Pieds-nus.
Avec rien de plus sur le dos que ma robe blanche.
Pourtant, j'avance.
Fatiguée, je souffle, descendant le long de l'escalier de l'hôtel en me maudissant de ne pas avoir emprunté l'ascenseur. Malheureusement pour ça, il y avait trop de gens dans le couloir, sûrement alertés par les bruits de disputes et les fracas de la table basse que Holden a éclaté.
J'en ai même peur de regarder en arrière.
Peu importe ce qu'il m'a dit.
Peu importe ses suppliques.
Je ne peux plus rien accepter.
C'est fini.
Tandis que j'essaye de me persuader mes dires, pas certaine que mon cœur et ma tête parlent en harmonie, je dévale les dernières marches pour atteindre le hall d'entrée.
- Saddie ?
Je redresse brusquement la tête et aperçois Olivia à l'accueil.
Elle n'est pas seule.
Comme des suricates, Lucas, Beau et Evy se tournent vers moi, leurs visages assurément aussi rougis que le mien. Je relâche la rambarde de l'escalier et étouffe un petit rire dans le creux de mon épaule.
- Oh bon sang, je ne vous avait pas vu !
- Qu'est-ce que tu fais ?
- ... Pieds-nus ? ajoute Evy en baissant les yeux vers le sol.
Oui, qu'est-ce que je fais ?
Je hausse les épaules et souris.
- Je n'en ai aucune idée. Aucune foutue idée.
Je regarde un instant en arrière, mais mon esprit n'a pas le temps de divaguer que Lucas s'avance et m'assure fermement en indiquant la sortie.
- Beau a eu l'idée d'aller prendre l'air tous ensemble, après la cérémonie, mais on ne t'avais plus revu et Olivia avait besoin de récupérer ses affaires. Mais... Maintenant que tu es là... Tu veux v...
- Oui. lâché-je sans même réfléchir.
Surpris, Lucas décroche sa main de sa nuque avant d'éclater de rire.
- D'accord, mais avant, vas te chercher des chaussures.
Non. Non, je ne peux pas retourner dans la chambre.
Non.
Non.
Non.
Voyant ma détresse, Beau pousse Lucas du bout du bras et me tend la main.
- Laisse-là. Je suis sûre que dans le van d'Evy, il y a assez de chaussures pour elle.
- Donc en plus de venir de décider qu'on allait employer ma caisse, je vais devoir lui donner des chaussures ?
- Oui. soufflent-t-ils tous en chœur, m'arrachant un sourire par la même occasion.
Cependant, j'ai à peine eu le temps d'enrouler mes doigts autour de ceux de Beau, qu'il me fait asseoir sur ses genoux... Et d'un coup rapide sur les roues de son fauteuil roulant, il nous fait glisser jusqu'à la porte de sortie de l'hôtel.
Une sensation étrange vient nouer mon estomac et alors que je m'accroche au cou de mon ami, je plisse les lèvres pour ne pas laisser échapper un cri.
Olivia, Evy et Lucas se mettent à courir sur le parking pour nous rattraper et pendant un instant, j'ai l'impression d'avoir fait dix ans en arrière.
Mais pas dans le mauvais sens du terme.
Dans cette vision, il n'y a pas de sang. Pas de chambre d'hôpital. Pas de perfusions, de docteurs inquiets ou le bruit incessant des moniteurs cardiaques.
Juste des gamins à qui on a volé l'enfance.
Mes larmes s'effacent d'elles même quand Lucas m'aide à m'asseoir sur le pas de la porte d'un vieux van rouillé et qu'Evy me tends des Doc Martins usés qui donnent un air ridicule à ma robe blanche.
- On se casse ? s'époumone Olivia en nouant ses cheveux dorés dans un chignon fait à la va-vite.
- On se casse. acquiescé-je en hochant la tête.
***
Appuyé sur un rocher, un cheeseburger dégoulinant de sauce dans une main et un coca dans l'autre, je regarde Phoenix dans sa plus grande torpeur. La brume est descendue des flancs de montagne pour anesthésier la cité dans ses heures nocturnes. Ça lui donne un côté magistral.
Les palmiers, les cactus...
