chapitre 1
Me voilà à Brest après toutes ces années d'absence, j'attend ma meilleure amie Marie tout en consultant mes mails. Même en vacances je n'arrive pas à décrocher totalement de mon travail. Au départ, j'ai beaucoup hésité avant de me lancer là-dedans mais à présent, je n'ai plus aucun regret. Comment en aurais-je quand on voit où est-ce que cela m'a mené? Je suis devenue actrice, mais heureusement plus dans ma branche d'origine.
- ma paillette ?! houhou, je suis là !
Je relève la tête et aperçois au loin Marie qui remue ses bras en l'air pour me faire signe. Ça me fait tellement plaisir de la revoir après tout ce temps. Six ans que nous ne nous sommes pas vu en vrai. Six fichues longues années en raison de ma carrière, certes plaisante mais aussi et surtout très prenante. La dernière fois, c'est elle qui est passée à Paris. Elle a séjourné chez moi pendant une semaine j'ai fait en sorte de toujours lui trouver du temps mais ça n'a pas été simple. Il faut dire qu'à l'époque je commençais seulement et je n'avais donc pas encore était repérée.
- Doux Jésus, ma paillette ! Tu es encore plus belle que sur skype et les photos. Tu m'as tellement manquée, pleure mon amie lorsque j'arrive à ses côtés.
Nous nous serrons pendant un long moment et pleurons comme deux madeleines. Vant de la tenir là, serrée contre moi, je n'avais pas conscience que tout chez elle me manquait même son odeur. Je me sens enfin chez moi grâce à sa simple présence. Après un long moment d'étreintes, nous décidons enfin de rentrer et de libérer le passage.
- je suis tellement contente. J'ai encore du mal à réaliser que tu es vraiment là.
- Oui moi aussi, dis-je tristement.
- Ne t'en fait pas. Je n'ai prévenu personne de ta venue et puis tu as tellement changé.
- Marie à ce propos...
- Oui ? dis-moi.
- Je ne veux pas que les gens sachent qui je suis. Enfin pas qui je suis en vrai. Je veux dire... Tu vois si on croise certains du passé... Ils ne doivent pas faire le rapprochement.
- Tous ?
- Autant que possible. Je sais bien que je ne pourrais pas duper tout le monde mais dans la mesure du possible oui. Je préfère taire ma véritable identité pour notre tranquillité...
Nous continuons à parler de tout et de rien tout au long du trajet nous menant à sa maison. Marie est responsable d'une agence de téléphonie mobile. Elle adore son travail et son patron le lui rend bien. D'après ce que j'ai cru comprendre celui-ci est jeune et ils ont tissés pas mal de liens au fil des années. Mais je soupçonne surtout ma meilleure amie d'avoir le béguin pour celui-ci.
- Bon je ne te l'ai pas dit mais j'ai une bonne nouvelle, m'annonce t'elle.
- Ah ?! et c'est quoi ?
- Je suis moi aussi en vacance. Will a accepté de me laisser quelques jours en sachant que tu venais.
- Will ?
- William Le Gall. Mon patron. Je croyais t'avoir déjà parlé de lui pourtant, dit-elle songeuse.
- Oh mais oui. C'est juste que je n'avais pas fait le rapprochement. Je ne savais pas que vous en étiez déjà arrivé au stade des diminutifs, je me moque.
Elle sourit tellement que l'on pourrait croire que sa dentition va en tomber.
- Oh toi tu me caches des choses... Je connais cette expression sur ton visage, tu l'as à chaque fois que tu me caches quelque chose, lui lance-je en la bousculant amicalement.
- Ok, j'avoue.
Elle me fait rire à rougir ainsi et à lever les mains en l'air pour appuyer sur le fait qu'elle ne pourra de toute façon pas s'empêcher de tout me raconter.
- Raconte.
J'aime l'entendre réciter ses différentes histoires. Elles sont tellement rafraichissantes et différentes de la vie que j'ai.
- Ecoute y a pas grand-chose à dire mais je pense que tu as compris que Will est plutôt bel homme et fort sympathique.
- Oui, j'ai cru comprendre en effet... Et j'ai aussi noté que tu en pinces pour lui...
- C'est si visible ?
- Pour moi oui, mais c'est aussi parce que je te connais par cœur ma chérie.
