37 - Vandalisme.
Leny
《 Une rencontre est toujours le résultat d'improbables hasards》
Les vagues percutaient les rochers, créant une mélodie relaxante. Je me re-memorais mes souvenirs d'enfance où les comptines envahissaient ma journée et l'odeur des gâteaux à la canelle que ma mère avait l'habitude de faire... J'aurais voulu rester enfant, après tout, c'est le moment le plus innocent de notre existence.
Je déposais le plateau de tasses de café sur la table basse. Je tendais à la femme son verre et elle me remercia, en souriant tristement, elle avait eu la vie dure, elle aussi...
— Après tout les sacrifices que j'ai fait pour le guérir...
Ses mains abîmées et ridées à cause de son travail compliqué se resseraient autour de sa tasse fumante.
Ses cheveux étaient comme à son habitude, rangé en un chignon ordonné, mais cette fois-ci une petite mèche s'en était échappé.
— Je me suis vraiment inquiété quand tu m'as appelé avant hier, affirmait Alaric.
Cette dernière n'arrivait plus à contenir ses larmes et éclatait en sanglot, on se regardait avec Alaric, ne sachant quoi faire...
Elle était tellement gentille et sincère, Alaric l'avait employé pour son coeur en or.
— Je te remercie pour tout ce que tu as fais pour moi Alaric, tu as payé les frais d'opération de mon mari alors que même les membres de ma famille ne m'ont pas soutenus...
Elle effaçait ses larmes du revers de sa main. Comment son mari pouvait la tromper après 30 ans de relation ?
J'avais l'impression qu'elle me parlait chinois !
— Tu es toujours la bienvenue chez moi, je te connais depuis plus de 7 ans, on va t'installer dans une chambre d'amis, tu n'as plus à t'en faire, la rassura Alaric.
Elle retrouvait son sourire rayonnant, habituel et cela me fit chaud au coeur. Alaric était tellement compatissant, j'étais chanceuse.
— Mon ange, tu veux bien accompagner Karen jusqu'a la chambre d'ami ? Je dois passer un coup de fil.
Boum boum.
Pour la première fois de ma vie, dans ma relation, on me donnait un surnom.
Et je dois l'avouer, que ça me plaisait énormément.
Je montrais le chemin à Karen en l'aidant à porter ses valises.
— Tu veux de l'aide pour ranger tes vêtements ? Je peux rester si tu veux.
Elle refusa et tapota le côté droit du lit où elle s'était installée.
— Tu sais, je savais que vous finirez par vous rentrouver, Alaric avait tellement enquêté afin de savoir où tu étais passée...
Ma doigts jouaient nerveusement avec mon bracelet.
— Il a au moins contacté 8 inspecteurs différents, il a attendus devant ton ancienne maison de nombreux jours... Il t'aime vraiment Leny, il pouvait abandonner et passer à autre chose, mais il n'a pas perdu espoir et il a réussi.
Je me sentais mal de l'avoir laissé tomber, mais qui que ce soit, à ma place, elle aurait fait la même chose...non ?
— Pourquoi tu m'explique tout cela Karen ?
— Alaric est important pour moi.
Elle va pas dire qu'elle est amoureuse de lui quand même !
Reprends toi Leny, c'est absurde !
— Je n'ai jamais eu la chance d'avoir un enfant...mais j'ai considéré Alaric comme un fils que j'aurais aimé avoir.
Bip. Bip.
Mon combiné sonnait et vibrait contre ma paume, le nom de Paola s'affichait à l'écran. Allait-elle encore m'harceler pour me soutirer des informations concernant mon frère ?
Son nom apparaissait une seconde fois sur l'écran de l'appareil qui envoyait des reflets de lumière bleue.
— Désolé Karen, je dois répondre à cet appel.
Je quittais la pièce et déverrouillais le téléphone.
— Bonjour Paola, comment tu vas ?
— Je vais bien Leny, garde ton calme d'accord ?
Sa voix épouvantée me rendait perplexe.
— Que se passe-t-il bon sang ?
Je l'entendais crier à ses deux collègues.
— Le restaurant a été cambriolé.
Je soupirais.
— Le festival national de l'humour est passé depuis longtemps Paola ! Je te rapelle que tu me l'a déjà fais cette vanne !
— Je te jure que c'est vrai Leny ! Attends, je t'envoie la photo.
Elle raccrocha sans attendre ma réponse.
L'image affiché me mettait hors de moi, elle n'avait pas blagué, on avait vraiment cambriolé mon restaurant.
~
Assise sur une chaine, j'essaye de maintenir un certain aplomb, ils ne vont pas réussir à me faire tomber de mon petit piédestal.
J'avais trouvé ma voie.
Malgré les arbustes et les montagnes qui se mettent en travers de mon chemin, je vais être courageuse et les affronter, même si les montagnes me donnent le tournis : seuls les victimes du vertige me comprendront.
— Nous sommes fermés, désolés.
Luc re-calait les clients qui tentaient d'entrer.
La police s'affairait sur sa tâche, à la recherche d'une quelconque preuve valable.
— Tu es forte Leny, Alaric me caressait le dos pour me tranquilliser.
Les poulets quittaient la boutique après m'avoir fait signer des tonnes de papier.
— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Paola murmura d'une petite voix.
Quelqu'un avait essayait de me fourvoyer et j'ignorais son identité.
J'étais si facile à berner..?
— On met les mains à la pâte, on fait un réarrangement du restaurant ! Et on verra pour les pertes, de toute manière les flics ont tout noté, on transmettra la paperasses à l'assurance.
Alaric me souriait afin de me motiver et cela avait tendance à fonctionner.
Paola, Luc, le stagiaire se mettaient au boulot tandis que j'attirais Alaric d'un un coin pour lui parler.
— Alaric, merci beaucoup de m'avoir conduit jusqu'ici et de m'avoir soutenue. Mais je pense que tu devrais y aller, tu as ton travail toi aussi. C'est mon problème et c'est à moi de le résoudre.
Il me plaquait doucement au mur et me prenait par le menton pour me forcer à le regarder dans les yeux.
— Tes soucis sont aussi les miens, donc que tu le veuilles ou non, je resterais ici.
— Mais ! Tu as....
Il collait ses lèvres charnues contre mes lèvres, ses fins doigts descendaient sur mon cou et s'arrêteraient au niveau de ma clavicule tandis que nos langues dansaient ensemble.
Je m'éclartais de lui pour reprendre mon souffle.
— Tu es la seule personne qui m'importe dans ce monde.
Un sourire charmeur aux lèvres, il s'en allait me laissant seule, toujours surprise de ressentir le même effet. Ma main se posait sur ma poitrine qui tambourinait, mon coeur allait bientôt s'en échapper!
Lorsque je rejoignais les autres, Alaric avait déjà enfilé un tablier et aidait mes employés à soulever les meubles.
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