Ola ola ! 

Voilà le 30ème chapitre, plus que 2 après celui ci et c'est la fin ! 

Mais j'ai d'autres projets de fictions en cours, d'ailleurs j'ai commencé à poster un prologue de deux parties sur une fic Yoonmin qui s'appelle Shelter alors n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil. C'est une fiction qui sera assez courte, et un peu plus fluff. Mais j'espère qu'elle plaira à certains d'entre vous. 

Je posterai le début d'une autre d'une lors du dernier chapitre de Stalker qui s'appellera Bad Intentions (Un Vmin/Vmon qui me trotte depuis longtemps dans la tête)

Enfin voilà, Enjoy le chapitre ! 

Je m'écroule sur le sol froid devant le bâtiment désaffecté. J'ai froid. Tellement froid. Ça doit bien faire plusieurs heures que je suis recroquevillé par terre, et que Yoongi reste à côté de moi, ne sachant pas quoi faire.

Seule sa main a trouvé prudemment sa place sur mon épaule. Histoire de me réconforter, de me faire savoir que je ne suis pas seul.

Pourtant, j'ai l'impression de l'être.

Il n'a fallu que quelques brèves minutes pour me détruire.

Pour me détruire de nouveau.

J'avais oublié pour mon bien.

J'avais oublié de manière consciente

C'est pour ça que les voix dans ma tête me bloquaient. Que des douleurs se propageaient dans mon crâne. Qu'Hoseok et Namjoon faisaient tout leur possible pour me laisser dans le mensonge.

Tout ça c'était pour moi.

Pour ne plus que je souffre.

Pour essayer de continuer d'avancer dans la vie, en oubliant le fait que la mort de ma famille est entièrement ma faute.

J'ai voulu oublier Jin.

J'ai voulu oublier mon frère.

Je l'ai oublié pour une raison simple d'une certaine manière.

Tout simplement parce que si Jin n'avait jamais existé.

Si je n'avais jamais eu de frère.

Si ma relation avec Yoongi n'était pas réelle.

Mes parents ne seraient pas morts.

Ils seraient en vie.

Prenant de mes nouvelles quelques fois par mois.

M'envoyant un peu d'argent pour m'éviter des galères à la fin du mois.

Mais le rêve, le mensonge, c'est de croire à tout ça.

De croire que mon entière vie aurait pu se construire à partir de cette fausse réalité que j'avais monté de toute pièce.

Celle que j'avais érigé pour ne plus me sentir fautif et coupable. Pour pouvoir essayer de vivre normalement.

Mais comment est ce que j'aurais pu ?

De toute façon ce moment était inévitable.

J'allais forcément me souvenir à un moment.

Mais je n'étais pas prêt.

Et je ne le serais jamais je crois.

Difficilement, je finis alors par me redresser alors que Yoongi essaye de me soutenir. Seulement je le repousse en m'écartant de plusieurs pas.

Son visage a perdu des couleurs. Son regard est vide et triste. Il ne sait pas quoi faire.

Ses mains ballantes, le long de son corps, il hésite à les tendre vers moi, mais se défile à chaque fois.

Et c'est une bonne réaction. Parce que pour être honnête je ne veux pas qu'il me touche.

Je ne veux plus qu'il me touche.

- Jungkook...

Sa voix brisée prononce mon prénom. Il souffle à peine ces deux syllabes. Lui aussi, comme moi, se sent horrible, honteux, mauvais, coupable.

- Je me souviens Yoongi. Et je sais pourquoi j'avais oublié. C'est moi qui l'ai voulu. Parce que je ne voulais pas voir la vérité, parce qu'elle me fichait la trouille.

Je lève mon regard alors vers lui et continue.

- Et je sais aussi pourquoi je t'ai oublié. Je ne voulais pas me souvenir de toi. Parce que tout ça. Tout ce qui est arrivé dans ma vie. Leurs morts.

Je hurle maintenant.

