23- Amour ou Amitié ?

Leny
J'ai tout essayé, même l'amour

J'observais notre petite maison, illuminée dans la noirceur de la nuit, je ne devais rien dire à Joshua à propos de cette rencontre...Il avait déjà détruite sa vie de ma faute, pourquoi lui ferais-je ce mal ?
Les mains tremblantes de peur et de colère, je portais les sacs de courses avec difficulté.

Leny ? M'appelait quelqu'un, je sursautais devant le seuil de la porte d'entrée et me retournais.

Alaric ? Tu m'as foutue la trousse !

Je portais ma main à mon coeur et prenais une grande respiration.
Il arrivait à ma hauteur et me touchait le front.
Il me regardait avec prestance tandis que j'eus un mouvement de recul.

Qu'est-ce que tu fais ?

Je voulais vérifier que tu n'avais pas de la fièvre.

Je soupirais et lui tirais la langue.

Je ne suis pas malade, tu m'as juste fais peur, c'est tout.

Il me prenait les sacs des mains et les portait d'une facilité surprenante, son bras n'avait même pas flanché, comme si il ne soulevait aucun poids.

Tu n'as pas oublié notre soirée j'espère.

Je lui ouvrais la porte et me mordais la lèvre, je ne voyais pas du tout de quoi il parlait.

Vu ta tête, tu as oublié, disait-il en entrant tandis que ma mère l'accueillait.

Alaric mon garçon, que fais-tu là à cette heure-ci ?

Je riais à gorge déployée dans ma tête, qui disait "mon garçon" au 21ème siècle?

Il déposait toute la comission sur la table de la cuisine tandis que ma mère me mettait un coup de coude dans la côte, ce qui m'arrachait un petit cri.

Vous sortez ensemble avec lui ?

Je soufflais, elle ne savait pas que j'étais riche du coeur ? Et que ce genre de filles ne plaisent pas aux mecs, ils se sentent obligés d'aller voir des....
Femmes mauvaises.

Mais non maman voyons !

Alaric revenait et notre conversation prenait fin.
Il faisait son plus beau sourire à ma mère et lui demandait :

Je peux emprunter votre fille quelques heures ? Nous avions prévus d'aller au cinéma.

Mais elle n'a pas encore mangé.

Ma mère affichait une mine inquiète, qu'elle actrice !

Je m'assurerais qu'elle dîne.

Ma mère hochait la tête tandis que lui, m'attendait devant la porte.

Tu n'as pas perdue du temps !

Elle me pinçait les joues comme une gamine, et ça faisait mal!

Maman, arrête ! Je ne suis plus une enfant !

Je retorquais en quittant la maison.
La voiture d'Alaric était bien plus spacieuse que la mienne, elle avait beaucoup plus d'option et de confort.
Je ne sentais même pas de secousses lorsqu'il prenait les dos-d'ânes.

Tu conduis pas si brutalement que je l'aurais imaginé, j'avouais.

Ses faussettes apparaissaient.

Désolé de te décevoir mais je ne suis pas ce genre de racaille qui conduit vite à s'en donner la mort.

Je riais face à son expression, pour la première fois, il parlait comme moi.

Pourquoi tu ris ? Il me fixait de ces yeux bleus perçants.

Regarde la route. Je croisais mes bras.

Je préfère te regarder.

Il m'asticotait sûrement, il voulait blaguer ou peut-être même provoquer une réaction ?

Je passais ma main sur son visage et le retournais vers la route.
Nous nous arretons devant le parking du cinéma.
L'intérieur était bondé et j'entendais quatres jeunes de mon âge parler, et je savais dorénavant pourquoi il yavait autant de monde, le nouveau Avengers venait tout juste de sortir.

Que veut-tu regarder? Il me demandait.

Ce que tu veut mais pas un film d'amour.

Il levait la tête et récupérait nos billets ainsi que nos popcorns.
Notre salle se situait à l'étage du dessus et on devait gravir au moins une vingtaines de marches.

J'espère que tu aime les films d'horreurs.

Je souriais.
Je pense que je supporterais.

