Chapitre 28
Aaaaaaaaaaah c'est bientôt la fin et je stresse de plus en plus en postant les chapitres. En espérant que celui ne vous déçoive pas trop :/
Enjoy !
Indirectement je suis responsable de la mort de mon frère.
*Flashback*
Je cours à en perdre haleine sur les trottoir de ce vieux quartier miteux. Certaines de mes connaissances ici, m'observent bizarrement. Mais je ne fais pas attention à eux. Je n'ai pas le temps de toute façon.
Après l'appel de ce gars, je n'arrive à penser à rien de raisonnable.
Et je m'en veux.
Parce que j'ai peur. Peur d'avoir engendré quelque chose de grave et d'irréversible.
Au début, quand il nous a appelé, Yoongi et moi, on croyait à une blague. Bon on était aussi surtout trop défoncé pour le prendre au sérieux, mais on ne croyait pas qu'il allait potentiellement mettre ses propos à exécution.
J'espère qu'il n'a rien fait.
Je l'espère de toute mon âme.
J'avais dit à Yoongi qu'on n'aurait pas du faire chier ces gars et qu'on aurait du abandonner cette simili vendetta. On aurait pu trouver de quoi se foutre la misère autre part. On n'aurait jamais dû prendre un des ces mecs comme défouloir. Je savais qu'on n'aurait pas du se mêler d'histoires qui ne nous regardaient pas.
Maintenant on est dans la merde jusqu'au cou.
Ce n'était pas son premier appel en plus. Et dès le premier, j'étais déjà plus qu'inquiet concernant notre sort. Je me souviens de mettre lever rapidement et d'avoir aussitôt appelé Jin. J'étais mort de trouille.
Mort de trouille parce que cette fois ci, je crois qu'on s'était fourré dans quelque chose de plus fort que nous. On n'aurait pas du essayer de rentrer dans leur histoire de merde. Mais Yoongi voulait s'amuser, c'est ce qu'il disait, et comme un con, je l'ai suivi.
Comme d'habitude, et puis, je ne pouvais pas faire autrement. Et en vérité, c'était le seul moyen que Yoongi avait trouvé pour évacuer ma colère. Aller dans des quartiers miteux et tabasser des gars de bande, en mode complètement random. On les choisissait presque au hasard. Parfois c'était des gars qui vendaient de la drogue ou d'autres merdes dans ce genre, parfois non.
On laissait le hasard faire les choses.
Mais cette fois là avait été trop loin.
On avait tabassé la mauvaise personne.
Mais je ne pouvais plus rester dans le silence. J'avais besoin d'en parler à quelqu'un, j'avais besoin de parler à mon frère, j'avais besoin de parler à Jin.
J'avais alors composé comme un fou son numéro sur le clavier de mon téléphone, en attendant impatiemment d'entendre sa voix. Aussitôt, j'avais tout débité. Je lui avais tout raconté. Je lui avais dit que, encore une fois, on avait été tabassé un gars, au point de l'envoyer direct à l'hosto. Sauf que le gars en question était le frère d'un mec qu'il ne fallait surtout pas emmerdé.
Que ce mec nous avait retrouvé.
Et que sincèrement, je ne donnais pas cher de notre peau.
J'avais même déjà préparé les sacs pour que Yoongi et moi nous tirions.
Complètement paniqué et en pleurs, je lui avais dit que Yoongi et moi étions dans la merde la plus grosse qu'on avait jamais connu, et que je ne savais plus quoi faire pour m'en sortir.
Je me souviens que Jin avait d'abord soupiré avant de sortir à l'extérieur, laissant sûrement Namjoon seul dans son appartement. Puis, une fois tous les deux, chacun à notre bout de la ligne, il commença à tenter de me rassurer. Non sans me faire la morale, me disant que Yoongi n'avait jamais été une bonne fréquentation de toute façon et que je devais le laisser.
Mais ça, lui comme moi savions que je n'en étais pas capable.
Parce que lui comme moi, savions que malgré tous ses mauvais côtés, Yoongi me rendait profondément heureux, et d'une certaine manière, c'était le plus important.
