T2, quarante-quatrième chapitre
point de vue de monica
Je mets mes chaussettes et mes pantoufles avant de rejoindre la famille au salon. Je faisais un FaceTime avec ma petite famille car ma fille voulait me parler et son papa se rassurer que je vienne à Paris avant son match contre Bordeaux.
- Salut les gens !
Les regards sont sur moi, j'embrasse le front de mes parents et tape aux mains de mes frères présents.
- Comment la fête était ? me demande maman en me donnant le lait chaud.
- C'était bien, je souris, j'ai retrouvé mes amis, je me suis bien amusée.
J'émets le fait qu'une dizaine de mecs qui, à ce qu'il paraît, crushaient sur moi, ont tenté leur chance. Certains étaient beaux, d'autres passables mais je les refusais catégoriquement. Ils étaient très lourds.
- Comment vont les filles ? Ça fait longtemps que je ne les ai pas vues ! m'interroge papa.
Depuis mon mariage, oui.
- Oh, elles vont bien ! Elles sont à Bayonne et Perpignan.
Je verse le nesquik au chocolat dans mon lait, fais des toasts grillés et je déguste mon petit-déjeuner.
- Le match est à quelle heure ?
- 18 heures, je crois, je vérifie le dernier message de Kylian, ouais, 18 heures.
En parlant de ce dernier, aujourd'hui, il était très froid avec moi et j'ai pas aimé ça.
- Et ton avion ?
- 15 heures 55. Vous regarderez le match ?
- Avec tes frères qui viendront dormir ici et ton père, c'est certain !
- Cool, ça me saoule d'être seul.
- Je suis là, dit Louis.
- L'année pro, t'es plus là.
L'année prochaine, Izan sera le seul enfant à la maison jusqu'à la fin de son lycée. Ça fait bizarre que tout le monde soit parti de la maison : Arthur, le premier, moi, la deuxième, Lucas, le troisième et Louis sera le suivant. Nous avons grandi, j'avoue.
- ¿Cómo está mi nieta? (= comment va ma petite-fille ?)
- Elle va bien, mes lèvres s'élargissent.
Elle a déjà 4 ans, elle grandit tellement vite, ma petite fille ! Je ne regrette pas d'être tomber enceinte jeune.
- Et c'est pour quand le deuxième–maintenant que tu n'as plus ton implant ?
Kylian et moi entendons cette question partout : ses coéquipiers du PSG et de la sélection, les femmes, nos amis proches et sur les réseaux.
J'allais leur répondre mais Louis me coupe : « En plus, tu as pris des joues, tes chevilles sont gonflées et je ne parle pas de ta poitrine ».
- Ah mais ça, c'est depuis la naissance d'Iris.
- Vous ne voulez pas d'autres ?
Si, si mais avec un mari qui veut faire une équipe de foot ou les 101 dalmatiens en faisant exprès d'oublier la capote et éjaculer sur le ventre, je songerai à mettre un stérilet s'il le faut.
- Bien sûr Izan, mais ton beau-frère est pressé.
- 39 km/h, tousse Louis, nous faisant rire.
Il est con. Pendant l'un des derniers matchs, je ne m'en rappelle plus lequel, Kylian a été flashé à 39km/h.
- Et puis, on veut 3 enfants, maximum.
- J'sais pas mais je parie que vous aurez plus de 3.
J'espère que non mais pourquoi pas.
- Si on a les 101 dalmatiens, pourquoi pas, riais-je.
⌚
C'était dur de quitter ma famille, elle me manquera beaucoup. Dans l'aéroport, j'ai été encore une fois reconnue donc j'ai dû faire des photos.
De retour à la maison, je me change directement car je me suis tâchée avec ma confiture de lait dans la voiture. Mon t-shirt. J'ai la haine.
Mon téléphone vibre, signalant un message. Je le prends rapidement tout en cherchant un pull bien chaud.
Mãe💕
Les joueurs ont fini de s'échauffer et Iris n'arrête pas de te réclamer !
Dépêche-toi !
Bisous😘
Punaise, les joueurs ont fini l'échauffement et je ne sais pas quoi mettre. Je suis dans la merde.
