Tout a éclaté.
Tout allait bien pourtant, mais il fallait bien que cela change, avance même si c'est dans le mauvais sens.
L'un ne sait pas quoi faire et l'autre pense ne pas être aimé...
Pourtant les deux ne sortent plus depuis une semaine et leur souffrance est bien semblable. Reste à voir comment se relever, affronter ses démons et remettre le chemin dans une bonne direction.
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Point de vue interne, Lucas.

Une semaine.
Une semaine que j'ai vu Maxence sur cette scène. Une semaine que mon cœur s'est enflammé et que je suis parti en courant. Comme une merde.

Je jette un œil à mes volets fermés. Est-ce que c'est la nuit ? Le jour ? Je n'ai plus la notion de rien. À quoi bon après ce que j'ai fais...
Lui doit me détester. Je l'ai laissé seul, j'ai fuit même. Je n'ai même pas pu affronter son regard.
Est-ce que je me fais des idées ?
Parfois je me dis qu'il chantait pour moi et qu'il voulait me faire comprendre quelque chose.
Mais quelle importance après tout ? Je ne vois pas comment lui reparler de toute manière. Une excuse ne suffirait pas.
Je me lève lourdement et pars à taton à la recherche de mon frigo. Il est bientôt vide. Il faudra donc que je sorte un jour. Je me tourne vers la porte d'entrée.
Dans mes meilleurs moments, j'imagine qu'il est là devant la porte. Hésitant à frapper. J'imagine que je vais lui ouvrir et qu'on aura pas besoin de mots. On se prendrait juste dans les bras et ça suffirait à tout effacer, tout pardonner.
Mais après je suis plus mal encore.
Et puis même, je me fais peut-être des idées ? Il ne m'aime sûrement pas.
Comment aimer quelqu'un qui se casse en courant après t'avoir vu chanter... Ce serait stupide. Et plus encore, pourquoi aimerait-il un homme ? C'est pas commun... On aime pas quelqu'un du même sexe que soit non ? Ça ne doit pas être normal...

Je ne me suis personnellement jamais posé la question. Un homme ça va avec une femme. Point. Je n'ai jamais entrevu d'autres possibilités.
Comme je suis stupide. Comme je suis fermé !
Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence : je l'aime bel et bien. C'est réel et j'ai mis beaucoup de temps à le comprendre. Mais maintenant je me dis que j'ai surtout mis beaucoup de temps à l'accepter.
Ces fameuses questions.
Tout le monde les avaient ces fichues questions.
Si je l'aime vraiment, si lui m'aime, si mon amour pour lui est légitime ? Oui, c'est un grand classique.
Mais merde ! Je l'aime et se sentiment est putain de bien réel ! Alors on s'en moque bien de savoir si la personne que j'aime est un homme ou une femme non ? C'est bien la même chose, le même sentiment. Seul l'amour doit compter et peu importe si je suis jugé différemment de la masse. On ne devrait pas juger mes sentiments, ça ne regarde que moi !

Maxence est un homme et je l'aime.
Je me répète cette phrase en boucle.
Ça me semble évident maintenant, je ne devrais pas avoir honte de ça.
J'aime un homme donc.

Les gens sont cons merde.
Il n'y a rien de plus beau que l'amour ? C'est bien ce que vous dîtes tous non ? Alors pourquoi le discours change quand il s'agit d'un amour homosexuel ? Pourquoi les gens en ont honte, s'en révoltent ou veulent le cacher ? C'est pas grave.
Drôle que ce soit moi qui pense ça... Je n'avais pas la même réflexion quand je suis parti en courant.

Je frappe un point contre mon mur.
Oui voilà, je comprends pourquoi j'ai fuit. J'ai fuit parce que c'était un homme. J'ai fuit parce que je pensais que c'était mal de l'aimer ou que ce n'était pas réel. J'avais le poids d'un monde sur mes épaules. Un monde stupide et plein de clichés. Maintenant que j'ai compris ma fuite, ça va un peu mieux. Ça n'efface pas ce que je lui ai fait subir bien-sûr.
Mais s'accepter soit même c'est déjà tellement énorme. Se sentir légitime.
Se dire "oui, je l'aime et j'ai le droit. "

Toute cette réflexion m'a énervé. J'ai été stupide, mais le monde l'ai aussi.
Alors je me lève, j'ouvre tous mes rideaux à la volé, tout mes volets et laisse la lumière entrer de nouveau. Je m'approche de la fenêtre de ma chambre. Je sens un rayon de lumière me réchauffer le visage. Je ferme les yeux et j'arrête de réfléchir.
Tu t'es déjà posé trop de questions Lucas.
Alors j'avance vers la fenêtre, je l'ouvre en grand. Un courant d'air rentre dans la chambre faisant voler tout un tas de feuilles. Et au même moment, je prends une grande inspiration, je me penche, la tête au-dehors et les bras grands ouverts.

"J'AIME MAXENCE ! JE SUIS UN HOMME ET J'AIME CET HOMME! JE L'AIME ET J'EMMERDE CEUX QUI DIRONT LE CONTRAIRE !"

Je me laisse tomber sur mon lit un sourire aux lèvres. Voilà les réponses à mes questions :
-Oui j'aime Maxence.
-Oui mon amour est légitime.
Merde, je l'aime tellement.
Et je vais tout faire pour le voir me sourire de nouveau. Tout.

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Bon voilà pour ce nouveau chapitre !
Comme vous avez pu le voir, je ne pige absolument pas la logique de l'homophobie.
J'ai eu du mal à retranscrire la façon de penser de Lucas (fictive hein) qui ne se posait au final pas de questions mais qui maintenant se rend compte de la stupidité du truc. Avec la question de la légitimité et de la honte. Bref, j'ai du mal à faire en sorte que ce soit clair, j'espère que vous comprenez.
Sinon vous êtes super nombreux à suivre mes conneries, ça me fait super plaisir !
La suite bientôt ^^