- Oui. Enfin tout ça pour te dire que la semaine dernière, je l'ai grillé en train de me reluquer.
J'explose de rire, quel mec s'empêcherait de le faire sérieux. Marie est une femme magnifique et ce, même au naturel. Elle à des cheveux soyeux et ondulés d'un brun intense, qui lui tombent à merveille sur ses reins. Des hanches fines et de longues jambes avec une poitrine à en faire baver les gays et les curés. Et je ne vous ai pas encore parlé de son fessier! Vous l'aurez compris mon amie est un canon et ce, sans aucune chirurgie. Chez elle tout est naturel.
- pourquoi tu ris ?
- Tu sais très bien ce que j'en pense. Je suis étonnée qu'après toutes ses années tu nies toujours cette évidence.
J'ai toujours dis à mon amie que si un jour elle décidait de vie, je serais là pour elle un grand avenir sous le feu des projecteurs.
- Dit l'actrice hyper côté du moment.
- Marie, si j'en suis là aujourd'hui...
- Je sais, c'est parce que tu t'en est donné les moyens, et patati et patata....
Ses paroles ne reflètent aucun trait de jalousie. Entre nous ça a toujours été ainsi. Nous échangeons un regard complice et reprenons le fil de la discussion, jusqu'à devant chez elle. Elle m'avait envoyé des photos de sa maison lorsqu'elle l'a achetée il y a de ça un an. Je me rappelle avoir été terrifié à l'idée qu'elle aille vivre dans ce genre d'habitat. Aujourd'hui ce que je vois n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'elle m'avait montré en image. Rien que de l'extérieur je peux déjà constater de nombreux changements. Déjà, elle a joliment arboré son terrain sur l'avant, et repeint ses fenêtres et volet en noir. Le crépi autrefois absent et à présent composé de deux teintes, blanc sur les murs et gris clairs sur les contours de fenêtres. C'est juste grandiose ce qu'elle est parvenu à faire d'une maison à première vue si vieillotte.
En entrant, je remarque que l'intérieur est aménagé comme je l'espérais, dans des teintes claires variant du gris au blanc, voir même ivoire. Elle a pensé a accessoirisé le tout par de douces touches de rose pastel et d'argent.
- J'adore l'aménagement que tu as fait de ce lieu.
- Attend tu n'as encore rien vu. J'ai aussi refait les chambres. Viens que je te montre la tienne.
Nous retirons chacune nos chaussures et manteau pendant que mon amie continue ses explications sur les procédés utilisés pour tout faire refaire.
- la chambre que tu vas utiliser est en général utilisé par Jason. Il est le seul a avoir eu ce privilège avant toi. Quand je l'ai vu la première fois j'ai de suite pensé à vous.
A la mention du prénom de son frère je me raidis. C'est toujours douloureux d'entendre parler de lui pourtant je fais mine de rien et garde le sourire (de façade mais c'était toujours ça de prit). Avant de partir, j'ai rencontré quelques problèmes mais Marie n'a jamais su le fin mot de l'histoire. Ce fut une période très dure a traverser et même si j'en sais plus que je le dis, je ne souhaite informer personne de ces faits c'est ma façon de protéger ceux que j'aime. Je la connais elle aurait pris part à tout ça, hors je ne le veux pas.
La relation qu'elle a avec son Fred est très fusionnelle. Elle l'a toujours été. Je peux la comprendre, j'en ai eus un moi aussi mais il est décédé dans un accident de voiture, peu de temps avant toute cette histoire. Les deux événements les plus bouleversant ce sont enchaînés a une vitesse monstre et on fini par me détruire.
Mon frère et Jason étaient très proches. Et tout ce qui a chamboulée ma vie à l'époque a eu raison des liens que je possédais moi aussi avec lui.
- Tiens, entre. C'est cette chambre.
Réticente dans un premier temps à entrer dans l'intimité de son frangin, je finis toute fois par faire un pas et découvre la dite pièce.
Très vite ma réticence est oubliée et laisse place à la stupéfaction. J'ai beau être habituée au luxe, certains décors bien plus simple me font beaucoup plus rêver. C'est le cas de cette endroit.
- Wahou... Mais c'est géant ! Pourquoi ne l'as-tu pas choisi pour toi ?
