point de vue de monica

Je regarde Kylian qui cherche une belle photo pour publier dans son Instagram.

- Tu choisis laquelle ? me demande-t-il.

- Pff, ch'ais pas, je mange ma crêpe au chocolat.

Kylian me regarde et rigole, secouant sa tête. Je ne vois pas en quoi ma tête est drôle.

- Qu'est-ce que tu penses pour celle-là ?

Il me montre une photo que j'ai prise et il me faisait un bisou sur la joue.

- Nan, on me voit.

On m'a déjà vue quelques fois accompagnée de Kylian et ces photos-là qui ont attirées la curiosité des médias.

- Et celle-là ? me montre-t-il une photo prise par Louis où nous étions en train de rire et j'avais une des casquettes de Kylian pour cacher une partie de ma tête.

- Vas-y, je l'aime bien en plus.

Il écrit quelque chose sans m'identifier. Je reste dans l'anonymat du grand public—ils n'ont pas trouvé mon Instagram ni mon Snapchat et je préfère ça.

- Bon, c'est parti, il me regarde, et toi, c'est quand que tu publies ?

À mon arrivée en France, je n'avais pas Instagram. Ensuite, une semaine après l'annonce de notre couple aux coéquipiers du Paris Saint-germain (quand Ky' est arrivé dans l'équipe), je m'en suis créée un compte. Depuis, je suis vers les huit mille deux cents car mon lycée sait que j'ai un compte et d'autres personnes que je ne connais pas du tout se sont aussi abonnés. D'après Sarah et Amanda, je suis « populaire ». Je n'ai mis que deux publications : l'une avec Amanda,—je l'ai mentionné—,et une autre où je suis avec mes amis du lycée devant la Tour Eiffel. Je ne suis pas beaucoup de personnes aussi : je ne suis que les proches—mes frères, Kylian, quelques femmes des footballeurs, l'Équipe de France, le Portugal, le Brésil, des joueurs que je connais personnellement. Rare les fois on entend ma voix dans mes stories. Je ne fais que des boomerangs, des photos ou je filme sans parler. Je n'aime pas ma voix, je la trouve trop grave et irritante.

- Je ne sais pas, je verrai.

Il appuie sur « publier ».

- Bon, je me lève, moi, je te dis, profite des crêpes parce que pendant un mois et demi, t'auras que des pâtes à bouffer.

Il me foudroie du regard, « Mais je ne peux pas trop en manger, DD va me tuer. »

- Je sais, je me moque.

Je m'en tartine une et je surfe sur Snapchat.

- Tu fais encore les flammes, toi ? se moque-t-il de moi.

Je lui tire la langue. Bien sûr que je fais les flammes mais seulement avec mes proches.

- T'as le plus de flammes avec qui ?

- Euhm, je vérifie, je crois que c'est avec Marta avec... Sept cent trente.

Marta, ou Martina, est une de mes cousines du côté de maman. C'est l'une des cousines avec qui je suis très proche mais on ne se voit pas souvent à cause de la distance: elle vit en Bolivie. Cette adolescente est toute ma vie.

- Sept cent trente ?? s'étonne-t-il, faisant les gros yeux.

Quand j'atteins les cent flammes, je ne les perds pas.

- Euh, oui ?

...Et c'est l'une des seules personnes avec qui je n'ai jamais perdu les flammes.

Je le vois utiliser son téléphone, aller sur la calculatrice. Je rigole.

- Sept... Trois... Zéro divisé par trois... Six... Cinq... ça fait... 2, lit-il la réponse puis il me regarde, désespéré, deux ans ? Vraiment ?

- Je t'emmerde, d'accord ? on rit et il y a un silence. Dis, avec les gars, vous parliez de quoi ?

Il me regarde vite fait avant de replonger sur son téléphone. Il est sur Instagram.

- Petit coeur, je l'appelle, il ne me répond pas. Amorzinho, il m'ignore, Kylian Mbappé Lottin.

- Anna-Monica De Souza, il est concentré sur les publications.

- J'ai posé une question, je voudrais bien avoir une réponse.

- Hm.

Je soupire fort pour qu'il entende mon agacement. Je n'aime pas quand il fait et il le sait très bien.

- Tu deviens bipolaire, remarque Kylian mais j'ignore sa remarque.

Je range le plat de crêpes dans le micro-onde et le Nutella fermé dans le placard. Comme je suis petite, je monte sur le comptoir.

- Tu veux que je t'aide ?

Je regarde derrière moi et trouve un Kylian mort de rire derrière son iPhone X. Je vais le taper. Je l'insulte en portugais dans ma barbe, je m'assieds sur le comptoir pour descendre, passant à côté de lui. Je l'entends rire doucement.

- Mona, je rigolais !

Je prends mon téléphone, ferme les volets du rez-de-chaussée et je me barre dans la chambre. Il m'appelle quand je pénètre dans notre chambre. Je regarde sa story et souffle quand je vois qu'il a caché mon visage.

- Allez, fais pas la gamine !

J'ignore sa remarque et me concentre à retirer mon maquillage. D'ailleurs, il faut que j'y pense à changer de pyjama : il commence à faire chaud et ça fait trois mois que je le porte.

J'eus un hoquet de surprise en sentant ses mains sur mes hanches, son entrejambe sur mes fesses et ses lèvres embrassant chaque partielle de mon cou. Ses mains remontent jusqu'à ma poitrine.

- Tu crois que c'est comme ça que je vais craquer ? je ris.

Bah t'as raison. Je me retourne et le pousse sur le lit, retire mon haut pour rester en soutien-gorge et m'asseoir sur lui. Il m'embrasse comme s'il était pressé. Ses mains vont de mon bassin à mon sous-vêtement pour l'enlever mais je le stoppe.

- Vous parliez de quoi ? il soupire, se laissant tomber sur le lit. Soit tu me réponds, soit il ne se passera rien.

- T'es pas sérieuse, monica ?

Il est frustré, je le sais.

- Il ne se passera rien alors.

J'allais descendre du bassin de Kylian mais monsieur m'en empêche: il jette mon débardeur et me couche sur le lit se mettant soigneusement sur moi. Ses yeux sont noirs de désir et j'aime ça.

- On se demandait si tu ne serais pas enceinte, cède-t-il.

Moi, enceinte à dix-sept ans ? Laissez-moi rire !

Je souris, victorieuse.

- C'est bon, maintenant, on peut continuer où on s'est arrêté, embrasse-t-il ma mâchoire.

- Ça t'a tué ? blaguais-je en espagnol.

- La ferme Mona, détache-t-il mon sous-vêtement avant de le balancer dans la pièce. On va bien s'amuser, toi et moi, Monica, m'embrasse-t-il.

Ses bisous humides descendent jusqu'à ma poitrine. Pas besoin de faire un dessin pour dire ce qui s'est passé. Tout ce que je peux dire est qu'il est vachement endurant.