11 - Vert d'eau
Roseanne était assise sur les petites marches, à côté de Jisoo qui ne l'avait pas du tout reconnu. Elle avait fait semblant de ne rien savoir d'elle non plus, lui disant poliment bonjour, comme si de rien était. On lui avait clairement dit, que ce genre d'esprit était forcément, fortement tourmenté, enclin à se punir lui-même. Sans trop savoir pourquoi non plus, elle s'était sentie tiraillée dès son arrivé devant le maitre du paradis comme si celui-ci faisait ressortir les mauvais côtés des âmes pour qu'elles sachent la chance que chacune d'elles pouvaient avoir à être dans ce monde précis.
Lors de ses longues heures de navigation, son accompagnatrice Jennie, lui avait clairement donné ses directives, tout comme Lalice en lui rappelant qu'elle n'avait que quelques minutes avant de perdre la raison. Toutes lui avaient dit, de simple lui dire ce qu'il y avait dans son cœur avant de s'en aller. Et Roseanne avait acquiescé avant de pester, comme si elle n'allait faire que ça. Son amour pour Jisoo, ne pouvait être résumé, et encore moins en seulement trois minutes.
On lui avait encore et encore rabâché, que ce n'était pas comme le reste de l'enfer, qu'il n'y avait aucune défense contre Jisoo, si ce n'était de se perdre dans son âme en laissant les flammes l'avaler. Pourtant tous le savaient, que la rouquine n'était pas comme tout le monde, qu'elle ne faisait pas ce long périple simplement pour elle. Bien sûr, c'était personnel, mais si elle l'avait débuté, c'était surtout pour que Jisoo puisse avoir ce qu'elle méritait. Roseanne ne pensait pas avoir réellement sa place au paradis, alors que sa belle si gentille, chaleureuse et généreuse, avait le droit d'être heureuse dans un bel endroit. Elle y croyait si sincèrement, qu'elle pensait même à échanger et purger la peine de la brune à sa place.
Mais plus elle allait rester à ses côtés, plus cette réalité pouvait devenir la sienne. Alors, sa raison l'ayant finalement totalement quitté, elle ne pourrait jamais plus revenir à elle. Pourtant elle avait fait tout le chemin, même en sachant qu'elle n'aurait que très peu de chance de la sauver. Et c'était Jisoo qui lui avait finalement posé la question fatidique, celle qu'elle attendait depuis le début.
- Qui êtes-vous ? Il fallait s'en douter, ses souvenirs gâchés, ses yeux voilés, elle ne voyait plus personne à ses côtés, seule au monde, elle ne pouvait reconnaitre celle qui l'avait côtoyé tant de jours et de nuits entière.
C'était plutôt à Roseanne de poser cette question alors celle-ci était devenue des plus polies, jouant avec ses mains nerveusement. Elle se rappelait parfaitement de la première fois qu'elle l'avait rencontré, et pourtant, elle ne se rappelait pas lui avoir dit bonjour lorsqu'elle lui avait demandé son chemin.
Elle revoyait parfaitement ses joues rougies et son problème d'élocution, où elle n'arrivait pas à aligner deux mots à la suite. Pourtant, elle l'avait trouvé mignonne, comme sa première petite-amie. Celle-ci, contrairement à Jisoo, était bien moins son style. Blonde avec facilement une demi tête de moins qu'elle, rien n'avait pu prédire qu'elle serait sa copine de l'époque. Et pourtant, lors de son premier travail à mi-temps, il y avait cette jeune fille à la douce voix qui semblait l'appeler. Son léger problème de prononciation la rendait encore plus mignonne qu'elle ne l'était et quand elles se croisaient, le coin de ses lèvres levés avec malice, lui faisait imaginer toutes sortes de choses. Pourtant ce n'était qu'un sourire de politesse et il lui avait fallu bien plus de temps qu'elle ne le pensait pour finir dans ses bras.
- Bonjour, que faites-vous ici ? Elle ne savait pas comment s'y prendre, c'était vrai mais pour une fois, elle voulait commencer correctement.
