TAEHYUNG'S POV

J'ai eu du mal à faire décoller Eunjin de mon canapé. J'ai dû utiliser ma carte « si tu bouges pas de là, j'appelle maman » pour qu'elle recouvre soudainement l'usage de ses jambes. Après son départ, j'ai nettoyé l'appartement pour m'occuper l'esprit. Il fallait que je le fasse sinon j'allais devenir timbré. La conversation avec Jeongguk se rejoue continuellement dans ma tête, me donnant des coups au cœur sans une once de pitié.

Lorsque je me pose enfin dans le canapé, il est dix-huit heures trente. Mis à part le fait que j'ai le dos en compote, je me sens plutôt bien. Faux, c'est ce que j'essaie de me dire depuis dix minutes, alors que j'ai envie de rendre mon déjeuner. Mon ventre se noue et se dénoue à chaque fois que mes yeux se portent sur l'horloge.

Jeongguk ne va pas tarder. Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il était en route.

Je ne sais pas exactement pour quelle raison je lui ai demandé de venir chez moi. J'imagine que lui parler de vive voix de cette éventualité qu'il soit amoureux de moi me permettrait d'assimiler plus facilement. Mais, je dois dire que tout cela me surprend encore. Ce n'est pas que l'idée de le savoir entretenir des sentiments pour ma personne me dérange, c'est le fait qu'il soit sorti avec ma sœur en sachant ce qu'il ressentait pour moi. J'ai besoin de comprendre et je vais avoir mes réponses.

Pile quand mon regard se fixe sur la porte, celle-ci se déverrouille et un Jeongguk logé dans un gilet gris à capuche et un jogging moulant à souhait fait son apparition. Je le vois entrer, retirer ses chaussures et mettre les pantoufles que j'avais achetées expressément pour lui et s'approcher de là où je suis.

Dans ce lourd silence qui nous enveloppe, je ne peux pas m'empêcher de l'admirer. Jeongguk est ce genre de personnes qui happent votre regard et ne vous laisse aucune chance de ne pas succomber. Comme le plus exquis des nectars, il est à la fois sublime et défendu pour ma propre santé mentale.

Il m'a toujours fasciné, pour être honnête. Dès qu'il entre dans une pièce, c'est pour lui que mon cœur décide de battre.

― Tu es venu.

― Tu m'as appelé.

Je réprime un sourire en me mordant la lèvre inférieure. Lui et sa façon de me déstabiliser auront toujours un coup d'avance sur moi. Je suis le Fou de son échiquier : incapable de me soustraire à son pouvoir et malléable à souhait.

Je me lève enfin, estimant que nous avons assez attendu. Je m'approche de lui sans me gêner de lui dévorer les lèvres des yeux. Ce putain de piercing m'a toujours suggéré l'idée que Jeongguk se l'est fait mettre dans l'espoir de me narguer. Je n'ai peut-être pas tort finalement.

Une fois à sa hauteur, la poitrine de Jeongguk se soulevant au même rythme que la mienne, je mets un terme à ce silence.

― Dis-le moi.

Jeongguk fronce les sourcils, cligne plusieurs fois des yeux et enfouit les mains dans ses poches.

― Te dire quoi exactement ?

Je roule des yeux. Ce petit con veut jouer avec moi. Le problème est que je ne vais pas le laisser gagner.

― Ce que tu meurs d'envie de me dire depuis des années.

Les joues de Jeongguk rougissent violemment sous mes paroles et ça ne fait qu'enhardir ma détermination. Je m'approche alors encore plus près de lui. Mon visage n'est désormais plus qu'à quelques centimètres du sien. Il tourne la tête sur sa droite avant de choyer son piercing de façon beaucoup trop sensuelle.

Je peux entendre les battements affolés de son cœur ou alors est-ce le mien qui se répercute contre mes tympans ?

― Ne commence pas quelque chose que tu ne sauras pas supporter, hyung.

Je me sens soudainement fébrile face à sa voix grave, pleine d'avertissement. Toutefois, je ne me débine pas et m'apprête à lui répondre lorsque son regard sombre frappe le mien, me clouant sur place. Incapable de faire le moindre mouvement, démuni de ma capacité oratoire, je perçois aussitôt mon courage s'amenuiser.

― Comment es-tu sûr que je ne pourrais pas, Jeongguk ?

C'est à cet instant que l'étincelle, qui jaillissait dans le fond de ses iris, s'embrase pour donner forme à une flamme incandescente. Avant même que je ne le comprenne, je me retrouve plaqué contre le mur le plus proche de nous, mes mains, emprisonnées dans la sienne, placées au-dessus de ma tête. Jeongguk a repris le contrôle de la situation et ce n'est pas pour me déplaire.

Je suis vulnérable, dévasté et incroyablement excité. Il me bouffe du regard, me dévore et s'approprie tout de moi sans que je n'ai besoin de lui donner la permission. Après tout, il l'a déjà depuis que mon cœur a décidé de s'amouracher de lui.

― Regarde-toi hyung, dit-il d'une voix trop grave pour que j'en sorte indemne. Tu trembles comme une feuille alors que je ne t'ai même pas encore touché. Crois-moi, Taehyung, si tu persistes à vouloir entrer dans ce jeu, tu risques de perdre.

Je passe le bout de ma langue sur ma lèvre supérieure pour attiser le désir qui a pris possession de son âme. Peut-être que je vais regretter plus tard ce que je suis en train de faire, peut-être que c'est malhonnête envers ma sœur. Mais Dieu que c'est galvanisant de pouvoir être l'objet de tous les désirs et de toutes les convoitises de Jeon Jeongguk.

Mon souffle se coupe quand sa main froide se place sur la partie dévoilée de ma taille. Je frissonne sous son contact. Je meurs sous son emprise. Il m'arrache un gémissement rauque lorsque ses doigts glissent sur le bas de mon dos. D'un geste sec, il rapproche nos deux bassins et je ferme les yeux comme gêné qu'il sache l'effet désastreux qu'il réussit à provoquer chez moi.

― Une simple caresse sur ton corps et tu bandes comme un fou ? Mon ange... Si tu ne m'arrêtes pas, je vais te faire des choses que même Satan pourrait en rougir.

Je crève d'envie de lui donner ce qu'il veut, de répondre à ses besoins dominants d'Alpha en rut. Mais, je pense qu'il faut qu'on parle d'abord, qu'on mette les choses au clair avant tout. Ainsi, je me dégage de sa poigne à contrecœur et le dévisage fermement.

― Pas si vite don Juan, tu as des choses à m'expliquer.

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lalalalala
(celle ou celui qui trouve la chanson de BTS à laquelle j'ai pensée, je lui dédie le chapitre 🔞)