Nous étions à la moitié et mon pied glissait, j'allais sûrement me prendre la marche en pleine tronche.
Une main puissante tenait fermement mon bras et je me retrouvais collée contre Alaric . Son odeur de musc blanc m'enivrait.

Fait attention, je n'aimerais pas que tu finisses blessée. Il murmurait au creux de mon oreille.

Il s'abaissait pour ramasser le paquet de popcorn que j'avais versé et le jettait dans la petite poubelle sur le côté.

Pourquoi suis-je si malhabile ?
J'avais un liens très fort et étrange avec le sol, comme les plaques tectoniques, après quelques temps, tellement qu' on se manque, il y a une collision, soit c'est le sol qui me retrouve, soit c'est moi.

La séance allait bientôt commencer, Alaric me prenait par la main et nous passons entre les personnes qui nous barraient la route.

Une fois dans la salle on se précipitait afin de s'installer.
Le film commençait, ça parlait de zombie, d'infections, de remèdes...ce n'était pas flippant du tout, moi qui avait terminé avec succès le marathon des 9 saisons de The Walking Dead, plus rien ne me surprenait, j'étais une As dans ce domaine.

Je regardais mon ami qui me bousillait carrément la main, je soupirais en me défaisant. Il me regardait puis se reconcentrait au film, et ce qui devait arriver se produisait.

Il criait une première fois, je me disais que c'était sur un coup de surprise, ça peut arriver.

Mais 5-6 fois ?!
Il attirait tout les regards sur nous et je me cachais le visage, il était gênant.
Il se cachait dans mon cou et j'essayais d'étouffer un rire.

Je me levais et quittais la pièce à la moitié du film, je l'aimais pourtant !

Je suis désolé, il refermait la porte derrière lui.

Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu avais peur des zombies ?

Je fronçais les sourcils.

Je n'ai jamais regardé de film de zombie, comment pouvais-je savoir ?

Derrière cet air dure, sûr de lui et beau-gosse se cachait une mauviette, je me roulais par terre, le ventre douloureux à force de rire, mentalement.

Les minutes passaient et je baissais la fenêtre de la voiture et fermais les yeux, l'air frais me détendait.

Pourquoi tu t'es arrêté ? Je murmurais.

Je n'étais pas devant chez moi alors qu'il était censé me raccompagner.

J'ai promis à ta mère qu'on dînera.

Je levais les yeux sur les néons de l'enseigne.
Je le rejoignais et on entrait dans le petit restaurant, une clochette dansait au dessus de la porte afin de prévenir les cuistos de notre arrivée.

Hey Pablo!

Alaric s'en allait serrer la main à un vieil homme.
Ce dernier l'enlaçais amicalement.

Tu es accompagné à ce que je vois.

Je souriais timidement au restaurateur.

C'est une amie, je vais prendre comme d'habitude et toi, tu prends quoi Leny ?

Je regardais le menu disposé sur le mur du restaurant.

Une salade César.

Il était bientôt minuit et je n'avais pas beaucoup d'appétit.

Alors tu nous prépare deux comme d'habitudes chef!

On s'installait et attendait les plats.
Je riais encore suite aux événements d'aujourd'hui.

Qu'est-ce qui te fait sourire bêtement ?

Toi. Tu n'as pas l'air si dure à cuire enfaite.

Il passait nerveusement ses doigts dans ses cheveux couleur or.

Je l'ai fais pour te faire rire.

Je lui faisais un clin d'oeil.

Mouais, sûrement.

Pablo nous apportait nos salades et nous offrais deux gelato en guise de dessert.
On mangeait en parlant du film que nous avons à moitié regardé.
Il prenait deux Birra Moretti avant de payer l'addition et nous quittons les lieux.

Dans la voiture, il me tendait les deux bouteilles et nous prenons la route de la maison.
Son téléphone sonnait et il répondait, en conduisant, de plus, il était en colère.

Erine, fiche-moi la paix tu veux ? Je t'ai déjà dis que c'était fini entre nous.

Cette Erine était sa collegue, l'idiote qui m'avait appelée "truc" ! Elle je ne l'aime pas du tout, je ne sais pas pourquoi mais je trouverai le motif plus tard.

