Chapitre 8

Pendant trois jours, Yuta laissa ses baskets enfermées, jusqu'à ce que l'odeur de diluant se soit dissipée. Quand Renjun lui demanda pourquoi il ne les portait pas, il dit qu'il les gardait pour les occasions spéciales. Et lorsque Sicheng accepta de lui parler à nouveau et le questionna à ce sujet, il lui donna la même excuse. Malgré la rancœur, le plus jeune avait décidé de passer outre ce sentiment et de ne plus faire la tête à son petit ami. Certes, la relation qu'ils entretenaient avait perdu de sa magie, mais au moins, Sicheng acceptait de passer un peu de temps avec Yuta. Et pour le moment, le japonais n'avait pas besoin de plus.

~

Minhyung s'avança dans le salon.

« Ça vous dirait que l'on se fasse une petite sortie, tous ensemble, histoire de décompresser un peu ?

- Avec grand plaisir ! s'exclama Donghyuk. »

L'ensemble du groupe acquiesça, excepté Yuta. « Je suis désolé, les gars. Je dois voir Chonnasorn, aujourd'hui. » Sicheng lança un regard jaloux à son petit ami et lorsque les membres furent tous dans le jardin, prêts à partir, le chinois s'approcha de Yuta.

« Fais attention à toi... lui souffla-t-il.

- Pourquoi ? demanda Yuta, sans comprendre.

- Chonnasorn est sûrement une simple amie pour toi, mais peut-être qu'elle ne voit pas les choses de la même façon...

- Mon amour... Tu n'as pas besoin de t'inquiéter à propos de ça. »

Yuta scella ses lèvres à celles de son petit ami. Sans un mot, ce dernier commença à partir en direction de la sortie mais le japonais lui attrapa le bras. « Sicheng ? » Le jeune homme en question se tourna vers son interlocuteur et leva des sourcils interrogateurs. « Tu te souviens de notre première nuit ensemble ? » Sicheng acquiesça. Bien sûr qu'il se rappelait de ce soir-là, où il s'était complètement donné à l'homme dont il était éperdument amoureux. « Tu m'avais dis que tu me faisais confiance, plus qu'en n'importe qui... »

Le chinois prit la main de Yuta. « Bien sûr que je te fais confiance, pabo ! J'ai été bête de penser que tu pouvais faire des choses aussi puériles. Faisons la paix. » Pour la première fois depuis plusieurs jours, un sourire se dessina sur le visage du japonais. « Bon, les gars m'attendent. A tout à l'heure, mon prince. » Et après un dernier signe de la main, Sicheng s'éloigna.

~

Yuta était allongé dans l'herbe, à côté de Chonnasorn qui chantonnait. Au bout de plusieurs minutes, le japonais la coupa. « Est-ce que je peux te parler de quelque chose ? » La jeune femme s'interrompit et tourna la tête vers son ami, signe qu'elle était attentive à ses paroles.

« Il se passe des choses vraiment bizarres, en ce moment. Je crois que quelqu'un essaie de m'attirer des ennuis.     

- Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Et pourquoi quelqu'un chercherait-il à te causer des problèmes ?

- C'est bien la question qui ne cesse de me hanter... D'abord j'ai retrouvé de la boue sur mes nouvelles baskets lorsque les fleurs de Kun ont été piétiné, et je sais très bien que ce n'est pas moi qui ai fait ça. Ensuite, j'ai trouvé un billet que Dongyoung s'était fait voler sous la semelle d'une de mes nouvelles baskets, raconta Yuta, déboussolé. Après ça, la voiture des voisins a été couverte de traces de pas pleines de peinture, et j'ai trouvé de la peinture jaune sur la semelle de mes nouvelles baskets ! » 

Chonnasorn se mit à réfléchir. « C'est peut-être Daniel... suggéra-t-elle. Tu ne m'avais pas dis que tu avais acheté cette paire juste devant lui, alors qu'il les voulait aussi ? Il est peut-être jaloux... ». Elle se gratta la tête, songeuse.

« Mais ça voudrait dire qu'il t'a suivi partout... Et qu'il est entré dans ta chambre à plusieurs reprises...

- Je sais, ça paraît impossible... mais sinon, je n'arrive pas à expliquer ce qu'il se passe... dit Yuta, frustré. Je me suis dis que c'était peut-être une mauvaise blague d'un des gars mais ils ne paraissent pas suspects du tout.

