Chapitre 146 : Le devoir de J

Le nouveau plan consistait à attaquer la team Jack tous ensemble. Cammy devait utiliser sa capacité de téléportation afin de séparer chaque ennemi et les affronter avec ses amis un à un. Alors qu'elle était au salon avec Barry et Mouppy, elle fut obligée d'aller aux toilettes. À son retour, le jeune homme et le chat avaient disparu et elle se retrouva face à deux criminels très connus.

***

Une demi-heure plus tôt...

Le surnommé Heal avait le concept de la guérison. Jack l'avait capturé quelques jours auparavant et lui avait proposé de rejoindre son équipe s'il voulait éviter de finir dans son arène.

L'usurier l'avait invité dans son salon, s'était tranché un doigt et avait demandé au nigh de le soigner. Heal avait essayé, sans succès.

« Laisse tomber, ça ne marchera jamais, maugréa ce dernier. Un pouvoir fonctionne grâce à trois facteurs : l'imagination, la concentration et la volonté. Le problème, c'est que je n'ai plus aucune envie de bosser pour toi. Au contraire, je veux te voir crever. »

Jack sourit. Heal n'avait ni amis, ni famille. C'était une crapule qui ne possédait rien à protéger, ce qui le rendait difficilement manipulable. Toutefois, l'usurier savait comment l'utiliser.

« Alors, faisons un marché, proposa celui-ci. Même si tu ne veux plus travailler pour moi, je suis prêt à te rendre ta liberté. Pour ça, tu devras éliminer une personne. Les chances de victoire sont de 90%, qu'en dis-tu ? »

***

J, qui avait réussi à s'assoupir dans un lit douillet, se retrouve allongé au beau milieu de la rue. Un coup de couteau surgi de nulle part le prend pour cible. Les sens en alerte, le brigadier sursaute immédiatement et esquive.

Il regarde autour de lui, extrêmement troublé. Il est toujours dans le quartier de Flower. Il était même passé par-là plus tôt.

« On a été attaqués pendant mon sommeil... constate l'humain. j'ai été séparé des autres... et j'ai perdu mon sabre. Je ne comprends pas tout... mais je dois vite les retrouver. »

Il observe son adversaire et le reconnait immédiatement. Ces courts cheveux gris ébouriffés, négligés depuis une décennie, ces yeux bleus et ces taches de rousseur semblables à des miettes de pain. C'est Heal.

J souffle longuement. Il a entendu parler de ce nigh aussi nuisible qu'un rat et coriace comme un cafard.

Ce n'est vraiment pas le moment.

Le criminel prend un air hautain :

« Abandonne et je t'offrirai une mort sans doul... »

J ne le laisse pas bavarder davantage et fonce sur lui. Il lui assène plusieurs droites rapides et précises visant la tête. Heal esquive en se balançant de droite à gauche comme une pendule. Le souffle des attaques lui fait perdre plusieurs touffes de cheveux.

J change de cible et s'en prend à son torse. Le poing du brigadier s'enfonce dans la cage thoracique de son ennemi, brisant ses os dans un craquement glaçant, avant de réduire en bouillie son cœur.

Heal affiche un sourire carnassier. Il profite du fait que l'humain ait le bras occupé afin de lui donner à son tour un coup de couteau véloce. L'objet tranche diagonalement la poitrine du brigadier. Celui-ci se dégage avant que la blessure ne soit profonde. Les côtes et l'organe vital du nigh se régénèrent aussitôt.

« Ce malade a fait exprès d'encaisser mon attaque pour profiter d'une ouverture. C'est un vrai kamikaze... » constate J, désarçonné.

Heal lèche le savoureux sang sur son couteau et se jette à l'aveugle sur son opposant. La lame brasse l'air. J garde ses distances, impossible de le toucher.

Le criminel recule alors, ce qui surprend l'humain. En un éclair, Heal tranche ses propres doigts et les propulse sur J. Plus fulgurants et destructeurs que les balles de n'importe quelle arme à feu, ceux-ci fendent le sol et traversent le béton des constructions voisines.

Le brigadier plonge sur le côté afin d'esquiver. Néanmoins, le majeur du nigh s'enfonce dans sa cuisse. L'humain s'écroule et grimace de douleur, pendant qu'une rivière rouge coule lentement de son membre.

Heal fait repousser ses doigts, le sourire jusqu'aux oreilles. Il ne craint pas la souffrance physique, elle ne dure toujours que quelques secondes.

J se relève en boitant et sue à grosses gouttes. Le nigh repart à l'assaut, sentant déjà l'odeur de la liberté.

Le brigadier l'accueille avec une droite ciblant l'abdomen. Son ennemi fonce tête baissée, prêt à encaisser et contre-attaquer grâce à l'ouverture.

Toutefois, à la dernière seconde, J effectue une feinte. Heal, éberlué, balance un coup de couteau dans le vide. Sa garde est complètement ouverte. L'humain le désarme d'abord en frappant l'extrémité de son bras. Puis, il enchaine très vite avec un uppercut le propulsant dans les airs.

Enfin, le brigadier s'élance en altitude. Il joint ses deux mains et abat celles-ci sur le crâne de son ennemi. Un son lugubre retentit. Tel un œuf sous la pression d'une paume colossale, la tête d'Heal se fait complètement broyer. Un feu d'artifice écarlate explose dans le ciel.

J atterrit doucement, tandis que le cadavre s'enfonce dans le sol et disparait sous un nuage de poussière en produisant un grand brouhaha.

« Tous ceux qui ont des capacités de régénération ont le même point faible, se dit J. Leur cerveau. Une fois qu'il est détruit, ils ne peuvent plus réfléchir, et encore moins utiliser leur pouvoir. »

Jack a dupé Heal, sans avoir menti. Il n'a pas précisé que les 90% de chances de victoire étaient en faveur de J.

