Chapitre 24
Hello !
J'espère que vous allez bien ! Bon en fait je vous parles ici parce que je stressouille un peu. Les prochains chapitres, celui ci compris me font un peu flipper. J'ai peur que ce soit un peu trop guimauve, chose que je ne veux pas. Alors même si l'inspi est revenue pour l'instant, j'espère que ce n'est pas de l'inspi nulle XD
Enfin en tout cas, j'espère que ce chapitre va vous plaire !
Merci pour tout les loutres !
- Jin est mort et c'était ton frère.
Un silence presque macabre plane sur l'allée depuis qu'Hoseok a prononcé cette phrase. Mes yeux sur lui, je peux facilement observer chacun des traits de son visage, et, malgré la légère lueur de tristesse dans son regard, son expression est d'une neutralité sans nom. Ses lèvres fines restent droites et closes, ses pupilles sombres restent franche et plantées dans les miennes, son corps, quoi qu'un peu raidit par le froid, demeure parfaitement droit.
En cet instant, il est tout le contraire de moi. Les mots qu'il vient de lâcher, ont eu l'effet d'une bombe sur ma personne. La phrase continue de tourner en boucle dans mon esprit. J'ai l'impression qu'elle est encore en train d'être prononcée par la voix brisée de mon soit disant ami. Peu à peu, le vacarme prend alors place dans mon crâne. Les voix résonnent de plus en plus fort. Celle d'Hoseok et celle de Jin.
Celle de mon frère.
Mon frère.
J'ai un frère.
Et je l'ai oublié.
Comment est ce qu'on peut oublier un membre de sa famille ?
Comment est ce que c'est possible ?
Mes yeux maintenant fixant le sol, se relèvent vers Hoseok qui continue de me fixer, jaugeant du mieux qu'il peut ma réaction, appréhendant chacun de mes mouvements. Il ne sait pas vraiment comment réagir, je le vois bien.
Il a peur que je m'énerve.
Il a peur que je laisse ma colère se déverser sur lui.
Il a peur parce qu'il connaît cette colère.
Il ne la connaît que trop bien.
C'est pour ça qu'il réagit de cette manière.
Pourtant, en cet instant, je ne suis pas énervé. Je suis juste perdu. Désespérément et complètement perdu. Je ne comprends pas ce qu'il me dit. Et pour être honnête, je n'y crois même pas. C'est impossible. Je ne peux pas avoir un frère et ne pas m'en souvenir.
Seulement, Jin existe vraiment, et il est réellement dans ma tête. Je sais que je connaissais Jin. Il n'est pas une invention de mon esprit. Mais de là à être mon frère ? Comment est ce que je pourrais y croire ?
Mes yeux toujours dans ceux d'Hoseok, je finis alors par faire un premier pas vers lui, alors qu'il ne bouge toujours pas. Puis presque silencieusement, dans un murmure presque incompréhensible, je balbutie en détournant le regard.
- Qu'est ce que tu racontes Hoseok... J'ai pas de frère, tu le sais bien... Comment je pourrais avoir un frère ?
Un soupir d'Hoseok parvient à mes oreilles alors que j'entends ses pas se rapprocher de plus en plus de moi, puis, sans que je ne m'en rende compte, ses bras viennent entourer mon dos, alors que ma tête se plaque contre son torse.
- Je suis désolé Kook.
Sa voix tremblotante, tel un lointain chuchotement envahie tout mon esprit.
- Ça ne devait pas se passer comme ça. Je ne voulais pas te le dire de cette manière.
Sa voix est chaleureuse et se veut réconfortante. Je n'entends plus qu'elle. Je n'entends plus que les mots de mon ami essayant de canaliser toutes les émotions incompréhensibles bataillant à l'intérieur de mon crâne. Et puis finalement, et comme c'était attendu, je craque.
Sans que je ne comprenne réellement pourquoi, je me brise. Les larmes coulent à flots sur mes joues alors que mes bras s'accrochent fortement au corps d'Hoseok. Une sorte de désespoir rempli entièrement mon être. Une tristesse infinie floute mes yeux et m'obstrue la gorge.
