Chapitre 2
En arrivant devant leur dortoir, les jeunes hommes examinèrent le jardin en souriant. « On dirait bien que Kun a travaillé toute la journée » dit Taeil. Derrière la petite haie de troènes parfaitement taillée, une allée pavée bordée de fleurs traversait la pelouse en ondulant jusqu'à la porte d'entrée. Les parterres de fleurs étaient tous débarrassés de leurs mauvaises herbes à présent, et remplis de nouvelles plantations. L'ensemble composait un assortiment de couleurs éclatantes, même dans la pénombre.
Le petit groupe s'engagea dans l'allée et Yuta secoua la tête.
« Dire qu'on pourrait profiter de cette superbe pelouse pour jouer au foot... C'est du gâchis d'y mettre des fleurs et des plantes vertes...
- Tu n'aimes pas habiter dans une demeure avec un joli jardin coloré ? demanda Minhyung.
- Non, ce n'est pas ça. Mais c'est quand même dommage...
- Tu sais à quel point Kun est fier de ses parterres de fleurs. « Cela permet de distinguer notre maison de celles des voisins », dit Yeongho en imitant la voix du chinois, provoquant un fou rire général.
- Et il faut le comprendre le pauvre, ajouta Dongyoung. On ferait sûrement la même chose que lui si on était inclut dans aucune unité *...
- Je peux vous dire un secret ? finit par dire Yuta. »
L'ensemble du groupe hocha la tête.
« Mais vous me promettez de ne pas le répéter ?
- Oui, allez, crache le morceau ! s'impatienta Donghyuk.
- Et bien, parfois, quand je m'ennuie, je m'amuse à sauter par-dessus les parterres de fleurs... Au début, je le faisais seulement sur les courts et, petit à petit, je me suis mis à sauter les plus longs. Mais je n'arrive toujours pas à le faire sur le plus grand, juste en dessous de la fenêtre du salon, vous voyez. J'y suis presque à chaque fois, mais même quand je prends plus d'élan, ou que je change d'endroit pour prendre appui et sauter, mon pied atterrit dans les fleurs, au bout du parterre là-bas, avoua Yuta en pointant du doigt l'endroit en question.
- Tu es au courant que si Kun l'apprend, il sera furieux. Il passe tellement de temps à soigner ces bordures... lui rappela Yunoh.
- C'est pour ça que vous ne devez pas lui en parler. Je vais vous faire une démonstration, attendez... »
Le japonais jeta un coup d'œil à la maison, puis passa sur la pelouse pour rejoindre l'un des plus grands parterres. Il contempla un moment les belles fleurs aux couleurs vives et bien disposées. Mais avant que le jeune homme n'eut le temps de faire quoi que ce soit, Taeil lui attrapa l'oreille pour le ramener dans l'allée.
« C'est hors de question que tu refasses ça. Tu as passé l'âge de faire ce genre de conneries !
- Mais juste un dernier saut... se plaignit Yuta. Pour vous montrer.
- Non, c'est non ! Une simple erreur et tu détruirais les fleurs que vient de planter Kun ! »
Les garçons repartirent en direction de la porte d'entrée. Yuta se pencha vers Sicheng et lui murmura :
« Tu verras, un jour, je te montrerai quelque chose de vraiment génial !
- Tu te rends bien compte que ce n'est pas en sautant un parterre de fleurs que tu m'impressionneras ? »
Sicheng lui fit un clin d'œil avant de s'éloigner à son tour.
« Les gars ! » Taeyong était à la fenêtre du salon. « Venez vite ! » Les membres d'NCT coururent dans la maison, ôtèrent leurs chaussures et les abandonnèrent dans l'entrée avant de gagner le salon où le reste du groupe se trouvait. Ils étaient devant la télévision, les yeux écarquillés.
« Que se passe-t-il ? demanda Yuta en s'affalant dans le fauteuil le plus proche pour regarder le journal télévisé.
- Vous savez, le magasin où on est allé faire du shopping hier-, commença Taeyong.
- Celui où j'ai acheté mes nouvelles baskets ? le coupa le japonais.
- Oui, celui-là. Et bien, tu as eu de la chance de les avoir à ce moment-là, lui dit le leader. Regarde. »
Yuta s'avança au bord de son siège et écouta le commentaire du journaliste. Les caméras montraient la carcasse calcinée du grand magasin de sport de la ville.
