Chapitre 9
Harry
Niall passa quatre jours de plus à South Orange avant de retourner à Santa Barbara, faisant le même voyage que Harry ferait dans seulement trois semaines. C'était presque impossible d'imaginer que l'été était passé aussi rapidement, et voir Niall fut un rappel d'à quel point il était proche de devoir retourner à ce mode de vie, qui semblait si loin à présent, après avoir passé seulement deux mois et demi sur la côte Est. Il avait été occupé depuis qu'il était arrivé en mai, mais ça ne semblait quand même pas assez, comme s'il y avait encore un petit truc à arracher avant de devoir partir.
Ce fut comme ça que l'idée du camping lui vint.
Ils prient la voiture de Louis, vu qu'une Jeep Cherokee de 1999 était légèrement plus pratique pour aller camper que la belle mais minuscule Jag de Harry. Elle fut chargé après une tentative assez foireuse au départ, mais ils avaient les bases de premières nécessitées : une glacière pleine de hot dogs, de bacon et d'œufs, des Poptarts, des mélanges de fruits sec, de noix et de chocolat, des bières. Des préservatifs.
Louis conduisit et insista pour contrôler la musique, alors ils fouillèrent dans la pile de CDs gravés et rayés que Louis avait fait pendant le lycée et ils chantèrent en chœur sur un flux continu de chansons de rock alternatif que Harry n'avait pas entendues depuis 2004. Les fenêtres étaient baissées et Louis portait à nouveau ses foutus aviateur et Harry ne pouvait s'empêcher de le toucher. Il se penchait vers lui aux feux rouges pour l'embrasser sur la joue parce que c'était mignon et stupide qu'il aime toujours The Fray, six ans après leur succès, et l'attitude défensive de Louis lui donna seulement envie de continuer à le taquiner.
Quand ils arrivèrent au camping, ils se rendirent compte qu'ils étaient vraiment assez éloignés de tous les autres – pouvant occuper leur propre petit emplacement loin de tout où ils purent installer leur tente et faire un feu. Ce fut un parcours semé d'essais et d'erreur pour essayer de faire tenir la tente tandis qu'elle voulait juste s'effondrer, mais ils réussirent finalement et comptèrent ça comme la première victoire de la journée.
Le lac était à seulement quelques mètres le long du chemin se trouvant près de l'endroit où ils s'étaient installés. La petite marche jusqu'à l'eau donnait l'impression d'être pris au milieu d'un nuage de poussière, avec toute la saleté dans laquelle ils traînaient leurs pieds. Quand ils y arrivèrent, Louis posa son moulinet et jeta sa ligne dans l'eau, plus par curiosité qu'avec le réel désir d'attraper quelque chose. Harry trouva une corde nouée à un arbre laissée par un autre campeur et sauta d'une petite falaise rocheuse pour se balancer au dessus de l'eau une douzaine de fois, malgré le fait que Louis déclara plusieurs fois qu'il ressemblait, de manière embarrassante, à Tarzan et tout ce dont il avait besoin pour compléter l'image était une pagne.
Ce fut en fin d'après-midi qu'ils retournèrent à leur camp et Louis n'avait rien pêché à part un morceau de plastique venant d'un bateau gonflable déchiré et abandonné. Harry était trempé, ses cheveux repoussés en arrière et son torse déjà un peu rouge d'avoir oublié de mettre de la crème solaire. Il enroula un bras autour de la taille de Louis, ignorant le soupir qu'il reçut en retour parce que Louis avait réussi à rester sec jusqu'à ce qu'Harry se plaque contre lui. Il fit semblant d'être embêté pendant environ une minute et demi, avant que Harry le surprenne en train de regarder sur le côté pour essayer de cacher son sourire.
« Je t'ai vu, » dit-il avec un grand sourire, tapotant légèrement Louis sur les fesses avant de s'élancer devant lui pour commencer à allumer le feu.
« T'as rien vu, » protesta Louis, mais son sourire le contredit alors qu'il regardait Harry ajouter quelques pierres de plus pour marquer le périmètre autour du feu. Ils parcoururent les environs à la recherche de bois, ramassant des bouts épais et des brindilles à jeter au centre, ainsi qu'un tas de feuilles sèches servant d'amadou.
« T'es prêt ? Parce qu'on est sur le point de repartir au Paléolithique. » Harry remua ses sourcils en regardant Louis et leva une allumette, gagnant un roulement d'yeux en réponse.
« Ouais, j'pense pas qu'ils utilisaient des allumettes à l'Âge de Pierre. Tu triches. » Louis se mit près de ce qui semblait être la bûche à la mode pour s'asseoir sur le camping, et il la posa à une petite distance du feu alors que Harry commençait à l'allumer.
« Tu savais qu'on peut utiliser une capote pour faire du feu ? Tu la remplis d'eau et l'utilise comme du verre. C'est le même concept que tu sais, genre, quand on utilise une loupe pour faire fondre des figurines de militaire en plastique. »
Louis rigola et se plaça derrière Harry, l'attrapant par les épaules. « Comme si j'allais te laisser gaspiller la boîte pour essayer ça. »
Le feu prit cinq minutes pour commencer à réellement crépiter et Louis se tint devant avec les deux bras tendus comme s'il était un genre de Dieu, comme s'il l'invoquait, et Harry prit une photo de lui comme ça, l'envoyant sur Instagram avec vingt emojis de flamme comme description.
