Chapitre 19
La brosse à dents dans la bouche, Sarah sortit de la salle de bain et se dirigea vers son téléphone, posé sur la table de chevet. Il annonçait un message. Tout en continuant de frotter sa dentition, la jeune fille consulta la notification. Evan l'informait qu'il serait devant sa porte deux minutes plus tard. En retournant à l'intérieur de la salle de bain, la jeune fille capta son reflet dans le miroir. La veille, Benoît n'avait pas précisé de tenue vestimentaire particulière, aussi Sarah avait revêtu un jean et un sweat confortable.
Au moment où Sarah essuyait sa bouche sur sa serviette, elle entendit des coups frappés sur la porte.
-Entre ! lança t'elle en espérant que son ami l'entende malgré la distance.
La jeune fille sortit de la salle de bain et se retrouva en face d'Evan.
-Salut ! lança t'il joyeusement.
Sarah attrapa son téléphone puis les deux ados se mirent en route vers l'escalier qui menait au rez-de-chaussée.
-T'es prête ? Les choses sérieuses vont vraiment commencer, là.
-Je ne me rends pas bien compte, je crois. répondit Sarah.
La jeune Stackjan repensa à la conversation qu'elle avait eu, la veille, avec Christophe. Elle avait prononcé exactement la même phrase. Le coordinateur avait tenté de lui expliquer les enjeux et les risques de leur mission ainsi que tout un tas de choses qu'elle ne savait pas sur l'organisation des Stackjans. Sarah peinait à s'imaginer en train d'enquêter sur des personnes afin de les forcer, à la seule force des mots, à réaliser des actes d'amour pour expulser des influenceurs indésirables. Même si les mots pouvaient être soufflés à l'intérieur des esprits, cela semblait une tâche ardue. D'autant plus que Sarah elle-même n'était pas parfaite. Comment savoir que dire, que faire ? Ne risquait-elle pas d'aggraver les situations, elle qui avait l'habitude de fuir les problèmes ? Sarah ne se souvenait pas d'une seule fois dans sa vie où elle avait réussi à améliorer une situation problématique. Ne serait-ce que faire cesser une dispute ou trouver un plan B lorsque les vacances entre potes tombaient à l'eau. Si elle n'avait jamais réussi, c'est qu'elle en était incapable.
-Il ne faut pas qu'on se trompe d'escalier sinon on va se retrouver du mauvais côté. dit Evan, ignorant les réflexions de la jeune fille.
Sarah jeta un coup d'œil à l'escalier à double vis et désigna la série de marches qu'ils devaient emprunter.
-Evan, je suis pas sûre que ce soit une bonne idée. lança la jeune fille à la moitié de leur descente.
-Tu crois qu'on s'est trompé de côté ? questionna son ami.
A la vue de l'expression sur le visage de Sarah, le garçon comprit qu'elle ne parlait pas de l'escalier.
-Non, je pense que je ne peux pas faire cette mission.
-Pourquoi ? demanda doucement Evan.
Ils arrivaient en bas et, effectivement, ils avaient choisi le bon côté.
-Parce que je vais tout faire foirer. Je ne sais pas régler les problèmes, je n'ai jamais su. Et être Stackjan, c'est passer son temps à essayer d'améliorer des situations quasi-désespérées. Ce n'est pas fait pour moi.
Sarah s'arrêta au milieu du couloir.
-C'est une lourde responsabilité. Si je me foire, des gens peuvent mourir. On ne peut pas prendre ce risque. Tu vois bien que je ne suis pas prête pour ça. Je ne sais même pas me battre.
-Sarah, nous sommes juste chargés de récupérer des documents. Il n'est pas question de se battre, on s'entraîne juste au cas où. Si on rate, ce sera plus dur de condamner les criminels mais des vies humaines ne reposent pas tout à fait sur nos épaules. De toute façon, on a besoin de toi, si tu ne viens pas, c'est pire que si tu te foires.
Evan posa les mains sur les épaules de son amie et la força à le regarder.
-Je ne te parles pas seulement de cette mission. dit-elle.
-Si tu es prête pour cette mission, tu seras prête pour celles qui vont suivre. Tu auras plus de temps pour t'entrainer, la prochaine fois.
-Justement, pour l'instant, je n'ai pas assez de temps. Je ne connais rien, je ne suis jamais allé à l'école des Stackjans.
