Chapitre 44
Dakota qui se fait draguer par un inconnu alors qu'elle est censée être folle de moi, c'est tout simplement impossible ! Elle est là, face à moi, appuyée contre un pilier de la discothèque, un pied remonté sur le mur, accolée à ce mec qui la fait sourire. J'aperçois son profil adorable et ses lèvres qui articulent quelques mots à l'oreille du gars bien plus âgé qu'elle, je ne sais quoi de marrant... Dans tous les cas, ils font connaissance et bientôt, peut-être plus. Jimmy et Dylan ont profité de mon absence pour prendre le relais dans la conversation auprès des deux blondes et je décide de les leur abandonner pour m'avancer tranquillement vers ma crush de vacances. Je m'arrête face à elle, un verre de whisky coca à la main. Je viens de le piquer sur le bar à un mec bourré qui ne s'est rendu compte de rien.
Lorsque Dakota finit par m'apercevoir, elle change catégoriquement de comportement. Elle se redresse et pose son pied à terre ; elle répond à peine à son interlocuteur qui finit par se retourner pour comprendre que c'est moi qu'elle regarde. J'aime ce genre de situation, lorsque l'ambiance se tend et que je domine un mec de dix-huit ou vingt ans en lui cassant son plan de drague ! Pourquoi ce connard s'intéresse-t-il à une meuf de seize ans ? Je le salue avec mon verre d'alcool. Il détourne les yeux et continue de dire quelques mots à Dakota en posant sa main sur son épaule avant de partir comme si de rien n'était. Pendant ce temps, je m'enfile ce verre cul-sec, en espérant qu'il n'y ait pas une drogue quelconque dedans. Mon frère Paulo me fait toujours la morale sur les verres qui traînent dans les soirées. Je prends le risque de boire, même si c'est totalement con.
Dakota est seule, face à moi. J'attends qu'elle bouge, mais elle entre dans mon jeu et ne fait rien jusqu'à la diffusion de la dernière chanson de M. Pokora, sa reprise à chier de Claude François. Évidemment, Dakota s'élance vers la piste de danse, mais je réussis à l'intercepter en lui glissant une ultime provocation :
— C'est M. Pokora ou moi !
— Désolée mais j'ai choisi, se marre-t-elle en me repoussant.
— Ok, à plus !
— Tu vas où ? me crie-t-elle.
— Cette musique de merde, très peu pour moi, je pars sur la plage ! Viens avec moi !
Je n'ai aucune intention d'aller voir l'océan seul. Elle cherche Jimmy dans la boîte de nuit, mais celui-ci est très occupé avec la blondasse de tout à l'heure. Elle hésite et me répond qu'elle ne sait pas.
— Viens ! je lui ordonne en lui prenant la main.
Je la sens s'attarder derrière moi, probablement en train d'analyser la situation. Sa main dans ma main, elle se laisse tout de même guider jusqu'à la plage. Nous marchons dans le sable sous la lune qui nous observe. Il fait encore chaud, mais l'humidité des vagues froides nous rafraîchit. Après avoir parcouru une centaine de mètres à l'opposé de la plage des surfeurs, Dakota rompt le silence.
— T'es bourré ? me questionne-t-elle pour tâter le terrain.
— Non !
— Je t'ai vu boire cul-sec !
— Je n'ai bu qu'un verre, je t'assure que non ! je la rassure en l'attirant contre moi pour l'embrasser.
J'aime bien jouer avec le bout de sa langue car il est tout doux. Je banalise toujours les baisers en utilisant des mots comme galoche ou pelle, mais en vérité, quand j'embrasse une fille, c'est vraiment sensuel.
J'introduis lentement ma langue dans la bouche de Dakota pour jouer tendrement avec la sienne. Elle a dû sucer un bonbon mentholé juste avant et c'est très agréable. J'aime quand le baiser se prolonge et que nos lèvres s'humidifient à cause de l'intensité de leur fusion. Je prends tout mon temps, une main sur sa taille, l'autre sur sa nuque sous ses longs cheveux blonds. Elle resserre son étreinte et s'appuie contre moi. Son souffle caresse ma joue. Mais Dakota, qui est plus petite que moi, est sur la pointe des pieds et je la sens mal à l'aise. J'interromps le charme pour lui proposer de s'asseoir. Le sable est tiède mais pas mouillé. Je m'installe en tailleur, mes genoux remontés, mes coudes appuyés dessus. Àma droite, Dakota allonge ses jambes devant elle avant de lancer la conversation.
— On en est où, tous les deux ?
Ah, la question qui tue, ou qui me dérange ! En tout cas, celle à laquelle je n'ai pas envie de répondre... Bordel, c'est clair pourtant ! JE NE VEUX PAS ETRE EN COUPLE !
— Nulle part... je lâche simplement mais clairement.
Dakota détourne sa tête de moi. Je l'imagine faire sa moue, celle où elle se mord nerveusement les lèvres. Moi, je prends un peu de sable dans mes mains et je joue avec en pensant à tout ça. Àce que je pourrais faire pour décoincer la situation sans m'engager davantage...
— Je vais repartir à la discothèque trouver un mec bien ! finit-elle par me provoquer en feignant de se lever.
— Tu parles de l'inconnu qui va te peloter toute la nuit et essayer de te sauter ?
Je lui torpille volontairement ses illusions car je suis mort de jalousie...
— C'est ce que tu fais, je te rappelle ! se défend-elle en me foudroyant de son regard bleu et froid.
— Sauf que moi, je te mens pas ! Lui, il te donnera son numéro et il t'appellera jamais.
— Tu m'appelles jamais, continue-t-elle à m'enfoncer.
Je sens que mes projets pervers avec elle sont en train de couler au fond de l'océan, juste sous mes yeux, sans que je puisse rien faire pour les sauver.
— Mais moi, je t'ai rien promis, je souffle dans une dernière tentative de sauvetage.
— J'ai le chic pour tomber que sur des connards !
Elle se désespère en me suppliant du regard de ne pas la laisser partir.
— Ouais, mais moi, je suis un super gros connard, t'as vraiment de la chance !
Je me penche alors vers elle pour l'attraper par la nuque et l'embrasser dans le cou, et malgré tout ce que je viens de lui dire, elle se laisse faire, parce que comme moi, elle en a envie.
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