Je sors vite de la maison, je me dépêche de rouler jusqu'au Parc des Princes. Je prends mes affaires et quitte ma voiture en la verrouillant. Je montre mon billet à l'accueil et je cours avec des talons. Devant la loge de mon mari, je l'ouvre et tombe sur les Mbappé.
- Maman ! Ma fille me saute dessus. Regarde, papa il te cherche !
Effectivement, ce dernier semble chercher quelqu'un car son regard balaie les tribunes mais son visage montre qu'il est déçu. Je me demande pourquoi. Puis le coup de sifflet retentit dans le stade.
Au début de la première période, les Rouge-et-bleu dominent les Girondins en ayant plusieurs occasions surtout que Kylian n'est pas à fond. Thilo ouvre le score grâce au coup-franc de Neymar à la dix-huitième minute. À cause d'une faute de Kevin, Bordeaux égalise par un penalty. La premiere période se termine sur le score de 1-1. Je profite pour ramener Iris et Isayah aux toilettes. Je profite aussi car ma vessie est pleine depuis ma sortie de la maison.
À la deuxième période, dans les quatre-vingts minutes, Kylian produit un tacle sur le numéro 10 des Bordelais. Je passe ma main sur mon visage, blasée. Le Girondin taclé se dirige vers mon mari pour le faire un tête-à-tête, les joueurs les séparent et Kylian reçoit un carton jaune. Génial. J'ai envie de rire, nerveusement mais ce n'est pas le moment. Cinq minutes plus tard, le même reproduit exactement le même tacle sur le numéro 7 parisien. Dans la loge, comme chez les supporters parisiens, hurlent sur le bordelais. Kalu semble dire quelque chose au frère d'Ethan mais vu le visage de ce dernier, ça ne lui a pas du tout plu. Marquinhos, Moussa et Lassana se dépêchent de s'interposer entre les deux mais rien n'y fait parce que Kylian pousse ce dernier. Bordel.
- Touche pas à mon papa ! hurle Iris, nous faisant rire dans la loge du numéro 7.
L'arbitre s'approche des deux joueurs pour leur affliger un carton rouge. Nous soufflons, énervés. Kylian va se faire niquer par beau-papa.
- Je vais lui botter les fesses, grogne Wilfrid en partant de la pièce.
Je ne sais pas ce qu'il se passe avec Kylian, aujourd'hui mais j'espère qu'il ne me cassera pas la tête à la maison. À chaque mauvais match, énervé et saoulé, il se défoule sur moi.
- Filha, je m'adresse à ma fille, je vais voir papa, d'accord ?
Elle hoche la tête, je lui fais un bisou sur ses cheveux attachés avant de quitter la loge pour les vestiaires. Devant, j'entends la voix haussée de mon beau-papa. Ça ne doit pas être beau à voir. J'entrouvre la porte discrètement mais on me regarde et il s'arrête de l'engueuler. Kylian détourne le regard noir dans le vide.
- Wilfrid, je peux lui parler ? demandais-je avec une petite voix.
Il soupire et finit par accepter. Il fixe son fils et lui dit : « J'espère que tu as saisi. » puis il quitte les vestiaires en fermant la porte derrière lui. Je m'approche doucement de mon mari et m'accroupis en posant mes mains sur ses cuisses.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas ? arquais-je mes sourcils, soucieuse.
Il ne me répond pas donc je répète ma question de façon différente avec une petite voix.
- Qu'est-ce qu'il t'a dit pour que tu t'énerves ?
Je regrette aussitôt d'avoir posé cette question après son regard froid et dur sur moi.
- Rien, rien. Tu peux aller voir le match.
J'aime pas quand il me remballe. Je me lève.
- Je ne partirai pas de cette pièce tant que tu ne m'auras pas dit ce qui s'est passé, je croise les bras.
Il souffle fortement comme si ça lui saoulait que je sois là, à m'inquiéter.
- Bon, Kylian, tu me dis si j'te fais chier hein.
- Anna-Monica, ne m'énerve pas, je le suis déjà.
