49- L'Odyssée Fin

Et ainsi, dispersés en quelques groupes, ceux qui c'étaient séparés en début de journée se vois réunis en fin de cette dernière. Les rayons horizontaux du Soleil veillent encore avec timidité sur nos jeunes héros pendant que la Lune commence à faire sa place dans le firmament. Et le mieux que demandaient tout ce beau monde, c'était enfin de la paix. Une paix instable certes, mais de quoi apaiser les corps et les esprits, et celui qui y travaillait le plus était le doyen du groupe actuel, Shaun. Se lavant dans la douche de la chambre de Josh, l'eau colorée ruisselait sur son corps meurtri, endolori et en peine. Il fixait les jets d'encre qui fouettaient son visage avec un regard vitreux, inerte, fatigué. L'âme du jeune homme était encore lourde de la tragédie récente et le peu de raison qui le tenait encore face à sa mélancolie n'arrêtait pas de lui chuchoter à l'oreille cette phrase qu'il ne veux pas entendre.

"C'est trop tard."

La tête lourde comme un plomb et le corps flasque comme une méduse, il coupa les jets d'encre et sorti de la douche. Venant sécher son corps d'une serviette d'hôpital, dont il trouva la force mentale pour en critiquer l'aspect trop rêche du tissu, avant de s'en entourer la taille, ne pouvant remettre ses vêtements imbibés du sang de Minori. Sortant alors de la petite salle de bain, il s'attendait à n'être en compagnie que de son ami endormi, mais il tomba pour autant sur des têtes bien familières.

Léa : Shaun ! Tu vas bien ?!

Ne lui laissant même pas le temps de rétorquer, la petite meneuse se jeta contre Shaun, l'entourant de sa chaleur dans un câlin fusionnel dont la grande asperge du futur répondit par des petites tapes amicale sur la tête.

Shaun : N'hurle pas Léa, Josh dort. Mais pour te répondre, je ne suis pas blessé, du moins.....pas physiquement.

Jack : Tu veux qu'on appelle quelqu'un pour t'amener des vêtements ?

Shaun : Me savoir ou non offensé pudiquement parlant est le cadet de mes soucis, mais c'est gentil de demander.

Venant s'asseoir sur le fauteuil proche du lit de Josh, Il laissa tomber sa tête contre le meuble et tourna son regard vers l'albinos, tendant faiblement son bras pour lier sa main à la sienne.

Shaun : Pardonne moi, mon frère, j'ai été faible.

Léa : Shaun.....

Jack : On l'a tous été aujourd'hui, à notre manière, mais je pense que.....c'était bien plus dur de ton côté.

L'inkling aux tentacules émeraude tournera son regard vers Jack et le ferma ensuite, soufflant pour expulser tout le stress et la tristesse de son corps.

Shaun : On est loin du titre qu'on nous donnait à l'époque j'imagine.

Léa : Notre force tout les 4 et en individuel n'est pas la même chose Shaun. Crois en ton chef quand je te dis qu'on est même au dessus de ses titres maintenant.

Jack : On aurait jamais dû te laisser y aller seul, c'était du suicide.

Shaun : Pas du suicide, mec, une putain d'odyssée mortelle.

Tout à coup, la porte de la chambre s'ouvrit, c'était le Docteur Choukha qui venait prendre des nouvelles et checker les constantes de Josh.

Choukha : Vous allez bien Monsieur Stanislas ? N'attrapez pas froid dans cette tenue.

Shaun : Vous savez, docteur, je ne suis plus à ça près. Comment va Minori ?

Un silence pesant s'abattu dans la pièce, les rayons orange du Soleil somnolant rendirent l'instant comme suspendu en l'air. Léa et son frère détournèrent le regard, de peur de trahir la faiblesse qu'ils ressentaient dans la voix de leur ami. Le docteur viendra regarder Shaun du coin de l'œil avant de se tourner vers les constances de l'albinos pour lâcher un profond soupir.

Choukha : Vous savez déjà, monsieur Stanislas.

Shaun : C'est bien ça le problème, monsieur Choukha , faites moi avoir tord, s'il vous plaît. 

L'homme aux tentacules à anneaux s'approcha de Shaun et s'abaissa à son niveau, passant sa main dans ses tentacules en cherchant ses mots.

Choukha : Écoutez, ce n'est pas de mon métier de mener des enquêtes, mais plusieurs personnes d'un même cercle d'amis, dont les 2 plus grandes idoles de la ville, voir du pays, se retrouvent gravement blessés et dépités à l'hôpital. Avouons que je commence sincèrement à m'inquiéter et à penser à prévenir la police.