Son regard n'avait quitté le fin visage de sa bien-aimée. Elle ne clignait même plus des yeux, ne voulant qu'une chose, entrevoir un tic lui montrant un peu de lucidité de la part de sa belle. Pourtant elle n'avait même pas réagi à son timbre de voix, lui faisant enfin comprendre qu'aucun espoir ne pouvait exister dans cet endroit. Alors elle avait humidifié ses lèvres pour faire son monologue mais on l'avait coupé sans qu'elle ne puisse crier gare.
Avec toute la peine qu'on pouvait avoir dans une réponse au cœur brisé et pourtant disparu depuis bien longtemps, on lui avait expliqué que l'amour d'une seule et unique vie avait été perdu, celle avec lequel on pourrait avoir envie de passer le restant d'une vie entière. Et cela avait été murmuré, les larmes aux yeux. Sa recherche conclue vainement, elle avait alors simplement expliqué que jamais elle ne l'avait trouvé, enfermée dans son enfer personnel pour son péché.
Et Roseanne avait voulu la rassurer alors elle lui avait répondu qu'elle était dans le même cas, ne pouvant trouver sa belle dans son soi-disant paradis. Pourtant cela ne servait à rien et ce qu'elle voulait réellement, était de simplement lui faire comprendre qu'on ne l'avait jamais vraiment quitté.
- Mais qui êtes-vous ?
- Je n'habite pas très loin, près de votre café. Je viens d'emménager alors je ne connais pas vraiment le quartier mais on m'a dit que vous faisiez les meilleurs cheesecakes de toute la ville. Je voulais me balader, mais il ne fait pas très beau aujourd'hui et finalement je vous ai vu de loin alors je voulais vous parler, faire votre connaissance. C'était la façon la plus simple de l'aborder.
- Je n'en fais plus, alors vous pouvez partir. Je ne peux plus rien faire, si ma petite-amie ne peut plus les gouter. Et je ne veux plus jamais en faire, ni en vendre. Alors laissez-moi tranquille, je veux juste pleurer l'absence de la seule personne au monde que j'ai réellement aimé. Roseanne allait avoir du fil à retordre pour s'en approcher.
- Moi aussi, j'ai perdu la femme de ma vie. Après que nos deux meilleures amies soient mortes. Elle était la personne la plus seule au monde, vous ne trouvez pas que c'est triste ? Je voulais tout faire pour elle mais j'ai échoué et sans trop m'en rendre compte, elle est partie loin de moi. Je vais vous raconter mon histoire, comment je l'ai rencontré. Elle s'était approchée, beaucoup trop pour deux inconnues. C'était une matinée pluvieuse... exactement le temps qu'il y avait quand je lui ai vu la première fois.
Comme si c'était hier, elle se voyait prendre son café, admirant la responsable qui s'occupait des préparations et de la vitrine de gâteaux. Elle n'y avait jamais été régulièrement lorsqu'elle travaillait, comme si elle l'obnubilait tant, qu'elle avait peur de ses propres sentiments. Jamais elle n'avait osé lui parler à ce moment-là, ne voulant paraitre bizarre ou trop insistante. Et pourtant, chaque fois qu'elle la voyait, elle lui souriait alors qu'on ne la regardait même pas. Puis quand elle l'avait vu ce jour-là, dans la rue, c'était le seul moment où elle pouvait l'aborder sans trop penser aux conséquences.
Son excuse était simple, juste lui demander l'itinéraire pour aller au parc. Pourtant sa ridicule demande, son intonation, son sourire et ses gestes lui avaient permis d'être à ses côtés plus longtemps. Elle se rappelait de ce moment-là, où la pluie tâchait la chemise bordeaux de Jisoo qui avait fermé son parapluie pour mieux la chercher. Alors elle l'avait abrité elle-même et pour la première fois, on avait fait le premier pas vers elle.