Ils embrochèrent des hot-dogs sur des bâtons et les firent rôtir jusqu'à ce qu'ils soient carbonisés pour les manger devant le feu, esquivant les étincelles et la fumée quand elles venaient dans leur direction. Harry frima et se vanta de son s'more parfait, insistant pour que Louis s'assoit et se détende pendant qu'il faisait travailler sa magie. Il fit griller les biscuits Graham, pré-fondit le chocolat et fit ponctuellement tourner le bâton pour donner une teinte dorée sur toute la guimauve, puis il le présenta à Louis en le tenant dans ses deux mains, l'observant prendre la première bouchée.
Louis sourit et une goutte de guimauve fondue dégoulina au coin de ses lèvres, Harry se pencha en avant pour la lécher, une main posée sur son biceps pour le stabiliser. Louis leva son pouce en signe d'appréciation alors qu'il mâchait, et tout ce que Harry put faire fut d'attendre qu'il finisse pour se mettre à nouveau devant lui, leurs lèvres collantes alors qu'ils rigolaient en s'embrassant.
Quand la nuit tomba, leur emplacement fut envahi par les moustiques et ils empestaient tous les deux la bombe anti-moustiques. Louis portait un des vieux sweat de Harry, ses épaules voûtées alors qu'il se penchait vers le feu, ayant l'air encore plus petit que d'habitude. C'était une drôle de pensée, mais il ne l'avait jamais vu dans autre chose que des shorts, des tee-shirts ou des maillots de bain et ça lui traversa l'esprit que Louis allait lui manquer, pendant l'automne. Il ne le verra pas en pullover quand la météo se dégradera en octobre et il ne l'entendra pas hurler contre la télé pendant les premiers matchs des Jets. Louis existant en dehors de leur été ensemble était quelque chose à quoi Harry ne s'était pas permis de penser, mais il partait dans vingt jours, et il était temps.
« J'ai acheté mon billet hier, » dit-il en fixant le feu. « Un aller simple pour Santa Barbara. »
« J'peux pas m'imaginer devoir prendre l'avion pour retourner à la fac, » dit doucement Louis, et Harry jeta un coup d'œil vers lui, espérant qu'il n'était pas mal à l'aise avec le changement de sujet, mais il continua de parler. « C'était déjà assez difficile de devoir payer les livres. »
Harry soupira. « J'dois encore les acheter. »
Louis se pencha contre son épaule. Le feu crépitait et sifflait, et Harry essaya de ne pas s'attarder sur le sentiment qu'il ressentait à l'idée que Louis prenait son départ inévitable comme si ce n'était pas grand-chose. Il aimerait qu'il soit moins empathique pour pouvoir se forcer à croire que Louis était vraiment aussi nonchalant que dans sa façon d'agir, mais il y avait quelque chose en lui qui pouvait sentir que c'était le contraire.
Il posa sa main à l'intérieur de la cuisse de Louis, la serrant doucement. « Hé, t'as eu des nouvelles ? »
« Hmm ? » Clairement sortie d'une sorte de rêverie, Louis se tourna vers lui, clignant quelques fois des yeux. « Des nouvelles de quoi ? »
« Ce poste à l'école primaire. T'as pas eu un entretien il y a quelques jours ? Ou c'est la semaine prochaine ? » Louis en avait beaucoup parlé mais il n'avait rien dit de plus depuis, du coup Harry se demandait si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Il savait que ce n'était pas parce qu'il n'avait pas essayé qu'il n'avait pas encore un poste d'enseignement stable, et ce n'était définitivement pas à cause d'un manque de compétence. Il allait être le meilleur professeur au monde, Harry le savait, il avait conscience que l'économie pendant laquelle il aurait son diplôme l'année prochaine n'était pas faite pour facilité quiconque, même quelqu'un le méritant autant que Louis.
« Oh, ouais. Non, ils ont donné une promotion interne. » Louis mina des guillemets dans l'air, haussant des épaules. « Autrement dit, le gars qui a eu le boulot est le neveux du directeur. Bref. »
Louis réussit assez bien à feindre l'indifférence, mais Harry pouvait voir partout sur son visage à quel point il se sentait abattu. En fait, avoir été jusqu'à un entretien cette fois avait donné plus d'espoir à Louis, et Harry savait que ça devait être frustrant d'avoir été aussi près du but puis de devoir retourner à la case départ, de repartir à la chasse aux offres d'emploi et de passer des appels toutes les semaines aux écoles des environs avec l'espoir d'une nouvelle ouverture.
« Népotisme de merde. J'sais pas comment ils s'attendent à ce que quelqu'un puisse réussir, » soupira Harry, secouant sa tête et enroulant l'un de ses bras autour des épaules de Louis. Il essaya de la jouer cool, comme s'il n'y avait aucune différence par rapport à l'affection constante entre eux, mais c'était également un peu une question de réconfort cette fois, et ce n'était pas quelque chose que Louis acceptait facilement généralement.
« C'est pas grave. Quelque chose finira par arriver. Et quand ce sera le cas, je ferai une putain de fête. Je devrai être ramassé sur le sol à la fin de la nuit. » Louis sourit et se blottit un peu plus contre lui, posant sa tête dans le creux entre le bras et le torse de Harry.
Harry ouvrit sa bouche pour dire quelque chose, près à débiter ses idées pour la fête et comment il ramasserait Louis et l'emmènerait au lit après que toute cette célébration ait eu raison de lui. Il ne put, cependant, pas sortir les mots, pas après s'être rendu compte que rien de tout ça n'allait arriver. Il était plus que probablement qu'il ne soit pas dans les environs quand Louis décrocherait enfin le boulot de ses rêves...il ne serait pas là pour ouvrir une bouteille de champagne avec lui ou pour remplir la voiture de Louis avec de ridicules ballons de félicitations. Il y avait même une chance pour qu'il n'entende jamais rien à ce propos, parce que même s'ils s'engageaient à rester amis, ce serait tellement facile de s'éloigner. Ils seraient pris dans leurs propres vies et Harry ne serait plus la personne à qui Louis penserait pour tout partager.