Ça fait même du bien d'enfoncer ses doigts dans le sable chauffé toute la journée par un soleil qui réfute l'idée que nous sommes pourtant en hiver.
Et je ne suis visiblement pas la seule à profiter de cette maigre récompense que nous offre le paysage...
Evy, à mes côtés, couche sa tête sur le genou de Beau qui lui adresse un regard en coin, alors qu'il mâche bruyamment une frite froide. Olivia, elle, est trop occupée à se démener avec des ronces sèches qui lui rentrent dans le dos pour sourire, mais... Elle l'a fait, avant qu'elles ne viennent l'embêter.
Lucas, en revanche... est le seul debout.
Les mains dans les poches de son costume gris, le dos tourné, il est appuyé contre un réverbère cassé qui nous illumine à peine d'une lumière rougie.
Je dépose donc doucement mon repas, m'essuie brièvement les mains et me rapproche de lui en lui tendant une boisson. Cependant, il secoue la tête et reprend sa contemplation.
Pas besoin de regarder dans sa direction pour savoir ce qu'il fixe autant...
Mon sourire s'efface de mes lèvres et je murmure en reniflant.
- Je n'ai pas eu le temps de te demander, tout à l'heure, mais... Tu viens d'où ?
Il prend une grande inspiration et me répond en glissant sa main dans ses cheveux fins :
- Washington.
Je souris en pressant mon bras contre le sien et lui lance un regard amusé.
- Tu as réussi ce que tu avais toujours dit, que tu voulais faire. Bravo.
- J'ai toujours été très sérieux. D'ailleurs notre mariage l'a été pour moi. Imagine donc ma déception et ma surprise, quand j'ai vu cet homme poser sa main sur la taille de ma chère épouse...
- Un grand choc !
- Je suis blessé. Sincèrement.
On rit doucement, mais il redevient vite sombre.
- Pourquoi tu es toute seule, Saddie ? Où est ton mari, ce soir ?
Je me pince les lèvres sous le coup. Pas parce que sa question est chargée de colère, mais parce que je ne sais pas exactement ce que je suis censée répondre.
La vérité ? Souffle une voix dans ma vie. Pour une fois, aujourd'hui.
- Holden et moi, on... On s'est disputés. J'avais besoin de prendre l'air.
- Je vois. Oui, parce que ça devait être sacrément compliqué pour lui d'apprendre autant d'un coup.
Je lui décoche un regard, et il s'explique en se frottant les mains.
- Il avait l'air très... Surpris, pendant que ces connards de chez Ceolia faisaient leurs... excuses. Pas le genre à avoir un jour été au courant de ce qui t'es arrivé ici.
- En effet. avoué-je à demi-mots.
- C'était intelligent.
- Oui, mais ça, c'est parce que tu ne le connais pas.
- Visiblement, il ne te connais pas non plus.
Piquée, je fronce les sourcils et croise les bras sur ma poitrine.
- Je ne me rappelle avoir demandé ton avis.
- Tu l'as quand même.
Je m'apprête à retourner m'asseoir près des autres, mais il se tourne vers moi en souriant doucement.
- Je ne te dis pas ça pour te faire du mal. Ou pour te juger. Simplement... Je suis inquiet de savoir que tu as fini avec un type que tu ne peux pas faire confiance. Il a fait quoi, pour ça ? Tu veux que j'aille lui éclater les rotules ?
Je me détends et secoue la tête.
C'est bien le genre de Lucas. Déjà au lycée, il menaçait Cole à chaque occasion. Et même s'ils étaient dans la même équipe sportive et qu'ils étaient amis... Je savais que je pouvais toujours compter sur lui, si jamais j'avais besoin de me confier.
Enfin... Jusqu'à ce que le sol s'ouvre sous nos pieds et que tout change à jamais.
Y compris notre amitié, et ce, malgré nos promesses de chambre d'hôpital.
- C'est compliqué... Mais non. Ça va aller.
- Tu es sûre ?
Non.
- Oui.
On regagne tous les deux une place dans le groupe et Evy se tourne vers nous tous.
- Vous vous êtes un jour demandé ce que vous seriez devenus, si l'effondrement ne s'est jamais produit ? Pas vos carrières, mais... Vos personnalités ? Quelle genre de personne est-ce que vous seriez ?