-On va bénéficier d'un entrainement intensif pendant quelques jours qui rattrapera tes lacunes. A l'école des Stackjans, j'ai appris des tas de choses qui ne me serviront pas pour cette mission. Tout est bien préparé, ne t'inquiètes pas. Les coordinateurs ont tout calculé pour que la mission se passe le mieux possible et que nous ne soyons pas en danger.
Evan appuyait ses propos par des hochements de tête vigoureux qui arracheraient un sourire à Sarah en d'autres circonstances.
-Tu ne vas pas me dire qu'il n'y a aucun danger à se confronter à cette bande de criminels pyromanes.
La jeune fille frissonna. Une boule dans sa gorge s'était formée à l'évocation de leurs adversaires et l'empêchait désormais de déglutir convenablement.
-Non, bien sûr, le danger est présent, on ne peut pas le faire disparaître et il faut en avoir conscience mais il est limité au minimum. Il y a toujours du danger, dès qu'on monte dans une voiture, par exemple, on peut avoir un accident. Et pour autant, on continue de prendre la voiture parce que c'est utile. C'est exactement la même chose avec cette mission.
Sarah secoua la tête, peu convaincue par cette comparaison.
-Je ne vais pas y arriver.
-Si, tu vas y arriver, protesta virulemment Evan. (Sarah sentait qu'il se retenait de la secouer.) N'oublie pas que nous ne sommes pas tout à fait des humains. Depuis que tu sais que tu es Stackjan, tu as changé et c'est bien, mais tu ne dois pas perdre des qualités. Tu es sûre de toi, positive, intelligente et sportive. Je crois en toi et Christophe croit en toi. Il suffit juste que tu arrêtes de douter.
Sarah haussa les épaules. Cependant, elle sentait son cœur se réchauffer et dut retenir un sourire.
-Répète après moi. Je suis une Stackjan.
-Tu te fous de moi ? lança la jeune fille en levant un sourcil septique.
-Répète après moi, je te dis. Je suis une Stackjan.
Sarah garda le silence.
-Bon, qu'est-ce que tu veux ? Je vais pas te faire du chantage quand même. s'exaspéra le garçon, les bras croisés sur sa poitrine.
-Sarah, fais ce qu'Evan te dit. entendit la jeune fille. Elle aurait voulu continuer à lutter mais elle savait que ses gardiens avaient raison quoi qu'il arrive. La jeune Stackjan décida d'arrêter les mauvais choix.
-Je suis une Stackjan. marmonna Sarah.
-Ok. approuva Evan. J'ai plus de capacités qu'une humaine.
Sarah haussa les sourcils mais s'exécuta :
-J'ai plus de capacités qu'une humaine.
-Je vais apprendre des tas de choses durant cette semaine.
-Je vais apprendre des tas de choses durant cette semaine.
Evan continua sa litanie de phrases positives, que Sarah répétait sans grande conviction. Pourtant, petit à petit, les mots se frayaient un chemin dans son esprit.
-Je suis sûre de moi. fit Sarah.
-Je suis prête pour la mission. termina Evan.
-Je suis prête pour la mission. répéta son amie.
Le garçon avait reposé ses mains sur les épaules de l'adolescente.
-Allez, on y va. dit-il en l'étreignant.
-C'est bon, Evan. dit la jeune fille un peu gênée, en lui tapotant l'épaule. Il s'écarta puis ils entrèrent, main dans la main, à l'intérieur de la "salle parquet".
Une nouvelle fois, Sarah fut intriguée par la succession de portes. Elles devaient bien mener quelque part, pourtant, l'autre côté du mur était vierge. Encore un mystère Stackjan qu'elle ne connaissait pas.
-Elles mènent où ces portes ? questionna la jeune fille après quelques pas vers Benoît, debout au milieu de la salle.
-Dans un mur. répondit le jeune homme. En fait, elles permettent de s'entraîner au crochetage.
Sarah ne savait pas quoi penser de cette information. D'un côté, elle se sentait un peu déçue de ne pas découvrir des escaliers cachés mais d'un autre côté, il fallait admettre que le crochetage se révélait plutôt cool aussi.
-On attend plus que Charlie et on pourra commencer.