Le bonheur qu'elle avait ressenti plus tard, jamais il n'avait été si fort avant, pas parce que c'était la première fois qu'elle était amoureuse, elle l'avait déjà été d'ailleurs. Mais parce qu'elle n'avait jamais cru être aussi bien comprise, finalement elle regrettait ce moment passé de sa vie. Pas parce que c'était une erreur, mais parce qu'il était trop court et que jamais, elle ne pensait à en profiter quand cela arrivait.
- Mais quand nos deux meilleures amies sont mortes dans un accident, plus rien n'était pareil, elle n'était plus la même personne. Je l'aimais toujours, jamais mes sentiments ne s'étaient estompés pour elle mais tout avait changé. Son sourire n'était plus là, son rire n'existait plus, elle ne me montrait plus combien elle était amoureuse de moi et pourtant je faisais tout pour qu'elle comprenne que les filles étaient heureuses là où elles étaient.
- Quand on est mort, on disparait. Il faut que vous partiez, vous n'avez rien à faire ici. Elle lui avait craché ses mots, les mains sur les tempes.
- Vous vous trompez, si la vie sur terre existe alors on peut vivre dans d'autres endroits, autrement. Et je l'ai compris, la dernière fois que je l'ai vu, c'était lors de notre anniversaire. Pas celui où nous nous sommes mises ensemble, celui marquant la mort de nos amies. J'avais prévu un tas de chose, un diner aux chandelles, une bague de fiançailles, mais surtout, ma plus longue et sincère déclaration.
Ses deux derniers jours sur terre, jamais elle n'avait vu venir sa fin. Le psychiatre qu'elle voyait régulièrement, principalement en tant qu'accompagnatrice de Jisoo, lui avait proposé de marquer cette date, comme si c'était une bonne idée. Ce jour-là n'était pas un jour triste, c'était celui où un nouveau monde s'offrait à leurs deux heureuses amies.
Roseanne y croyait encore et toujours, plus fermement qu'auparavant. Même si elles ne semblaient pas des plus heureuses, Lalice et Jennie étaient ensembles comme elle et Jisoo à l'époque. Des mois après avoir tenté de les pousser dans les bras l'une de l'autre en vain, elle avait pu les voir s'embrasser, s'exprimer leur amour et sourire. Elles n'étaient pas toujours ensemble, peut-être parce qu'être amoureux n'était jamais simple mais au moins, elles n'étaient plus de simple collèges ou amies, elles étaient la moitié de l'autre.
Alors pour ce jour-là, Roseanne avait acheté une nouvelle robe, commandé des bouquets entiers de roses rouges et fait les courses pour son diner avec sa belle. Pendant des semaines, elle avait peaufiné le plat qu'elle avait choisi. On lui avait d'ailleurs reproché quelques fois, son retard l'après-midi, simplement parce qu'elle n'avait vu l'heure dans les cuisines de son travail.
Son patron l'avait aidé, gentiment, il restait après le service pour lui servir de mentor. Pour la cuisson, la texture, la présentation des aliments, Roseanne voulait que tout soit parfait. Alors elle avait tout préparé, pour juste avoir à se mettre aux fourneaux dès qu'elle pouvait rentrer chez elle. Elle avait même pris deux bagues, qu'elle avait choisi dans une enseigne réputée.
Pendant des jours entiers, elle était restée scotchée devant la boite à les admirée. La nuit, elle n'arrivait plus à dormir, caressant les cheveux de sa belle assoupie à ses côtés. Puis quand elle se retrouvait à toucher la main de celle-ci, l'envie d'y glisser l'alliance à son annulaire, brulait ses sens. Mais elle y résistait, préférant lui offrir après lui avoir fait sa déclaration.
Elle l'avait écrit, encore et encore, griffonnant plusieurs fois certaines de ses phrases. Jamais, jamais elle n'était sûre de ses mots, de leurs tournures et de l'impact qu'ils pouvaient avoir. Et quand elle avait enfin choisi ce qu'elle allait parfaitement dire, elle avait tant relu son discours, qu'elle le connaissait par cœur. Malgré cela, Roseanne savait parfaitement qu'elle allait tout oublier, que sa peur parcourrait son âme entière, que sa voix tremblerait et qu'elle mourrait de honte si on refusait ses avances.
