Chapitre 4
Harry
Pendant la semaine qui suivit la nuit que Louis passa chez Harry, les choses revinrent plus ou moins à la normale entre eux, si ce n'était quelques changements notables.
Peu importe à quel point Harry essayait de prétendre que ce qu'il s'était passé entre eux devait simplement arriver, ou quoi, il pouvait sentir que c'était plus que ça, car il savait qu'ils étaient des amis plus proches que deux personnes qui cherchaient à prendre leurs pieds une nuit d'été. S'il avait voulu ça, il aurait pu trouver un certain nombre de garçons ou filles le voulant bien – merde, New York était à trente minutes de là en train, en proie aux opportunités, plein de boîtes de nuit puant la sueur et de bars à l'atmosphère hipster pour qu'il puisse trouver s'il était à la recherche de ça.
A la place, il passait ses journées à dormir, courir et faire des courses pour sa mère, tout ça simplement pour finir chez les employés de Louis afin de le voir pendant quelques heures avant qu'ils ne se séparent à nouveau. Louis semblait continuer à trouver des raisons de rentrer chez lui immédiatement après le travail et il ne posait pas vraiment de questions à ce propos, parce qu'il supposait que ça devait signifier que Louis n'était pas vraiment dans tout ce truc de sexe occasionnel ce qui était, d'accord, peu importe, ce n'était pas pour tout le monde.
C'était juste qu'il y avait une différence dans la façon dont Louis le regardait lorsque Harry le surprenait à le fixer, et aucun d'eux ne semblait particulièrement pressé de briser ce contact visuel, de se détourner de la vérité que quelque chose s'était passé même s'ils n'en parlaient pas directement. Ils prenaient des mesures en fonction de leurs sentiments, évidemment, mais pour Harry, au moins, il savait qu'il se retenait simplement et attendait une nouvelle opportunité de poser ses mains sur Louis. Chaque regard complice et éclat de rire qu'il obtenait de sa part lui donnait simplement envie de plus.
Mais pour la majeure partie, tout était revenu à la normale entre eux, revenu aux mêmes voix stupides qu'ils utilisaient l'un avec l'autre, les mêmes blagues stupides qu'ils avaient cultivé et leurs moyens de communication silencieux et quelque peu étranges. Ce fut une semaine après la seule et unique fois où ils avaient couché ensemble, que quelque chose changea, et ce fut lorsqu'ils étaient à la kermesse du comté, regardant les animaux de la ferme au milieu d'une forte odeur de bouse de vache.
« Il fait chaud ici, » geint Miles, essayant de cacher ses yeux du soleil couchant avec ses deux mains. Harry retira la casquette se trouvant sur sa tête et la mit sur celle de Miles – laissant la visière à l'avant parce que le soleil tapait vraiment fortement même s'il restait seulement une heure avant qu'il ne se couche.
« Mieux ? » Il fit un sourire comme confirmation et ils avancèrent tous vers l'enclos des chevreaux, manœuvrant à travers la foule avec la poussette d'Annie et chacun avec un jumeau accroché à leurs mains.
Le propriétaire était un homme qui devait avoir soixante ou soixante-dix ans, et Harry ne put s'empêcher de trouver qu'il ressemblait à Roy Rogers ou Hopalong Cassidy ou n'importe quelle autre incarnation du type de bandit armé stéréotypé, du cowboy à cheval dont il se souvenait de l'époque où il était enfant. La taille de son chapeau était presque comique, mais Harry appréciait quand même, en quelque sorte, son apparence.
« Vous voulez caresser les biquettes ? » demanda-t-il, inclinant son chapeau vers l'avant.
Charlotte lança un regard curieux à Louis, visiblement confuse. « Pourquoi quelqu'un voudrait caresser les biquettes ? »
Louis pouffa de rire, secouant sa tête. « Non, Char... c'est comme ça qu'on appelle les chevreaux. Les biquettes. » (ndlt : Charlotte est confuse, parce qu'en anglais, le deuxième mot pour dire chevreau c'est 'kid', qui veut donc aussi dire 'enfant')
Charlotte chantonna un ohhhh et elle et Miles commencèrent à entrer dans l'enclos avec l'homme âgé, l'écoutant expliquer quel âge avaient les bêtes et combien de fois il fallait les nourrir par jour tandis qu'ils les caressaient prudemment entre les oreilles.