Cette pensée dut se manifester dans une réaction physique, criblant son corps de tension, parce que Louis se redressa et pencha sa tête en arrière pour pouvoir bien le regarder. Il fronça des sourcils, entourant un des bras de Harry avec les siens et lui donna un petit coup de coude. « A quoi tu penses ? »
« Juste que je serai plus dans tes pattes dans quelques semaines et que tu auras plus de temps pour chercher un boulot et de concentrer sur ça, tu vois, puisque c'est vraiment – »
« Harry. »
L'air impassible de Louis était terrible quand il était soucieux, et ce fut si facile de voir quelque chose de sombre se glisser sur les traits de son visage lorsqu'il détourna à nouveau son regard vers le feu.
« Quoi ? »
Il secoua sa tête, traçant le contour de ses lèvres avec son pouce et son index. « T'es pas dans mes pattes. »
Harry fronça des sourcils. « Très bien. »
Louis se retourna vers Harry, son visage résigné. « T'es sérieux ? Tu penses vraiment que ça a quelque chose à voir avec le fait t'es là, si j'ai pas eu le boulot? »
C'était moins léger que tous les sujets qu'ils avaient abordé auparavant, mais Louis ne semblait pas en colère, seulement confus. « J'voulais juste dire, genre, je vais être occupé avec les cours, je ne serai plus là pour te distraire... »
Louis rigola, et Harry ne comprit pas pourquoi, et il n'arrivait pas du tout à lire son expression facial, mais ça lui vint en quelque sorte à l'esprit trop tard, et il ne put s'empêcher de déclarer l'évidence quand ça le frappa finalement. « Tu ne veux pas que je parte. »
Ce ne fut pas comme si c'était une surprise, mais Harry avait été tellement excité de retourner à sa vie normale d'étudiant qu'il ne s'était pas vraiment laissé le temps d'être triste de partir. Louis se retourna et il leva son pouce vers lui en signe de confirmation, roulant des yeux comme s'il avait un an de retard pour s'en rendre compte.
« Louis, » geignit-il, enroulant son bras autour de sa nuque et déposant un baiser derrière son oreille, humide et bruyant. Louis essaya de se débarrasser de lui, mais il n'y avait aucune véritable conviction derrière. Harry garda ses deux bras autour de lui alors qu'il déposait ses lèvres contre sa tempe, sa joue et près de son œil, rigolant.
« Tu baves sur mon visage, espèce de Grand Danois, » Louis fronça le nez et le tapa pour l'éloigner, grognon et clairement fermement décidé à garder ses yeux fixés droits devant lui, embrassé d'avoir été démasqué. Harry s'accrocha à lui, souriant, parce que Louis était encore plus attachant quand il essayait de ne pas l'être.
« Il nous reste trois semaines, mec. »
« Je sais, mon frère. »
« Alors tu pourrais commencer par répondre à mes baisers, déjà ? »
Le sourire ne quitta pas le visage de Harry, large, exaspérant et peut-être un peu trop joyeux étant donné le sujet en question, mais c'était la façon dont il le voulait. Il préférait profiter du temps qu'ils leur restaient plutôt que de le passer à pleurnicher et à mettre de la distance entre eux plus tôt que nécessaire.
Louis le regarda durement, comme s'il se méfiait du fait que Harry soit aussi heureux, mais ça ne l'empêcha pas de l'embrasser quand même. Peu de chose pouvait l'en empêcher – mais surtout pas quand Harry était jaloux, ou agaçant, ou que c'était le matin et qu'il essayait de s'éloigner de lui en se tortillant, parce qu'il ne s'était pas encore brossé les dents.
Une de ses paumes dépassa de la manche de son pull, venant prendre en coupe la mâchoire de Harry et le garder immobile tandis que leurs lèvres bougeaient ensemble, doucement jusqu'à ce que Harry arrête de sourire et l'embrasser réellement avec raison.
« J'ai une confession à faire, » marmonna Harry, se reculant juste assez pour pouvoir lécher ses lèvres pleines et relever ses yeux pour les planter dans ceux de Louis. Il lui lança un regard curieux en réponse, plein d'attente, comme s'il s'attendait que Harry lui dise quelque chose d'important – peut-être revenir sur la fin de l'été et son départ.
« T'as entretenu une relation secrète avec le mec au jet-ski, » proposa Louis, gagnant un pincement à la taille alors que Harry rigolait et secouait sa tête.
« Non, ce putain d'enfoiré. Ce que j'allais dire, c'est que... bien, tu sais à quel point j'ai pu un peu me moquer de ta musique pendant la route ? »
« Eh bien, on a pas tous le même dévouement pour traquer les blogothèque que toi, Harry.
« Aww, bébé ! Tu m'écoutes après tout. » Un air fier se propagea sur les traits du visage de Harry et il leva ses deux mains pour pincer les joues de Louis, comme une grand-mère le ferait. C'était une chose qu'ils faisaient, toujours tourner autour du pot parce que la plaisanterie était tellement fluide entre eux, et il était rare qu'un des deux puisse raconter une histoire ou expliquer quelque chose sans qu'il y ait eu au moins dix interjections et habituellement un ou deux baisers, parfois trois quand ils en ressentaient le besoin.
« Est-ce que tu vas cracher le morceau ? J'comprends pas – attends, non, j'aime pas cette expression. Dis-moi. » Louis fronça son nez et écarta les mains de Harry de son visage en entrelaçant leurs doigts à la place. Harry resserra les siens, instinctivement, se sentant moins joueur tout d'un coup, plus stable et ancré.