Je ne peux plus rien faire hormis pleurer toutes les larmes de mon corps contre lui. Inconsciemment, c'est comme si je savais que ce qu'il disait était parfaitement vrai, pourtant je ne me souviens de rien.
De rien hormis de la douleur, de la tristesse, du désespoir.
Mais je n'ai aucun foutu souvenir à proprement parler.
Alors je n'y crois pas.
Ou plutôt je préfère ne pas y croire.
Pourtant, je sens que ma mémoire commence à se remplir lentement, et je ne peux rien faire pour l'en empêcher.
Des visages deviennent plus nettes.
Des voix plus compréhensibles.
Des émotions plus définies.
Je sais très bien que je ne vais pas pouvoir empêcher cela, mais j'ai peur. Je suis effrayé de ce que je vais découvrir. Je ne veux pas être seul quand la vague de souvenirs reviendra.
Quand la douleur de ces flashs me fera presque crever sur place.
Quand la voix lointaine de Jin me reprochera un million de choses.
Quand je me rendrais compte qu'il était vraiment mon frère. Et que sa mort n'est pas juste un autre mensonge d'Hoseok.
Non, définitivement, je ne veux pas être seul.
Mais est ce que je veux être avec Hoseok quand la bombe atterrira. Je ne pense pas. Pas après ce qu'il a fait. Pas après que je sache ce qu'il est capable de faire. Ce qu'il a été capable de planifier pour m'empêcher de retrouver la mémoire.
Ce n'est pas sa vie. C'est la mienne.
Il n'avait pas le droit de faire ça.
Alors, doucement mais avec une certaine fermeté, je m'écarte de son corps avant de reculer d'un pas, puis, je lui fais face. Mes yeux encore rouges plongent dans les siens, et aussi distinctement qu'il m'est possible de le faire, je lance.
- Je ne peux pas te faire confiance Hopie. Je ne peux plus. Pas après ce que tu as fait.
C'est vrai. Je ne peux plus lui faire confiance. Il est resté près de moi tout ce temps. Sachant tout de ma situation. De ma perte de mémoire. C'est la seule personne qui était à mes côtés. La seule personne qui cernait mes doutes et mes angoisses. La seule personne que je considérais comme quelqu'un d'important à mes yeux.
Mais cette personne n'existe pas.
Cette personne est juste une illusion créée de toutes pièces pour cacher son véritable visage.
Une personne capable de terroriser son ami, au point de le rendre presque dingue, et ça dans le seul but de continuer à le faire vivre dans un monde où une partie de sa mémoire s'est évadée.
Alors non, je ne veux pas cette personne près de moi en ce moment.
Je ne veux plus cette personne près de moi.
- Pars, s'il te plait.
La façade encore neutre d'Hoseok finit finalement par se briser sous mes mots, et presque instantanément ses yeux se remplissent de larmes alors que ses sourcils se froncent difficilement.
- Kook...
Sa voix tremble. Il déglutit. Cette fois, c'est à son tour de ne plus réussir à parler.
- Ne pense pas ça de moi Kook. Je t'en supplie.
Il me fait de la peine. Pour être complètement honnête, je mentirais si je disais que le voir dans cet état ne me fait rien du tout. Mais je ne dois pas craquer. Je dois rester fort. Je ne dois pas lui pardonner. Je ne peux pas. Pas après tout ce que j'ai vécu.
- Non Hoseok. C'est fini.
Un sanglot incontrôlé s'échappe alors de sa gorge pendant que sa main se tend vers moi. Mais je ne la saisis pas. Je la regarde juste retomber contre son corps, et se serrer sur les pans de son pantalon.
- J'ai toujours été là Kook... J'ai fait ça parce qu'il ne fallait pas que tu te souviennes. Pas de cette manière du moins. Crois moi tu ne veux pas te souvenir. Tu ne veux te souvenir de rien du tout.
C'est ridicule ce qu'il me dit. Pourquoi est ce que je ne voudrais pas me souvenir ? Pourquoi est ce que je voudrais continuer ma vie dans le mensonge ? Ça n'a aucun sens.
Je veux me souvenir parce que je sais que désormais, je ne peux pas vivre sans mon passé.