- Je n'en sais pas plus que toi, répondit son amie en haussant les épaules.

- De toute façon, reprit Yuta, je crois que j'ai peut-être résolu le problème. J'ai enfermé mes baskets à clé dans mon placard, alors personne ne pourra y toucher.

- Tu as bien fait. Mais il va falloir t'en racheter car ces vieilles baskets là sont vraiment moches. » Le japonais laissa échapper un petit rire.

Yuta ferma les yeux et tenta de s'apaiser. « Au fait, comment ça se passe avec Sicheng ? » demanda Chonnasorn, afin de lui faire oublier ses angoisses. Un sourire se dessina sur le visage de Yuta et il se mordit la lèvre, avant de répondre.

« On est ensemble, ça y est !

- Quoi ! Depuis quand ? s'exclama la jeune femme.

- Un peu moins d'une semaine.

- Et tu ne m'en as pas parlé plus tôt ? »

Elle bouscula légèrement le garçon, faisant mine d'être fâchée. « Je comptais t'en parler mais j'attendais le bon moment. On a eu une légère dispute ces derniers jours mais je crois que c'est réglé, alors je te l'annonce : je suis officiellement avec Sicheng. » Son amie se mit à pousser des petits cris de joie.

« Je suis tellement contente pour toi !  

- En même temps, personne ne peut me résister, dit Yuta en lui faisant un clin d'œil.

- Mais oui, bien sûr ! répondit Chonnasorn en levant les yeux au ciel. C'est surtout toi qui ne pouvait pas résister à ton beau chinois. En même temps, tu as bien raison. Il est adorable, a une belle voix, est très sexy... »

Le japonais lui donna un coup sur le bras.

« Alors là, n'essaye même pas de me le piquer ! C'est mon Sicheng a moi tout seul et personne n'a le droit de le regarder et encore moins de le toucher !

- Oh ! Excuse-moi ! répondit la jeune femme en levant des bras en l'air. Et alors, vous l'avez fait ? »

Chonnasorn n'eut même pas besoin d'entendre une réponse de la part de Yuta, son visage entier le trahissait. « Ah ! Mais c'est trop bien ! Raconte-moi ! » La jeune femme se rendait bien compte qu'elle ressemblait à une fan complètement hystérique mais cela lui passait au-dessus de la tête. « Non, non. Ce qui se passe dans le lit avec Sicheng, reste dans le lit avec Sicheng. » Chonnasorn fit mine de bouder, mais n'insista pas. Elle se remit à fredonner une chanson, tandis que Yuta se perdit dans ses pensées pour la énième fois, au côté de son amoureux.

Deux jeunes hommes, Seungcheol et Jeonghan, membres du groupe Seventeen, s'assirent sur un banc non loin d'eux. Seungcheol tenait son téléphone dans la main et déclara pour son petit ami : « Un vendeur de Nike Korea Employee Store a été attaqué, aujourd'hui. » Yuta tendit l'oreille, intrigué.

« La police recherche des informations d'urgence suite à l'agression brutale, à son domicile, d'un habitant de la ville, lisait Seungcheol. La victime, un homme âgé d'une trentaine d'années, a été hospitalisée pour des blessures graves et se trouve dans un état critique. Il a reçu une volée de coups de pied. Un porte-parole de la police a déclaré qu'il n'y avait pas eu de témoins, et la victime semble incapable de fournir une description de son agresseur. L'alarme a été donnée quand des traces de pas sanglantes ont été remarquées autour de la porte d'entrée de la victime.

- C'est horrible, les gens sont tellement violents de nos jours, se plaignit Jeonghan. »

Yuta bondit sur ses pieds, livide.

« Que se passe-t-il ? demanda Chonnasorn.

- Tu as entendu ce qu'ils viennent de dire ? hoqueta Yuta. Imagine que ce soit encore un coup des baskets ! »

Il se dirigea vers la sortie du parc.

« - Je dois partir, maintenant.

- Attends ! l'appela son amie, mais celui-ci s'en allait déjà, en courant. »

Il accéléra l'allure, ne prenant pas en compte le point de côté qui le faisait affreusement souffrir et ses pieds qui commençaient à le brûler. Il réfléchissait à toute vitesse. Finalement, mettre les baskets sous clé n'était peut-être pas la meilleure idée et personne ne pouvait savoir qui serait la prochaine victime...

~

J'espère que ce chapitre vous a plu !! ♡♡♡

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top