Chapitre 5 - Quand tout part en vrille

Bon, si je récapitule, les filles Cassandre et Cindy se demandent qui a bien pu me tuer. Charles pleure ma mort et surtout mon argent, Benjamin en rit et Antoine semble indifférent.

Les deux seuls qui pourraient être coupables dans ce groupe sont les deux derniers, alors je tente de les repérer parmi la foule.

Je découvre Antoine occupé à tripoter Cassandre dans un coin donc je parcours les fêtards pour trouver Benjamin qui se révèle être introuvable.

La musique bat son plein, l'animateur passe des succès pour échauffer la foule. Une odeur de sueur mêlée d'alcool flotte dans l'air. Je vois les serveuses aller et venir parmi les gens assemblés près du bar.

Je vais dans cette direction, peut-être est-il dans l'arrière-boutique ? Ma forme invisible me donne une certaine sensation de liberté et d'invulnérabilité. Sans trop réfléchir, je fonce dans le petit réduit qui permet aux employés de prendre des pauses.

La pièce est complètement vide. Les murs beiges et sobres me font penser à une salle d'attente. Seuls quelques chaises et de vieux mégots témoignent du passage d'êtres vivants.

Je fais le tour de l'endroit pour découvrir une salle de bain qui semble occupée. J'ose y jeter un œil et j'aperçois Benjamin en compagnie du concierge.

— Tu as bien fait ! affirme l'homme d'entretien.

— Bien fait quoi ?

— De nous débarrasser de ce fils de pute !

— Attends, ce n'est pas moi qui ai fait ça !

— Je ne te crois pas, tu l'as toujours détesté.

— Pas à ce point. Tu me pensais capable de faire une chose pareille ?

— Je n'en doute pas une seule seconde.

— Tu me dégoûtes...

Benjamin tente de sortir de la pièce et le concierge le retient par la main et l'attire vers lui pour l'embrasser goulument en empoignant ses testicules. J'en ai assez entendu, je m'éclipse. 

Benjamin sort en même temps que moi, avec les joues rouges, pour se trouver face à face avec Cassandre qui aperçoit le concierge derrière-lui.

— Vraiment ? dit-elle dans un souffle avant de quitter les lieux.

Il ne reste qu'Antoine. Je retourne dans la salle bondée où je me fais assaillir par les effluves nauséabonds. Celui-ci est cette fois avec Cindy et il lui mordille l'oreille. Je me poste près d'eux pour les observer et les écouter.

Après de multiples échanges anodins, Cindy ose enfin poser une question à Antoine.

— Est-ce que c'est toi qui l'as poussé ?

— Mais de quoi parles-tu ?

— De Claude. Est-ce que tu l'as tué ?

Le regard noir que lance Antoine en dit long sur son tempérament. D'un mouvement brusque, il gifle la jeune femme qui se retrouve sur le sol froid sans avoir pu éviter le coup.

— Ne dis jamais une chose pareille salope ! Je n'ai rien à voir avec ce foutu bordel !

Les larmes aux yeux, décontenancée, Cindy se redresse péniblement. La foule a cessé de bouger autour d'eux et admire la scène. Un homme costaud pose une main sur l'épaule d'Antoine pour le retenir. Cindy traverse les gens assemblés et quitte les lieux sans prévenir qui que ce soit.

Antoine est en furie, il dégage son épaule et il se commande un autre verre d'alcool qu'il ingurgite d'un trait.

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