On se regarde mutuellement, trop effrayés pour connaitre la réponse, quand Beau fait tourner son fauteuil pour lancer :
- Quelle question ! Lucas serait encore plus arrogant, pour commencer.
- Ça sous-entend donc que je ne le suis pas tellement !
- Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit !
- On est tous témoins que Beau vient concrètement de dire que je suis un gars plutôt correct ?
Je baisse la tête vers le sol, ramène mes jambes à ma poitrine et triture les lacets des Doc Martins qu'Evy m'a prêté...
Et celle-ci ne semble pas autant rire que les garçons.
- Je suis sérieuse.
Et voilà le retour du silence.
Il n'y a que le bruit du vent qui s'entortille dans les buissons de ronce.
- Parfois, je m'imagine une vie où... Où je suis heureuse. Où comme dans ces films à l'eau de rose, je serais sortie du lycée avec un amoureux, qu'on se serait mariés, qu'on aurait déjà six gosses à emmener tous les étés voir le Grand Canyon... Qu'on les laisserait chez ses parents, le dimanche et qu'on ferait des trucs d'adulte.
Elle prend une seconde pour se pincer les lèvres avant de poursuivre :
- J'ose prier pour que la théorie du Multivers soit réelle... Et... Et que si une version de moi existe ailleurs... Celle qui a deux yeux et cette vie que j'ai imaginé... J'aimerais lui dire d'aller sauter du haut du Grand Canyon et de fermer sa grande gueule.
La rouquine essaye de rire, mais son euphorie se noie rapidement dans un bruit étranglé. Je vois ses yeux briller ainsi que ses lèvres trembler de là d'où je me tiens... Et je suis obligée de prendre une inspiration pour être sûre que mes poumons ne connaissent pas le même sort que nous a réservé notre école, dix ans plus tôt.
À nous tous, peut-être qu'on forme une âme rescapée. Un puzzle fatidique qui s'est répandu à travers des ébauches de survie.
Oui. Probablement.
Lentement, Lucas relève son pantalon sur ses genoux et se glisse à mes côtés... Et moi, tout ce que je regarde, c'est le bout de la prothèse qui remplace ce qui avait jadis été une jambe...
Moi, je l'ai connue, la jambe.
Je l'ai vu pendre, désarticulée, bleuie et déjà à moitié amputée... Alors qu'il me souriait à travers un masque à oxygène en refusant de lâcher ma main, dans ce maudit couloir de blocs opératoires.
- Tu n'aurais jamais été amie avec cette version de toi-même, Evy... Allons... Six enfants et un road trip jusqu'au Grand Canyon ? finit par dire Beau en passant sa main dans son dos.
Cette fois-ci, elle garde le sourire qu'elle esquisse et c'est le cas pour nous aussi...
Enfin jusqu'à ce qu'Olivia n'intervienne :
- Je... Je suis désolée.
- Pourquoi ? lui demandé-je en me tournant vers elle.
- Parce que le jour de l'accident, j'avais... Je n'avais pas eu le courage de rentrer en classe. Cet enculé d'Archie m'avait encore insulté de... De travelo, et avait déchiré ma jupe avec des ciseaux... Je... J'étais devant le lycée, pour attendre que ma mère vienne me chercher et je... J'ai souhaité qu'il crève.
La fragilité et la cruauté de ses mots la force à plaquer sa paume contre ses lèvres et m'arrache une larme qui s'égoutte tour de suite sur le cuir noir de mes bottes.
- Arrête, Olivia, ce n'est pas ta faute. Tu... Tu n'as pas à t'excuser voyons, ce n'est rien d'autre qu'une coïncidence...
- Ah oui ? s'écrie-t-elle en se redressant brusquement. Ce crevard est six pieds sous terre, aujourd'hui, et tout ce que j'ai pensé, quand le gouverneur a montré sa photo tout à l'heure, c'était à quel point j'étais soulagée, putain ! Que... Que ce connard qui a fait de ma vie un enfer pour être née dans le mauvais corps, ne pourra plus jamais faire du mal à qui que ce soit. Et... Je n'en sais rien, merde, je... Quel genre d'humain est-ce que je suis pour avoir souhaité ça ? Après tout ce qui vous est arrivé ? Moi, je m'en suis sortie avec quelques égratignures... Pas plus.