Shaun : Ils n'y pourront rien. Rien de tout ce que vous pouvez imaginer nous menace. Docteur, si j'étais vous, tout comme le secret médical, je me tâcherais de n'en dire rien. Maintenant dite le, je suis épuisé.

Jack : Je suis de l'avis du docteur, Shaun, nous devons- 

Shaun : Il suffit. Si l'amiral, les filles et Josh n'ont rien demandés en retour, c'est qu'il doit en être ainsi. Je respecterais leur choix et je compte bien faire en sorte que ça reste ainsi. Docteur...

Les yeux de Shaun étaient catégorique, Choukha le voyait bien. Il était anéanti, plus aucune flamme n'animait ses yeux et le corps de ce dernier semblait vide, mou, à bout. Choukha s'avait bien qu'il fallait le dire, et c'était la partie la plus difficile de son travail.

Choukha : Minori Sapié est morte aujourd'hui, le 25 Octobre 12018 à environ 17h15 des suites d'une perte de sang mortelle dû à la section de la carotide principal. Je l'ai emmené au bloc mais elle était déjà partie monsieur Stanislas. Toutes mes condoléances...

Shaun regarda le docteur avant que des larmes perlent sur ses joues. Il fit basculer sa tête en arrière en cachant ses yeux avec ses mains, des ruisseaux de larmes fuyant par delà ses mains et coulant le long de son cou, tombant sur son torse. Cependant, aucun tressaillement ne se vit sur son visage, le jeune homme n'exprimait sa tristesse que dans un torrent de larme continue et dans une respiration chaude et humide, sans pour autant accélérée. Ses deux amis le voyant ainsi, ne pu s'empêcher de venir à son chevet pour le soutenir, l'une en se jetant dans ses bras pour partager ses larmes avec les siennes, l'autre en posant une main amicale sur son épaule, détournant le visage pour ne pas sombrer dans ce même gouffre. Des dizaines de secondes passèrent et Choukha décida de laisser le quatuor en paix, se dirigeant alors vers la sortie. Cependant, Il sera arrêté par le bruit de cuir du fauteuil, démontrant que Shaun s'était redressé et le maintenait du regard.

Shaun : Merci beaucoup docteur, merci infiniment...

C'est alors que le médecin le vit, la coiffure de tentacules de Shaun se mit à briller d'une intensité exceptionnelle et dont bon nombre de couleurs dansèrent entre elles sur les appendices tentaculaire de l'endeuillé. La lumière et les couleurs qui vibraient sur le crâne de Shaun reflétaient sur les murs de la chambre, et avec les rayons affaiblis d'un Soleil couchant, la chambre avait prit vie dans des teintes nouvelles. De la tristesse d'un inkling qui avait échoué à sa mission, l'émerveillement était né dans les yeux de Choukha et de ses amis.

Léa : Shaun...c'est...

Shaun : Avant de partir, j'aimerais savoir, comment vas Luc ?

Choukha : Je...V-Vôtre ami Octaling ? Et bien...

Au 3e étage, dans le service pédiatrique d'urgence, un jeune Octaling revenait du bloc. Son opération fut difficile mais elle se fit à merveille et dans de brefs délais. Cependant, le corps du jeune Octaling était recouvert de bandages et de plâtres, pas moins de 40 endroits où la coquille a été brisée et plusieurs hémorragies bénignes dû à de nombreux coups fut reportés au niveau du torse, des bras, du dos, des cuisses, du visage, de la nuque ainsi qu'à l'arrière de la tête. Au total, c'est pas moins de 79 contusions qui parcouraient le corps de Luc, près de 60% de son corps avait changé de couleur de l'extérieur. Depuis l'opération, il reposait dans sa chambre, en attente de son réveil. Mais, dans ses rêves, le jeune garçon revivait de terribles moments du temps de sa captivité. Des visages, des coups, des hurlements, du feu, du sang, du liquide bleu, encore et encore, mais surtout, lui. De cette vision d'horreur, Luc émergea dans des hurlements de douleurs et de panique, pleurant à chaudes larmes tout en étant en pleine crise de panique. 

Luc : NON !! NE ME TOUCHE PAS !! JE TE DÉTESTE !! À L'AIDE !!! PAR PITIÉ SAUVEZ MOI !!

Plusieurs infirmières et un médecin de garde accoururent à son chevet pour le rassurer et lui administrer des tranquillisants. Mais le temps que le produit agisse, il fut capable de repousser les deux infirmières simultanément et d'écraser le visage du médecin venu l'immobiliser contre la rembarde de sécurité du lit avant que l'Octaling ne soit saisi et caresser à la tête pour qu'il se calme et reprenne conscience de ses gestes.