« Très bien, alors. J'me suis peut-être moqué de tes choix musicaux, mais en fait, j'ai été voir The Script quand j'étais en terminale. C'est vraiment un bon concert. »
Quelque chose vacilla sur le visage de Louis et il se redressa, les sourcils froncés comme s'il essayait fortement de se concentrer alors qu'il comptait sur ses doigts. « Ton année de terminale... alors ça devait être en, quoi, 2009 ? »
Harry hocha de la tête pour confirmer, confus sur la raison poussant Louis à s'accrocher autant à ce détail en particulier.
« Tu te fous de moi. J'étais exactement au même concert ! »
Louis était clairement ravi par l'idée, et Harry le ressentit également – qu'ils auraient pu être à quelques rangs, écoutant le même groupe sans avoir la moindre idée qu'ils finiraient dans la vie de l'autre à aucun titre. Harry avait toujours trouvé ça étrange qu'ils aient tous les deux grandi à South Orange sans jamais se croiser, mais l'idée qu'ils furent en quelque sorte destinés à se rencontrer semblait rassurante, comme si ça aidait à donner un sens aux pourquoi et aux comment ils s'assemblaient dans la vie l'un de l'autre sans efforts.
« J'aime ce genre de truc, » murmura Louis, « Et maintenant je sais pourquoi tu connaissais toutes les paroles dans la voiture. »
Harry fronça son nez. « J'suppose que t'étais pas au concert de Vampire Weekend la même année, cependant, hein ? »
« Hé, va te faire foutre, » rigola Louis. « J'étais à la fac, probablement en train de me bourrer la gueule pendant que le videur dessinait un X sur ta main de gamin de quatorze ans. »
S'il n'était aussi drôle, Harry pourrait s'offusquer des piques constants de Louis, mais il se pencha simplement en avant et attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents, la tirant jusqu'à ce que Louis pince à nouveau ses flancs.
« Est-ce que t'étais aussi beau en 2009 ? » demanda Harry, presque irrité parce qu'il était toujours à contrecœur abruti avec Louis, peu importe à quel point il était embêtant.
« J'avais les cheveux plus longs... j'portais beaucoup de rayures. »
« Alors oui, » confirma Harry.
« Je n'aurais pas su quoi faire avec toi, cependant, » dit Louis, sa voix comme un murmure contre les lèvres de Harry. Le baiser les laissa à bout de souffle en l'espace de quelques secondes et ça semblait toujours être comme ça, avec Louis ; il y avait rarement une combustion lente, seulement un afflux soudain de besoin et d'envie que Harry n'arrivait pas à exprimer.
« Et maintenant ? » demanda-t-il, se reculant pour retracer la lèvre inférieure de Louis avec son pouce.
« Ouais, » souffla Louis, « j'en ai une assez bonne idée. »
Harry avait embrassé plus de personnes qu'il ne pouvait en compter. C'était une vantardise humble et il n'était jamais prétentieux quand il l'admettait, c'était simplement la vérité, mais il n'avait jamais voulu savourer chaque baiser aussi lentement et délibérément qu'avec Louis. Ils s'assemblaient simplement : les mains de Harry avaient la taille parfaite pour agripper la courbe scandaleuse de la taille de Louis, et les doigts de Louis s'enroulaient dans les cheveux de Harry comme s'ils étaient faits pour ça, et quand Louis grimpait sur les genoux de Harry, il était presque en apesanteur.
Le feu était sur le point de s'éteindre quand Harry se mit debout et dirigea Louis vers la tente. Il y avait un tas de nourriture qui devait être débarrassé également, mais les doigts de Louis traînaient sur l'élastique de son short de bain, et il était déjà trop absorbé par ça pour se soucier de quoi que ce soit d'autre que rapprocher encore plus Louis de lui.
Louis s'arrêta devant la tente, lâchant Harry pour ouvrir la toile et hésitant à vraiment se glisser à l'intérieur. « Trois semaines, t'as dit ? »
Harry s'arrêta, ayant été sur le point de coller contre Louis pour l'encourager à avancer, parce qu'il était déjà tellement impatient de poser ses mains sur lui. Il voulait tout ignorer sauf à quel point ils étaient seuls, le bruissement et la descente en piqué des oiseaux à travers les arbres, et à quel point le corps de Louis était toujours infailliblement bon sous son toucher.
« Trois semaines, » confirma-t-il, baissant son menton dans un seul hochement.
« Il vaut mieux se dépêcher alors. » Louis lui lança un regard auquel Harry eut du mal à trouver une signification, parce qu'il était tellement plein de ruse, comme celui d'un renard, mais il y avait également un défi dedans. Louis retira ses Vans usées et se glissa à l'intérieur, laissant la toile retomber derrière lui dans l'attente évidente que Harry le suivrait.
Il le fit, évidemment, prenant seulement assez de temps pour se débarrassé de ses Converses, qui furent un jour blanches, et il laissa échapper le souffle qui retenait depuis que Louis s'était arrêté. Louis fut sur lui avant même qu'il ait le temps de refermer la tente, se faufilant derrière lui et entourant ses bras autour du torse de Harry tandis qu'il déposait de chauds baisers le long de sa colonne vertébrale. Harry laissa tomber sa tête en avant, ses cheveux tombant sur son visage et les yeux fermés alors qu'il essayait d'enregistrer cette sensation dans sa mémoire. Il avait toujours ce sentiment bizarre que Louis ne le touchait pas seulement pour la réponse physique, mais parce qu'il essayait de lui communiquer quelque chose.