Parce que dans mon passé, il y a quelqu'un.
Quelqu'un dont je veux me souvenir.
Quelqu'un que je veux aimer de tout mon être.
Alors, de la manière la plus déterminée qu'il m'est possible de la faire, je refais face à Hoseok.
- Je veux me souvenir de Yoongi.
Bien sûr Yoongi. C'est une évidence. Il y a tellement de secrets autour de lui. Tellement de choses que je veux savoir. Des choses dont j'avais la connaissance avant. Des choses que j'ai oubliées, mais des choses dont je vais me rappeler.
Il est strictement hors de question que je continue à vivre ma vie sans qu'il en fasse partie.
Pourtant, Hoseok n'a pas l'air du même avis que moi puisque ses sourcils se sont froncés à l'entente du prénom que je viens de prononcer. Ses poings se serrent contre ses cuisses alors qu'un toussotement lui racle la gorge.
Ses pupilles sombres reprennent alors un peu plus de confiance et il fait un pas vers que j'esquive en reculant d'un pas moi aussi.
Je suis comme lui. S'il ne peut pas être certains de mes réactions, alors je suis pareil le concernant. Je ne peux pas appréhender les siennes.
- Il est néfaste pour toi. Vous êtes néfastes l'un pour l'autre.
Ce qu'il me dit m'énerve légèrement, mais je dois me concentrer. Je ne dois pas laisser sortir cette colère. Il faut que je reste calme et complètement serein.
Je soupire alors profondément.
- Je l'aime Hoseok. Même en l'ayant oublié je sais que je l'aime.
Une de ses mains vient se plaquer contre son front avant que la seconde ne fasse la même. Ses doigts massent lentement ses tempes pendant qu'il continue d'inspirer et d'expirer.
Lui aussi essaye de se canaliser et de me parler avec les bons mots. Il est comme moi en ce moment. Prêt à exploser.
- Kook... Si tu te souviens, tu vas le haïr. Et tu vas te haïr aussi. Tu vas détester tout ce que tu vas voir. Tu vas détester le monde entier. Je ne peux pas te laisser faire ça. Je refuse de te voir comme je t'ai vu il y a deux ans.
Il refuse ?
Mais comment est ce qu'il peut se permettre de refuser ?
Il n'a pas son mot à dire. Et pourtant, il insiste. Il veut continuer à m'empêcher de me souvenir, tout simplement parce qu'il ne veut pas me revoir comme il y a deux ans.
Je ne sais pas comment est ce qu'il m'a vu. Comment j'étais à cette période. Je ne m'en souviens pas. Mais je me fous de ce qu'il veut ou pas.
Je dois être égoïste.
Il est question de ma mémoire. De mes cauchemars. De mes douleurs. De ma vie.
Et puis de toute façon qu'il le veuille ou non, le processus semble déjà avoir commencé. Bientôt il sera complètement impuissant face à ça.
- C'est trop tard Hopie. Tout est en train de revenir. Quoi que tu fasses maintenant, je sais que je vais me rappeler.
Un grognement énervé trépasse finalement la barrière d'Hoseok alors qu'il m'attrape le bras.
- Putain Kook, est ce que tu veux bien m'écouter s'il te plaît. Fais moi confiance quand je te dis ça. Tu ne veux pas te souvenir !
Sa poigne se referme contre mon bras et c'est le geste de trop. Je ne peux plus me contenir.
Je ne le veux même plus.
Violemment, je m'écarte de lui, le faisant reculer de quelques pas au passage et ma respiration se saccade progressivement.
Je sens les picotements dans mes membres et le tambourinement assourdissant dans ma tête. Je sens l'adrénaline traverser mes veines et la colère s'emparer de moi.
Je relève mes yeux et en voyant Hoseok une sale envie de lui foutre mon poing sur la gueule me vient.
Oui, j'ai envie de ça.
J'ai envie de le frapper.
De le mettre à terre en lui criant les pires insultes.
J'ai envie qu'il me supplie.
Qu'il s'excuse pour ce qu'il m'a fait.
Qu'il me demande pardon.
Je veux le voir faible comme il m'a rendu faible.
