[23:14]

- Putain de bordel de merde, cracha Hanji en donnant un coup dans la nuque d'un homme qui se jetait sur elle.

EDEB repoussa une forme noirâtre et lui jeta un coup d'oeil.

- On est pas encore foutus alors bats-toi !

- Tu crois que je fais quoi depuis tout à l'heure ?!

EDEB acheva un ennemi et replaça une mèche derrière son oreille.

- Tu les repousses sans te battre.

Hanji serra les dents et se jeta sur une bête avant de lui enfoncer un couteau dans le ventre. Le monstre disparut aussitôt.

- Hanji, viens deux secondes s'il te plaît !

La guerrière redonna quelques coups dans la foule de monstres qui affluait dans toute la grotte avant de rejoindre la chef qui était perchée sur un tas de pierres, deux mètres plus haut. Elle s'y haussa et jeta un regard interrogateur à EDEB.

- Quoi ?

- Ils sont trop nombreux, lâcha la chef, il faut fuir. 

- Fuir ?, s'étrangla Hanji, et le camp ?! C'est notre seul endroit de survie !

- Notre survie ne va pas durer longtemps, rétorqua EDEB, on va tous y passer.

Hanji se figea. "On va tous mourir ?"

Elle regardait à présent la bataille qui avait lieu devant ses yeux : leurs camarades étaient poursuivis par d'énormes créatures indescriptibles, qui ressemblaient plus à des nuages qu'à autres choses. EDEB avait raison : il fallait fuir.

- De plus, articula la chef avec difficulté, on a perdu Kim, Connie, Sasha, Matsuda, Drago et Dumbledore. Je refuse de perdre quelqu'un d'autre.

Elle posa sa main sur la jambe d'Hanji qui fronça les sourcils.

- Et encore moins toi.

- C'était une déclaration, madame la chef ?, pouffa Hanji avec ironie.

Les yeux d'Etoile de Bruyère brillèrent de malice.

- Peut-être.

Sur ces mots, elle sauta du pilier et se jeta dans le combat. Hanji la regarda partir avant de rejoindre à nouveau ses camarades pour repousser les monstres.

[Au même moment]

Mavis contemplait horrifiée l'énorme horologe devant elle. Dryn n'était pas là, elle l'avait perdue de vue. La vampire se retrouvait pétrifiée. Incapable de bouger. Comme une statue.

- Oh purée, qu'est-ce que c'est que ça ?!, souffla t-elle en se pinçant son bras pour éviter de trembler, et où est Dryn ? Et où suis-je ?!

Un bruit de temps qui s'écoule se fit entendre. Mavis se força à faire un pas en avant.

- O.K, Mavis, rien ne peut t'arriver.

Elle avança encore un peu plus.

- Rien du tout..

Elle se retrouva au pied de l'immense objet et hésita avant de lever sa main pour le toucher.

- Non.

Elle retint son acte.

- Je ne peux pas faire ça.

Elle recula.

- Mais maintenant, je suis bloquée ici ! Même les voyages spatio-temporels n'ont pas l'air de fonctionner ici.

Mavis fit à nouveau quelques pas en arrière et trébucha. Elle roula le long d'un escalier qu'elle était sûre de ne pas avoir aperçue avant. Elle se sentait mal.

- Cet endroit..est vraiment..bizarre.., articula t-elle en se cognant contre un mur.

Elle se releva en grimaçant.

- Où suis-je ?

Mais seul l'écho de sa voix lui répondit.

Mavis avait des sueurs froides depuis que le portail spatio-temporel avait cessé de fonctionner et l'avait envoyée dans cet endroit. Dryn avait disparu depuis environ vingt minutes.

Mavis ne savait pas quoi penser de sa situation. Elle était seule, dans un endroit inconnu, sans savoir quelle heure il était, si elle était encore dans sa réalité, si elle existait toujours. 

Peut-être était-ce la mort ?

Non, Mavis n'y croyait pas. Elle avait toute confiance en Dryn mais surtout, elle avait confiance en elle-même. Si elle savait qu'elle s'en sortirait, c'est que ce serait le cas.

- Bon..Il faut que j'explore cet endroit.

Elle avait déjà essayé de se transformer en chauve-souris, mais elle avait beau essayé jusqu'à en mourir, elle n'y arrivait pas. Cela l'avait amené à conclure que cet endroit était imunisé contre toute forme de magie, ce qui expliquerait pourquoi les portails spatio-temporels n'étaient pas possibles à créer dans ce monde.

Elle ravala sa salive et quitta la pièce à l'horloge, sans pour autant effacer l'objet de sa mémoire.

