Chapitre 5
[O-House]
Après l'évanouissement de Thranduil (dont personne n'était encore au courant), Tess ne passait plus les heures dehors mais au chevet de son compagnon.
Et Anne ? Qu'est-elle devenue ?
[Epicerie d'Anake]
[13:19]
Anne était partie de la O-House pour faire deux-trois courses. Elle avait croisé Tess, l'avait saluée mais son amie était retournée dans sa chambre sans un mot. Cependant, elle avait prévenue Anne par message en lui disant qu'elle n'avait rien contre elle et que c'était autre chose.
Cela avait un peu rassuré Anne même si elle s'inquiétait toujours pour son amie. "Elle avait l'air d'aller bien hier, alors il a dû se passer un truc ce matin", songeait-elle encore.
- Bonjour Anne !, s'exclama une voix joyeuse, tu cherches quelques chose ?
Anne se tourna en souriant légèrement : Anake.
- Bonjour Anake, oui, je cherche les cookies !
- Alors ce sera par là, lui indiqua la vendeuse en pointant du doigt un rayon.
Anne la remercia en se dirigeant vers l'étagère à biscuits. Elle se planta devant les paquets de confiseries et se mit à réfléchir. "Lesquels je prends ?"
La sonnerie du magasin retentit, faisant comprendre à Anne que quelqu'un entrait.
Elle tourna la tête vers la porte et salua les nouvelles arrivantes : June et Heather.
- B'jour Anne !, sourit June, ça va ?
- Oui, et vous deux ?
- Yup !
Heather lui fit un signe d'au revoir quand elles s'éloignèrent vers un autre rayon.
Anne retourna à ses cookies. "Cookies au chocolat, c'est une évidence. Mais chocolat quoi ? Au lait ? Blanc ? Noir ? Caramel ? Noisette ? Praliné ? Au riz ? On élimine le caramel, je n'aime pas."
Anne mordit l'ongle du pouce pour réfléchir. "Je pense que je vais viré le chocolat noir et blanc"
Un cri déchira le silence de la boutique, faisant sursauter Anne qui se retourna.
June s'était évanouie au sol, Heather avait les mains plaquées contre sa bouche.
- JUNE !!, hurla t-elle en s'écroulant à côté d'elle, JUNE REPONDS-MOI !!!
La rousse ne répondit pas, son teint livide presqu'aussi pâle que la mort.
- JUNE !! TU M'ENTENDS ?!, gémit Heather en la secouant de plus belle, REPONDS-MOI !!
Pour seule réponse, l'inconsciente ouvrit la bouche et eut un hoquet si puissant qu'il souleva son torse. Puis son corps retomba lourdement au sol.
Anne lâcha la boîte de cookies (praliné) qu'elle tenait et courut dehors pour appeler quelqu'un.
La première personne qui lui venu en tête fut Tess. Elle l'avait appelée pour l'adresse de la O-House, Anne pouvait essayer de l'appeler pour lui dire ce qu'il venait de se passer.
La demi-elfe décrocha au bout de quelques instants.
-"Anne..?"
- TESS ! IL VIENT DE SE PASSER UN TRUC A L'EPICERIE D'ANAKE !
-"Hein ?"
- June ! Elle s'est évanouie brusquement !! Et puis, à un moment, elle a comme un hoquet d'agonie et elle retombe au sol !! Je..je suis censée faire quoi ?!
Anne entendit Tess pousser un sanglot et elle raccrocha.
Anne s'assit sur le sol, secouée par l'évanouissement de June.
- June s'est évanouie..D'une façon très étrange..Est-ce que c'est une maladie ? Est-ce que d'autres personnes se sont évanouies.. Mais pour quelle raison seraient-ils malades de cette.. chose ?
Elle se tut pour réfléchir.
Je devrais en parler à Olive.
Elle ressortit son téléphone et contacta la jeune femme.
La sonnerie se fit entendre un peu puis elle s'arrêta, signe qu'Olive avait déccroché.
- Olive ?
-"Oui ?"
- J'ai un truc à te dire..
-"Ou la, tu me fais peur."
- Ca ne te concerne pas directement.
-"OK ?"
- June s'est évanouie à l'épicerie d'Anake d'une façon très étrange..
-"Elle s'est évanouie ?"
- Oui, c'est ce que je viens de dire, pourquoi ?
-"L s'est évanoui aussi ce matin"
- Ah bon ?
-"Yup. Et il a fait un cauchemar avec Discorde dedans"
Anne étouffa un cri de surprise.
- Luna et moi, on a aussi rêvé de Discorde.
-"Sérieux ?!"
- Oui..
-"Tu penses que d'autres personnes ont rêvé de Discorde ?"
- Même si elles ne le disent pas ?
-"Oui"
- Je pense que Tess a fait un cauchemar.
