Et voilà l'avant dernier chapitre, ou le dernier vu que l'autre c'est l'épilogue !

Je sens que je vais me faire haïr alors je vais me cacher direct !

Enjoy !

Il est tard maintenant et ma tête tourne.

Comme prévu, je n'ai pas vraiment tenu ma promesse.

Je ne les tiens jamais de toute façon.

Et comme prévu, j'ai bu.

Beaucoup.

Beaucoup trop.

J'ai vidé toutes les bouteilles d'alcool de mon appartement en les mélangeant à tous les médicaments que j'ai pu trouver.

Je ne sais pas comment est ce que j'arrive encore à tenir debout.

Et debout, c'est un bien grand mot.

En vérité, je me sens vraiment mal.

Mais c'est ce que je cherchais au fond.

Non ?

Je cherchais à être mal.

À avoir mal.

À souffrir comme eux ont souffert.

Et après cette souffrance, comme eux aussi, je veux trouver le vide.

Le néant.

La sérénité. Enfin.

Et puis peut être, qui sait, le pardon.

C'est idiot de penser ça.

Comment est ce qu'on pourrait me pardonner ?

Je ne le mérite pas.

Je le sais bien.

Pourtant, une part d'espoir reste en moi.

Un espoir complètement stupide et vain.

Mais il s'accroche fermement.

Contrairement à moi, lui ne veut pas cesser d'exister.

Lui veut continuer de croire à la vie.

Il veut croire que quelque chose est encore possible pour moi dans ce monde.

Seulement aujourd'hui, je vais être plus fort que ce foutu espoir.

Je titube entre le trottoir et la route, en me prenant parfois quelques passants qui me repoussent violemment en m'insultant sans que je comprenne réellement ce qu'ils disent.

Les lumières partout m'éblouissent.

Les bruits des voitures vrombissent et tournent autour de moi.

La vie règne dans les rues bondées de la ville, mais je n'y fais pas attention.

Je ne fais attention à rien.

Je suis seulement spectateur de ce qu'il passe ici.

Je n'en suis plus l'acteur.

Je ressasse seulement mes souvenirs comme je peux.

En ignorant le danger qui peut régner dans ce lieu.

Plusieurs, j'ai manqué de me prendre des voitures qui filaient à vive allure, pourtant j'ai réussi à me relever à temps à chaque fois. Retrouvant difficilement le trottoir.

À croire que même complètement défoncé, mon instinct de survie est quand même encore là.

Il persiste.

Alors en attendant qu'il disparaisse je continue de marcher.

Dans ma tête, je me refais l'histoire.

La pathétique histoire de ma vie.

Mais il y a une chose qui est encore plus pathétique dans cette histoire.

C'est qu'à chaque fois à chaque moment dont je me souviens clairement, je vois Yoongi.

Je le vois partout.

Il est partout.

C'est minable.

Alors que je viens d'apprendre de nouveau la mort de ma famille, je n'arrive à penser à rien d'autre qu'à lui.

C'est comme si mon esprit ne pouvait se focaliser que sur les bons instants de ma vie.

Ceux où j'étais réellement heureux.

Ceux où j'étais libre et vivant.

Et le truc, c'est que dans la plupart d'entre eux, il était là.

Ouais, je le vois parfaitement.

Je vois son sourire, j'entends sa voix, je sens même encore son toucher contre ma peau.

À chaque fois, il est là, dans mes foutus souvenirs, et il refuse de se tirer.

De me laisser en paix.

Pour que je puisse me résigner.

Pour que je puisse faire ce que je vais tenter sans remords.

Même en hurlant, en me frappant le crâne, rien y fait, il reste là, planter dans ma mémoire.

Essayant de me rendre heureux, à sa manière.

Maladroitement.

Mais il essaye.

Il a essayé.

Il a essayé sincèrement.

Il m'a protégé.

De tout son cœur, il m'a aimé.

Son seul but était de me rendre heureux et de me faire oublier tout ce qui me rendait triste.

À sa manière, il m'a protégé aussi fort qu'il le pouvait.

Et plus j'y pense, plus une seule évidence me vient à l'esprit.

En fait, je crois que j'aime Yoongi.

Malgré tout, je l'aime.

Malgré toutes ces horreurs, c'est plus fort que moi.

Ce que je ressens pour lui me colle à la peau.

Et même s'il est en parti responsable de tout ce carnage, pour être honnête, je sais qu'il est le seul qui aurait été capable de me faire remonter la pente.

Il est le seul qui aurait pu me faire vivre de nouveau.

Me faire respirer librement.

En quelque sorte, il est et a toujours été responsable de mon destin.

Je souris alors en pensant à ça, alors qu'une légère lueur appairait dans mon champ de vision déjà trouble.

En regardant dans sa direction, j'esquisse un léger sourire de satisfaction avant de soupirer presque de soulagement.

Cette lumière.

Je crois savoir ce que c'est.

Cette douce lumière dont tout le monde parle.

J'ai toujours cru que c'était une légende.

Mais en fait non.

Cette fois, elle vient pour moi.

Je le sais.

Je n'aurai jamais cru que le mélange alcool et médicaments puissent faire effet, et pourtant si.

Ça a fonctionné, et maintenant je fais enfin être libre, et soulagé de tous remords.

C'est donc en m'immobilisant immédiatement, attendant patiemment que cette lumière m'enveloppe, que je lève la tête alors que des larmes dévalent encore mes joues avant de finalement fermer les paupières.

Puis, aussi vite qu'il m'est possible de le faire, je ressasse tous mes souvenirs avec Yoongi.

Je repasse la totalité de notre relation, notre histoire dans mon esprit.

Me souvenant de chaque lieu, chaque bruit, chaque odeur, chaque sensation, chaque baiser.

Mon cœur s'emballe encore et encore.

Jamais il n'avait battu comme ça.

C'est comme si tout mon corps se remettait à vivre alors que mon esprit ne demande que la mort.

Et c'est alors que, finalement, je me rends compte que je ne pourrais jamais cesser de l'aimer.

Jusqu'au bout, je l'aurais aimé.

C'est tellement évident en fait.

Tellement évident, que, même en abaissant finalement les yeux vers le trottoir en face de moi, je le vois.

Je le vois s'approcher de moi en courant alors que sa bouche semble me hurler des mots que je n'entends pas.

Des mots que j'aurai eus le temps de percevoir.

Seulement, cette douce lumière blanche m'a rattrapé avant lui.

Cette fois, ce n'est pas Yoongi qui a gagné.

Pour une fois, je suis le vainqueur.

Alors, pour la dernière fois, je souris en murmurant son prénom, alors que le mien retentit dans mes oreilles.

Puis, dans un dernier souffle, je lâche le mot que je n'ai jamais réellement eu le temps de lui dire, et celui que j'aurais pourtant dû lui dire.

- Merci...

Voilà, vous voulez me tuer je pense XD

Réponse dans l'épilogue, et j'espère que vous serez surpris ! :)

En tout cas n'hésitez pas à me laisser vos avis.

Loutres !