[23:21]

Les ennemis étaient bien trop nombreux pour les compagnons d'Hanji. D'autres avaient succombé, comme Remus Lupin, Shota Aizawa, Shoto Todoroki et Tsuyu Asui. Hanji était blessée à l'épaule mais elle se battait courageusement.

Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle et se figea. Son combattant, surpris, s'arrêta brutalement aussi et sa propre lame transperça son torse. Il s'effondra sur le sable. Le coeur d'Hanji avait manqué un battement et elle poussa un cri d'horreur :

- EDEB !

La chef fixait la lance qui traversait son ventre et lâcha un "merde" avant de s'écrouler au sol.

Hanji courut vers elle et passa sa main sous sa nuque. EDEB ne pleurait pas.

- Oh..bonjour toi.

- EDEB !

- Roh, crie pas merde, ça fait déjà assez mal comme ça.

- Crève pas.

- Je compte pas crever.

Hanji hésita longuement avant de serrer la jeune femme contre elle. EDEB lui rendit son entreinte avec difficulté. Le sang de sa blessure tâcha la chemise d'Hanji.

Mais elle s'en fichait.

- Putain de merde, cracha t-elle.

- Oui, en effet.

- Comment tu fais pour rester calme ?!

- Je ne sais pas, j'ai toujours eu un esprit noble et tranquille.

- Même dans ce genre de situations ?!

- Oui.

Hanji se releva et tendit la main à Etoile de Bruyère qui la prit. Elle se redressa à son tour et hocha la tête avant de s'approcher d'Hanji et de lui tapoter l'épaule. Elle repartit au combat.

Hanji serra les dents.

- Si vous m'enlevez EDEB, je fais tout exploser.

Un monstre fonça sur elle et la châtaine lui enfonça sa lame dans le corps.

Un cri retentit dans la grotte et Hanji fit volte-face : Peter. 

- Que se passe t-il ?!, s'enquit-elle quand Sherlock passa à côté d'elle.

Le détective jeta un regard en arrière et déclara d'une voix grave et rauque :

- Une bombe..ils ont placé une bombe, prête à exploser sans moins de deux minutes.

Le visage d'Hanji se décomposa.

- Il faut évacuer tout le monde !

[Au même moment]

Mavis se baladait dorénavant dans un endroit ressemblant à un supermarché. Elle trouvait cela étrange, de passer d'une pièce avec une horloge puis ensuite à un supermarché.

- Où est-ce que je suis ?

Mais elle avait beau poser la question et parler à voix haute, personne ne répondait.

"Au moins, je ne vais pas crever de faim ou de soif", songea t-elle en parcourant les rayons des yeux.

Enfin, si la nourriture était comestible. Il fallait faire attention.

"Non, je pense que je devrais sortir de là. Ensuite, j'essaierai de me repérer."

Elle avança prudemment dans le rayon des fruits, très peu rassurée.

- J'ai un très mauvais préssentiment.

Son téléphone ne marchait pas et la seule télévision du magasin affichait un homme très étrange qui répétait "Je vous ai manqué ?". Mavis n'avait aucune connaissance de qui était cet homme et elle ne pouvait pas faire de recherches.

La vampire soupira de soulagement quand elle aperçut une porte au loin. Elle s'y précipita et constata très vite qu'elle était fermée. Elle poussa un soupir de désespoir.

- Non, ça ne peut pas se passer comme ça !

Elle fonça au rayon pour équipement de jardin et prit la première chose qu'elle put attraper, une tronçonneuse dans un carton. Elle revint devant la porte en verre et jeta de toutes ses forces la lourde boîte dedans. La porte explosa en plein de petits morceaux.

La vampire se jeta dehors et à son plus grand soulagement, l'air ne semblait pas toxique.

Ne semblait pas toxique.

Mavis sortit aussitôt son téléphone et se retourna. 

Le magasin avait disparu, laissant place à une scène de crime. La vampire poussa un petit cri d'étonnement et s'approcha des policiers. Ceux-ci ne semblèrent pas la remarquer.

Elle découvrit deux corps : celui d'un jeune homme et celui d'une jeune femme.

Olive et L.

[23:23]

La bombe explosa. Hanji couvrit les yeux d'Anya Forger qui se blottit contre elle. La mère (adoptive) de l'enfant, Yor Forger, avait succombé durant la seconde attaque.

EDEB s'activait déjà à soigner leurs camarades vivants. Certains avaient disparu.

Hanji laissa partir la gamine qui se réfugia dans les bras de son père adoptif, Loid Forger.

L'espion la couvrit d'un bref regard tendre avant de relever la tête vers Hanji.

- Alors ? Que fait-on maintenant ?

