Chapitre 72

Mon après-midi en compagnie de Jenny a été plus qu'agréable. Elle a toujours ce côté un peu autoritaire avec moi, mais j'ai beaucoup apprécié son humour et je ne me suis pas du tout ennuyé. Elle aime la littérature comme moi, et nous avons beaucoup échangé sur nos lectures.... J'ai décidé d'y retourner. Personne chez moi ne se préoccupe de ce que je fais de mes journées. Mon vieux bosse et Max roucoule avec Agathe. Mes potes ne sont toujours pas rentrés. Je profite donc de la piscine de Jenny tous les jours. Je m'entends bien avec elle à condition qu'elle reste directive. J'ai compris que pour que nos journées se passent bien, je dois lui laisser le sentiment que c'est elle qui décide. Elle choisit quand nous déjeunons, quand nous nous baignons et quand je dois partir. Je ne suis vraiment pas du genre soumis, bien au contraire, mais en ce moment, sans Jenny, je m'emmerde royalement. Alors j'ai décidé de rentrer dans son petit jeu, juste pour voir où ça pourrait m'amener...

Aujourd'hui, en arrivant chez elle, je la trouve changée. Elle n'est pas en short et débardeur comme les jours précédents. Elle a mis une robe de plage très décolletée sur sa poitrine inexistante. Elle s'est peint les ongles en rouge, de la même couleur que ses lèvres, et elle a souligné ses yeux d'un trait noir. En la voyant ainsi, je me dis qu'elle doit attendre du monde. Mais finalement, la matinée passe sans qu'elle ne change quoi que ce soit à nos habitudes. Nous déjeunons en tête à tête sur la terrasse de la piscine. J'ai du mal à croire qu'elle ait fait autant d'efforts pour moi, mais j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire, surtout en l'observant repartir en cuisine chercher le dessert. Sa robe moule son fessier imposant qui se trémousse pour le plaisir de mes yeux.

Ce jour-là, il fait aussi chaud sur la terrasse que dans mon boxer. Je ne perçois aucun signe de la part de Jenny me laissant présager que tout son manège m'est dédié, mais je suis tout seul avec elle... je ne peux donc avoir aucun doute.

Après manger, je saute dans la piscine pour me rafraîchir car j'en ai plus que besoin ! Jenny me rejoint délicatement. Habituellement, elle nage ou s'installe sur une bouée que je tente toujours de renverser, mais là, elle reste assise dans l'eau sur la première marche de sa piscine. Je m'approche d'elle en l'éclaboussant et en l'invitant à me rejoindre :

— Speed, s'te plaît, arrête ! J'ai pas envie ! refuse-t-elle en minaudant.

Je ne comprends pas vraiment ce qu'elle a. Si ça se trouve, elle a juste ses règles... Je me rapproche d'elle pour essayer de comprendre.

— Ça ne va pas ?

— Si ! me répond-elle en me fixant droit dans les yeux.

Je m'avance un peu plus. Je suis dans le petit bain, accroupi dans l'eau, à moins d'une trentaine de centimètres d'elle. Une certaine gêne nous envahit tous les deux. Les doigts de Jenny jouent avec une mèche de ses cheveux, alors qu'elle se mord la lèvre inférieure. Même si ce n'est pas mon idéal féminin, je dois reconnaître que pour une brune, elle ne me laisse pas indifférent. Bien qu'elle soit LA chef, et qu'elle soit la plus âgée, je choisis de prendre les devants, en m'approchant un peu plus d'elle. Nos visages ne sont plus qu'à quelques millimètres et je remarque ce grain de beauté bien noir sur sa lèvre supérieure. Je pose mes mains sur ses genoux avant de l'embrasser lentement pendant qu'elle ferme les yeux. À partir de ce moment, nos bouches ne vont plus se quitter de la journée. Ses lèvres charnues et sucrées ne veulent plus me lâcher. Ses deux mains descendent dans mon dos pour m'emprisonner contre elle. Mon cœur bat à tout rompre alors que tout mon corps la réclame. Petit à petit, un désir brûlant m'envahit. Timidement, je remonte mes doigts le long de ses cuisses pour atteindre ses fesses que je rêve de palper depuis plusieurs jours. Jenny lâche un léger gémissement qui embrase Popol... Le frôlement savant de ses lèvres sur les miennes et l'étreinte perverse de sa langue dans ma bouche me promettent ce que je convoite depuis tant de temps.

La peau de Jenny est soudain parcourue par un profond frisson qui nous ramène à la réalité.

— Je ne préfère pas qu'on baise dans la piscine... me souffle-t-elle.

— Ok !

À cet instant précis, j'approuve bien évidemment tout ce qu'elle peut me demander... En reprenant mes esprits, la seule chose à laquelle je pense est que je n'ai pas mes préservatifs à portée de main.

— Tu veux faire ça où ? me questionne-t-elle en sortant de la piscine.

Bordel, mais c'est qu'elle est vraiment sérieuse ! Je me sens tellement embarrassé, surtout avec Popol qui pointe dans mon short de bain, que je ne sais plus où me mettre.

— Je sais pas ! C'est toi qui connais la maison ! je lui réponds, totalement dégoulinant sur sa terrasse.

Je saisis ma serviette posée sur le transat pour m'essuyer vite fait puis j'attrape mon bermuda dans lequel doivent traîner quelques capotes, pour ensuite suivre Jenny jusqu'à sa chambre.

Celle-ci est plutôt sobre pour une chambre de fille, pas de rose ou de violet comme chez Marion, ni de posters d'idoles insupportables ! Il y a une vielle armoire ouverte d'où débordent des vêtements en pagaille. Jenny jette un coup d'œil par la fenêtre avant de s'agenouiller sur son lit.

— T'as déjà baisé ? m'interroge-t-elle.

Son langage cru me fait sourire et me gêne à la fois. C'est plutôt rare, une fille qui parle de sexe de manière aussi détachée. J'en déduis que c'est une experte et ça me ravit...

— À moitié !

— C'est pas possible ! refuse-t-elle de comprendre en secouant négativement la tête. T'as fait ou t'as pas fait !

— Y a une meuf qui m'a fait une pipe !

— Donc t'es puceau ! se moque-t-elle de moi.

— Plus pour longtemps... je lui déclare en m'agenouillant face à elle sur son lit.

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