***
-Dans ce genre de groupe, il y a toujours un leader. Il coordonne toutes les actions. C'est lui qui donne les ordres. En général, il aime montrer son pouvoir et mépriser ses subalternes. N'oubliez pas que tous ces gens sont assoiffés de pouvoirs donc la plupart du temps, ils acceptent mal la domination. Pourtant, ils s'y contraignent. Soit parce que le chef a un moyen de pression sur eux, soit parce qu'ils ne connaissent pas tous les détails du plan et ne peuvent rien faire sans lui. Le chef est évidemment la personne à maîtriser. Cependant, un brusque changement d'avis pourrait provoquer une révolte chez les autres. Il faut donc insuffler dans leur esprit que le chef a raison. Les décisions doivent vraiment être vues comme logiques. N'oubliez pas qu'on ne peut contrôler personne mais seulement souffler des idées d'actions. Pour commencer, repérer les personnes influençables c'est pas mal. Malheureusement, ce ne sont pas souvent les chefs. Est-ce que vous avez une idée pour repérer les plus influençables ?
Sarah réfléchit. Elle cherchait une personne facilement influencée dans son entourage. Cependant, Evan et Kyllian levaient déjà la main.
-En général, elles cherchent à prouver leur valeur donc elles exécutent sans se poser de question les ordres du chef. Elles écoutent beaucoup ce qu'on dit sur elles. expliqua Kyllian.
-C'est vrai. Et comment, nous, on repère ça ? interrogea Benoît.
-Il faut regarder leur comportement et pénétrer leurs pensées quand elles reçoivent un ordre. On peut aussi essayer de leur parler seul à seul pour voir leur réaction. proposa Evan. Il y a deux types de personnes : celles complètement dévouées à leur chef, ce qui est plutôt pratique pour nous. Si on parvient à faire changer le chef d'avis, ces personnes suivront. Si elles sont à un poste stratégique, ça peut nous être très utile.
-Exactement. approuva Benoît. Et quel est le deuxième type de personnes dont tu parlais ?
-Celles influencées par tout ce qu'il y a autour d'elles et qu'on pourrait facilement ralliées à notre cause. C'est pratique aussi mais plutôt délicat. En plus, ce n'est pas toujours utile, en fonction des missions confiées à ces personnes.
Sarah tentait d'assimiler toutes ces informations mais elle avait du mal à imaginer comment elle pourrait influencer des personnes malfaisantes.
-Tu as raison. Maintenant, on va parler des personnes opposées aux gens influençables. A votre avis c'est qui ?
Sarah réfléchit, la réponse la plus logique lui semblait être le chef. Mais Charlie répondit avant qu'elle n'ait pu lever la main :
-Les gens avec deux influenceurs.
-C'est ça. C'est eux qu'il faut viser en priorité, évidemment. Cependant, ce n'est pas toujours facile de les repérer. Déjà, sachez que le gardien de ces personnes est "en sourdine", ils ont donc très peu de pitié. De plus, il vous sera difficile de pénétrer dans leur esprit. Je vous conseille de ne pas essayer, cela pourrait vous causer des problèmes. Vous devez donc repérer les "doubles influencés" avant de tenter la lecture dans les pensées. Il y a déjà un signe qui peut vous orienter : les doubles influencés paraissent plus agir pour le mal global que pour leur propre intérêt. Je m'explique. Si une personne décide de tuer un innocent alors que cela ne lui apporte aucun intérêt personnel, de près ou de loin, il y a de fortes chances qu'elle soit doublement influencée. Autre chose : une personne qui hésite est un humain "normal".
Benoît continua encore de parler près d'une demi-heure. Sarah avait l'impression d'avoir, en quelques heures, engranger toutes les connaissances contenues dans un "manuel de psychologie du méchant".
-Pour illustrer, on va faire un peu de théâtre forum. Quelqu'un connaît ?
Kyllian était le seul.
-Je vais prendre quelques-uns d'entre vous. expliqua Benoît. Disons, Evan et Charlie pour commencer et tous les trois, on va jouer les criminels. Je vous dirai à tous les deux ce que je veux que vous fassiez. Les autres, vous serez vous-mêmes. On va tout d'abord jouer une petite scénette que vous observerez. Ensuite, on refera la même scène mais vous pourrez intervenir pour modifier des choses. Votre but étant de deviner le rôle et les faiblesses de chacun d'entre nous. Evan, Charlie, j'espère juste que vous êtes de bons acteurs.
