NDA : J'avais une grosse panne d'inspi, et je me tape une gueule de bois de l'enfer et c'est revenu XD Je sais pas si c'es tune bonne chose. J'espère en tout cas. 

Enfin, en tout cas, je voulais vous remercier pour le nombre de vues et de suivis qui augmente à balles chaque jours, vous êtes des loutres trop cools!

- J'ai jamais rien envoyé Kook. Je ne t'ai jamais envoyé une seule putain de photo.

Yoongi toujours en face de moi, son poing contre le mur, continue de respirer bruyamment. Du coin de l'œil je peux même apercevoir une légère traînée écarlate repeignant le pan de béton.

Le silence qui envahit la pièce devient assourdissant. Je sens mon cerveau se noyer, j'ai l'impression qu'un océan d'incompréhension inonde mes poumons. Je peux à peine respirer.

Mais je ne sais pas si ce que me chamboule à ce point est la révélation inattendue de Yoongi, ou alors la rage qui semble se dessiner de plus en plus précisément dans ses yeux au fur et à mesure que nos regards se défient.

Je ne dis rien.

Je n'y arrive pas.

Une boule de peur se forme dans ma gorge, m'empêchant de déglutir correctement.

Il ne m'a pas envoyé de photos.

Il ne m'en a envoyé aucune.

Et je n'arrive pas à comprendre.

J'avais pourtant cru que c'était lui.

Je croyais pourtant que mon stalker était Yoongi.

Qu'il m'envoyait ces photos dans un but que je n'arrive pas à saisir.

Mais en tout cas c'était lui.

J'étais persuadé que c'était lui.

Ça devait être lui.

Finalement, et sans avoir prévu mon élan de courage, je parle enfin, peu assurément.

- Qu'est ce que tu racontes... C'est bien toi qui m'a fait passer les photos. C'est logique que ce soit toi.

La main de Yoongi tenant les morceaux de papiers se resserrent un peu plus alors que son regard se durcit encore. Le bruit du froissement retentit à mes oreilles et je me crispe un peu plus.

- Yoongi...

Je souffle, alors que lui grogne d'énervement.

- Tu crois vraiment que j'aurais pu faire une chose aussi malsaine. Tu penses vraiment que je suis dérangé à ce point ?

Il hausse une nouvelle fois le ton alors que ses pupilles s'assombrissent à chaque seconde qui passe.

- Hein Jungkook ! C'est comme ça que tu me vois ?

Ses doigts légèrement ensanglantés attrapent mon menton. Fermement. Je sens le liquide rouge encore sur ses phalanges coller à ma peau et s'y accrocher sur certaines parties.

- C'est ce que tu penses de moi alors ? Tu penses que je suis dingue à ce point ?

Son emprise autour de mon visage se resserrent encore et je grimace d'inconfort en essayant de me libérer de son emprise. Mais sans succès.

Il est trop fort.

Et il est énervé aussi.

Il me fait peur comme ça.

Comme dans la salle de classe.

Son regard froid et neutre.

Ne laissant dégager aucune émotion, autre que la colère.

Non ce n'est pas de la colère, c'est de la haine.

Il hait ce qu'il voit.

J'ai l'impression qu'il déteste ce qu'il a en face de lui.

Par conséquent qu'il me déteste moi.

Pourtant, encore une fois, ce n'est pas moi qu'il regarde.

Il regarde plus loin, il regarde dans le vide.

Il regarde dans le passé. Dans de lointains souvenirs qu'il semble se remémorer à chaque fois qu'il est avec moi.

Des souvenirs qui lui font du mal et du bien en même temps.

Alors même si j'ai peur.

Même si je suis effrayé.

Je ne suis pas prêt à essayer de m'échapper.

Parce que d'une certaine manière, je sais que je ne crains rien.

Je ne crains rien avec Yoongi.

Il ne me fera jamais de mal.

J'en suis persuadé.

Je déglutis et murmure alors aussi assurément que possible.

