*Retour au point de vue de Judith*

Cela fait maintenant 6 mois que je fais partie des Rebels. Aucun de mes proches ne sait que je suis vivante. Dans un sens, Judith est morte dans les eaux du Brésil. Et Julia est née.

Je mangeais rapidement mon bol de ce que j’appelais le « Tords boyaux ». Pourquoi ? Ce truc, vraiment très nourrissant, est composé de lait fermenté et de céréales en grandes quantités. Ça fait longtemps que je n’ai pas mangé de légumes et de viande. En même temps, je vis dans une favelas… Et lorsque nous faisons notre Justice ( prendre aux riches pour redonner aux pauvres ), nous ne gardions rien pour nos usages personnels. Tout était redistribué aux familles dans le besoin. J’adorais ce que nous faisions. Ce n’était pas du vol comme certains peuvent le penser. Nous ne nous occupions juste à rétablir un semblant d’égalité dans notre monde de fous…

Diana vint vers moi et me toucha le visage pour chercher mes cheveux. Je les avais coupé peu de temps après mon arrivée ici. Et là, Diana allait me les recouper. Je ne voulais plus les avoir long comme avant. Je voulais qu’ils ne dépassent pas mes épaules. Je guidais les mains de Diana puis le passais le ciseau et elle me coupa les cheveux. Puis je la remerciais avant d’attraper ce qui nous servait de balai et de balayer.

Autre chose que je ne vous ai pas dis. Je vis toujours chez Flavio et sa sœur. Et non, Flavio et moi nous ne sortons pas ensemble. Honnêtement, nous avons tous les deux autres choses à penser… et puis Nina semble attirée par lui donc je ne voudrais pas déclencher une guerre avec elle…

Oh, oui, j’ai oublié de vous dire autre chose. Mon enterrement est passé à la Télé. Comment je le sais ? J’étais en ville, en train d’aller chercher des céréales lorsque je suis passée devant le magasin qui vendait des télévisions quand je l’ai vu. Mon enterrement s’était déroulé dans le cimetière de mon village natal. Il avait réuni beaucoup de monde… mes amis, les membres de l’ile, ma famille et des anonymes que je pense étaient des fans. Beaucoup pleuraient… Ça me fit mal au cœur de tous les voir comme ça… Surtout Max et Kenji… Max, je l’avais déjà vu triste mais là c’était comme si on lui avait enlevé la moitié de son être… Quant à Kenji, je ne l’avais jamais vu aussi triste… Ils avaient parlé devant tous le monde. Mais je ne les avais pas entendu. Le son ne venait pas jusqu’à l’extérieur. J’avais vu les sous-titres brésiliens mais vu qu’à l’époque, je ne comprenais encore pas beaucoup cette langue, je n’avais rien compris. Puis en voyant Max commencer à pleurer, j’étais partie. Mon cœur ne pouvait pas en supporter davantage… J’avais eu envie d’aller à l’aéroport et prendre le premier vol pour la France afin d’aller prendre dans mes bras tout ce que j’aime. Mais je ne l’avais pas fait. Je ne devais pas les mettre en danger et le faite qu’ils me croyaient morte les sécurisait. Même si c’était horrible…

**

            - Julia ? Ça va ? Me demanda Speedy en agitant sa main devant mon nez.

Je secouais la tête pour me sortir de mes pensées.

            - Oui, oui, désolée.

Il me regarda en arquant un sourcil puis Flavio se tourna vers nous. Nous venions de le couper dans ses explications.

            - Il y a un problème vous deux ? Nous demanda-t-il.

Les autres se tournèrent vers nous et je répondis en remettant une mèches de mes cheveux derrière mon oreille :

            - Non désolée, pardon, reprends.

Il hocha la tête puis repris ses explications…

Lorsqu’il eut terminé, il me demanda de rester avec lui. Je baissais la tête en attendant que les autres partent. Iris, Carlos et Speedy m’encouragèrent avant de nous laisser tandis que Nina me lança un regard noir auquel je répondis avec un petit sourire. La porte se ferma derrière elle et je retournais ma tête vers Flavio :

            - Désolée pour tout à l’heure, je ne voulais pas déranger.

Il me sourit avant de venir s’assoir à côté de moi.

            - C’est pas grave, j’en ai déduis que tu pensais à eux…

Je hochais affirmativement la tête. Flavio et Diana étaient les seuls à connaitre ma véritable identité.

            - Je comprends qu’ils puissent te manquer mais c’est toi qui a fait le choix de couper les ponts. Il ne faut pas que tu vives dans le passé Judith, mais que tu essais de préparer ton avenir…

Il m’adressa un petit sourire en coin comme lorsqu’il le faisait à chaque fois qu’il voulait me remonter le moral et je lui en rendis un. Il se releva avant de demander :

            - Sinon, toujours partante pour le casse chez le gros richard ?

Sa question me fit rire, comment pouvait-il douter de ma motivation ?!

            - Bien sûre que je suis toujours partante ! Je te signale que c’est moi qui te l’ai proposé celui là ! Dis-je en me levant à mon tour.

Flavio éclata de rire en prenant la direction de la porte et je le suivis en rigolant avec lui…

**

Il fait nuit noire. La lune est invisible. Il n’y a pas une lumière. Les conditions sont parfaites. Avec les autres Rebels, nous nous approchons de la villa du gros richard sans faire de bruit. Le peu de gardes présents dorment. Flavio fait un signe discret et Speedy hoche la tête avant d’aller sans occuper. En moins de dix secondes, les 10 gardes présents se retrouvent hors d’état de nuire. Ils ne sont pas morts. Nous ne sommes pas des meurtriers. Ils sont juste endormis profondément, voir assommés.