« Viens là. » Harry lécha ses lèvres, se retournant et le faisant reculer jusqu'à ce qu'il puisse se coucher sur la double couche de matelassage et de sac de couchage qu'ils avaient installée. Louis rampa sur lui, à cheval sur les cuisses de Harry et se penchant sur lui avec ses deux mains le soutenant de chaque côté de sa tête.
Quand ils s'embrassèrent, Harry posa ses mains sur la taille de Louis et ne put s'empêcher de sourire jusqu'à ce que Louis l'interpelle, demandant quoi juste contre ses lèvres.
« On aurait dû faire ça tout l'été. » Les deux mains de Harry glissèrent sur l'avant du corps de Louis, sur son ventre doux, sa taille fine et finalement elles s'accrochèrent à ses clavicules, ayant l'impression d'avoir besoin de quelque chose à quoi se retenir alors que Louis collait un peu plus leurs hanches ensemble.
« Quoi, s'embrasser dans une tente ? »
« S'embrasser, » marmonna Harry en réponse, fronçant ses sourcils quand Louis laissa traîner ses lèvres pour venir suçoter la peau juste en dessous de sa mâchoire, la marquant jusqu'à ce que Harry prenne une note mentale de lui de demander de le refaire, quand le moment de son départ se rapprocherait. Il voulait que son corps soit truffé de morsures, d'ecchymoses et de griffures pour pouvoir les ramener avec lui, pour pouvoir les regarder commencer à s'estomper progressivement au fil des jours où ils seraient séparés.
« Non, sans blague. On aurait pu avoir quelques semaines de plus si on n'avait pas été des cons têtus. »
Louis remonta un peu plus haut sur ses cuisses, les deux mains sur le sternum de Harry pour garder le haut de son corps en place alors qu'il commençait à se frotter contre lui, faisant rouler ses hanches. Il dut sentir Harry devenir dur parce qu'il se balança un peu plus vivement contre lui et le mouvement le hissa un peu trop haut, sa tête heurtant le sommet de la tente et suscitant un aïe qui fut plus amusé que de douleur.
Ils rigolèrent, seulement temporairement interrompu dans leur petit moment alors que Harry passa une main sur l'arrière de la tête de Louis et grogna.
« Fais attention, hein ? J'ai passé vingt-deux ans sans blessures liées au sexe se passant sous ma surveillance. »
« Aucune ? » se moqua Louis. « Quelle vie sexuelle ennuyante tu as. »
Ce fut tout qu'il fallut, vraiment, pour que Harry attrape Louis par les épaules et le retourne sur son dos avec facilité. Le petit souffle que Louis laissa échapper une fois qu'il posa ses yeux sur lui fut toutes les représailles que Harry eut besoin. Il fronça bizarrement ses sourcils quand il fit courir sa main de l'élastique du short de Louis à sous son tee-shirt, passant ses doigts sur son torse et observant son expression.
« Personne n'a jamais dit que j'étais ennuyant, en fait. Retire ça, » dit Harry, sonnant presque pensif alors qu'il aidait Louis à enlever son haut. « On m'a dit que j'étais décent, une fois. Ça a été douloureux. »
« Je dirais que t'es convenable, » bredouilla Louis, mais sa voix se brisa quand Harry coinça sa cuisse entre ses jambes.
« Merci, bébé, » dit Harry, enroulant sa main autour de la nuque de Louis. Il le connaissait assez bien à présent pour se rendre compte que, souvent, quand il se moquait, il voulait en fait dire l'exact opposé. Ce fut pourquoi aucun d'eux ne put s'arrêter de sourire en coin alors que Louis se redressait sur ses paumes pour pouvoir à nouveau embrasser Harry.
Après ça, ce fut plus dur de parler parce qu'ils roulèrent comme s'ils n'étaient pas dans une tente pour deux personnes, et ce fut un miracle que les piquets résistèrent à tout ça après le nombre de fois où ils heurtèrent la toile en vinyle. Louis était juste tellement souple sous lui et Harry ne put s'empêcher de profiter de combien il paraissait petit. Cependant, il parvint finalement à les retourner et il attaqua le cou de Harry avec ses dents, tandis qu'il appuyait la paume de sa main contre son sexe, faisant gémir Harry contre ses lèvres.
Louis était descendu le long de son torse plusieurs fois depuis qu'ils avaient commencé, mais il arrêta finalement de le taquiner et baissa le maillot de Harry sur ses cuisses pour pouvoir poser sa bouche sur lui. Ça se passa avec la plus grande urgence que Harry n'avait jamais ressentie de sa part. Il encercla sa hampe de son poing et gémit quand il humidifia ses lèvres et les posa sur le gland jusqu'à ce que le son soit obscène. Il avait définitivement, absolument, conspiré pour déterminer toutes les façons dont il pouvait réduire Harry à un bordel haletant, et ça fonctionnait.
Harry avait toujours été difficile quand il était question de pipe, jouissant rarement qu'avec ça et trouvant même ça ennuyant avec la mauvaise personne, mais c'était tellement différent avec Louis. Il n'y avait rien de mécanique dedans ; il ne faisait pas seulement les mouvements pour essayer de le faire jouir, il appréciait réellement ça et lui disait.
« J'ai attendu de faire ça toute la journée, » marmonna Louis alors qu'il se reculait avec un pop humide, caressant toute sa longueur pendant que sa langue remontait en une lente ligne le long de son sexe. Il suça légèrement juste en dessous du gland jusqu'à ce que les mains de Harry arrêtent de serrer le sac de couchage sous lui et s'enfouissent désespérément dans les cheveux de Louis.