La rousse savait parfaitement à l'époque, que ce jour-là, n'était pas vu de la même façon pour sa bien-aimée. Elles étaient l'inverse opposée de l'autre, l'une optimiste et l'autre pessimiste, l'une terre-à-terre et l'autre plus rêveuse et romantique. Ce n'était pas de la faute de Jisoo, son caractère la rendait comme ça et rien ne pouvait y faire. Même avec Roseanne à ses côtés et c'est pourquoi, celle-ci avait choisi cette date particulière pour lui dire combien elle l'aimait, combien elle voulait passer le restant de ses jours avec elle.
Et malheureusement, elle n'avait rien pu lui dire de tout ça malgré que ses désirs aient pu être assouvis, car jusqu'à la fin, Jisoo avait été à ses côtés. Même lors de son dernier souffle, sur le bitume glacé, c'était la voix de sa belle qui semblait lui murmuré que tout irait bien alors, rassurée par les mots qu'elle entendait, elle avait fermé les yeux pour se reposer un peu.
Alors qu'elle n'avait encore rien dit à son amoureuse, sa déclaration devenant lentement illisible, sa lettre souillée par son sang, ses lèvres closent à jamais. Et avant qu'elle n'abandonne contre sa fatigue, elle avait susurré qu'on lui pardonne, ne pouvant préparer le repas pour Jisoo, lui glisser sa bague à son doigt.
- Parce que je l'aimais plus que tout au monde, j'avais dépensé toutes mes économies pour la rendre heureuse, pour lui donner cette bague qui nous lierait l'une à l'autre. Mais elle est partie sans que je ne puisse m'y préparer.
- C'est romantique, mais elle s'est quand même suicidée. Jisoo n'avait pas tort, elle avait tout de même fait sonner son heure.
- J'étais une mauvaise personne, forte, mais je me mentais à moi-même, à ma bien-aimée. Je lui ai fait du mal, ses poignets rougies par les lames, je les voyais, mais j'avais tant besoin d'elle, que je les serrais encore et encore pour qu'elle me laisse l'embrasser, qu'elle accepte mes désirs.
On lui avait reproché plus d'une fois, de n'être avec elle que pour le sexe alors que plus rien n'allait entre elles. Pourtant elle ne le faisait que pour réparer son propre cœur, pour se sentir aimer, pour libérer son mal-être et pour faire oublier la peine de Jisoo. Mais tout ce qu'elle réussissait à faire, était que sa belle s'enferme dans la salle de bain des heures durant, pleurant encore plus, se sentant souillée alors que Roseanne faisait tout pour la sortir de la pièce, inquiète de ce qu'elle pouvait faire.
Jusqu'au jour où la brunette avait trouvé une mauvaise façon de crier ses problèmes, faisant couler le sang de ses poignets et la rousse s'en était occupée, appelant les secours, maintenant la plaie en lui parlant pour qu'elle reste éveillée. Et chaque jour, elle faisait ses soins, nettoyant les points de sutures, changeant le bandage et surtout, pleurant à la place de Jisoo qui s'était enfermée dans un long mutisme.
La clé est la communication, on lui avait toujours dit ça quand elle ne voulait pas aller vers les autres, quand elle pensait encore que la solitude était le meilleur qui puisse lui arriver. Et quand elle avait enfin fondu en larme devant sa bien-aimée, au point qu'elle n'arrive plus à reprendre son souffle, comme si on l'étouffait, comme si on la punissait pour avoir fait du mal à Jisoo. Quand celle-ci avait entendu les supplications de Roseanne, lui demandant pardon, s'excusant de vouloir être quelqu'un qu'elle n'était pas, la brunette avait glissé ses bras autour du cou de son amoureuse et lui avait fait un maladroit câlin.
