12. Lose You Now.
"Je te garderai dans ma vie d'une manière ou d'une autre et même quand les lumières s'éteindront."
Mako.
Azalea
À peine la porte fermée que je m'écroule contre celle-ci en fermant les yeux. Ce n'était pas du tout prévu qu'il passe chez moi, ni qu'on se voit aujourd'hui. Je crois qu'il a toujours un côté de moi qui pense qu'il va de nouveau fuir et me laisser toute seule de nouveau.
Je secoue la tête et nettoie les verres et les saletés qu'a mit Atlas. Ce chien est docile et doux comme un nuage. Mais connaissant Ezra, il a dû le dresser comme une bête sauvage, attaquant tout sur son passage.
Clyde est un personnage assez attachant et percutant, un visage que je n'oublierais pas de sitôt, ses yeux vairons sont magnifiques et son côté bad boy avec les tatouages pourrait faire fuir n'importe qui.
Tu m'étonnes qu'il est le meilleur ami d'Ezra.
Je termine de passer un coup de serpillière et reprends mon activité du jour, comme si rien ne s'était passé. Je m'enferme dans mon atelier de styliste pour finir une robe.
Cela fait des jours que j'ai cette idée en tête et elle n'en sortira pas tant que je ne l'aurais pas transformé en tissu. J'attrape mon bout de tenue inachevée avant de le coudre à la machine.
J'aime coudre, être dans ma bulle. J'entre dans un univers à part quand je crée, comme si ma place était entre des aiguilles et des paillettes et nulle part ailleurs. Je m'immerge dans ma passion, mon art. Oubliant tout ce qui m'entoure pour laisser ma créativité s'exprimer.
Soudain ma bulle protectrice éclate à cause de coups frappés à la porte. Je rage contre ce visiteur avant d'ouvrir la porte d'un coup sec, montrant mon énervement.
— Tu ouvres toujours aux gens dans cette tenue ? Me questionne Ezra.
Je croise les bras en m'appuyant contre l'encadrement de la porte, l'air blasé.
— Tu sais qu'on s'est déjà vu aujourd'hui ?
— Répondre à une question par une autre question n'est pas une réponse Star, se marre-t-il en affichant un sourire en coin.
— Non, répondis-je en m'éloignant pour ne pas rester sur le palier. Je vérifie toujours par le judas.
— Bizarre, je ne crois pas, ajoute-t-il en refermant derrière lui. Mais je ne suis pas là pour ça. Va t'habiller et suis-moi, t'as cinq minutes.
— Quoi ? Mais pourquoi faire ? Demandé-je.
— Arrête avec tes questions stupides et fais ce que je te dis, m'ordonne-t-il en me prenant par les épaules.
— Sinon quoi ?
Je reste campé sur ma position alors qu'il se rapproche de moi, collant nos corps. Son nez frôle le mien quand il baisse la tête et son souffle me percute faisant battre mon cœur plus vite que la normale.
— Sinon, je te traîne moi-même dehors à moitié à poil.
— Est-ce une menace ?
— Plutôt une affirmation.
Je baisse les armes en décroisant les bras alors qu'un sourire victorieux prend place sur son visage de connard.
Je ferme la porte de ma chambre avant de courir vers mon armoire. Qu'est-ce que je vais mettre ?
J'enlève mon t-shirt à la va-vite et fouille dans mes vêtements.
Qu'est-ce qu'on va faire ? Où on va ? Faut-il que je mette quelque chose de chaud comme un col roulé ou plutôt une robe cocktail ?
Ezra ne m'a rien dit et ça me stress, comment la future image de la mode pourrait s'habiller convenablement sans savoir dans quel lieu elle va ?
Mes méninges fonctionnent à mille à l'heure, se questionnant sur la couleur du maquillage, la hauteur des talons, la coupe de cheveux et les bijoux qui doivent l'accompagner.
Combinaison ou robe cintrée ?
Pantalon cargo ou jupe crayon ?
Plutôt noir ou blanc ?
Laine ou soie ?
La porte claque contre le mur alors que je sursaute de peur, une main sur le cœur.
— Qu'est-ce que tu fais, je t'attends depuis...
Ezra s'arrête et reste planté devant l'entrée de ma chambre à me dévorer du regard.
Il ne me faut que quelques secondes pour comprendre son attitude et je prends la première chose sous la main, c'est-à-dire un talon, et lui jeter dessus pour qu'il se reconcentre sur moi et non sur mon corps presque nu.
— Mes yeux sont plus hauts Marshall, grondé-je en prenant une robe pour me couvrir.
— Je sais merci, mais la vue est plus belle quand on voit l'ensemble.
Je lève les yeux au ciel et le chasse de ma chambre à coups de talons.