Le brigadier halète. Il saisit le bout du doigt d'Heal et l'extirpe de son membre en grimaçant.

Il doit vite retrouver les autres. Il s'apprête à foncer en direction de la maison de Rose. Cependant, il entend un hurlement.

Non loin, il y a un homme en danger.

Sans même réfléchir, J court à toute vitesse vers l'origine du cri. En un éclair, il arrive dans une ruelle. Il tombe sur un civil, la gorge tranchée, sur l'épaule d'un individu accompagné de son complice. Sans doute ont-ils prévu de le dévorer. Les assassins se retournent.

J se tape le front, excédé. Celui avec les courts cheveux bleus en boucle, les yeux marron et les grandes oreilles est surnommé Water. Quant au blond aux pupilles rouges, plutôt court de taille, il s'agit de celui qu'on appelle Alone.

Non seulement le brigadier est arrivé trop tard, mais le revoilà face à deux adversaires tristement célèbres.

« Leurs capacités sont plutôt dérangeantes, s'énerve J. Si je les affronte, ils vont pas mal me fatiguer. Or, il y a sans doute d'autres adversaires qui m'attendent. »

J repense aux propos de Cammy :

« Tu devrais te ménager un peu. Tu es un million de fois plus acharné qu'un gamer qui continue de charbonner pour obtenir tous les trophées d'un jeu. Si tu fais pas gaffe, tu vas finir dans un lit d'hôpital. »

Les deux criminels fixent J avec animosité, mais également crainte, et n'attaquent pas.

« De toute façon, la victime n'est plus. Peut-être que si je les laisse partir... Non. En tant que membre de la brigade, c'est mon devoir d'éliminer les nigh tels qu'eux. »

L'humain, déterminé, s'apprête à passer à l'attaque. Dès qu'il fait un pas en avant, Alone tend sa main dans sa direction.

Le brigadier n'arrive plus ni à avancer, ni à reculer, ou même bouger sur le côté, et encore moins sauter. Il est comme retenu prisonnier par des murs invisibles. Son calvaire ne fait que commencer.

De l'eau jaillit du sol et inonde la cage. Peu importe la puissance de ses coups, impossible de briser les parois. J suffoque. Cette sensation de se noyer tout en étant quasiment privé de tout mouvement est insupportable. Le liquide s'introduit dans sa bouche, ses narines. Ses muscles saillants, ne pouvant bouger que de quelques centimètres, sont inutiles.

Le concept d'Alone est celui de l'isolement. Tous ceux qu'il enferme sont condamnés. Quant à Water, il s'agit de la noyade. La combinaison de leurs pouvoirs les a rendu imbattables jusqu'à présent.

J arrache un bouton de sa chemise et le place sur son pouce, telle une pierre dans une catapulte. Le minuscule objet est propulsé avec plus de puissance qu'une fusée. En une fraction de seconde, Alone s'écroule, le front percé, le cerveau troué. L'humain qu'il avait assassiné s'effondre avec lui.

Water n'a absolument rien compris et est tellement abasourdi devant le cadavre de son ami que l'eau disparait. J n'est même plus mouillé.

L'humain est libre et peut enfin respirer. Il fonce sur Water afin de l'éliminer aussi vite que possible. Ce dernier esquive le coup de poing en reculant. Le brigadier a perdu en rapidité à cause de sa jambe blessée.

« J'avais raison, analyse J. Alone est certes capable d'isoler tout et n'importe quoi, mais sa technique ne visait que mon corps et l'eau de Water. Mes vêtements, n'étant pas inclus, étaient donc capables de traverser sa prison. »

Water, les yeux écarquillés et les poings serrés, grince des dents. Il fixe l'assassin de son ami avec une haine débordante. Ça ne fait ni chaud ni froid au brigadier. Il est juste pressé d'en finir.

Le survivant tend sa main vers J et des boules d'eau de la taille d'un camion le ciblent. L'humain les évite encore et encore, mais se fait frôler à plusieurs reprises.

N'ayant plus le choix, J saute. Les yeux avides de meurtre, Water ne rate pas l'occasion et propulse une nouvelle balle sur lui.

Impossible d'esquiver en plein air.

Le liquide atteint J de plein fouet. Il se transforme aussitôt en une prison aqueuse circulaire engloutissant le brigadier.

« C'est fini ! se dit Water. Ma technique est similaire à celle d'Alone. Une fois que l'adversaire est touché, il ne peut plus sortir et est condamné à se noyer... ! »

Brusquement, un autre bouton de la chemise de J transperce le cœur de Water.

Le projectile était si fulgurant que l'œil de l'ennemi n'a pas su le repérer. Le criminel, médusé, s'écroule.

Le brigadier a lancé l'objet avant que la balle aqueuse ne le touche. Le bouton, camouflé par l'eau, a traversé celle-ci avant de pourfendre l'adversaire. De plus, J a fait exprès de se mettre dans une situation où il ne pouvait pas esquiver afin que Water baisse sa garde.

Le criminel rend son dernier souffle sans même comprendre ce qui lui est arrivé, comme la plupart des adversaires de l'humain.

Ce dernier, libéré, atterrit et halète. Il sent déjà l'effet de la fatigue.

« Ces deux types se trouvaient là par hasard. Mais Heal était bien là pour m'éliminer. Et surtout... il y a un ennemi qui a des capacités de téléportation, comme Cammy. Celui qui m'a déplacé loin des autres... Si c'est bien Jack qui les a envoyés, notre plan est déjà un échec. »

***

Hello j'espère que vous allez bien ! Juste pour vous prévenir que je vais prendre une pause d'un mois. Merci de votre fidélité et à la prochaine 😉.

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