trouve qu'Ezra pourrait faire parti du groupe "homme capable". Même dans les moments difficiles, il est présent.
On a enfin sauté le grand pas ! Il a tout avoué ! Elle a tout avoué ! Ils se sont tout avoué !
Maintenant, est-ce que chacun va accepter le passé de l'autre ? Ça c'est une autre question... Que je vous laisse sans réponses jusqu'au prochain chapitre !
N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux ( mes noms d'utilisateurs sont dans ma bio ) Je fais un new concept sur Tomber la robe avec des anecdtotes et d'autres trucs !
Sur ce, n'oubliez pas que vous êtes des pépites !
Kiss ! ♥♥♥
Naëlle.
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