Harry était tellement dur que c'en était presque douloureux, aidé par le fait que Louis lui donnait l'impression d'être sexy et si incroyablement désiré dans la façon dont il le touchait, la façon dont ses yeux scintillaient quand il surprenait Harry en train de le regarder, et c'était évident qu'il voulait qu'il continue de le fixer.
« Putain... » laissa échapper Harry, et il voulut dire à Louis de ne pas s'arrêter, mais il ne put pas parce qu'il savait que Louis prendrait l'instruction à cœur, qu'il n'arrêterait pas jusqu'à ce que Harry se répande dans sa bouche, perdant pied à cause de lui, et il était loin d'être prêt à ça. Ils avaient le privilège d'être seuls et assez loin de tout pour avoir l'impression d'être dans un autre monde, et Harry ne les voyait pas ne pas en profiter, pas alors qu'ils ne leur restaient que trois semaines pour s'adonner à un cycle de premières fois qui se répétaient.
Ça fut comme une tragédie d'arrêter Louis alors que ses lèvres étaient roses, gonflées et luisantes de salive et de liquide séminal, mais Harry se força quand même à le faire. Il l'attrapa au niveau de ses biceps et l'incita à remonter pour que leurs lèvres se rencontrent. Harry frissonna, l'embrassant de façon obscène – suçant la lèvre inférieure de Louis et léchant l'intérieur de sa bouche comme s'il était accro au goût qu'ils créaient ensemble.
« Il y a aussi quelque chose que j'ai voulu faire pendant toute la journée, » chuchota-t-il, ouvrant ses yeux et haletant presque quand il vit que Louis fit la même chose presque au même moment. Ce n'était pas surprenant puisqu'ils avaient tendance à se refléter, mais voir ses yeux d'aussi près donna infailliblement l'impression à Harry que son cœur était remonté dans sa gorge.
« Tu vas me le dire ou je dois deviner ? »
« Ça pourrait être amusant, » le taquina Harry, passant l'une de ses mains entre leurs corps et attrapant le sexe de Louis. Il le caressant lentement tandis que Louis le regardait comme s'il essayait de déchiffrer si Harry le pensait vraiment ou non.
Louis échangea à nouveau leurs positions, roulant sur son dos et tirant Harry entre ses jambes, repliant ses genoux sur ses flancs. Il mit ses deux bras au dessus de sa tête et haussa ses sourcils avec curiosité, lui parlant comme s'il était en train de faire des suggestions pour une liste de course plutôt qu'une liste de ce que Harry aimerait lui faire. « Je pense que tu veux me baiser. »
Se penchant sur Louis, Harry déposa une série de baisers sur ses clavicules puis leva le regard vers lui pour secouer sa tête. « Bien sûr que oui, mais ce n'est pas ça. »
Louis fit plusieurs autres suppositions, beaucoup qui firent rire Harry et quelques unes qui le firent, également, rougir. « Est-ce que je m'en rapproche au moins ? »
« Pas vraiment, » dit-il en souriant en coin, baissant le short et le boxer de Louis. Il embrassa l'intérieur de sa cuisse puis posa sa jambe sur son épaule. « Laisse-moi juste, pendant une minute, j'veux... »
Louis se recoucha après ça, et il emmêla ses doigts dans les cheveux de Harry, s'attendant probablement à ce qu'il commence à le sucer, mais il émit un halètement audible quand Harry contourna son sexe et l'ouvrit avec ses paumes. Il dut savoir ce qui allait suivre et il resta remarquablement immobile alors que Harry soufflait chaudement sur son anus, geignant seulement quand il l'effleura avec ses lèvres et se recula immédiatement.
« Espèce d'allumeur, » marmonna Louis, et Harry enfonça ses dents à l'intérieur de sa cuisse, le rendant désireux de plus.
« Il fait noir, d'accord, j'arrive à peine à – » Il tâtonna avec le bout de ses doigts pour le retrouver, reposant avidement sa bouche dessus et faisant crier Louis une fois qu'il y arriva. Il garda son pouce à côté de sa langue, utilisant son autre main pour caresser l'intérieur de la cuisse de Louis. Il aimerait pouvoir regarder vers lui pour voir son visage, mais la tente était trop sombre et il n'avait aucune foutue idée d'où se trouvait la lampe torche, et il lutta contre sa forte envie de rire.
Il était obsédé par les petits bruits que Louis faisait sous lui, il ne se lassait pas de la façon dont il se crispait puis se permettait simplement d'apprécier, détendant chaque muscle pour que Harry puisse faire pénétrer sa langue en lui jusqu'à ce qu'il gémisse vraiment.
Louis baissa l'une de ses mains pour caresser son sexe et Harry couvrit sa main avec la sienne, déposant un dernier baiser avant de remonter le long de son sexe en le léchant. Il se mit à quatre pattes au dessus de Louis, à bout de souffle et plus que prêt à le pilonner, ne pouvant à peine le supporter.
« Tu veux ? » demanda Louis et Harry hocha de la tête, haletant.
« Mais on doit d'abord tout trouver, je sais que j'ai tout pris... »
L'ambiance était presque comiquement frénétique alors qu'ils cherchaient dans leurs sacs. Louis alluma la lanterne, renvoyant une lueur étrange et inutile dans la tente, mais il faisait assez clair pour voir le sexe de Louis, rougi et dur contre son ventre. Harry laissa échapper un grognement involontaire alors qu'il continuait à jeter tous les vêtements se trouvant dans son sac, mettant enfin la main sur une boîte de préservatifs et la bouteille de lubrifiant qu'il avait stupidement mis tout au fond.