-"Tess ? Je ne l'ai pas vue ce matin"
- Je l'ai vue moi, elle semblait malade ou un truc du genre.
-"T'es sûre ? Au pire, parles-en lui"
- Bah si elle va pas bien, tu crois qu'il faut l'appeler ?
-"Bah je sais pas, tu veux tes réponses oui ou non ?"
- Mais entre les réponses et le bien-être de Tessouille..
-"Ecoute, choisis le bien-être de Tessouille."
- D'accord.
-"Bye"
- Bye
Olive raccrocha et Anne revint à sa réflexion. "Je ne préfère pas en parler à Tessouille."
Elle finit par se relever et se dirigea vers le magasin d'Anake. Elle entra dedans pour voir si la situation avait avancé. Hélas, elle constata que June était toujours au sol, inconsciente.
Anake était en train de téléphoner, un air inquiet sur son visage d'ange. Elle fit un signe de main à Anne et inclina sa tête vers une silhouette agenouillée à côté de June. Anne s'en approcha.
C'était Heather. Elle pleurait en serrant la main de son amie de toutes ses forces.
- Heather ?
La brune releva lentement la tête vers elle. Une expression vague et absente trainait sur son visage. On eut dit qu'elle n'était plus là.
- Ca va aller ? Enfin, c'est stupide de demander ça mais..
- Ca va, la coupa t-elle, ça va.
Non ça n'allait bien, ça, Anne le savait mais elle ne voulait pas insister.
- On peut l'aider ?, demanda la châtaine en hésitant.
- Attendre la police.
- Je vais attendre avec vous.
- C'est pas nécessaire, gronda Heather, tu peux rentrer à la O-House.
- Je reste, trancha Anne.
Heather haussa les épaules et s'allongea à côté de June. Elle ferma les yeux.
Anne les observa pendant quelques temps puis tourna la tête vers Anake.
Celle-ci était assise sur son comptoir et passait sa main sur son visage pour se rassurer.
- Ca va aller, tu penses, pour June ?, demanda Anne en s'approchant d'elle.
Anake tourna la tête vers elle.
- Je ne sais pas, il faut que la police vienne.
- Elle va venir, affirma Anne.
- J'espère, soupira la vendeuse.
Anne regarda sur son téléphone : 13:25.
- La police arrive bientôt, déclara Anake en s'adressant à Heather et Anne, dans moins de 10 minutes je dirais.
- Le commissariat est prêt d'ici ?, demanda Heather peu intéressée par l'information.
La brune s'était assise et fixait devant elle, le regard dans le vide.
Anake hocha la tête.
- Oui, à 10 minutes de marche, à peine.
Heather hocha la tête lentement.
- D'accord.
Anake sourit tristement et s'approcha de June. Elle s'agenouilla à côté d'elle et posa une main sur l'épaule d'Heaher. Celle-ci sursauta.
- Ecoute Heather, murmura doucement Anake, ne t'en fais pas trop pour June, elle a juste fait du surmenage, elle est fatiguée et va se reposer à l'hôpital.
- Anake, t'aurais dû être psychologue, répondit Heather d'une voix sérieuse.
- C'est ce que j'aimerais faire, sourit la vendeuse.
Heather ne changea pas d'expression et ramena ses genoux à son genou pour enfouir sa tête dedans. Le silence s'abattit brusquement sur le magasin d'Anake.
- On devrait essayer de la réanimer, non ?, hasarda Anne.
- Je ne sais pas si ça aiderait, soupira Anake, si une personne est inconsciente, ne vaut-il pas mieux attendre les secours ? Si on la blesse accidentellement, son état s'aggravera, je pense.
- Ca semble logique.., marmonna Heather d'une voix pâteuse.
- Tu es fatiguée ?, lui demanda Anake, j'ai un petit stock de matelas dans l'arrière-boutique, si tu veux te reposer.
Heather releva la tête.
- On peut transporter June ?
- Je pense, mais pas de mouvements brusques.
Anne et Heather hochèrent la tête et la châtaine attrapa les pieds de l'inconsciente. Heather la prit sous les aisselles et ensemble, elles la soulevèrent du sol.
- Je vous amène le matelas, déclara Anake en se retirant dans une petite pièce sombre.
- Oki.., murmura Anne en tentant tant bien que mal de tenir June.
Heather, elle, observait le visage de l'inconsciente. "Je l'aime, elle ne le sait pas, mais moi je sais que je l'aime. C'est sûr à présent"
Anake revint quelques secondes plus tard, un gros matelas bloqué sous son aisselle.
- J'ai le matelas !
- Vite, on dépose June dessus !, s'impatienta Heather.
Anake déposa le matelas sur le sol et les deux porteuses posèrent délicatement l'inconsciente dessus. Heather s'allongea à côté de la rousse et ferma les yeux.
Anne et Anake les observèrent.
- C'est dommage qu'elles ne se mettent pas ensemble.., murmura Anake, elles sont adorables.