Ma mâchoire se crispe de plus en plus. Mes poings se serrent et mes ongles s'enfoncent douloureusement dans mes paumes.
Hoseok a bien comprit mon changement d'humeur puisqu'il s'est reculé de plusieurs mètres, et m'observe prêt à répliquer.
Mais je ne lui en laisserais pas le temps de toute façon.
Je suis beaucoup trop fébrile pour qu'il puisse ne serait ce que m'arrêter une seule seconde.
- Si tu savais comme j'ai envie de te tuer en ce moment Hoseok... J'ai envie de te voir ramper à mes pieds... Tu m'as rendu dingue... Pendant des mois, tu m'as rendu dingue pour des choses qui ne te concernent pas le moins du monde. Tu m'as regardé sombrer et tu n'as rien fait.
Bizarrement, le regard d'Hoseok change à la suite de ce que je viens de dire. Son regard n'est plus inquiet. Non, il est comme le mien. Énervé et semble désireux d'anciens souvenirs.
Plus rapidement que je ne le pensais, il brise la distance entre nous, et reviens se poster devant moi, une expression presque dégoûtée sur la face. Son visage à la hauteur du mien, son souffle erratique s'écrase contre moi alors qu'une de ses mains agrippe ses cheveux.
- Voilà pourquoi tu ne dois pas te souvenir. Regarde comment tu es. Comment tu réagis. Comment tu parles. Ça. Tout ça, c'est l'ancien Junkgook. Un Jungkook incontrôlable en proie à la violence et à l'énervement. Un Jungkook destructeur se fichant complètement de ce qu'il peut arriver aux personnes qui tiennent à lui. Un Jungkook désespérément accroché d'un gars qui le pousse vers ses derniers retranchements et qu'il le tue à petit feu. Un Jungkook amoureux de Yoongi. C'est ce que tu étais avant, quand tu étais avec lui. C'était pas toi Kook. Et pourtant c'est ce que tu veux redevenir ?
Les mots d'Hoseok, aussi tranchants que des lames de rasoirs me blessent, me font profondément mal. Je ne sais pas s'il a raison ou pas. Je ne pense pas. Il ne peut pas avoir raison. Ce n'est pas à cause de Yoongi que je suis comme ça. Je suis comme ça parce que cette colère fait parti de moi, et que je la contiens trop.
Tout simplement.
Je m'apprête alors à lui répondre, seulement une voix derrière nous vient me couper dans mon élan.
- J'aimerais aussi rajouter quelque chose à ton petit monologue Hoseok, si tu me le permets bien sûr.
À l'entente de cette voix que je reconnais de suite, je me retourne rapidement, et souris presque inconsciemment en voyant Yoongi s'avancer vers nous, les mains dans les poches.
Son regard croise le mien, et il hoche légèrement la tête, comme pour me rassurer. Chose qui fonctionne aussitôt. Peut à peu, je sens ma colère redescendre.
Il est là, alors tout va bien.
S'il est là, je sais que ça ira.
Alors, enfin arrivé à notre hauteur, il reprend.
- Certes, Jungkook n'était pas la plus recommandable des fréquentations avant, mais c'était un Jungkook plus vivant qu'il ne l'a jamais été. Tu le sais ça aussi Hoseok, hein ? Tu sais pertinemment qu'il n'a jamais été vraiment à sa place avant. Avant moi. Avant nous. Tout simplement, parce que sa place est avec moi. Comme la mienne est avec lui.
Puis, sans attendre, ne serait qu'un mot de réponse de son interlocuteur, il se retourne alors vers moi et me tend sa main en souriant sincèrement.
- Ça sera dur Kook. Quand tu vas commencer à te souvenir, ça sera vraiment dur. Tu vas avoir mal. Tu vas détester beaucoup de choses. Mais si tu prends ma main, je serais là. À chaque fois que ça sera trop difficile à supporter pour toi, je serais là. Je ne te lâcherai pas Kook. Je ne te lâcherai plus. Je te le promets. Si tu prends ma main, on fera ça ensemble. Comme avant.
Alors, sans même réfléchir ne serait ce qu'une seconde, mes doigts s'entremêlent aux siens et je souris aussi en soufflant.
- Comme avant.
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