- La mienne possède deux pièces adjacentes. Pas une. Elle est un peu plus petite que celle-ci mais je possède un dressing tel que j'ai toujours rêvé d'en avoir. Enfin tu me connais...
En effet, elle adore les habits et je sais que pour elle, le dressing est comme un symbole de réussite dans la vie.
- Eh bah, ce n'est pas à Paris que tu aurais pu trouver une baraque comme celle-ci. Enfin,...
- Peut-être pas moi mais toi je suis sure qu'un jour tu pourras te le permettre. Et ce jour est plus que proche quand on voit ton succès en ce moment.
Les yeux brillants de respect et de fierté mon amie s'approche de moi et caresse mes cheveux.
- tu sais, je ne te l'ai pas dis mais même ici les gens parlent beaucoup de celle que tu es devenue. Mes amis par exemple, ils ne cessent de parler de ton dernier film. Tu as fait un carton en prenant ce rôle.
Savoir tout ceci me fait ni chaud ni froid en soit. Toutefois, alors qu'elle vient de terminer son aveu, je remarqu tout de suite cette petite lueur dans ses yeux. Mon succès lui fait plaisir mais quelque chose l'empêche de profiter de ça amplement. Je connais la raison à cela mais je sais aussi que jamais rien ne pourra changer de ce côté.
- Bien sur, je ne dis à personne que je te connais, tente de se rattraper mon amie en sachant que j'ai lu à travers ses pensées. Et puis j'aurai trop peur d'être harcelée à longueur de temps. Ils seraient prêts à tout pour que tu les rencontres.
Son regard vient de nouveau de changer. Il se fait plus timide. Elle n'est pas très à l'aise et cherche ses mots.
- même si je suis fière de toi et de ce que tu fais, je pense que c'est une bonne chose de garder ce secret entre nous. J'ai eu du mal à le comprendre mais avec le temps... on ne se voit pas beaucoup toi et moi. Même nos échanges par Internet sont des fois compromis. Du coup, je garde en tête tous ces petits moments et les range bien au chaud dans mon petit jardin secret. Je sais que je suis la seule avec qui tu partages ça et j'aime cette exclusivité après toutes ses années.
Sa remarque me touche et me donne une grande envie de la serrer une fois encore contre moi.
- Tu es un amour ma chérie. Ça me fait très plaisir à moi aussi de te voir.
Je regarde toute la pièce qui nous accueille et je me sens si bien. Je suis chez elle mais c'est comme si je retrouvais un petit bout de moi dans tout ça.
- tu te rends compte. Ceux sont mes premières vraies vacances après toutes ces années à travailler dur et je suis là. Avec toi. Si tu savais comme je suis contente. Même si la ville choisi pour ces vacances ne devrait pas être au sommet des destinations que j'aurai pu choisir, je ne me voyais pas les passer loin de toi.
Elle me sourit toute penaude. Ce sujet restera sensible entre nous et dans mon esprit, même après toutes ces années, alors elle décide d'un commun accord silencieux, de changer de sujet le plus naturellement possible.
- Bon assez parlé, je vais te laisser t'installer maintenant. N'hésite pas à ranger tes affaires dans l'armoire, il doit rester quelques fringues de mon frère mais tu peux quand même l'utiliser. Ah et va prendre un bain, je crois me souvenir que tu as toujours adoré ça. Tu disais tout le temps que c'était tes moments favoris et si j'ai bien compris ta nouvelle vie ne t'en offre plus vraiment l'occasion d'en prendre. Pendant ce temps, je vais vite aller faire de trois courses je suis désolée je n'en ai pas eu le temps avant. Prend ton temps, et fais comme chez toi. Mi casa es tu casa!
- tu es sure que tu ne veux pas que je t'aide?
Marie secoue la tête et les bras en signe de dénégation. Et pour appuyer sur son opinion tranchée, se dirige déjà vers la porte.
- Dans ce cas, je vais vite aller me détendre dans l'eau. La route a été longue. En plus la fille qui était à côté de moi dans le train n'a pas arrêté de me poser des questions sur ma carrière. Vive la discrétion. Heureusement qu'elle s'est arrêté à la ville d'avant! En tout cas, tu es un amour pour tout ce que tu m'offres là.
Mon amie se moque de moi en me disant que j'ai vraiment une vie de misère et avant de partir vaquer à ses occupations me serre une fois de plus dans ses bras.
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