Infirmière 1 : Tout va bien bonhomme, t'es en sécurité, ssshhhh ça va aller.

Luc : Que...? Je....Qu'est ce qui m'est arrivé ? Je suis où ? Ha ! l'Inkling ! Où est il ?!

Infirmière 2 : Seigneur Cthulhu, qu'est ce que vous avait fait ?

Médecin : Il m'a pété le nez bordel ! Mettez lui une camisole !

Remarquant alors la situation, le jeune Octaling regarda son corps couvert de plâtres et de bandages ainsi que le personnel. Il se stoppa sur l'infirmière à son chevet et se mit à pleurer.

Luc : Pardonnez moi, je faisais un cauchemar, je suis tellement désolé pour le médecin, je suis calme maintenant, je veux faire de mal à personne, je vous le jure, je suis pas un méchant ! Je suis pas un méch-aïe !! J'ai mal !

Venant à se cambrer de douleur, Luc gémissait en venant tenir la main de l'infirmière près de lui.

Infirmière 1 : ||ç||a va aller chérie, c'est juste le produit qui passe, il est épais donc ça tire. Je suis là, détend toi et respire calmement. Toi, emmène le nouveau se faire remettre le nez et apportez moi de la morphine et des couvertures, on se dépêche les loustics !

Infirmière 2 : Très bien cheffe ! Allez viens là toi.

Médecin : Deux secondes, j'ai mal ! 

Une fois que le personnel débutant s'en était allé, il ne restait plus que Luc et l'infirmière dans la chambre. Le blessé en profita pour inspecter sa "sauveuse". L'infirmière était une femme de grande taille, il n'avait pas remarqué sur le moment mais c'était elle qui avait réussi à le maintenir en place puisqu'elle possédait un physique des plus saillant. Le peu de corps que laissait paraître sa tenue de travail blanche et rose montrait des avant bras sculptés et un cou de requin bulldog, sa tenue limite trop petite pour son gabarit laissait imaginer des abdos tranchant et une poitrine puissante et soutenue. Le teint mate de sa peau faisait que les rayons de lumière qui parcouraient sa peau la rendaient brillante. Son visage était des plus solaire, à la fois amicale et maternelle, et ses yeux bleu azur sublimaient sa gentillesse rayonnante. Mais, soudainement, Luc fut surpris par un détail inattendu, ses tentacules, 6 paires de tentacules tombèrent en bouclettes derrière ses oreilles, mais leurs bases étaient recouvertes de ventouses ! C'était une Octaling elle aussi !

Luc : Vous....v-vous êtes....

Infirmière : Comme toi mon chou. Une étrangère dans un monde qui ne veut pas encore trop de nous. J'm'appelle Marine, mais tu peux m'appeler Poulpine, mon fiancé et mes amis proches on le droit de m'appeler comme ça, donc considère qu'on est amis maintenant, capiche ?

Luc : Marine....Poulpine.....vous semblez si jeune....

Marine : Arrêêêêête, tu vas me faire rougir, j'ai quand même 27 ans. Mais ça m'empêche pas d'être respectée bonhomme, la preuve, chui la cheffe des infirmières !

Luc : Wow....félicitations....

Marine : Héhé, merci mon ange, t'es adorable. Bon, bouge pas d'un tentacule, mon calamour chérie m'a dit de veiller sur toi, j'vais le prévenir que tu t'es réveillé.

Et ainsi, les derniers rayons d'un soleil tournant s'évanouirent dans les ombres des immeubles, puis dans celui de l'horizon. Le ciel prit des teintes bleutées et notre dame la Lune prit la veillée de son amant sur notre groupe rescapé. L'hôpital s'éteint petit à petit, le hall et les couloirs se vident, les chambres se taisent et les consciences s'apaisent.

Jeudi 25 Octobre 12018, 20h38

J-4 avant le Splatfest.

Alors que les âmes de notre escadron avaient tant bien que mal réussi à trouver le repos, que deux proches cousines se réconfortaient dans les bras de Cthullhu, que deux amies que tout opposent apaisent leurs âmes dans des songes légers et que trois colocataires inséparables ne quittent la tendre chaleur du groupe pour ne pas sombrer dans la froideur des cauchemars. Deux paupières viendront tressaillir, se contracter, d'abord calmement, puis frénétiquement, se mouvant dans des spasmes irréguliers, comme se débattant d'une poigne emprisonnante. Et soudain, elles se libérèrent, stoppa tout mouvement pour éclore, laissant ainsi les yeux masqués par ses dernières rencontrer l'obscurité des lieux, et transpercer ce dernier de ses yeux rouges sang.

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