Je finis par trouvé une robe d'hiver à manches longues gris clair et coiffée d'une queue de cheval haute. J'ai à peine fini de m'attacher les cheveux qu'Ezra réapparaît encore une fois, me levant pour me conduire de force à l'entrée où une paire de chaussure toute neuve m'attends.
— Ezra ! Mais arrête ! Crié-je en me retirant de sa prise. J'ai pas fini de me préparer.
Il fronce des sourcils en inclinant la tête.
— T'as un vêtement sur toi et t'es coiffé, tu veux quoi de plus ?
— Tu oublies le maquillage, les bijoux, le parfum, les talons... Et puis, c'est quoi ces chaussures ? Si je les ai jamais mises, c'est qu'il y a une raison.
Ezra se pince l'arrête du nez en souffle, il jure dans sa barbe alors que je retourne me préparer. Mais est-ce que je vous ai déjà dit qu'Ezra Marshall était un mec chiant ?
En une seconde, je me retrouve sur son épaule, transporté comme un sac à patate alors qu'il ferme ma porte à clé.
— Ezra lâche-moi immédiatement avant que je ne te tue de mes propres mains ! Hurlé-je en lui tapant le dos de toutes mes forces.
— Continue ma Star, ça fait un excellent massage, se marre-t-il en descendant les escaliers.
J'atterris lourdement sur le siège passager de sa voiture, mes baskets à mes pieds. Il m'attache comme un enfant de cinq ans avant de contourner le bolide pour prendre place derrière le volant, un sourire satisfait sur sa gueule de con.
C'est quand il démarre au quart de tour que je me rends compte de ce qu'il se passe. Il ne peut pas faire ça ? J'ai tout oublié ! Mon portable, mon gloss, mon sac et mes cachets !
Je ne vais jamais pouvoir sortir de cette voiture dans cette tenue avec si peu d'élégance. Les gens me prendront pour une folle, me verront sans mon maquillage et ça fera le tour des réseaux. Je serais la risée de Brown Luxury et Frank me vira. Ma carrière sera ruinée et ma vie aussi. Je vais me retrouver à confectionner des robes dans une cave aménagée, revenant à coudre manuellement, à manger des pâtes aux trois repas. Je vais devoir reprendre les études, ne plus faire ce qui me passionne, tout ça à cause d'Ezra.
Il anéantira ma vie jusqu'à ma mort !
Je prends mon visage en mains, réalisant que je suis perdue. Qu'il vient littéralement d'exploser ma routine, ma féminité, ma beauté. J'ai mis des années à être respectée dans ce monde luxueux pour pouvoir vivre de ma passion.
Mes mains commencent à trembler et mon pouls s'accélère, j'ai besoin de mes cachets, d'urgence. Mais je ne peux plus y retourner.
Alors j'explose moi aussi, les larmes coulent malgré moi, mes membres tremblent et un sanglot meuble le silence de la voiture.
Je l'entends jurer avant qu'il ne se gare sur un côté de la route, activant le frein à main. Je sens sa main sur mon épaule et mon surnom sort si doucement de sa bouche que je relève la tête pour lui faire face.
— Ma Star, qu'est-ce qu'il t'arrives ?
Son inquiétude se reflète dans ses yeux bleus et sa main essuie mes larmes.
— Pourquoi tu me fais ça... Balbutié-je.
— Fais quoi Aza ?
— Mais regarde dans quel état je suis ? Éclaté-je en écartant les bras. Je suis moche ! Je suis censée être la figure de mode de Brown Luxury et je n'ai même pas de talons.
Il semble comprendre mes dires car je vois sa mâchoire se serrer, déformant sa cicatrice qui lui barre le visage. D'un coup, il prend mon menton entre ses doigts et plante son regard dans le mien.
— Maintenant tu vas ouvrir tes oreilles et m'écouter attentivement Azalea Millet. Tu es la plus belle femme que j'ai jamais vu de ma vie. Tu n'as pas besoin de ce surplus inutile. Que tu sois en pyjama ou en robe de soirée, tu restes la même personne avec la même beauté. Pas besoin de talons ou de maquillage.
Je reste hypnotisé par ses paroles et ses iris de la couleur de la mer. Telle une vague, elle m'emporte dans son monde, dans une paix où rien ne pourrait m'atteindre.
— Ma Star d'avant n'aurait jamais fait une crise d'angoisse car elle sortait sans son gloss. Justement, elle aurait crié à tout le monde que la beauté d'une personne n'a pas besoin d'être perfectionnée pour être à sa juste valeur. Alors tu vas sortir de cette putain de voiture et vivre ta vie sans avoir peur du regard des autres. Tu feras cette balade à mes côtés, emmerdant la personne qui ose te regarder de travers.
J'hoche la tête tandis qu'il me relâche, passant ses doigts sur mes joues humides pour effacer les traces de ma tristesse.
— Répète après moi, Je suis Azalea Millet et j'emmerde le monde.
