Chapitre 9
Le jour commençait à baisser quand Yuta arriva au dortoir, le cœur battant après avoir couru si vite, mais aussi par peur de ce qu'il risquait de trouver. Il n'y avait aucune lumière dans la maison. Les garçons n'étaient donc toujours pas rentrés. Yuta s'arrêta devant la porte et sa main trembla quand il mit la clé dans la serrure : la porte n'était pas verrouillée.
Il l'ouvrit à la volée, fonça dans l'entrée et tendit la main vers l'interrupteur le plus proche. « Les gars ? » appela-t-il avec angoisse. Il n'y eut aucune réponse. Yuta avança lentement. « Les gars ! » Cette fois, il avait crié plus fort, avec plus d'inquiétude, mais il ne reçu toujours pas de réponse. « Ils ne seraient jamais partis sans fermer la porte à clé », songea Yuta, se sentant gagné par la panique.
Il entra dans le salon, mais il n'y avait aucun signe d'une quelconque présence. Il retourna dans l'entrée, puis se dirigea vers la cuisine. « Kun ! Sicheng ! Les gars ! » dit-il encore, la voix tremblante. La porte de la cuisine était fermée. Yuta, la main sur la poignée, serra les dents, terrifié à l'idée de découvrir une scène horrible de l'autre côté.
Lentement, il ouvrit la porte et chercha l'interrupteur à tâtons. La lumière inonda la cuisine obscure et Yuta remarqua immédiatement le couteau posé sur la table. La pointe de la lame était tâchée de rouge. Des gouttes pourpres parsemaient le plan de travail et le sol. Le japonais se cramponna au bord de la table, étourdi et nauséeux. Sa peau le picotait et il avait l'impression que des bras glacés l'enserraient. Un bruit résonna au-dessus de sa tête ; une sorte de grincement aigu. Il retourna dans l'entrée, le cœur battant la chamade.
Pendant de longues secondes, il resta figé au pied de l'escalier, les yeux fixés sur l'obscurité, au-delà du palier. Il était pressé de savoir qui était là-haut, et terrorisé à l'idée de ce qu'il pourrait y trouver. « Taeyong ! appela-t-il, encore, espérant de tout son cœur entendre sa voix. Yukhei, si c'est encore une de tes blagues, ce n'est vraiment pas drôle ! » Seul le silence lui répondit.
En s'efforçant de contrôler sa respiration, Yuta posa le pied sur la première marche et commença à monter l'escalier. Il était à mi-chemin, quand la lumière de l'entrée vacilla une seconde, puis s'éteignit. Le jeune homme s'arrêta. La terreur lui nouait l'estomac. En parvenant à l'étage, il traversa le palier en direction de sa chambre. La porte était entrouverte, mais cela ne suffisait pas pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Il poussa la porte, au bord de l'apoplexie. D'après ce qu'il pouvait distinguer dans la pénombre, tout paraissait normal, dans sa chambre. Jusqu'au moment où il remarqua un filet rouge qui coulait sous la porte de sa penderie.
La main tremblante, Yuta tâta sa poche. La clé s'y trouvait toujours. Il traversa la pièce et tira la poignée de son placard. La porte s'ouvrit. Une odeur métallique lui emplit les narines : une odeur de sang. Le jeune chanteur baissa les yeux et vit ses nouvelles baskets posées sagement au fond de la penderie. Les lacets étaient entièrement teintés de rouge, l'intérieur et les semelles étaient trempés, et le bout des chaussures étaient maculé de sang, qui avait brunit en séchant.
Yuta sentit son estomac se contracter. Il ferma les yeux et, pendant une seconde, il crut qu'il allait vomir. Il inspira profondément plusieurs fois, puis se força à rouvrir les yeux pour examiner la serrure. Manifestement, elle avait été forcée, mais de l'intérieur. Pour la première fois, le garçon envisagea la possibilité que personne ne l'ait suivi, que personne ne lui ait emprunté ses baskets pour faire des choses terribles afin de l'accuser injustement. Peut-être que les baskets se débrouillaient toutes seules pour faire ces choses terribles. Peut-être étaient-elles hantées ou possédées. Sinon, comment pouvait-il expliquer tout ces phénomènes ?