« Je vais devoir tenir la lanterne tout le temps ? » demanda Louis, et Harry ricana alors qu'il déversait du lubrifiant sur ses doigts – trop, vraiment, leurs sacs de couchage allaient être dégueulasses – et tout arrêta d'être propice aux gloussements à la seconde où Louis se coucha et Harry fit pénétrer son majeur en lui.
Il le prépara rapidement – probablement trop rapidement, mais Louis lui répétait encore et encore que ça irait, qu'il avait juste envie de lui, et Harry n'était pas homme à refuser ce genre d'ordres. Il enfila le préservatif et essaya pendant une minute de faire sortir du lubrifiant, avant de se rendre compte que le capuchon n'était pas enlevé.
Harry n'était pas sûr de comment c'était possible de rire autant en étant tellement excité qu'il arrivait à peine à voir clair, mais il finit par se reprendre et se pencha sur Louis, déposant une série de baisers dans son cou et lui disant de se taire parce que Louis rigolait toujours. Sans surprise, ça donna seulement encore plus envie de lui à Harry, parce que ses épaules se secouant et son énorme sourire, laissant apparaître ses petites dents pointues, étaient plus mignons que ce qu'il pouvait supporter.
Il déposa un dernier baiser dans le cou de Louis. « Ça va ? » murmura-t-il.
« Ouais, juste – » chuchota Louis, appuyant dans le bas du dos de Harry avec sa main, et ce dernier pénétra doucement en lui, parce que Louis était tellement chaud et étroit qu'il ne pouvait pas faire grand-chose de plus que se laisser glisser au début. Ils gardèrent un rythme progressif jusqu'à ce que Louis enroule ses chevilles autour de la taille de Harry et se contracte autour de lui, gémissant dans son oreille jusqu'à ce que ses va-et-vient accélèrent
La chaleur emprisonnée dans la tente était étourdissante. Les yeux de Harry étaient grands ouverts et il pouvait à peine voir l'éclat de la sueur sur le front de Louis et ses clavicules. Il voulait le goûter, alors il le fit, suçant le côté de son cou alors qu'il allait et venait en lui, Louis relevant ses hanches vers lui à chaque fois qu'ils rencontraient.
Ça devrait être bizarre compte tenu de l'endroit où ils trouvaient, mais c'était l'imprudence qui leur donnait encore plus de sensation forte. Si quelqu'un tombait par hasard sur leur campement en retournant au sien, Harry n'aurait probablement même pas arrêté. Il aurait seulement donné des coups de reins encore plus forts pour faire crier Louis et quiconque ce serait pourrait entendre à quel point il était à lui.
Même sans personne dans les alentours, il voulut susciter cette réaction donc il releva encore plus les jambes de Louis, l'incitant à enfoncer ses talons dans son dos. Leurs mouvements étaient tellement réguliers et désordonnés que Harry avait l'impression de bouger en autopilote. Même un léger changement d'angle dut être comme un choc pour Louis parce qu'il gémit, cambrant son dos jusqu'à le décoller du sac de couchage, comme s'il essayait de se courber dans la sensation.
« Harry... Harry, allez, j'ai besoin – » souffla-t-il, à bout de souffle, sachant qu'ils étaient déjà assez loin dans leur plaisir pour que Harry le fasse jouir sans trop le toucher – et Harry le fit, appuyant une main sur son sternum pour le force à se recoucher avant d'enrouler sa main autour de son sexe pour commencer à le branler.
A chaque fois que son pouce passa sur la fente, les muscles de Louis se contractaient, le serrant si étroitement et profondément que Harry ne pouvait rien faire d'autre que succomber à la sensation d'être enserré comme ça. « T'y es presque, bébé ? Tu vas jouir pour moi ? » Il se retira juste assez pour pouvoir pénétrer à nouveau à l'intérieur en un à-coup fluide.
Louis n'eut pas à donner de confirmation parce qu'il grinça simplement un, « Ne t'arrête pas, » à la fin d'un fort gémissement, et Harry put bien le sentir quand il jouit.
Ce fut en quelque sorte encore plus intense parce qu'il ne pouvait pas voir le visage de Louis au moment de son orgasme – il ne pouvait pas voir la façon dont ses lèvres s'ouvraient et dont sa pomme d'Adam bougeait dans sa gorge, ou comment il tirait sur ses propres cheveux alors qu'il essayait de redescendre. Tout ce qu'il put faire fut de sentir les muscles de Louis se contracter et se relâcher autour de lui, et la façon dont ses jambes se resserrèrent autour de lui pour le garder en lui, pour le maintenir immobile alors qu'il essayait de s'empaler sur lui.
Même sans le visuel, le désespoir absolu qu'il put ressentir sous ses doigts et entendre dans la façon dont Louis gémit son prénom fut assez pour l'emmener au même endroit, lui donnant l'impression de s'envoler, impuissant pour faire quoi que ce soit d'autre que perdre le contrôle.
« Putain, » souffla-t-il après s'être répandu dans le préservatif, son corps s'effondrant contre celui de Louis parce qu'il se sentait physiquement incapable de tenir plus longtemps en l'air. Les genoux de Louis autour de sa taille semblaient les bienvenus pour le bercer.
Louis leva une de ses mains, l'emmêlant dans les cheveux de Harry et guidant sa tête pour qu'il l'enfouisse entre son cou et son épaule. Harry y reprit son souffle, entouré par l'odeur de Louis, ses bras, le sentiment qu'il avait appris comme n'étant pas contrôlable et juste Louis. Il se sentait complètement consumé par lui.