- Mais c'était toi, qui avait appelé les secours. s'empresse Lucas en ravalant un grognement de détresse.
Te rappelles-tu ? souffle à nouveau une voix dans ma tête.
Quand tout est devenu sombre...
Et que les sons de nos cris se noyaient dans notre sang.
Je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine. Battre suffisamment fort pour que je regarde autour de moi, par crainte qu'il me trahisse, moi et ma peine.
Te rappelles-tu quand la lumière est revenue ?
Beau passe une main dans ses cheveux rasés court et essaye d'enchérir les propos de Lucas :
- Sans toi, il y aurait peut-être eu plus de morts. Alors ne t'excuses pas.
Peu convaincue, la jeune femme se lève et jette son hamburger à moitié mangé dans la poubelle avant de se tourner vers le van d'Evy, garé à côté de la route.
- J'ai besoin d'un moment... Je... Je vous attends dans la voiture.
On essaye de la rattraper, mais elle disparaît déjà dans les buissons. Et à peine est-ce qu'Olivia n'a eu le temps de partir, que Beau soupire en roulant pour rejoindre le même chemin.
- Je vais lui tenir compagnie.
Je tente de protester, mais Evy l'imite à son tour et bientôt, il n'y a plus que Lucas et moi.
- On devrait y aller, nous aussi... Il est tard.
- Oui... Oui. Tu as sûrement raison. Ça a été... Beaucoup trop, ce soir.
Pourtant, ni moi, ni lui, ne bouge.
Mais je suis fatiguée de fuir, ce soir...
- Tu as toujours été l'un de mes meilleurs amis... Tu sais, ça ?
Il hoche la tête, sans me regarder pour autant.
Et c'est un sentiment de destruction complet qui m'habite.
Lucas Vear... Bourreau des cœurs. Athlète prodigieux. Élève parfait.
Tout le monde croyait qu'il se passait quelque chose entre nous. Même Cole, au bout d'un moment. Mais une violente dispute plus tard, aussi ridicule qu'elle l'avait été, nous avait dévoilé sa vraie nature...
Et on a tous compris qu'il n'aurait jamais été rien d'autre qu'un ami, un frère, même, pour moi.
Pourtant, même ça, il semble du mal à l'accepter, aujourd'hui encore.
- On était tous les deux dans ce couloir, dans le service d'ortho-chirurgie, Lucas. Et je venais peut-être d'arriver, mais... Je t'avais entendu, tu sais ?
- De quoi ?
Il fronce les sourcils, faussement ignorant, mais les larmes qui montent dans les sillons de mes yeux font tomber son poker face.
- Tu sais très bien. Ce que tu avais supplié à l'infirmière.
- Saddie... C'était...
- Je n'ai jamais eu le temps de te remercier. De... De te demander pardon.
Il caresse ma joue et renifle à son tour.
- Je me souviens encore de... De ton état. Tu étais la première personne que j'ai vu, quand je me suis réveillée et... On était tous les deux en train d'attendre pour aller au bloc et l'infirmière n'avait pas eu la délicatesse de chuchoter à côté de nous... Et... Elle avait dit qu'au moins l'un de nous allait sortir de chirurgie avec une jambe en moins... Tu te rappelles ?
Il se pince les lèvres, mais cela ne suffit pas de faire verser une larme, que j'essuie avec un sourire doux-amer.
- On luttait contre la douleur et l'anesthésie... Tu avais pris ma main et tu avais supplié pour que je garde les miennes. Que... Qu'en aucun cas, on ne vienne à me...
- À te charcuter. complète-t-il en citant dans un souffle.
- C'est ça... Et... Et tu leur a dit que s'il fallait qu'on t'ampute les deux jambes pour me sauver...
- C'étaient nos vœux de mariage. Ils t'ont plu ?
Je ne sais pas si je ris ou si je sanglote... Mais dans les deux cas, je contrôle à peine les secousses qui me font trembler.
- Je me souviens de la moquerie de cette salope d'infirmière... Qui... Qui avais repoussé ta main et qui t'avais ris au nez en te disant que ça ne marchait pas comme ça...