Yuta regarda de nouveau les baskets. Il y avait tellement de sang ! Et il n'avait aucune idée de la personne à qui il pouvait appartenir. L'homme qui s'était fait agressé ? L'un de ses amis ? Sicheng ? Étourdi, le garçon se précipita dans les chambres de chacun de ses amis mais ils n'y étaient pas. Les salles de bain, elles aussi, étaient vides.
Le japonais repartit vers l'escalier. Soudain, il se figea. Il venait d'entendre la porte s'ouvrir, en bas. Il écouta l'intrus se déplacer dans l'entrée, en se demandant s'il pourrait s'échapper et donner l'alarme. « Il ne manquait plus que ça ! Un plomb a sauté ! » Yuta retomba contre le mur, soulagé, en reconnaissant la voix de Kun. Tout d'un coup, l'entrée et l'escalier furent inondés de lumière. « Voilà qui est mieux ! » dit Yeongho. Yuta claqua la porte de sa chambre derrière lui et descendit en courant.
« Sicheng ! hoqueta-t-il en se précipitant vers le garçon en question pour le serrer dans ses bras. Tu vas bien ?
- Oui, très bien merci, lui dit-il en considérant avec surprise cette démonstration d'affection plutôt inattendue.
- Et nous ? Tu n'as même pas envie de savoir si on va bien ? se plaignit Taeil.
- Et bien, vous m'avez l'air en pleine forme aussi... répondit Yuta en s'écartant de Sicheng.
- Et pourtant ! »
En disant cela, Kun leva son index.
« - J'avais décidé de rentrer plus tôt pour vous préparer le repas, mais en épluchant les légumes, je me suis coupé le doigt. Et étant donné que l'on avait plus de pansements, j'ai dû sortir pour en racheter.
- C'est parce que tu es faible, ajouta Yukhei en passant une main dans ses cheveux. Un vrai homme n'a pas besoin de pansements pour une si petite coupure...
- Hé ! Elle est quand même profonde ! se défendit Kun.
- Et vous aviez besoin de tous partir pour acheter un pansement ?
- Jungwoo a décidé que ce serait sympa qu'on profite de ce moment pour aller manger tous ensemble dehors à la place, expliqua Kun. Excepté les membres de Dream qui sont encore en répétitions et ne devraient pas tarder. »
Sicheng fronça les sourcils.
« Tout va bien, mon prince ? A voir ta tête, on dirait que tu viens de croiser un fantôme !
- Ça va, mentit-il. Vous n'étiez pas là quand je suis rentré alors je me suis inquiété. Tu m'as beaucoup manqué, Sicheng. Je t'aime tellement. »
Il parvint à afficher un faible sourire.
« Et bien, je suis là maintenant. Tu n'as plus à t'en faire, dit le chinois.
- Oh la la, tant de niaiseries dans cette pièce ! s'exclama Yunoh. Je vous laisse, moi.
- Moi aussi, compléta Kun. »
Les garçons se dispersèrent tous dans la grande maison, laissant les amoureux tous les deux.
« J'aurais aimé resté avec toi un peu plus longtemps mais je dois aller prendre ma douche, annonça Sicheng.
- Ce n'est pas grave. De toute manière, j'ai du ménage à faire dans ma chambre. Je, euh... J'ai renversé quelque chose sur la moquette... »
Étonné, le chinois haussa les sourcils. « Toi, faire du ménage ? Tu es sûr que tout va bien ? » plaisanta-t-il. Yuta lui fit un sourire, qui ressemblait plutôt à une grimace et lui fit un baiser avant de monter lentement les escaliers pour regagner sa chambre...
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Ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu de chapitre avec beaucoup de suspens ;) J'espère que vous avez aimé ! ♡♡♡
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