- On fuit, répliqua la châtaine d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu.

- Fuir mais pourquoi ?, rétorqua Loid, on va tous mourir de toute façon.

- Peut-être oui, intervint EDEB, mais alors, essayons de le faire en allant prévenir le reste de nos alliés.

Loid plissa les yeux.

- Le reste de nos alliés ? Quels alliés ?

Hanji et EDEB échangèrent un regard.

- Nos alliés sont un peu dispersés partout, même si là-plupart sont à la J-House. On a déjà tenté quelques attaques contre les gardiens et June mais impossible à sauver un seul "Anormal" comme ils les appellent. C'est Anne qui les amène à nous. Elle est d'un courage inné.

- D'accord, mais les autres ?

- Eh bien.., commença EDEB d'une voix fatiguée, à vrai dire, nous n'en savons rien. Mais il faudrait envoyer les plus rapides de nous pour les chercher.

Etoile de Feu, un camarde des trois qui aidait aussi EDEB et Hanji à remplirent leurs fonctions de chefs et d'adjointe-chef, se leva. 

- Cela me fait penser à la Grande Bataille contre la Forêt Sombre, déclara t-il d'un ton grave, il ne faut pas tarder. Je peux y aller, si tu veux.

- Ce serait vraiment super, merci. Emmène une autre personne avec toi et demande à Soul de former un autre duo.

- Je le ferai, promit le rouquin avant de s'éloigner. 

Il se dirigea vers Soul qui hocha la tête avant de tendre la main à son fidèle ami, Plume Grise.

Soul, quant à lui, choisit une fille aux cheveux blonds. Maka Albarn.

EDEB, Loid et Hanji regardèrent les deux duos partirent dans des directions.

[Au même moment]

Mavis avait fui la scène de crime et s'était cachée dans une ruelle. Elle n'arrivait pas à respirer.

Et ce n'était pas à cause de ce qu'elle avait vu.

L'image de L et Olive se tenant la main, le visage et le corps à moitié brûlés. C'était mignon en fait, la façon comment L semblait protéger Olive. Il montrait quelque chose aussi mais Mavis n'avait pas eu le temps de voir, les policiers s'étaient rapprochés des cadavres et la vampire n'avait plus rien vu. En tout cas, elle avait envie de pleurer.

C'était un vrai cauchemar.

Mavis ferma les yeux, terrifiée. Autour d'elle, il y avait une sorte d'apocalypse. Il y avait des flammes, des soldats armés, des chiens, des ruines.

Un décor parfait de film de science-fiction.

Mais ce n'était pas de la science fiction.

Mavis priait intérieurement pour retourner à la normale. 

Silence.

Lorsqu'elle réouvrit les yeux, elle se trouvait dans une plaine. Mavis aurait dû être rassurée mais elle ne l'était pas. Elle leva la tête vers le ciel et poussa un hurlement d'effroi à vous en faire frissoner les os. 

Un nuage. Un nuage noir. D'oiseaux. Qui tourbillonait au-dessus d'elle.

Avant de s'abattre comme la foudre.

Des becs lui pinçaient la peau, des serres lui griffaient les bras et les jambes, des ailes l'aveuglaient et la rendaient complètement sourdes. Elle n'était qu'une proie pour ces bêtes.

Quand tout s'arrêta, Mavis resta un instant au sol. Son corps était couvert de blessures, parfois, le sang coulait déjà. Elle était épuisée. 

"Relève-toi , ma chauve-sourissette".

Elle entendait la voix de son père, Dracula. La gorge nouée, elle se rappela qu'il avait disparu.

Depuis bientôt un an.

Elle se releva avec difficulté et se retourna. Elle était à présent en haut d'un immeuble.

- Qu'est-ce que c'est que ça..?

Elle se rappela qu'Anne avait peur du vide et que Tess était ornithophobe.

Puis elle comprit.

[23:27]

- EDEB, réponds-moi. 

EDEB bailla discrétement, couchée sur sa paillasse qu'Hanji avait étendue pour elle.

- A propos de quoi ?

- Est-ce qu'on va mourir ?

Les yeux d'EDEB brillèrent et s'embuèrent mais Hanji ne le remarqua pas.

- La question serait plutôt, peut-on continuer à vivre encore longtemps comme ça...

- Comme ça ?

- Dans la peine, le deuil et la souffrance..

- EDEB, arrête de faire ta poète, tu dis absolument n'importe quoi et je déteste quand tu dis ce genre de choses.

Un léger sourire étira les lèvres de la chef.

- Oh..pourquoi donc..?

Le coeur d'Hanji se serra.

"Parce que ça se ressemble à des adieux."