Les hauts et les bas arrivent toujours dans une vie, elles en avaient vécu plusieurs, mais la mort semblait les poursuivre, bien plus qu'elles ne l'imaginaient d'ailleurs.
- Quand j'ai revu mes deux meilleures amies. Et Jisoo l'avait coupé.
- Vous avez dit qu'elles étaient mortes.
- On peut les revoir, dans nos rêves. Roseanne lui avait dit en secouant la tête, elle devait lui faire comprendre que tous ses souvenirs étaient faux.
- Je veux voir Roseanne.
- Je peux vous montrer, c'est facile, comme faire du café. Fermez les yeux, fermez-les, n'ayez pas peur. Vous vous rappelez la première fois que vous avez fait l'amour avec votre bien-aimée ?
Bien sûr qu'elle s'en rappelait. Un soir, pendant la saison des pluies, si Jisoo avait peur d'une chose plus que les araignées et les serpents, c'était le tonnerre et les éclairs lors des orages. Roseanne était venue chez elle, voulant faire des pâtisseries avec elle pour la boutique. Elle adorait ça, la rousse trouvait que c'était relaxant de mélanger les ingrédients, de les manipuler et d'en faire de mignonnes petites formes qui accompagneraient les cafés et thés pris sur place.
Puis l'intention semblait adorable, alors devant le plan de travail, Roseanne lisait la recette et Jisoo l'aidait à bien suivre les mesures. Et c'est quand il ne restait que la farine à mélanger petit à petit, que le ciel avait décidé de gronder pour que la brune s'effraie et renverse le pot en un nuage blanc.
Son invité avait tenté de rattraper la maladresse de Jisoo mais celle-ci avait fini par se blottir dans ses bras quand un éclair avait fendu les cieux gris. Alors la rousse avait ri, tant elle la trouvait enfantine à avoir peur de ce genre de chose. Puis son bras s'était pris un coup alors sa main avait glissé dans les cheveux de sa belle et lui avait proposé de faire une pause. Avec entrain, Roseanne lui avait murmuré qu'elles pourraient peut-être bien s'embrasser et faire des choses aussi douces que des petits gâteaux, avec la plus douce des petites-amies.
Et Jisoo avait accepté, sursautant pile au moment où le tonnerre avait frappé, une main glissant sous son short de nuit et des lèvres violant son cou en une multitude de bruyants baisers. Elle s'était d'ailleurs accrochée à celle-ci, serrant son étreinte en bloquant la nuque de la rousse. Assise sur les genoux de sa chérie, on l'embrassait doucement, lentement en la câlinant pour qu'elle soit rassurée.
Puis on avait ouvert le premier bouton de sa chemise blanche, et un deuxième avant de continuer avec le troisième. Mais elle l'avait arrêté, par peur d'aller plus loin. Tenant sa main, Roseanne l'avait approché de ses lèvres pour y déposer un baiser.
- Je t'emmène dans ton lit ? Tu as l'air épuisée de ta journée.
Alors elle l'avait accompagné jusque dans sa chambre pour qu'elle puisse se reposer. Elle n'avait pas du tout mal pris le fait qu'on refuse ses avances, elle pouvait attendre que sa belle soit prête ou ait réellement envie de faire l'amour avec elle. Ce n'était pas grave si finalement elle doutait, cela pouvait arriver à tout le monde.
Roseanne avait donc soulevé la couverture pour que sa belle s'y couche et celle-ci était restée accrochée à sa main. Elle ne voulait pas qu'on la quitte, Jisoo avait peur qu'on s'éloigne d'elle et les éclairs illuminaient encore le ciel. La petite rousse trouvait qu'elle était bien mignonne à réagir de cette façon, elle s'était donc penchée pour déposer un baiser sur son front. Une main avait glissé sur sa nuque et on l'avait retenu près d'elle, pour qu'on l'embrasse alors elle avait répondu à la demande qu'on lui faisait en pressant ses lèvres contre celle de sa bien-aimée.