- Tu connais ma réponse. Tu sais très bien que je ne penserais jamais de telles choses sur toi.

Ses phalanges lâchent lentement mon menton, et il soupire en posant son front sur mon épaule.

- Alors pourquoi tu penses que c'est moi qui t'ai envoyé ces photos ?

- Parce que c'est ce qui était le plus logique pour moi.

C'est vrai. Qui d'autre pourrait faire ça ? Surtout que je sais que Yoongi m'espionnait depuis une caméra qu'il a posée dans ma chambre.

Comment est ce que j'aurais pu soupçonner une autre personne ?

Il y avait une caméra dans ma chambre.

Une caméra qu'il a posée quand il est venu chez moi.

La seule fois où il est venu.

Et quand il est venu, il n'était pas seul.

Les autres étaient là.

Hoseok.

Jimin.

Taehyung.

Ils étaient quatre ce jour là.

Il n'était pas seul à poser la caméra.

Ils étaient plusieurs.

- Yoongi. Qui d'autre est au courant pour ça ?

La confiance sur son visage, au vue de ma question, vient de s'envoler immédiatement et inconsciemment, je sais qu'il vient de comprendre à quoi je fais référence.

- Quoi ?

Et malgré ça, il joue celui qui ne comprend pas. Mais il joue mal, je sais qu'il sait.

Mes mains accrochent alors immédiatement son col et je rapproche son visage du mien.

- Qui d'autre le sait putain !? La caméra, tu ne l'as pas posée seul, il y avait les autres chez moi. Qui est dans le coup ?

Je sens toute l'appréhension que j'avais tout à l'heure en regardant Yoongi s'énerver changer de camp. Maintenant c'est lui qui appréhende et moi qui est en colère.

Cette colère qui devient de plus en plus présente dans mon crâne ces derniers temps.

Celle qui me fait me sentir mieux, plus puissant, plus fort. Comme si je n'étais plus enclin à mes émotions, comme si je n'avais plus peur de ce qu'il se trouvait dans ma tête et des souvenirs que j'essayais de ressasser.

Tout simplement parce que je n'y pense pas. Quand la colère m'envahit de cette manière, je ne pense à rien. Mon esprit se vide, mon corps se fait léger, un million de fourmillements traversent mes membres et je me sens bien.

L'adrénaline qui se répand actuellement en moi me fait reprendre confiance, et me permet de prendre l'avantage sur Yoongi.

Mes doigts enserrent un peu plus son col, et rapidement, nos places s'échangent. C'est lui qui est contre le mur alors que je le surplombe, les yeux sombres.

Ses sourcils se froncent légèrement, alors que son dos choque contre le morceau de béton.

- Jungkook... Calme toi...

Son regard se plonge dans le mien et je constate que, contrairement à moi tout à l'heure, il n'y a aucune trace de peur. Sa voix est neutre, et parfaitement calme. Comme s'il n'était pas perturbé par mon changement de comportement.

Et ça m'énerve encore plus.

- Non je ne me calme pas ! Vous êtes tous des putains de malades ! Vous avez fait ça ensemble ! C'est ça ? Vous êtes tous dans le coup ! Vous êtes une belle bande d'enculés !

Une de mes mains vient attraper fortement le cou de Yoongi alors que je continue à lui gueuler dessus.

- Je vous hais ! Tous autant que vous êtes ! À vous mêler de ma vie sans rien me dire !

Les traits de mon visage se déforment sous la colère, alors que le sien reste de marbre. Yoongi ne fait rien. Il ne montre aucune émotion. Mes paroles, mes mots, mon énervement ne lui font rien et ça m'irrite encore plus.

Je referme l'emprise autour de son cou en hurlant encore. Le secouant parfois plus qu'il ne le faut. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis noyé sous la haine qui s'insinue insidieusement dans mon esprit.

Je n'essaye pas de la bloquer, et de toute façon je ne le pourrais pas. Je le sais qu'elle est plus forte que moi. Je connais ce sentiment, et je sais que je n'ai pas les capacités de la contrer.