Anna-Monica. Même pas Monica ou Mona ou Moni. Juste Anna-Monica. Il est saoulé que je sois là. Je le sais.
Je m'assieds en face de lui, sur la table au milieu de la pièce et croise mes jambes. Mon compagnon fronce les sourcils.
- T'as pas compris ? me crache-t-il, sèchement. Sors !
S'il lisait dans mes pensées, il voudrait m'assassiner avec son regard noir.
- Putain mais t'es têtue ! Casse-toi, j't'ai dit merde !
Il m'énerve à faire le bonhomme.
- Tu me les casses.
Il fronce les sourcils.
- Je te demande juste la raison de ton carton rouge mais toi, tu préfères ne pas me le dire... C'est pas toi qui avait dit : « On ne se cache plus rien » ?
- T'es sérieuse, toi aussi ? Juste parce que je n'ai pas envie de te le dire, tu t'énerves pour un rien !
C'est une caméra cachée ? Sortez les caméras ! Quand je cache un truc, il m'engueule !
- Tu te fiches de moi ? Il allait répliquer mais je le coupe. Nan, nan, nan, tu te fous de ma gueule ?!
- Bon, tu me saoules, tu me laisses et tu dégages ! montre-t-il la porte.
Je ne bouge pas d'un seul millimètre, au contraire, je l'insulte en portugais dans ma barbe.
- Je bougerai pas.
Nous nous levons en même temps, je colle mon front contre le sien. Il veut qu'on se batte, lui.
- Tente de me mettre dehors et tu dormiras au canapé.
J'ai envie de le gifler comme j'ai envie de l'encastrer dans le mur. Argh, il m'énerve !
- Je vais te dire un truc : la prochaine fois que tu te défoules sur moi comme ça, j'te jure que je me casserai avec la petite, le menaçais-je.
Je marche vers la sortie.
- T'es une vraie salope, la vie de moi, souffle-t-il derrière mon dos. Utiliser la petite pour me menacer, il applaudit, bravo hein ! Et puis, je m'en bats les couilles, tu n'as qu'à te barrer avec elle–qui dit que c'est vraiment ma fille ?
Je m'arrête à ses mots durs et blessants.
- Pardon, répète un peu ?! je me retourne vers lui, blessée. Je m'approche de lui pour le gifler de toutes mes forces que j'en ai mal à la main. Répète si t'as des cojones ! Sa tête est tournée vers la droite. RÉPÈTE, JE T'AI DIT ! Je perds ma voix. C'est ce genre d'attitude de gamin que je hais chez toi !
- Tu te–
- La ferme Kylian, le coupais-je, énervée. Tu me saoules à me traiter de pute à chaque fois qu'on se dispute ! Tu me casses les couilles, merde ! Je lui montre mes bagues de fiançailles et mariage. Ça, ça montre que tu me dois le respect, tu l'as promis lors de nos putains de vœux ! le poussais-je. Je n'ai plus de voix mais je continue à hurler toute ma colère. Si tu veux vraiment que je me casse définitivement avec Iris, continue, tu es sur la bonne voie, faudra pas venir me lécher le cul après.
Les larmes de rage menacent de couler. J'ai envie de l'éclater.
- T'as fini ? hausse-t-il un sourcil. Il en a vraiment rien à foutre.
Je mords mon poing, les yeux fermés. Je vais vraiment l'éclater au sol.
- J'aurais dû partir depuis longtemps parce qu'à ce que je vois, je ne mérite pas un homme qui me manque de respect quand il est énervé. Connard.
Je m'en vais des vestiaires quand les Parisiens arrivent.
- Ça va, Monica ? me demandent-ils.
- T'es une connasse, la vie de ma mère !
Laisse Fayza où elle est.
- Va te faire foutre, enculé.
Je rejoins la famille de mon époux. J'espère qu'il se rendra compte parce que j'en ai marre. J'aurais dû rester à Biarritz.
⭐⭐
sah quel plaisir de publier un chapitre au 1er anniversaire des champions du monde😍
sinon qu'en pensez-vous du chapitre ? de la dispute entre Kylian et Monica ?
on se revoit la semaine prochaine 👋🏾
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