Jisoo avait glissé un de ses bras dans le bas du dos de la rousse en se relevant légèrement et Roseanne avait perdu l'équilibre, posant une main sur le matelas en se rapprochant un peu plus de sa chérie. Son cœur battant plus fort, son souffle se mêlant à celui de Jisoo, elle s'était assise à califourchon sur ses cuisses et la brunette avait parcouru l'épiderme que sa belle cachait pourtant sous son t-shirt.
- Je t'aime... On lui avait murmuré en caressant faiblement ses cheveux. Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave. Ne te force pas Jisoo.
- Je veux ! Elle l'avait dit un peu trop fort, avant de s'en rendre compte et de parler plus bas. J-J'ai envie qu'on le fasse.
- Dis-moi stop si c'est trop vite, si finalement tu ne veux plus ou si tu as peur, mh ?
Jisoo avait glissé sa main sur la joue de la petite rousse, son pouce caressant la lèvre inférieure de celle-ci. Et finalement elle avait baissé sa tête, se décidant à ouvrir entièrement sa chemise. Elle avait inspiré longuement, avant de relâcher la pression et Roseanne s'était penchée un peu en avant pour embrasser son cou, en un chaste baiser. Puis son regard s'était perdu dans celui de sa belle avant qu'elle ne les quitte en enlevant son haut.
- Donne-moi tes mains. Elle lui avait murmuré et quand on lui avait obéis, elle les avait attirés vers son corps. On peut prendre notre temps tu sais, je serai encore à toi demain, et après-demain, et tous les jours qui suivrons.
- Tu es... la première...
- Il faut bien qu'il y en ait une, un jour ou l'autre. Jisoo avait remonté ses doigts jusqu'à l'accroche du soutien-gorge de Roseanne et celle-ci l'avait embrassé avait de se mordre la lèvre. Mais j'ai la pression, de savoir que c'est moi, celle qui a la chance de toucher une si belle femme. Et doucement elle s'était laissé tomber en avant pour être au-dessus d'elle. Celle qui puisse t'embrasser tous les jours, voir ton sourire, sentir ton parfum, être à tes côtés, manger tes gâteaux. Celle qui puisse avoir la chance de tout connaitre de toi.
- Roseanne... Elle avait secoué la tête. La chanceuse, c'est moi, d'avoir une si gentille et jolie petite-amie.
Ce n'était pas le plus beau jour de leur vie, simplement une fin d'après-midi où elles avaient montré les sentiments qui parcouraient leur âme. Avec douceur, chacune avait réellement découvert le corps de l'autre et jamais, la sensation de ses doigts froids sur la peau brûlante de Jisoo, n'avait quitté Roseanne.
Les yeux fermés, la rousse le sentait encore alors elle avait attrapé la main de sa belle et même s'il y avait beaucoup trop de chance qu'elle gâche tout de cette façon, elle avait tourné la tête vers Jisoo pour tout lui avouer.
- C'est moi... Jisoo... C'était la voix tremblante qu'elle lui avait murmurée. Je suis Roseanne.
- N-Non ! Qui que vous soyez, ou quoi que vous vouliez, vous ne pourrez me l'enlever. Elle s'était éloignée en criant ses mots.
- Alors je ne peux plus rien faire. Elle s'était levée, et avait descendu les escaliers pour s'effacer dans le paysage perdant ses puissantes couleurs, les friches n'étant plus qu'un ridicule vert d'eau. Je ne peux pas te sauver d'ici, adieu.
Et Roseanne avait rapidement quitté le parc, luttant pour ne pas être complètement envahie par les ténèbres.
-
Deux updates en quelques jours, je veux vraiment la finir avant 2018 les gars.
J'ai coupé avant ce qui était prévu bc... le chapitre est déjà assez long comme ça.
On a plusieurs flashbacks (j'ai du relire le début pour ne pas faire de faux raccords... c'est pour dire qu'elle commence quand même à dater.).
Il se passe pas énormément de chose mais je ne voulais pas bâcler cette scène qui est bien importante pour la suite (et fin). Logiquement il reste un à deux chapitres (et j'hésite sur un épilogue ou non).
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