Alors je la laisse me dominer. Je la laisse me contrôler. Je la laisse exploser sur la seule personne qui m'aide un temps soit peu ces derniers temps.

Le corps de Yoongi ne montre aucune résistance, il se laisse faire. Comme s'il attendait patiemment que je me calme.

Ce que je fais finalement au bout d'une dizaine de minutes. Je me stoppe et desserre lentement mon emprise, au bout de souffle et la gorge encore chaude d'avoir trop crié.

Mes yeux retrouvent les siens, à la recherche d'une réaction alors que j'ouvre la bouche pour reprendre la parole et le forcer à me parler. Mais je me fais prendre de court.

- T'as fini ton cirque c'est bon ?

Mes paupières s'ouvrent en grand alors que je ne peux refréner un mouvement de recul du au léger étonnement que cette phrase vient de créer. La main de Yoongi attrape la mienne encore sur son cou et il l'écarte rapidement de lui, d'un coup sec.

- Tu as fini de faire ta crise comme un gamin Jungkook ?

Ce ton condescendant, ce regard supérieur, ces incessants soufflements. Alors que je me croyais un peu plus calme, tout cela m'énerve. Je ne sais pas comment il peut réagir comme ça. Comment il peut changer de comportement d'une minute à l'autre. Je n'arrive plus à le suivre. Il passe littéralement de personne de confiance à énorme connard. Et j'ai l'impression de ne pas être prêt pour ça.

- Alors tu ne gueules plus maintenant le gosse ?

Au moment de sa phrase, deux des doigts de Yoongi sont venus tapoter mon front, me faisant balancer légèrement la tête en arrière. Et je crois que c'était le geste de trop.

Encore une fois, la rage m'envahit et je la laisse sortir. Sans que je me rende compte de ce que je fais, mon poing trouve rapidement la joue de celui qui me fait face. La force de mon coup le fait s'écarter et il s'écrase au sol, avant de se relever sans un mot.

Puis je continue. À chaque fois qu'il se relève et m'offre son regard plein de sous entendus et de signification, je le frappe. Je lui fais du mal physiquement et ça me fait du bien.

Ça me défoule.

Ça me fait me sentir vivant.

Ça me fait me sentir moi.

Son corps tombe une nouvelle fois à terre et j'en profite pour hurler vers son visage maintenant ensanglanté qui remonte vers le mien.

- Pourquoi tu ne te défends pas Yoongi ? Pourquoi tu me laisses te frapper ?

Parce que c'est vrai. Il me laisse le frapper sans aucun soucis et je ne comprends pas pourquoi il ne fait rien pour se défendre.

Je m'en veux de lui faire ça. Profondément. Mais le moment est trop euphorique pour que je m'arrête. Il me fait trop de bien pour que je me calme.

Yoongi se redresse de nouveau et me fait face. Encore. Sans bouger. Comme s'il attendait patiemment que je le frappe.

Il me regarde, et j'ai presque l'impression qu'il m'incite à me défouler sur lui. Comme s'il savait que j'en avais besoin.

Et il a raison.

Pourtant j'ai besoin de plus. J'ai besoin qu'il se défende. J'ai besoin de sentir sa colère contre la mienne.

Comme avant.

Je sais que c'est ce qu'on faisait.

J'ai l'impression de me rappeler de nos disputes. De nos bagarres. De nos poings qui se perdaient sur nos corps déjà meurtris.

Mais je me rappelle aussi du reste. De nos réconciliations. De ses bras m'enserrant pendant que je craquais. De tout ce qu'il faisait pour moi.

C'est encore flou dans mon esprit. Les bribes de souvenirs s'assemblent à peine mais je sais que c'est ce qu'il faisait à son propos. Je sais qu'il m'a sauvé plus d'une fois de cette manière.

Alors pourquoi il ne continue pas ?

Pourquoi est ce qu'il ne se défend pas ?

Pourquoi il ne veut plus me blesser ?