« Cet incendie, qui a détruit pratiquement tout le bâtiment, aurait débuté aux petites heures du matin, expliqua le journaliste. La police et les pompiers arrivés sur les lieux n'en ont pas encore déterminé la cause, mais l'hypothèse d'un incendie criminel n'a pas été écartée pour le moment.
- J'espère que personne n'a été blessé, souffla Chittaphon.
- Nike Korea Employee Store est l'une des principales chaînes d'articles de sport du pays. Pour le moment, nous n'avons pas reçu la confirmation qu'il y aurait des blessés au magasin où l'incendie est survenu, mais deux vigiles employés là-bas n'ont toujours pas été retrouvés, termina le journaliste.
- C'est affreux, commenta Chenle.
- Oui, acquiesça Taeyong.
- Mais bon... On ne peut rien faire. La police et les pompiers s'en occupent, conclut Dongyoung.
- Le dîner est prêt ? demanda Yukhei en se frottant le ventre, affamé, pour changer de sujet. »
Taeyong hocha la tête.
« Kun et les Dream ont préparé un délicieux repas, dit-il avec un dernier coup d'œil au poste. D'ailleurs, Yuta, tu ne vas pas chez Chonnasorn ce soir ?
- Non. Je mange avec vous, et je vais sûrement rester dans ma chambre pour écouter de la musique ou regarder un anime. Sicheng m'a dit qu'il s'en était procuré un nouveau.
- Tu as bien de la chance de pouvoir passer la soirée avec quelqu'un... se plaignit Yukhei en essayant de capter l'attention de Jungwoo. »
Kun les coupa en faisant son entrée dans la pièce, vêtu d'un tablier.
« Le repas est prêt ! Par contre, les gars, avant d'aller vous coucher, pensez à ranger vos chaussures correctement. C'est le bazar...
- Bien sûr ! répondirent les garçons concernés en chœur. »
Yuta regarda ses nouvelles baskets, ravi. Elles se demarquaient totalement de celles des autres membres.
~
Yuta se posa directement sur son lit tandis que Sicheng mettait en route l'anime, le rejoignant par la suite. Les deux garçons restèrent une bonne heure ainsi, l'un contre l'autre, regardant les images défiler, sans vraiment s'y concentrer. Au bout d'un moment, Sicheng leva sa tête, qui était posé sur l'épaule de Yuta, et la tourna dans sa direction.
« Pourquoi n'es-tu pas allé chez Chonnasorn, ce soir ?
- Je voulais simplement passer ma soirée ici, avec toi » lui répondit le japonais, sans quitter des yeux l'écran. »
En disant cela, il attrapa la tête de son ami pour la reposer contre lui et passa ses doigts dans ses cheveux. Sicheng essaya de s'intéresser à l'anime, en vain. Il ne cessait de bouger et de jouer avec la manche de son pyjama. Cette fois-ci, ce fut Yuta qui s'écarta de son ami pour lui faire face.
« Bon, qu'est-ce qui te tracasse Sicheng ?
- Rien du tout. Pourquoi racontes-tu une chose pareille ? nia le jeune homme en question.
- Arrête de me prendre pour un idiot, je déteste ça ! »
Yuta s'était mit en tailleur et fixait Sicheng avec insistance, les bras croisés. Ce dernier se mordit l'intérieur de la joue.
« Hé bien... Je me demandais... Où vous en étiez avec Chonnasorn... Enfin, tu vois... Dans votre relation...
- Combien de fois vais-je devoir te dire qu'il ne s'agit que d'une amie et rien de plus ? Certes, elle est très sympathique et j'aime passer du temps avec elle. Je ne sais pas ce que tu vas t'imaginer entre elle et moi, mais tu as tout faux. C'est une bonne amie, point final.
- Excuse-moi... »
Sicheng baissa les yeux puis, comme poussé par une vague de courage, il releva la tête et demanda : « Et nous ? Est-ce qu'on est amis ? » Yuta se paralysa et son cœur se mit à battre plus vite. « Je n'en ai aucune idée... Est-ce normal d'avoir envie... d'embrasser un ami ? » Sicheng écarquilla les yeux, ne s'attendant pas du tout à cette réponse. Il rougit et d'une voix très peu assuré, répondit : « Je n'en ai aucune idée. Mais est-ce que c'est vraiment important si cet ami... en a aussi envie ? »
Yuta n'attendit pas une seconde de plus pour s'approcher de Sicheng et déposer ses lèvres humides sur les siennes. Le chinois ne le repoussa pas et passa ses bras autour de sa nuque, sentant la chaleur monter dans son corps. Yuta accentua le baiser, entraînant leurs langues dans une valse torride. Au bout d'un moment, les deux amoureux s'écartèrent pour reprendre leur souffle. « Yuta... J'avais tellement peur que tu ne sois pas intéressé par les hommes... » Le garçon en question l'arrêta en lui prenant la main.