- Je suis d'accord.
Un bruit de moteur se fit entendre à l'extérieur du magasin et Anake releva la tête.
- Ils sont là !
Elle sortit en vitesse du magasin, suivie d'Anne dont le coeur battait à la chamade.
Une voiture de police était garée devant le magasin. Deux hommes discutaient calmement, debout.
- Bonjour messieurs, les salua Anake d'une voix essoufflée, l'inconsciente est à l'intérieur.
- On y va de ce pas !, lui répondit un des hommes en se dirigeant vers l'épicerie.
Anake le suivit mais Anne resta à l'extérieur. Elle attendait les consignes des policiers.
-...C'est bizarre, tous ces évanouissements, déclara un des policiers, ce matin encore, on a eu 2..
Le coeur d'Anne fit un bond dans sa poitrine.
- Oui, deux jeunes, je crois..
- Une fille et un gars, ils ont été retrouvés inconscients.
- C'est quoi leurs prénoms déjà ?
- Euh..Ca sonnait comme..Lin..Lina..Luna ! Luna Lovegood et William Turner, j'crois.
Anne vacilla. Luna ? Avait-elle bien entendu ?
- On a des infos sur leur évanouissement ?, demanda encore son interlocuteur.
- Non, fatigue sans doute. Tu sais, les jeunes d'aujourd'hui, avec les fêtes, ça fait plus attention..
- Ils avaient bu ?
- Non, c'est ça qui est bizarre.
- C'est peut-être un virus ?, finit par trancher un autre policier qui écoutait la conversation.
- Ouais..
- Mais comment un virus peut faire évanouir des personnes ainsi ?, intervint un quatrième policier.
- Sûrement qu'il les affaiblit, puis sous la fatigue, elles s'évanouissent, répondit le premier policier.
- Ouais, rien de grave, assura le deuxième policier.
- Mais quand même, c'est bizarre, songea le quatrième policier, les personnes qui se sont évanouies habitaient toutes au même endroit.
- C'est peut-être qu'une coïncidence ?, hasarda l'un d'eux.
- Je suis mitigé, ça peut en être une comme ça peut ne pas l'être.
- Faudra vérifier l'adresse de la fille qui s'est évanouie ici.
- Ouais, on attend le rapport.
- Mais en quoi l'endroit où ils se sont évanouis et l'évanouissement de la personne sont liés ?, demanda encore le quatrième policier.
- L'air de l'endroit en question peut être pollué, ou alors, la personne qui tient le local où le malaise s'est fait est peut-être une personne mal-intentionnée, voir un criminel.
- Tu penses vraiment ça ?, lâcha le second policier, c'est stupide. Il ne faut pas accuser sans raison, ni se compliquer la vie. C'est un évanouissement, point.
- J'approuve.
- Mais c'est bizarre qu'ils viennent tous du même endroit et qu'ils se soient évanouis, non ?
- Coïcidence, je te dis. On a des affairres beeaucoup plus importantes et complexes que de simples évanouissements.
- J'appelle pas ça de "simples évanouissements" quand les gosses se réveillent pas, grogna un des policiers.
- Ils vont se réveiller, ça prend toujours du temps.
- Du "temps"..oui, bien sûr.
- Bon, on est là pour voir la victime, pas pour se disputer.
- Je suis d'accord.
Anne s'effondra à genoux en sanglots. Un des policiers se précipita vers elle et posa une main sur son épaule.
- Hé ! Ca va ?
Anne ne put articuler un mot et sanglota de plus belle. Sa respiration s'accélérait dangereusement. Le policier la secoua doucement.
- Eh ! Petite ?
La poigne du policier se fit plus forte.
- Bonjour ? Il y a quelqu'un ?
- Qu'est-ce qu'il se passe, Jim ?
- Y'a une jeune qui va pas bien !
- Comment ça ?
- Crise d'angoisse je crois.
Anne fut secouée de spasmes intenses.
- Bon écoute moi, lui dit le policer, tu vas boire de l'eau et tu rentres chez toi. On s'occupe de tout. T'habites où ?
Anne ne put pas répondre : sa gorge était nouée. "Luna..Luna s'est évanouie"
- Hé ? Je te parle..
Les paupières d'Anne s'alourdirent.
- SOICHIRO !! ELLE VA S'ENDORMIR !!!
- EVANOUISSEMENT OU FATIGUE ?!
Anne lutta en vain pour restée éveillée mais elle s'écroula au sol.
- OH !!! PETITE !!!
- Elle s'est évanouie aussi ?!
- Oui..
La bouche d'Anne s'entrouvrit mais aucun son n'en sortit.
- Oh oh..
Son corps fut secoué d'un spasme si puissant qu'il souleva son corps du sol.
Puis elle retomba sur le goudron dans un craquement sinistre qui déchira l'air.
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