Nous nous faufilons à l’intérieur de la propriété et silencieusement, et surtout grâce à Carlos et ses pantins, nous nous introduisons à l’intérieur du bâtiment. Il n’y avait pas un chat à l’intérieur. Flavio nous fit signe que nous devions nous séparer puis nous partîmes chacun de notre côté. Je montais à l’étage en ayant pour objectif la chambre du richard. Comme vous pouvez vous en douter, ce dernier n’était pas à la villa. On s’en fichait royalement de savoir où il pouvait être. Toujours est-il que son absence de la villa signifiait moins de gardes. Donc un boulot plus rapide et plus facile pour nous…

J’arrivais dans une chambre mais ne réussi pas à voir si c’était la chambre du mec ou pas. Il y avait un grand lit double ainsi qu’une commode, une armoire, une coiffeuse et une porte dans le fond qui devait mener à une salle de bain. Je m’aventurais dans cette chambre et entrepris de la fouiller pour trouver tout ce que je pouvais prendre. Je pris des bijoux, de l’argent en liquide… J’étais entrain de mettre mes trouvailles dans ma poches lorsque je sentis quelque chose d’anormal… L’air était pesante… Ce qui signifiait que je n’étais pas seule…Ça ne pouvait pas être l’un de mes compagnons… Chacun était dans la zone qui lui avait été attribuée. Il y avait quelqu’un d’autre…

Je fis comme si je n’avais rien remarqué tout en scannant la chambre avec l’air. Sous le lit… Original…

Je fis un petit sourire puis m’approchais du lit comme si je me dirigeais vers la table de nuit. Arrivée devant elle, j’ouvris le tiroir d’une main tandis que je dirigeais la deuxième vers le sol en faisant appel à Mère Nature. Je sentis le pouvoir arriver et le lâchait. Des lianes arrivèrent par en dessous le lit et emprisonnèrent mon agresseur tandis que je me mis à courir vers la porte. Il fallait que l’on reparte. J’étais sûre que la personne sous le lit n’était pas seule. Il fallait que l’on se dépêche de partir…

J’allais lancer le signale de retraite lorsqu’une lumière forte et aveuglante m’éblouie et m’arrêta dans ma course. Je me protégeais les yeux avec la main et soudain je me sentis voler. Je poussais un cri en me voyant voler et passais au dessus de la rambarde des escaliers. Je tombais et atterris au rez de chaussé. Mon dos tapa contre le carrelage et je lâchais un gémissement plaintif en me mettant sur le ventre. Puis ce fut au tour de Flavio d’atterrir vers moi. Sauf que lui, ce fut contre un poteau en marbre blanc. Je me levais et allais l’aider à se relever. Nina, Carlos, Iris et Speedy arrivèrent bientôt vers nous. Tandis qu’ils se relevaient, nos agresseurs se mirent à nous encercler. Flavio se mit devant nous tous et nous nous mîmes tous en position de combat. Nous étions tous dos à dos… Le combat pouvait commencer…

**

Nous enchainions les coups sans nous arrêter. L’équipe contre qui nous étions était forte. Il fallait que le match se termine rapidement… C’était très mauvais… Je savais contre qui nous nous battions… Je les avais reconnu dès le début. C’était l’équipe Spéciale… Il ne fallait pas qu’ils ne me reconnaissent… 

Flavio nous lançait les ordres et nous l’écoutions. Ne pas parler, il ne fallait pas que je parle… Si je parlais je serais découverte… Avec ma cagoule, ma tenue noire, j’étais cachée… Soudain, Iris fut prise d’une hallucination venant de Nathan. Elle se mit à crier en frappant de partout. Je me tournais vers elle et me retins de lui crier que ce n’était qu’une illusion. Puis de l’autre côté, Tommy sous forme de son loup blanc réussi à prendre l’avantage sur Flavio sous forme de coyote. Nina était en train de se battre contre Melody et Speedy contre Âlissa. Et Carlos était bloqué contre un mur avec Mary. J’étais la seule de notre équipe encore debout. Il fallait que je fasse quelque chose pour eux…

Kenji m’attaqua à l’aide d’un jet dragon d’air et je le retournais contre lui. Il l’évita et j’entendis derrière moi le cran d’un révolver que l’on enlève. Max… Je m’arrêtais de bouger… J’étais en joue… Si je bougeais, il allait me tirer dessus… et pas forcément avec une balle paralysante… Ils avaient surement d’autres ordres…

            - Plus un geste ! Me lança-t-il. On vous arrête pour vol à nombreuses reprises et agressions !

Je lâchais un petit rire. Il était sérieux là ?!

            - Et bin elle est belle l’équipe Spéciale… C’est nouveau ça ?

J’aurais pu parier sur lequel me reconnaitrait en premier mais si je l’avais fait, je me serais trompé…

            - Ju-dith ?! Lâcha doucement Lily.

Je sentis l’arme de Max se baisser derrière moi tandis que Kenji se mit à me fixer en essayant de me reconnaitre. J’en profitais pour utiliser l’une de mes dernière attaque que j’avais mis au point. Je fis bouger mes mains et fis s’élever un nuage de poussière autour de nous. Flavio cria la retraite et nous nous rendîmes tous vers Nina avant de nous téléporter. La dernière chose que j’entendis fut Max qui m’appelait…