Les Stackjans échangèrent des regards septiques.
-Je crois qu'avec une démonstration, ce sera plus clair. intervint Sarah.
Benoît, Evan et Charlie s'éloignèrent vers un coin de la pièce. Ils parlèrent à voix basse pendant quelques minutes puis se tournèrent vers leurs coéquipiers qui attendaient, incertains. Bien que peu observatrice, Sarah remarqua qu'ils arboraient désormais tous les trois, un visage fermé, qui se voulait menaçant.
-Bon, il va falloir qu'on accélère la cadence, des centres commencent à reloger les sinistrés, il faut absolument qu'on passe à l'action maintenant si on veut avoir de l'impact. lança Evan, les yeux tournés vers Charlie.
Sarah fronça les sourcils, qu'est-ce qui lui prenait de dire ça ? Elle regarda les autres qui semblaient concentrés et comprit qu'il était dans son rôle.
-Les bombes sont déjà sur place, je peux donner l'ordre de les installer et d'ici quelques heures les centres auront exploser. répondit Charlie d'un air fier.
A côté d'eux, Benoît écoutait sans rien dire, il semblait cogiter.
-N'agissez pas sans réfléchir. pesta Evan. Où en est la campagne contre le gouvernement, Benoît ?
Charlie lança un regard noir au jeune homme blond quand il se tourna pour parler à Benoît.
-Les montages vidéo sont prêts et les tweets sont écrits.
-Bien, donc on peut lancer les explosions. conclut Charlie.
-C'est peut-être préférable d'attendre la nuit que tout le monde soit rentré pour qu'il y ait plus de morts.
-Mais enfin, quelle importance une dizaine de personnes en plus ou en moins ? C'est l'impact qui nous intéresse, pas les vies. protesta Charlie.
-Taisez-vous ! coupa Evan. Plus il y aura de morts, plus l'impact sera grand.
-Il va y avoir beaucoup de morts ? questionna Benoît.
-Le nombre nécessaire pour faire réagir le gouvernement. éluda l'autre garçon.
Un léger pli apparut entre les deux sourcils de Benoît.
-De toute façon, plus vous attendez, plus des gens seront relogés. remarqua Charlie.
-Vous avez raison, lançons donc les explosions maintenant.
-Benoît, vous avez entendu, appelez nos hommes sur place pour la mise en place des explosifs et le lancement de la campagne. ordonna Charlie.
Le jeune homme hocha la tête.
-Faîtes le vous-même ! J'ai une autre tâche à confier à Benoît.
Charlie serra les points quand Evan lui tourna le dos.
-Bien, la scène est finie et des centaines de personnes sont sur le point de mourir. annonça Benoît en reprenant son air jovial. On va la refaire à l'identique mais cette fois vous pouvez intervenir dans nos pensées pour essayer de modifier cette fin tragique. Evan, Charlie, vous devez vous adapter tout en respectant votre rôle. Sarah, tu commences.
La jeune fille inspira un grand coup. C'était un exercice très difficile. Sarah ne savait pas comment s'y prendre. Bien sûr, elle avait compris qu'Evan jouait le rôle du chef mais ça n'allait pas vraiment plus loin. La scène recommença sans lui laisser le temps de réfléchir. Sarah tenta d'abord de pénétrer les pensées de son ami car avoir le chef de son côté semblait un avantage incontestable. Cependant, elle se heurta à un mur. Evan avait bloqué son cerveau. Cela déstabilisa la jeune fille car un humain normal ne le pouvait pas. Le temps qu'elle se reprenne, Benoît donnait déjà des nouvelles de la campagne. Sarah se repassa rapidement la scène dans sa tête. Charlie semblait la plus à même de se rebeller contre le chef. Sarah décida de lui envoyer un message télépathique au moment où Evan lui hurlait de se taire :
-Mais quel connard ! Quel connard ! Je mérite bien plus sa place que lui ! Je devrais me rebeller en ignorant ces ordres.
Mais les pensées de Charlie lui parvinrent :
-Qu'est-ce que je raconte ? Il me fait penser des idioties. Si je n'exécute pas ses ordres, le plan tombe à l'eau. Je vais plutôt essayer de le renverser pendant la campagne anti-gouvernementale.