— Je suis Azalea Millet et j'emmerde le monde.
— Plus fort.
— Je suis Azalea Millet et j'emmerde le monde, répété-je en haussant la voix.
— Encore, il n'y a que moi qui t'entends, je veux que toute la France t'entende.
— Je suis Azalea Millet et j'emmerde le monde ! Crié-je en esquissant un sourire.
— Quoi , J'ai pas compris, insiste-t-il, une lueur de fierté passant dans son regard.
— Je suis Azalea Millet et j'emmerde le monde ! Hurlé-je à m'en casser les cordes vocales.
— Niquel, termine-t-il en redémarrant. Et tu me feras le plaisir d'enfiler tes baskets. Crois-moi tes pieds te remercieront, des années à les compresser dans des talons, les pauvres.
Je rigole à son humour de merde, sentant un poids s'évaporer de mes épaules. Et tout ça grâce à lui. Je me sens plus libre, comme si toutes ses peurs avaient disparu pour laisser la détermination prendre place.
Cela deux heures que l'on marche dans les rues de Paris, la pluie menaçant de tomber à tout moment. Il est plus de dix-sept heures et je devrais vider ma paperasse pour la Fashion, ordonner de revoir des tenues, vérifier les équipes de coiffeurs. Mais je n'en fais rien. Je ne veux pas retourner à ma vie de styliste.
Je suis bien dans celle-là, où Era me fait rire, où on partage une glace au chocolat, où on s'assoit dans un parc, où on se chamaille comme des adolescents.
Même si au début, j'avais la boule au ventre, menaçant de pleurer aux moindres regards, ça s'est apaisé pour complètement disparaître au fil de la balade grâce à Ezra qui faisait diversion pour ne pas que mon cerveau y pense.
Nous marchons ensemble dans une rue bondée de monde quand un homme passe à côté de moi, m'offrant une rose au passage, sans s'arrêter.
Je le regarde suivre son chemin, surprise quand un autre homme me frôle pour me donner un bouquet de roses. Et un troisième m'offrit un plus gros bouquet.
Je souris en voyant la caméra dans ma direction, encore un concept tiktok que je ne suivrais jamais. Je me tourne vers Ezra, le questionnant du regard, mais il s'est transformé en tornade humaine. Ses muscles se bandent sous la colère et ses yeux s'assombrissent de jalousie. Son torse monte et descend dans son t-shirt noir alors qu'il m'arrache le bouquet de mains avant de le jeter dans la première poubelle qui vient.
— Mais... Mon bouquet ! Me plaigné-je en agrippant son bras pour suivre sa cadence.
Il ne me répond pas, traçant son chemin avec moi comme boulet. Au bout d'un moment, nous entrons dans chez un fleuriste. Et instinctivement, je ne peux m'empêcher de le comparer à celui de David, mon oncle, un fleuriste très réputé dans Paris.
J'hume les différentes fleurs, admirant ces mélanges de couleur et d'odeurs qui me ramènent en enfance, quant David venait me chercher après les cours pour que je vienne dans son atelier. je l'aidais dans ses confections ou faisais mes devoirs sur son comptoir, à côté de la caisse.
— Et voilà, déclare Ezra en revenant vers moi, un bouquet dans les mains. Avoue qu'il est mieux que leur bouquet rempli de rouges.
— Je confirme, répondis-je en observant toutes les couleurs et les espèces de fleurs qu'il contient.
Ezra bombe le torse, se vantant d'être meilleur que je cite "cette bande d'enfoiré de première". Nous continuions notre marche jusqu'à se retrouver entouré d'immeubles plus grands les uns les autres.
Mais la chance ne semble pas de notre côté car la pluie se met à tomber brusquement sur nous. Ezra prend ma main et nous emmène dans un des immeubles ouverts. Je monte les escaliers, ne lâchant pas sa main, je croyais qu'on s'arrêterait à l'un des étages pour attendre que l'orage se calme mais plus Ezra monte plus je me rends compte qu'il me guide sur le toit.
Il me jette un coup d'œil avant d'ouvrir la porte en métal qui nous protégeait du vent et des bourrasques. Il avance sous la pluie, coupant contact avec moi qui me cache derrière mon bouquet.
Il jette la tête en arrière, écartant les bras face à l'averse qui s'abat sur Paris, un sourire aux lèvres et les paupières fermées.
Je l'observe, toujours posté dans l'immeuble. Son t-shirt trempé laisse voir ses muscles à travers, ses cheveux blonds lui cachent la vue et son visage semble apaisé de se faire fouetter par l'eau.
La pluie tombe tellement que des petites flaques commencent à se former sur le toit de l'immeuble. Ezra rouvre les yeux et me sourit avant de me tendre la main.
