Chapitre 49

Je dois vous prévenir que ce chapitre contient une scène assez explicite sexuellement. 

----

Je devrais être heureux et détendu et pourtant, je commence à vraiment stresser en observant Dakota installée entre mes jambes, en train de déchirer l'emballage du préservatif. Je suis allongé, appuyé sur mes deux coudes, pendant qu'elle emballe Popol dans son imperméable en latex. Elle semble plutôt à l'aise et moi, je dois vraiment paraître super inactif. Une fois le plastique déroulé, Dakota se penche pour embrasser ma virilité et pour moi, c'est beaucoup trop, je ne dois pas regarder cette scène délicieuse, sinon je vais tout gâcher.

Je me laisse donc retomber en arrière, en essayant de prendre une pose relax, genre mon bras droit sous ma tête, pendant que je mords le dessus de ma main gauche pour m'empêcher d'hurler de plaisir comme un sauvage, et stopper Dakota en pleine action.

L'autre jour, j'ai lu un article sur internet qui expliquait qu'il était important pour un homme de penser à autre chose afin de faire durer ce moment. La seule image qui me vient à l'esprit à cet instant précis, c'est moi en face de l'immensité bleue, en position allongée, en train de ramer pour atteindre le peak*. L'océan est agité. Les secousses saccadées me bercent lentement et me laissent facilement franchir la barre*. Je ne suis pas patient et je n'aime pas attendre indéfiniment, alors au gré des mouvements agréables, je me lève sur mon surf. Tout se passe dans mon bas-ventre au niveau du nombril, mon centre de gravité, le point qui me donne l'équilibre.

Debout, j'aligne ma planche avec le courant de l'eau et celle-ci prend rapidement de la vitesse. Je me concentre sur le vent provenant du sable qui lisse et creuse les remous pour me procurer une multitude de sensations exquises, alors que mon abdomen et mes cuisses forcent toujours pour me maintenir debout. Tout mon corps fuit l'exceptionnelle aspiration dans laquelle le tube de la vague tente de m'emprisonner. Je file en regardant loin devant moi, retenant mon souffle pendant que l'océan vibre et s'agite, m'offrant pleine satisfaction. La houle est longue et irrégulière, mais tellement délicieuse et influente que je la savoure pleinement, sans effort. Je m'amuse à pratiquer quelques rollers* en remontant le rouleau pour en titiller la lèvre. Je raffole de cet océan vaste et profond qui m'attire et me repousse au gré des remous haletants. Ma vague est longue mais le rivage se rapproche vivement quand soudain, je chute dans l'eau, surpris par le beach break*. Un feu d'artifice que je ne peux plus freiner éclate en moi. J'halète de plaisir en reprenant mon souffle, étendu sur le lit, pendant que Dakota me sourit en s'allongeant à côté de moi.

Essoufflé et troublé, je savoure le bien-être qu'elle vient de me donner, tandis que nous nous observons sans nous toucher. Sa queue de cheval est à moitié défaite et elle a remonté le haut de sa robe pour cacher sa poitrine. Je reprends mes esprits en sentant Popol dégoulinant et prisonnier de son manteau caoutchouteux.

— Je dois aller à la salle de bain, je me justifie en me levant pour traverser le couloir.

Alors que je jette ma capote pleine et fermée d'un nœud dans la poubelle, Dakota pose sa main dans mon dos. Je ne suis pas du genre timide, mais à ce moment précis, je n'ose plus l'affronter. Je me sens con de ne pas lui rendre ce qu'elle m'a donné, et je m'en veux pour ça. Je n'ai pas d'affection à lui offrir non plus, puisque je ne ressens rien pour elle.

— T'as une brosse à dents à me prêter ? murmure-t-elle en descendant ses doigts le long de ma colonne vertébrale.

Non, mais pas moyen que je lui passe la mienne ! Je suis un maniaque de la dentition chez les autres et sur moi-même. Autant je peux piquer les caleçons de mes frères, autant jamais je ne leur emprunterai leur brosse à dents !

— Ouais, tiens !

Je lui tends celle de Paulo avant d'entrer dans la cabine de douche en me marrant. J'imagine ce que mon abruti de frère me ferait s'il savait que je viens de passer sa brosse à dents à Dakota, qui de surcroît se lave la bouche parce qu'elle vient de me faire une pipe. Il me tuerait pour ça !

Je sors de la douche quand Dakota remet la brosse dans le verre du lavabo. Nos yeux se croisent et je ne peux m'empêcher de repousser la mèche de cheveux qui lui tombe sur le visage en appréciant le bleu de ses yeux. Ma main lâche la boucle blonde et effleure sa nuque douce. Je l'attire contre moi et je pose un bisou sur son front.

— Je dois aller dire au revoir à Marion, je ne vais pas la revoir pendant plus d'un mois, je lui annonce, plus détendu que tout à l'heure.

— Et moi ? On ne se verra plus jusqu'aux vacances de Toussaint ! Tu m'attendras ?

— Tu sais bien que non.

— On pourrait communiquer par les réseaux !

— Dakota, tu sais bien que je ne réponds pas régulièrement aux messages. En plus, ça me saoule, les relations de couple, alors j'imagine même pas en virtuel !

— Donc, tout s'arrête !

— Rien n'a commencé. De toute façon, tu me demandes de t'attendre, mais tu crois que je vais partir d'ici ? Tu sais bien que je serai là à Toussaint !

— Ok ! souffle-t-elle en se dégageant.

Je la retiens contre moi juste un instant, le temps de lui voler un bisou furtif qu'elle me refuse presque avant de s'échapper de ma maison.

Merde, je suis à poil, je ne peux pas lui courir après ! Tant pis, je lui enverrai un message plus tard, il est tard et je dois me rendre chez Marion qui m'en voudrait vraiment si je partais sans lui dire adieu...


*Peak : Endroit où la vague commence à dérouler. *Barre : Zone au large où l'on attend les vagues. *roller : virage en haut de la vague. *Beach break : lorsque la vague se casse sur le sable, à proximité du bord. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top