- Leurs morts c'est de ta faute ! C'est toi qui m'a fait devenir comme ça ! C'est toi qui m'a traîné dans toutes ces emmerdes ! C'est toi aussi qui a tué Jin !

Ses yeux s'embuent au fur et à mesure de mes paroles et une larme finit par passer la barrière de ses paupières lorsque que je lâche finalement ma dernière bombe.

- Je te hais Yoongi. Je te hais tellement. De tout mon être. J'aurais préféré ne pas me souvenir de toi. J'aurais préféré que tu n'entres jamais dans ma vie. Ce jour là, au parc, j'aurais préféré ne t'avoir jamais rencontré.

Je finis ma phrase en pleurant à chaudes larmes. Mes yeux toujours dans ceux de mon vis à vis, j'observe la manière dont son visage et tout son corps se recroqueville sur lui même.

Je ne l'avais jamais vu comme ça.

Si faible.

Si vulnérable.

En quelques mots, je crois que je viens de le briser.

De le briser comme je le suis.

Dans une autre situation, je sais que j'aurai eu des remords, d'avoir été aussi cruel. Mais là, en cet instant, je n'arrive pas à ressentir de pitié ou de peine.

Je ne peux pas.

C'est plus fort que moi.

Je le déteste autant que je me déteste.

Et malgré tout ce qu'il a pu me faire vivre. Malgré tout le bonheur que j'ai pu ressentir en étant avec lui. Malgré le fait d'avoir pu me sentir vivant à ses côtés.

Je ne vois que le mauvais côté des choses.

Je ne vois que l'atroce vérité qui vient de me sauter en pleine gueule.

Je ne vois plus rien d'autre.

- Jungkook... Je suis désolé. Je suis tellement désolé. Je n'ai jamais voulu tout ça.

La main tremblante, il essaye de s'approcher de moi. Je regarde ses doigts briser centimètre par centimètre la distance qui nous sépare. Mais au dernier moment je recule rapidement.

Je ne veux pas qu'il me touche.

Ça me dégoûte.

Rien que de penser à un contact avec lui me rend fou de rage.

Si je n'étais pas aussi abattu physiquement et moralement, je pense que je l'aurais tabassé.

J'aurais attendu qu'il me supplie de me stopper.

Et j'aurai quand même continué.

J'aurais attendu de voir son visage se déformer sous la douleur.

Comme celui de Jin.

J'aurais voulu qu'il souffre.

Comme Jin a souffert.

Seulement, je n'ai pas la force de faire tout ça. Je n'ai même plus le courage pour être honnête. Alors je me contenterais juste de lui faire mal par les mots.

- Comment est ce que je pourrais te pardonner ? Alors que je n'arrive pas à me pardonner moi même. Jamais je ne te pardonnerais. Comme je ne pardonnerais jamais non plus.

C'est alors finalement sous ces mots que je prends la fuite, laissant Yoongi seul et en pleurs dans la ruelle sombre qui vient de déclencher l'horreur dans ma tête.

Je cours, comme un dératé, à la recherche d'un endroit où je réussirais à respirer ne serait ce qu'un peu. Parce qu'en ce moment, j'étouffe.

Je n'ai plus d'air dans mes poumons.

J'ai l'impression d'avoir la gorge en feu et les jambes en sang.

J'ai mal partout.

J'ai mal dans ma tête et dans mon cœur.

Et je suis seul. Seul pour supporter tout ça.

Je dois porter ce fardeau et cette vérité seul.

Je n'ai plus personne sur qui me reposer.

Pourtant, je sais que je dois voir quelqu'un maintenant.

Quelqu'un qui malgré tout a essayé de m'aider comme il le pouvait.

Même s'il ne le faisait pas forcement de la bonne manière. Il a essayé de faire le bien, comme il l'a pu.

C'est alors en ayant toujours son visage en tête que je cours vers l'endroit où j'ai le plus de chance de le voir.