Je secoue la tête, il est complètement fou ! Pourquoi veut-il qu'on aille sous la pluie, ça n'a rien d'amusant. On va tomber malade et finir mouillés jusqu'aux os. Non, merci.
— Allez ma Star, tu aimais la pluie avant. Goûter l'eau des nuages avec ta langue, sentir l'eau te mordre la peau pour te sentir vivante.
— On va tomber malade.
Oui, je sais, mon excuse est bidon, mais je n'ai pas envie de finir comme une serpillière. Mouillée et fripée.
— Et alors ? Ça te fait peur ? Allez Aza, viens avec moi. D'habitude c'est toi qui m'entraîne dans tes folies, laisse-moi échanger les rôles.
Je souffle en continuant de croire que c'est une mauvaise idée. Je dépose mon cadeau au sec avant de prendre la main humide d'Ezra. La seconde d'après il me colle contre lui, laissant mes vêtements se tremper. Je le repousse mais il me reprend la main avant de me faire tourner sur moi-même et de poser ses mains sur mes hanches.
Il se balance d'un pied à l'autre, m'emmenant avec lui alors que mes mains viennent se loger autour de sa nuque. Mes cheveux me collent le visage, je sens l'eau s'infiltrer dans mes chaussures et le tissu de ma robe épouser mes formes. La pluie continue de tomber de plus en plus fort mais à ce moment présent, aucun de nous ne s'en préoccupe.
— M'accorderais-tu cette danse ma Star ?
— Il n'y a même pas de musique.
Il sourit en commençant à se déhancher, puis il fredonne un air de musique que j'ai déjà attendu, plus il avance dans la mélodie plus je la reconnais. Lose you now de Mako, accompagné par le violon de Lindsey Stirling. Un morceau puissant et mélodieux qui me fait sourire.
Une bulle se forme au grès des notes de notre musique, qui décrit le deuil d'une personne chère. Et je trouve une comparaison dans notre relation, il est parti et j'ai du faire le deuil de notre amour.
Je me met à bouger au rythme de la chanson, le rejoignant dans sa mélodie en chantant quelques paroles. Je me lâche complètement dans ses bras qui me rattrape quand je saute et me fais tourner.
Je glisse sur le sol, passant entre ses jambes avant qu'il me relève et me fasse presque toucher par terre. Nous rigolons, improvisant des pas de danse au fur et à mesure de nos envies, jouant avec les flaques d'eau, nous trempant encore plus.
Mon cœur bat la chamade, mon souffle est irrégulier, j'ai les muscles brûlants et je vais tomber malade mais j'en ai plus rien à foutre. Pour la première fois depuis des années, je vis.
Je respire comme j'ai envie, faisant ce que je veux sans barrière. Je saute, tourne, glisse, passe mes mains dans mes cheveux... Profitant de ce répit, de cette liberté interdite.
Je me laisse aller dans le tourbillon de folie qu'Ezra a créé. J'arrête de fredonner et avance jusqu'à Ezra qui me réceptionne par les hanches pour me soulever, il tourne trois fois avant de me relâcher, laissant mon corps contre le sien.
Là, en face de ses yeux bleus et de son sourire fier, je craque.
Je l'embrasse sur la joue avant de le serrer fortement contre moi. Il me soulève, me maintenant par les cuisses alors que j'entoure mes jambes autour de lui.
Les larmes de joie se mêlent aux gouttes de pluie et je dois ressembler à un chiffon usagé. Ezra s'écroule sur le sol, avant de prendre mon visage entre ses mains.
Nous nous fixons un moment avant qu'il n'éclate de rire, intérieurement, j'enregistre la mélodie de son rire avant de le rejoindre dans son fou rire.
De loin, on pourrait nous croire fou, deux psychopathes sortis d'asile, deux êtres qui s'en foutent de tout, vivant au jour le jour sans se soucier des conséquences.
Et pour une fois, je m'en tape de mon image, le monde entier peut bien me voir ainsi, je m'en moque, je suis belle en toute circonstance, tant qu'Ezra sera là pour me le prouver.
Il est mon pilier dans cet enfer, mon ciel dans cet univers et l'âme pure que mon cœur a reconnu malgré son masque de démon.
À cet instant, je le laisse s'infiltrer de nouveau dans mon cœur. Je prend le risque qu'il me le brise à nouveau, mais je m'en fiche.
La Terre peut s'écrouler, le ciel peut nous tomber sur la tête, l'immeuble peut être en feu.
Là, tout de suite, j'en ai rien à foutre.
***
Hello mes stars ! 👋
Comment allez-vous ?
Trop de douceur et de prise de conscience dans ce chapitre... 💧
Je meurs pour le moment sous la pluie avec eux 🤗
Et ma petite Aza qui n'a pas confiance en elle malgré son apparence...
Sur ce, prenez soin de vous.
Kiss ! 💋💋💋
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top