Mes pleurs s'accentuent et bientôt, le visage de Lucas se floute devant mes yeux.
Comme jadis, tout redevient sombre.
- Toi l'athlète, tu étais prêt à sacrifier tes jambes pour moi... Alors que je passe la plupart de mes journées assise, bordel ! Tu te rends compte ?
- Ce n'est pas grave, Saddie, ce n'est pas grave... Je cours toujours. Hey. Je cours toujours. Tu peux rester assise autant que tu veux.
Mais malgré tout, je m'effondre.
J'ouvre la bouche, la gorge serrée par un cri qui se veut déchirant. Le genre d'hurlement qu'on ne pousse que quelques fois dans la vie. Celui qui naît de l'âme et qui ne sera entendu que par tous les êtres brisés de ce monde...
Car il faut être soi-même ruiné pour entendre enfin quelqu'un d'autre se briser.
Mais rien.
Pas de bruit.
Je reste assise, couchée dans l'étreinte d'un Lucas aussi brisé que moi, bouche ouverte, étranglée par ce même cri...
Silencieuse.
C'est un langage que seuls les fragments de spectre peuvent comprendre.
- Je suis désolée...
- Tu n'as pas à t'excuser...
- Je te demande pardon... Pardon, Lucas, pardon...
- Ce n'est rien... Je t'en prie, arrête...
Ses doigts s'enfoncent dans mes épaules alors qu'il presse ses lèvres contre mon front...
Et je réalise que brutalement que j'aurais voulu que ce soit Holden, ce soir, qui me réconforte comme ça. Que je sois dans ses bras, avec la vérité éclatée au grand jour... Et qu'il m'aime, malgré ce fantôme que je sois devenue...
Qu'il me dise que tout ira bien.
Qu'il me berce, pendant toute la nuit.
Qu'il ne me desserre pas, même si je le lui implore, parce que ses grands bras ont toujours tendance à trop écraser mes côtes...
À la place, je lui ai demandé le divorce.
Et peut-être que je pleure un petit peu pour ça aussi...
Soudain, une autre paire de bras m'entoure. Puis une autre.
Pour finir avec une énième main sur mon épaule et l'horrible peur au ventre que nous allons tous tomber de cette falaise, à tout moment.
Mais si nous mourons ainsi ce soir, ce ne sera rien d'autre qu'une délivrance.
- On est tous désolé. tonne la voix brisée d'Evy.
- Et personne d'autre que nous même nous pardonnera. ajoute Beau.
On reste ainsi pendant une bonne dizaine de minutes. Peut-être parce que chacun de nous a trop peur de se redresser et de voir que nous sommes tous des enfants meurtris d'à peine dix-huit ans, coincés dans des corps cicatrisés d'adultes...
Mais quand on finit par se redresser...
On sourit.
Amèrement, mais on sourit.
Lucas m'aide à me relever et j'essuie furtivement mes larmes avec le mouchoir que me donne Olivia.
- Il faut qu'on aille dormir.
- Oui... Rentrons.
Je jette un dernier coup d'œil au désert et à la ville qui l'anime malgré l'heure borderline matinale et souffle pour me débarrasser de l'immense poids qui m'écrase.
- Je suis fatiguée, de toute façon.
Helllloooooo !
Un chapitre tout en joie aujourd'hui !
Allez, je ferme ma gueule 😂
Est-ce que ça vous rassure si je vous dit que j'ai dû écrire ce chapitre en deux fois tellement que j'ai eu du fil à retordre à leur faire autant de mal ? 🥲
On vient peut-être d'apprendre que Lucas est gay, mais l'amour qu'il porte à Saddie est très profond... Tout comme pour les autres.
Même Olivia, alors qu'elle n'a pas été réellement blessée par l'horrible tragédie de Crimson High...
Une chose est sûre, leurs années d'adolescence se sont passées dans les pires circonstances possibles... Et je les aime de tout mon cœur 🥺
Et vous ? Qu'en avez-vous pensé ? Est-ce que la situation s'éclaire pour vous ? Est-ce que d'autres questions sont nées ? D'autres théories ?
N'hésitez pas à venir me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires et à lâcher un vote, ça fait tjr plaisir 🥰
Sur ce, je vous dit à mercredi pour la suite ! 🥰
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