Les minutes défilent et petit à petit je me rapproche de lui.

Je me rapproche de l'épaule sur laquelle je sais que je peux enfin m'effondrer.

Le bâtiment que je cherche à atteindre, s'étend alors facilement devant moi, et bruyamment, je me jette sur la porte, la faisant claquer violemment en entrant.

Puis en levant le regard, je le vois.

Je le vois enfin et je cours vers lui comme un enfant venant juste de retrouver ses parents qu'il avait perdus dans la foule.

Hoseok, le regard meurtri ouvre immédiatement ses bras dans lesquels je plonge en sanglotant.

- Je suis désolé. J'aurai dû t'écouter, depuis le début, j'aurai dû t'écouter.

Sa main se pose alors dans mon dos et ses doigts tracent de légers cercles sur ma colonne vertébrale.

Mes bras ne cessent de se refermer autour de son corps mince alors que mon visage s'enfouit dans son cou.

Je tremble. Tous mes membres tremblent de peur et de désespoir et l'étreinte d'Hoseok se resserre encore un peu plus autour de mon corps, alors qu'un léger bruit de reniflement retentit au dessus de moi.

Ma tête contre son torse, je sens sa poitrine se soulever et redescendre de plus en plus rapidement.

Machinalement, je me cale contre les battements frénétiques de son cœur en essayant de calmer ma respiration.

Mais je n'arrive pas. Je n'arrive pas à me calmer, à faire le vide en moi.

Je ne peux pas m'empêcher de pleurer, d'avoir mal, de ressentir parfaitement l'énorme plaie béante qui vient de s'ouvrir de nouveau.

Pourtant, je m'accroche à Hoseok malgré tout.

Je m'accroche à mon ami.

Celui que j'aurais du suivre dès le début.

Celui que je n'ai pas cru.

Celui à qui j'ai tourné le dos.

Finalement je suis revenu.

Je suis revenu au seul endroit où je sais que je serais accepté et compris.

Le seul. Oui

Parce que Yoongi ne fait plus parti de cela.

Il ne fait plus parti de mon monde.

Je n'en veux plus.

Je n'arriverais pas à le supporter.

Je n'arriverais pas à aimer la personne qui est, d'une certaine manière, responsable mon malheur.

Tout ce que j'ai pu ressentir et ce que je ressens encore pour lui, je dois faire un trait dessus.

Je dois juste laisser tomber mes sentiments.

Mes pensées s'embrouillent et se mélangent. J'entends à peine les mots qu'Hoseok me murmure.

Seulement, je réussis pourtant à discerner quelques mots sortant du lot.

Quelques mots qui me font réfléchir sur la suite.

- On va se relever ensemble Kook. Tu vas y arriver. Tu vas réussir à vivre de nouveau. Je te le promets.

Je lève alors mes yeux vers lui et plonge mon regard vers le sien. Puis, comme un zombie, je hoche la tête de haut en bas, acquiesçant alors ses paroles en tentant tant bien que mal de sourire.

Pourtant, la vérité est que ce que j'ai en tête est tout autre.

Parce que je sais déjà ce qu'il va se passer.

Je me connais.

Je me connais que trop bien.

Je sais que je ne réussirais pas. Je suis trop faible. Je n'ai plus le courage de rien.

Même plus de vivre.

Pourtant, encore une fois.

Une ultime fois.

Je vais mentir à mon ami.

Je vais lui sourire et lui dire que je vais juste rentrer chez moi.

Lui dire que la nuit porte conseil, et que demain, qu'à partir de demain, j'essaierai d'aller mieux.

Je vais lui dire que tout ça je lui promets.

C'est alors en souriant tristement qu'il me raccompagne jusque chez moi, avant de disparaître à contre cœur dans la ruelle sombre.

Cette fameuse ruelle.

Celle où beaucoup de choses ont commencées.

Et en voyant son ombre disparaître, je souris.

Finalement ce n'était qu'Hoseok à ce moment là.