~A la fin~
(Pour l'écouter en même temps :
https://youtu.be/MqoANESQ4cQ
C'est «The cinematic orchestra, arrival of the birds, sur YouTube»)
Narrateur interne, Lucas.
Je repasse en vitesse devant le miroir pour une énième vérification.
Bon je n'ai pas d'épis, mes cheveux tiennent en place. Mes habits sont accordés et repassés.
Ça devrait le faire. Pourtant je stresse tellement. Je fixe mon reflet un moment.
Il est l'heure. Il vaut mieux que j'y aille si je ne veux pas être en retard.
Je prends une grande respiration, me retenant de courir à mon armoire pour changer d'habits encore une fois. Je suis beaucoup trop agité. Ce n'est pas mon premier rendez-vous pourtant.
Mais je ne m'habituerais jamais je crois. Jamais je ne me lasserai d'aller à un rendez-vous avec lui. Jamais je ne pourrais rester totalement calme alors qu'il m'attend dans cette ville, quelque part.
Alors qu'il m'a donné rendez-vous. A moi.
Je quitte enfin le miroir des yeux. Je dépose Natsu chez ma voisine et descends les escaliers en vitesse.
Arrivé en bas je sors mon portable et regarde son dernier message.
Ce matin encore, ce n'était que des numéros et des lettres.
Maintenant je peux clairement le déchiffrer et y lire une toute autre chose :
«Vingt h à mon bar love you »
Je ne comprenais pas au début mais une fois la clé trouvée, ça a été tout seul. Tout était dans le message. «J'ai mille raisons». Une tournure que Maxence n'emploie pas normalement.
Il faisait référence à «a 1000 times» la première musique qu'il a chanté devant moi. Celle où il m'a avoué son amour... Où je suis parti.
Pour le reste, L pour la ligne et son numéro, derrière le slash c'est l'emplacement de la lettre sur cette ligne, les points montraient un changement de lettre et les tirets un espaces.
Pas besoin de me demander
longtemps de quel bar il s'agit exactement. J'ai tout de suite su lequel.
Et mes pas m'y amène en ce moment. Je marche vite. Je regarde chaque passants. Je crois le reconnaître partout. Je vais enfin le revoir. Je me souviens de la première fois qu'il m'a emmené dans ce bar bien-sûr. Je me souviens de ses mots surtout :
« Un bar ? Mais Max on en a fait pleins déjà !
- Peut-être mais celui-là c'est pas pareil ! On peut y chanter, t'as pas lu ?
Je voulais t'y emmener ! C'est un endroit assez important pour moi, j'y ai passé des putains de moments... »
Si on m'avait dis tout ce que j'allais vivre après ça... Jamais, jamais je ne l'aurais cru.
Et si on m'avait dis à quel point ça allait être dur, comme j'aurai mal loin de lui et toutes les conneries que j'allais faire... Et-ce que j'aurais quand même tenté l'aventure ?
Je crois que oui. Parce qu'au delà de la douleur, je ne peux oublier comme mon cœur bat quand il est à côté de moi. Je ne peux oublier tous les moments incroyables qu'on a vécu et tout ceux que je veux encore vivre avec lui. Cet amour est peut-être parfois gâché par nos conneries, mais ce ne sera jamais assez pour je veuille en finir. Je le comprends maintenant.
J'avais entendu ça dans un film :
« n'oublie pas que le miel n'est pas vraiment le miel sans le vinaigre ».
C'est assez évident. Mais je le comprends bien mieux maintenant que je l'ai vécu.
Je m'arrête, sors enfin de mes pensées.
Je suis au bout de la rue. Je tente sans succès de calmer ma respiration haletante. J'ai très chaud.
Je regarde ma montre.
19H50.
Je suis à l'heure au moins. Mais pas question que je n'arrive avant. Je dois y être pour 20h précise. C'est mon but. Alors je m'assois sur un muret. Et j'attends comme un abruti.
Ce n'est pas la première fois que j'attends pour lui. J'ai tellement attendu ses messages et ses appels quand on était pas encore ensemble. Quand j'étais dans l'ignorance totale de mes sentiments.
Alors que je tremblais quand sa main approchait de la mienne.
Alors que dès qu'il entrait dans mon champs de vision, je ne voyais plus que lui.
Je regarde l'heure de nouveau.