« Je suis intéressé par toi, et seulement toi.
- Mais qu'est-ce qui va se passer maintenant... ?
- Comment ça ? demanda Yuta en fronçant les sourcils.
- On ne peut pas faire ça. On a pas le droit. Si l'agence apprend que...
- Je suis ton copain... ?
- On risque d'avoir de gros problèmes.
- Ne va pas me faire croire que tu n'as pas remarqué qu'il y avait quelque chose entre Taeyong et Chittaphon, et pourtant, personne ne leur dit rien. Je veux juste qu'on soit ensemble, on a pas besoin de s'exposer à tout le monde, continua le japonais.
- C'est différent, Yuta, dit Sicheng d'une voix triste. Tu sais très bien que je ne suis déjà pas le favori de Lee Sooman, alors s'il découvre qu'on a une relation, il va me détester.
- Il n'y a pas de raisons que ce soit le cas.
- Je ne veux pas que l'un de nous se fasse virer à cause de nos bêtises. Je n'aurais pas dû commencer avec mes questions.
- Et moi je suis très content que tu ais commencé. Je t'assure que tant que je serais là, tu n'auras aucun problème. Et on sera tous là pour te protéger s'il y a le moindre problème. Ça pourra toujours rester notre petit secret... Mais j'en ai marre qu'on se tourne autour ; ça fait trop longtemps que j'attends ce moment. Je t'aime...
- Je t'aime aussi, Yuta... »
En disant cela, le chinois se mordit la lèvre inférieure, gêné. « Tu sais que tu es extrêmement sexy quand tu fais ça ? » lui dit le japonais, le faisant rougir encore une fois. Sicheng finit par rougir, essayant de mettre ses frayeurs de côté. A nouveau, Yuta rapprocha son visage du chinois et ils échangèrent un baiser passionné. Sentant son corps brûlant, l'aîné retira son t-shirt, dévoilant un corps parfait. Sicheng passa ses mains sur le torse du japonais mais ce dernier l'arrêta immédiatement, un sourire taquin sur les lèvres. « Qui t'a permit de me toucher ? » Le chinois allait répliquer mais Yuta lui coupa la parole. « C'est à moi de prendre soin de toi, d'abord... » A ces mots, il enleva le haut et le pantalon de Sicheng et le poussa sur le lit, afin de se mettre à califourchon sur lui. Il se pencha vers son oreille et la lui mordilla doucement. Le chinois laissa échapper un soupir de plaisir, qui fit sourire de satisfaction son amant.
Ce dernier descendit dans le creux de son cou et commença à suçoter la peau du chinois, lui laissant une marque légèrement violacée. Sicheng ne pouvait retenir ses gémissements, laissant parfois échapper le nom de l'homme dont il rêvait depuis plusieurs mois. Encouragé, Yuta se pencha sur le torse de son amoureux et lui déposa plusieurs baisers, laissant quelques traces humides, avant de jouer avec ses boutons de chair. Sicheng s'agrippa au drap, et sentit son sexe se durcir. Le japonais se releva et sourit en voyant, lui aussi, la bosse sous le caleçon du plus jeune.
« On dirait que je te fais de l'effet...
- Yuta, ne t'arrête pas... S'il te plaît... »
Ledit Yuta ne se fit pas prier pour combler les désirs de Sicheng et posa ses lèvres sur ses cuisses jusqu'à remonter vers son entre-jambe. Soudainement, le japonais réalisa quelque chose, releva la tête en direction de son ami et demanda : « Sicheng... Tu as déjà fait tout ça... ? » Le garçon en question secoua la tête.
« Et... Tu es sûr... ?
- Je sais que tu ne me ferais jamais de mal. J'ai confiance en toi, Yuta. Plus qu'en quiconque... »
~
* À l'époque où j'ai écris cette fiction, WayV n'avais pas encore débuté, et l'unité chinoise n'était encore qu'une rumeur
Et voilà un chapitre avec un peu de Yuwin ~
Ça va assez vite entre les personnages, mais c'est parce que la fiction est courte et que ce n'est pas l'élément principal ;)
Des petites théories pour la suite ? ♡♡♡
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