Sarah commença à paniquer, à court de stratégie. La seule personne qu'elle n'avait pas tenté d'influencer restait Benoît mais elle ne trouvait pas d'angle d'attaque. La scène se termina avec une fin inchangée, au grand désespoir de Sarah.
Benoît ne fit aucun commentaire et se fut au tour de Jules de tenter sa chance. Comme Sarah, il ne changea pas l'issue de la discussion. En revanche, Kyllian réussit à faire reculer l'explosion d'un jour. Sarah songea que leurs résultats ne pouvaient se comparer. Kyllian avait disposé de trois fois plus de temps pour réfléchir.
-Bon, cet exercice était particulièrement difficile puisque vous ne connaissiez rien de nous et le dialogue était très court. Il y avait quand même quelques trucs qu'on pouvait repérer. Tout d'abord, Evan était le chef. C'était assez simple à deviner puisque c'est lui qui parle le plus et les deux autres exécutent ses ordres. On pouvait aussi remarquer qu'il possède deux influenceurs car, malgré ses excuses, il veut un nombre maximum de morts simplement pour avoir un chiffre de victimes plus élevé. Ensuite, on a Charlie, qui est avide de pouvoir et ne se contente pas de sa place d'exécutante. Elle pourrait se rebeller si on trouve les bons mots mais il faut garder en tête qu'elle veut que le plan réussisse donc c'est difficile de réaliser nos objectifs grâce à elle. Et pour finir, il y a moi. Je pense que c'était la meilleure porte d'entrée. On voit bien que j'exécute simplement le plan et même que je ne le connais pas en totalité puisque je pose des questions. Et, très important, le nombre de morts me dérange. Je ne sais pas si vous avez remarqué ce petit froncement de sourcils ? Comme je suis sous les ordres, c'est compliqué de renverser la tendance. Je pense que la meilleure solution c'était de m'inonder pendant tout le dialogue de considérations sur le nombre de victimes innocentes et de me pousser à passer moi-même les appels à la fin. Comme ça, vous pouviez me forcez à dire aux gars d'attendre encore quelques jours pour les explosions, ou même à ne pas passer les appels. En tout cas, je félicite nos deux acteurs. Quel talent !
Evan et Charlie sourirent. Sarah gardait un air sombre, elle n'avait pas réussi à trouver la solution et cela l'angoissait pour la mission. Evan revint s'asseoir à côté d'elle.
-Seul, c'est super compliqué de faire ça. confia le garçon. Heureusement, pour cette mission on pourra collaborer.
-Tu as triché en fermant ton esprit. accusa la jeune fille, peu disposée à se laisser rassurer par son ami.
-C'est pas de la triche. J'ai fait ça parce que c'est beaucoup plus dur de lire dans les pensées des double influencés.
-Je crois que je vais avoir du mal à me rappeler de tout ce qu'on a appris aujourd'hui, Benoît. remarqua Sarah.
-Ok, vous savez quoi, je vais vous faire un mémo sur tout ce qui a été dit aujourd'hui, proposa le chef d'équipe, avec un résumé de la psychologie de ces personnes et tout ce qu'on trouve à l'intérieur des manuels théoriques. Ca va déjà vous donner des clés dans l'analyse. Mais on ne peut pas généraliser. Ce qui compte vraiment, c'est la façon dont vous ressentez la scène. L'important c'est de se détacher de ce que vous vivez et de porter un regard extérieur afin d'éviter d'être submergé par le stress, ok ?
L'équipe se leva, prête à sortir de la salle.
-Une dernière chose, reprit Benoît. J'aimerais que dans le reste de la semaine, vous essayer un peu de vous observer les uns les autres. Sans violer votre intimité évidemment mais tenter de repérer le caractère de chacun, ses faiblesses et les points que vous pourriez exploiter si vous étiez face à des criminels.
Sarah sourit, cet exercice semblait très intéressant pour s'entraîner et il pouvait aussi se révéler amusant. Aussitôt, elle ferma son esprit afin d'empêcher ses camarades de lire ses pensées. Tous les autres firent la même chose, à l'exception de Jules. Sarah perçut de la panique à l'intérieur de son cerveau. Il ne semblait pas encore maîtriser très bien ce pouvoir. Par respect, elle n'essaya pas d'aller plus loin dans ses pensées, mais elle venait déjà de découvrir un point faible majeur de son coéquipier.
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