19H53.
C'est quand on attend impatiemment quelque chose que le temps nous parraît le plus longt.
La perception du temps, notre horloge mentale, change. Et actuellement, la mienne est dans un total ralentie. Et ça ne va pas en s’arrangeant. Mais je dois garder un œil sur ma montre pour être sûr de ne pas rater 20h.
Ça fait une éternité pour moi. Mais il est l'heure. Enfin.
19H58, 30s
Je me lève, j'enlève la poussière imaginaire que je crois voir sur ma chemise et je commence à avancer.
19H59, 10s
Je suis au milieu de la rue et je vois très clairement les néons du bar qui clignotent. Les yeux dans le vide et de peur de me rater, j'accélère. J'entends de la musique.
19H59, 50s
Je suis devant la porte. Je m'arrête. Mon cœur lui accélère encore plus. Bientôt l'heure...
20H00, 0s
Je pousse la porte, entre dans le bar.
Debout au milieu de la pièce, il est là.
Maxence est là.
Il me fixe.
Et je fais de même. Je ne le lâche pas du regard. J'ai les larmes aux yeux.
Devant lui se trouve une table décorée d'une nappe rayée rouge et de chandelles.
Une playlist de musiques s'est lancée à l'instant même ou j'ai passé la porte.
En ce moment, pendant que mes yeux sont plongés dans les siens, c'est celle de l'étape 3 qui passe.
Je lui souris bêtement. Il fait de même. Au moment du refrain, quand la fameuse phrase « talk to me » retentie, comme une réponse, Max prend enfin la parole.
« Salut Lucas.
- Salut, Max.
Il lance un petit rire gêné et passe une main derrière sa tête. J'admire le reflet de la lumière des bougies dans ses cheveux.
- En fait, j'ai passé la journée à chercher la meilleure façon de commencer cette première discussion face à face depuis longtemps. Je voulais trouver l'expression parfaite mais comme tu vois...
- C'est très bien, je le coupe, salut c'est très bien.
Il me sourit.
- Je voulais une soirée parfaite. J'ai même pensé à repasser cette musique tu sais. A la chanter de nouveau pour toi. Mais je ne voulais pas recommencer comme avant. Il y a des choses qu'on ne doit pas refaire... Il regarde mon air un peu triste et reprend dans un rire : J'ai même pensé à mettre un cadenna sur la porte, pour ne pas que tu partes encore. Tu ne vas pas fuir de nouveau hein Lucas ? »
On entend maintenant la musique de l'étape 4 au fond de la salle.
Je fais un pas vers lui. Et en le regardant droit dans les yeux, je reprends d'une voix tremblante.
« Le seul. Le seul et unique moyen pour que je passe la porte de ce bar ce soir, c'est en ayant ta main dans la mienne. Je t'aime. Maxence. Et je ne serai pas con une deuxième fois. »
Il court vers moi et se jette dans mes bras. Je le sers de toute mes forces, m'accrochant à lui comme si je ne voulais plus jamais le lâcher. L'étreindre pour toujours à partir de cet instant. Dans ce bar.
Il se met à pleurer et moi aussi.
« Tu m'as tellement manqué Lucas. Tellement. Je me sentais si mal sans toi. Je suis désolé, je suis nul, tellement nul.
- Non ne t'excuse pas, je suis nul aussi. Mais tout va bien maintenant. Maintenant qu'on est ensemble, tout va pour le mieux. »
Les bougies fondent peu à peu. On est seul dans ce bar, à pleurer l'un dans les bras de l'autre. On rattrape chaque minute, chaque seconde qu'on a pas pu avoir ensemble.
Plus rien d'autre ne compte.
Il n'y a plus que lui.
Moi.
Nos larmes, nos rires et nos joies.
Notre passion, notre étreinte.
Et notre amour éternel.
Bon et bien c'était le dernier chapitre...
L'histoire est close maintenant !
J'espère que vous avez apprécié, moi j'ai assez bien vécu l'écriture de cette histoire haha (ça fait un an maintenant !!)
Le film qu'il cite dans ce chapitre existe bien, il s'agit de «Vanilla sky» qui est très bon (avec entre autre Tom Cruise et Pénélope Cruz).
Voilà tout, encore une fois merci à vous, et je vous retrouve probablement pour d'autres écritures !
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