Mais cette fois, au lieu d'abandonner comme il avait l'habitude de le faire, Jin insista. Il prenait réellement conscience de la connerie que nous avions faite, et il se demandait sincèrement s'il serait possible pour nous de nous en sortir aussi facilement que d'habitude.
Et vu le ton qu'il employait, je comprenais que pour une fois, lui aussi était vraiment nerveux. Pourtant, malgré tout ça, il tenta de me rassurer.
Selon lui, il fallait juste qu'on disparaisse de la circulation quelques temps. Histoire que l'histoire se calme. Rien de plus.
Et que le gars finirait par nous oublier au bout d'un moment.
Il m'a aussi dit qu'il demandera à Namjoon d'appeler d'anciennes connaissances, et qu'ils réussiront à régler tout ça.
Comme d'habitude, Jin allait régler encore une fois mes conneries.
Il allait faire ça pour moi, alors que depuis deux ans, je ne fais plus rien pour lui ni pour personne. Je m'enfonce juste dans la violence et les emmerdes. Et pourtant, malgré tout ça, il a continué à rester près de moi, à me soutenir, là où d'autre m'ont complètement abandonné.
Malgré toutes mes conneries, il ne m'a jamais tourné le dos, il ne m'a jamais abandonné.
Il a tenté d'accepter Yoongi, il a tenté d'accepter mes excès de colère, d'accepter mon choix de ne plus me gaver de médicaments pour la calmer.
Lui, à la différence de beaucoup d'autres, a voulu m'accepter comme j'étais vraiment.
D'une certaine manière, à ce niveau là, Yoongi et lui se ressemblent beaucoup. Tous deux acceptaient le vrai moi. Malgré tous mes défauts, ils restaient à mes côtés.
Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je cours comme un dératé, les larmes aux yeux.
C'est parce que je me rends compte seulement aujourd'hui, en cet instant presque fatidique, que Jin a toujours été là pour moi alors que je n'ai jamais été là pour lui.
Jamais une seule fois, il ne m'avait parlé de ses problèmes et de ses inquiétudes. Tout simplement parce qu'il était déjà trop pris avec les miennes.
Et il fallu ce second appel pour que je m'en rende enfin compte. Il a fallu cette phrase aussi douloureuse que l'enfer pour me faire réagir.
« On est quitte, bro. »
C'est tout ce que le gars qui nous en voulait à Yoongi et moi avait laissé sous entendre. En nous disant par le même temps qu'un deal était un deal, et qu'il nous laissait maintenant tranquille tant qu'on restait hors de ses affaires.
Sauf que cette dernière partie, je ne l'ai pas entendue. Je ne l'ai pas écoutée plutôt. Parce que je n'avais entendu que cette première phrase.
Et j'ai compris aussitôt de quoi il en ressortait.
Jin venait de faire, pour moi, la plus grosse erreur de sa vie.
Celle que je ne pourrais jamais réparée.
Celle qu'il ne pourra jamais réparée à ma place non plus.
J'arrive enfin dans la ruelle que je cherchais. J'ai le souffle court, mes poumons et mes jambes me brûlent, je ne vois presque plus rien tellement mes larmes brouillent ma vue. J'entends les bruits de pas de Yoongi se rapprocher derrière moi et finalement s'arrêter dans mon dos.
Il pose sa main sur mon épaule et murmure
- Kook, tu penses vraiment que...
Seulement il ne peut pas finir sa phrase puisque je le repousse en reprenant les quelques mètres qu'il me reste.
La pire distance du monde.
J'ai l'impression que plus je m'avance de cet immeuble, plus je me rends compte que l'enfer et le désespoir se trouve à l'intérieur.
J'ai peur.
Mes mains tremblent alors que ma mâchoire se crispe. Pourtant malgré tout je passe la porte d'entrée.
Il n'y a aucun bruit. Tout est calme.
Trop calme.
Mes pas me guident machinalement. Je ne sais pas vraiment où je vais. Je marche juste, comme un zombie, à l'intérieur du bâtiment. À l'affût d'un bruit, de n'importe quoi qui pourrait me conduire à lui.
À Jin.
Parce que je sais qu'il est là.
J'en suis sûr.