C'était notre moyen de communication. Pourquoi il ne veut pas continuer ?

Mes yeux dans les siens, je le scrute profondément, en attente d'une réaction, mais il n'y a toujours rien. Il reste toujours immobile, au milieu de mon salon déjà à moitié saccagé.

- Tu ne t'aurais jamais laisser faire avant Yoongi. J'en suis sûr.

Difficilement, je déglutis en terminant ma phrase alors que lui soupire. Bruyamment, en exagérément presque alors que ses pupilles roulent d'exaspération, me faisant encore craquer.

- Putain mais dis quelque chose au moins espèce de connard !

Mon poing se relève une énième fois, seulement, avant de finalement atteindre sa joue, Yoongi est venu stopper mon coup d'une facilité déconcertante.

Rapidement, mon bras se retrouve projeté sur le côté, alors que son corps se rapproche rapidement du mien. Ses lèvres empourprés se trouve presque à hauteur des miennes et je sens son souffle contre mon visage.

- Tu veux que je te dise quelque chose ?

Ses pupilles se dilatent passant d'un marron assez foncé à un noir complet, alors qu'une de ses mains vient se placer dans mon dos.

- Tu veux que je te dise pourquoi je ne me défends pas contre toi, alors que j'avais l'habitude de le faire ?

J'avale ma salive une nouvelle fois, perturbé, en attente de sa réponse que j'attends depuis quelques minutes maintenant. Puis, prudemment je hoche la tête.

- Parce que le Jungkook actuel est encore trop faible pour ça.

Sa réponse me brise immédiatement, me laissant comme un énorme trou béant dans la poitrine. Yoongi se sépare rapidement de moi, et je m'écrase presque au sol.

Je l'observe ramasser plusieurs de mes photos traînant se le sol avant de se relever et de se tourner vers moi. Un léger rictus que je n'arrive pas à décrire naît sur son visage et il souffle finalement.

- Retrouve ta foutue mémoire et tu pourras revenir me casser la gueule si tu veux.

Puis comme si de rien était. Comme rien ne s'était passé entre nous. Comme si nous n'étions que de simples inconnus, il me tourne le dos, avant de prendre la porte sans un mot de plus.

La porte de l'appartement se referme derrière Yoongi et la seule faible lumière du couloir éclaire son chemin. Rapidement, il s'enfuit, courant à en perdre haleine, un paquet de feuilles en main.

D'une certaine manière, il regrette comment tout cela s'est terminé, mais il fallait en arriver là. Jungkook doit passer par ce genre de stade et d'émotions pour revenir pour de bon.

Sa main passe rapidement sur ses lèvres encore en sang alors que ses enjambés s'intensifient. Le jeune homme aux cheveux verts, qui semblent courir sans réel but, sait pourtant parfaitement où il va.

Où il doit aller.

Les lampadaires sur la route se font un peu plus présents et quelques passants commencent à apparaître sur les trottoirs, mais Yoongi ne les voit pas.

Yoongi voit seulement la silhouette qui se dessine devant lui, adossée contre un mur, les lumières des différents magasins l'éclairant parfaitement pour reconnaître son visage satisfait.

Ses pas finissent par se calmer au moment où il l'atteint finalement. Et, sans même lui laisser le temps de parler, Yoongi lui jette les tas de photos au visage.

Le second jeune homme baisse les yeux en fronçant les sourcils avant de finalement soupirer.

Ses doigts massant ses tempes, il redresse le regard avant de prendre la parole, mais seulement, ses mots ne sont pas adressés à son interlocuteur.

- On dirait que notre petit chat a fini par se rendre contre du pot aux roses.

Le dénommé sort alors de l'ombre s'adossant à côté du jeune homme qui vient de parler, et finit par sourire en regardant Yoongi.

Plein d'incompréhension, ce dernier observe les deux personnages devant lui avant d'arrêter son regard sur celui qui vient d'arriver.

- Je peux savoir ce que vous êtes en train de foutre tous les deux ?