Bordel, il frappait le volant et quittait les yeux de la route.

Mais son comportement était dangereux ! Surtout que nous voyons rien sur cette route où il n'y a pas un seul lampadaire. Alors j'ai fais ce qui me semblais correcte, j'ai pris son téléphone et je l'ai balancé par la fenêtre.

Mais qu'est-ce que tu as fais ! Il m'engueulait en s'arrêtant soudainement.

Tu...tu ne regardais pas la route ! J'étais fautive et j'avais pourtant raison.

Il quittait la voiture, je le suivais, ne voulant pas rester seule dans le vehicule.

Tu vas me rendre dingue Leny !
Il cherchait son téléphone dans les bois et feuillages qui se trouvaient au sol.

Je suis désolée....

Aide-moi au lieu de t'excuser !

J'ouvrais le lampe torche de mon téléphone et commençais à checher, il y'avais tellement de feuillage que c'était impossible de le trouver !

Bravo Leny, tu t'es mise dans la merde toute seule, déjà que tu lui dois de l'argent, maintenant tu lui dois aussi un téléphone !

Tire toi avant que je te butte saleté de conscience !

Après 5 minutes, Alaric a eu une idée de génie, j'allais l'appeler.

Alaric ?

Hmm ?

Cette nouvelle n'allait pas l'enchanter.

J'ai utilisé la lampe torche, je n'ai plus de batterie.

Il soufflait tellement fort que je l'entendais, désespéré.

Je te jure ce n'est pas à cause de moi ! C'est le téléphone , cette batterie est merdique! Je suis obligée de le charger deux fois par jour pour finir la journée avec !

Leny, je m'en moque de tes problèmes de téléphone, c'est bon, c'est pas grave, allons-y, j'essayerais de retrouver mes contacts dans mes dossiers d'entreprise et j'achèterais un nouveau téléphone.

La recherche n'avait aboutie à aucune trouvaille, on se dirigeait vers la voiture et je mettais ma ceinture.
Il mettait les clés dans le contact et la voiture brouttait, il essayait à plusieurs reprise.

Qu'est-ce qu'il se passe ? Je murmurais d'une petite voix.

La voiture ne démarre plus. Sa voix était neutre.

Qu'est-ce qu'on va faire ? On ne va pas passer la nuit dans les bois ! Il y'a sûrement des loups là dehors !

Il me regardait d'un air hautain et déversait toute sa colère.

Leny ! Tu as balancé mon téléphone croyant faire quelque chose de bien, on a passé au moins vingt minutes à le chercher, la voiture ne démarre pas et j'ai une réunion importante demain matin ! Tu aurais du penser avant de commettre des gamineries.

Je me suis tut, il avait raison sur toute la ligne. Il montait les vitres et baissait son siège pour dormir.

Et si on faisait de l'auto-stop ? J'ajoutais.

À 1h du matin, un mecredi soir ? Personne ne passera par ici !

J'ouvrais la bouteille d'alcool et buvait quelque gorgée, elle était forte la bière italienne !

Alaric tendait la main et récupérait la sienne.

Pardon, pour tout ce que j'ai fais...Je sais que je suis détestable....

Je ne te déteste pas.

Avant, je t'ai fais la misère, maintenant, je continue de te rendre malade mais tu ne me déteste pas, pourquoi ?

Il buvait sa bierre en s'adosant à sa porte.

Tu sais, ce qui est le plus dure pour moi ?

Je secouais la tête en jouant avec ma bouteille.

C'est de ne pas savoir s'il faut abandonner ou s'il faut continuer à aimer quelqu'un qui ne t'aime pas en retour.

Parlait-il de moi ?

Pourquoi c'est dure?

Il prenait ma main et le posait sur son coeur.

Tu vois ce coeur? À force d'aimer à sens unique, il se sent fatigué, déprimé, seul et abîmé...

Il finissait sa bière et se rallongeait.
Je versais une larme, puis deux..., m'aimait-il à ce point ? Durant des années ?

Je me baissais, fermais les yeux et collais doucement mes lèvres contre les siennes.

Il était le risque que je voulais prendre, même si mon coeur finirait en miette.

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