Je sens que l'horreur se trouve dans cette baraque, et que je ne vais pas tarder à la découvrir.
Et c'est à ce moment là que je finis par tourner la tête.
Et c'est à ce moment là que je le vois.
Il est bien ici.
Étendu sur le sol glacé.
Entouré d'un halo de rouge déjà large.
Aussitôt je me précipite vers lui alors qu'il commence à tourner la tête.
Sa respiration est courte.
Je l'entends parfaitement alors que je m'écroule à genoux devant lui.
Mes pleurs ne veulent pas s'arrêter. Ils s'intensifient même lorsque son visage se retrouve finalement en face du mien.
C'est à peine s'il est reconnaissable.
Putain ils l'ont tabassés. Ils l'ont tabassés au point de lui déformer la gueule.
Pourtant il sourit.
Il me sourit en levant le regard vers moi.
Puis il prend ma main alors que je continue de pleurer en bredouillant un million d'excuses incompréhensibles.
Je sers mes doigts dans les siens.
Il n'a presque plus de force.
La marre de sang qui l'entoure continue de se propager autour de nous.
La liquide chaud et coulant finit par s'imprégner dans le tissu de mon pantalon.
Il perd du sang, beaucoup de sang.
Trop de sang.
Je finis par poser mes yeux sur son torse.
Il est cerclé à trois endroits.
Trois petits trous.
Trois petits trous de balle.
Au bord du désespoir, je plaque mes mains contre ses blessures, comme pour essayer de retenir le sang à l'intérieur de son corps.
Retenir sa vie.
Pourtant, je sais bien que c'est inutile, que c'est la fin.
Et lui aussi le sait.
Difficilement, il m'incite alors à le regarder de nouveau dans les yeux et il tente, tant bien que mal de sourire.
De me sourire sincèrement en faisant fis de la douleur qui s'empare de son être un peu plus à chaque seconde.
Ses lèvres bougent, tentant d'articuler d'un mot. Mais malheureusement aucun ne sort de sa bouche.
Rien hormis son souffle court et quelques discrètes plaintes de douleurs.
En le voyant comme ça.
Si faible, si abattu, blessé à ce point.
Je souffre.
Je souffre comme je n'ai jamais souffert.
C'est moi qui aurait du être à sa place.
C'est moi qui aurait dû assumer mes erreurs.
Il n'avait pas à en payer les frais.
Surtout pas cette fois.
C'est moi qui devrait avoir mal physiquement aujourd'hui, pas lui.
Lui ne méritait pas ça.
Contrairement moi c'est quelqu'un de bien.
Ses lèvres continuent encore de bouger. J'essaie de le raisonner, de lui dire de ne pas parler, que s'il se tait, il va s'en sortir.
Mais bien sûr sans succès.
Avec acharnement, il tente encore et encore.
Jusqu'à finalement réussir.
Dans un souffle.
Dans son dernier souffle, sa dernière phrase s'adresse à moi.
- Je t'aime Kook... Et je suis désolé de ne pas t'avoir accepté comme tu étais dès le début. J'espère que tu me pardonneras après ça.
Puis, calmement, et serein, comme s'il s'endormait simplement, ses yeux finissent par ses fermer.
Sauf que cette fois, ils ne s'ouvriront plus.
*Fin du Flashback*
Agenouillé contre le béton froid, je vomis une énième mes tripes, éclaboussant le sol de tout mon dégoût et mon mal être.
Les yeux complètements humides, les larmes roulent sans s'arrêter sur mes joues alors que mes mains agrippent brusquement mes cheveux.
J'ai mal.
Putain ce que j'ai mal.
Et encore plus maintenant que je sais tout. Maintenant que je vois tout. Maintenant que mes souvenirs sont de nouveau clairs dans mon esprit.
Pourquoi est ce que j'ai voulu me souvenir ?
J'avais voulu tout oublier à la base.
C'était ma décision.
Je n'avais pas cherché à oublier sans raison.
Et je n'aurais pas dû chercher à me souvenir de nouveau.
Parce qu'au final, le mensonge était finalement plus facile à supporter.
Plus facile à endurer que de vivre en sachant que je suis responsable de la mort de mon propre frère.
Mais pas que...
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