« Tellement bon, Harry. » La voix de Louis était faible, cassé et beaucoup plus sexy qu'elle n'en avait le droit. Ce fut assez pour enfin encourager Harry à relever sa tête, collant doucement leurs fronts ensemble, pas surpris de trouver Louis en train de le fixer.
Ses yeux semblait presque briller dans le noir, scintillant d'une façon incompréhensible, une façon qui était si terriblement belle que ce fut presque assez pour faire dire à Harry des choses qu'il ne devrait pas... des promesses et louanges qui sonneraient probablement un peu trop comme de la vénération, tandis qu'il était tellement émerveillé.
Comme un dernier effort pour s'arrêter, Harry se retira prudemment, embrassant les lèvres de Louis quand il remarqua la grimace qui suivit. Après avoir noué le préservatif et l'avoir soigneusement posé près du bord de la tente, il les fit se mettre tous les deux sur leurs flancs.
Louis était détendu et docile, suivant son exemple et glissant une de ses jambes entre celles de Harry, alors que leurs corps s'assemblaient comme les pièces d'un puzzle.
« Incroyable. » Harry s'installa finalement confortablement après ça, poussant son nez contre la joue de Louis et déposant un baiser à cet endroit avant de s'autoriser à se détendre, la façon dont Louis fit courir ses doigts sur ses côtes l'aida. Harry se sentait reconnaissant que Louis semble juste le comprendre, il ne semblait jamais s'attendre à ce que ce soit différent entre eux après, et il n'attendait pas d'entendre des mots qui étaient particulièrement profonds ou donnant une étiquette.
« C'est fort probable qu'on se fasse attaquer par des ours, » finit par dire Louis, sa voix toujours un peu rauque.
Harry rigola, même si Louis n'avait pas tort. Toute leur nourriture était éparpillée autour des vestiges du feu, et il pouvait vaguement se souvenir de sa mère lui racontant qu'une surabondance d'ours avait dévasté toute la région l'hiver dernier.
« Je devrais probablement aller récupérer la nourriture, » soupira-t-il, roulant sur son dos et étirant ses bras devant lui.
« Remets au moins ton short pour pas qu'un chasseur te confonde avec un Bigfoot rasé et essaie de te tirer dessus, » sourit Louis, tendant une main pour le taper sur le torse. Harry attrapa sa main avant qu'il puisse la retirer, rigolant et allant pincer le creux de sa hanche.
« T'es hilarant, » dit-il en souriant en coin, visant dans l'obscurité pour essayer de l'embrasser et ratant de peu ses lèvres. À la place, il déposa le baiser sur son menton.
« Va repousser les ours, Bigfoot. T'es l'un des leurs, ils s'occuperont gentiment de toi. »
« S'il te plaît, va te faire foutre, Louis, » dit poliment Harry.
Dans sa hâte pour se précipiter dehors avant que Louis puisse riposter, Harry se hissa sur ses pieds, oubliant complètement qu'il faisait vingt bons centimètres de plus que la tente. Il trébucha sur Louis quand sa tête heurta le mât au sommet et il tomba contre la toile.
Tout se passa très rapidement, et le résultat fut malheureux : la tente s'effondra.
Pas exactement en une seule fois, mais le mât central se détacha de celui se trouvant dans un coin et Harry eut l'impression de porter un poncho, à cause de la façon dont la toile se drapa sur ses épaules. Louis rigola comme un fou sur le sol.
« Tu pourrais pas m'aider putain ? » rigola Harry, levant ses bras pour créer une distance entre son corps et le tissu en vinyle.
« Désolé, désolé, » dit Louis en respirant bruyamment. Harry put le voir rouler sur le côté pour atteindre la lanterne et quand il arriva à ses pieds et la tint entre eux, ils purent voir à quel point c'était bien plus pire en vrai, et ça devint encore plus drôle.
Harry rit tellement fort qu'il n'arriva même plus à maintenir ses bras en l'air et la tente tomba sur eux alors qu'ils s'effondraient dans un fou rire qui dura pendant plusieurs minutes, tous les deux regardant autour d'eux d'un air impuissant et serrant leurs ventres.
« D'accord, stop, stop. » Louis leva sa main pour tenter de se calmer. « Mes joues me font mal, putain. »
« Comment s'est foutrement arrivé ? » haleta Harry, tendant à nouveau ses bras et atteignant la fermeture. Louis le suivit à l'extérieur puis ils se tinrent tous les deux devant leur tente effondrée, complètement nus et tenant la lanterne la plus merdique au monde.
« Je jure devant Dieu, Harry, si un moustique me pique les fesses, » l'avertit Louis, son ton tout sauf hostile.
« Hé, ne me blâme pas, » dit-il alors qu'il attrapait le mât central et l'accrochait à nouveau à celui du coin. « C'est de la bonne chère qu'il y a là. »
Il se retourna et tapa les fesses de Louis, en démonstration. Louis essaya d'avoir l'air dérangé par ça mais échoua.
Il s'avéra qu'ils se retrouvèrent tous les deux avec des piqûres de moustiques, à des endroits désagréables, lorsque tout rentra dans l'ordre. Une fois qu'ils purent retourner à l'intérieur, Harry enfila un boxer et fit de son mieux pour nettoyer leur emplacement, pendant que Louis décida de se rendre utile en volant la boîte de biscuit Graham. Quand Harry le retrouva, son petit corps bronzé était étendu parmi les sacs de couchage en désordre et les oreillers, semblant particulièrement somptueux. Ils ne parlèrent pas du départ inévitable de Harry pendant le reste de la nuit, et ils passèrent leur temps à faire des choses pour lesquelles ils étaient bons : manger des gâteaux, gratter les démangeaisons de l'autre et faire des ombres chinoise en forme de bites avec leurs bras.
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