Harry et Louis se tenaient près de la rambarde pour les regarder, appuyant leurs corps contre – ayant tous les deux chaud et étant fatigué d'avoir été dehors sous le soleil depuis plusieurs heures. Harry ne put s'empêcher de voler quelques coups d'œil à sa gauche. Louis prêtait une attention particulière aux jumeaux et il pouvait juste réellement admirer son profil, mais il y avait un peu de sueur qui coulait sous sa mâchoire et dans son cou et il fut distrait, au point où il ne remarqua pas à quel point il le fixait jusqu'à ce que Louis claque ses doigts devant son visage.
« La Terre à Harry. Est-ce que la bouse de vache t'a ramolli le cerveau ? »
« J'suis là. J'pense que j'ai dû chopper un coup de soleil ou quoi. » C'était assez facile de faire semblant, mais Louis le regarda comme s'il était son propre miroir et savait exactement quand Harry cachait quelque chose.
« J'vais nous chercher des glaces, » dit-il, pointant vers un vendeur ambulant avec un chariot derrière Louis. Il s'éclipsa sans un autre mot et alla acheter cinq cônes glacés – un dans une coupe pour pouvoir la donner à Annie, et il se maudit silencieusement alors qu'il attendait sa monnaie parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de faire. Coucher avec Louis avait probablement été une terrible erreur puisqu'il n'avait jamais eu l'intention de se détacher de leur amitié après ça et c'était juste... les choses entre eux étaient tellement faciles que c'en était presque affolant. Il essaya de se dire que c'était tout simplement une notion romancée d'une aventure estivale, plus au sujet de l'endroit et de l'atmosphère eux-mêmes. Tout était plein de vie et de chaleur et il avait juste besoin d'un endroit où canaliser ça.
Peut-être que quelqu'un d'autre pourrait inspirer ces mêmes sentiments en lui dans cette situation. Peut-être que ce n'était pas seulement Louis.
Lorsqu'il retourna vers eux, il balança tout dans ses mains et put sentir ses avant-bras devenir collant à cause du sirop de la glace qui fondait dessus. Tout semblait se mélanger sur son bras et avait distinctement l'air comme les couleurs qui traversaient le ciel de début de soirée au dessus d'eux – tout doré, rosé et violet.
« Regarde-toi. T'es un vrai cochon, » rigola Louis, le soulageant de deux des cônes et les tendant à Charlotte et Miles alors qu'ils couraient pour revenir vers eux.
« Qu'est-ce qu'on dit ? »
Les jumeaux crièrent en chœur 'Merci Harry' ce qui le fit sourire, puis Louis se tourna vers lui, souriant en coin. Il prit son cône et en lécha le sommet. Harry gémit foutrement presque à cette vue, et il ne capta pas que Charlotte était en train de lui parler. Louis lui claqua légèrement le ventre pour attirer son attention.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? T'es tellement distrait. » Louis semblait toujours amusé malgré ce qu'il disait, comme s'il savait exactement où la tête de Harry était parce que, lorsqu'il lécha à nouveau son cône glacé, il le regarda droit dans les yeux.
Harry secoua sa tête, luttant contre un sourire qui atteignit quand même ses yeux. « Tu deviens indécent. »
« Comment suis-je indécent ? » Le visage de Louis était le portrait même de la fausse-innocence, ses sourcils haussés comme s'il voulait sincèrement qu'Harry lui donne une réponse alors qu'il léchait un peu de glace à l'intérieur de son poignet, faisant claquer ses lèvres ensemble quand il le regarda à nouveau. « J'apprécie juste ma glace. »
Harry éclata de rire et dut fortement contenir son envie de lui dire qu'il était un petit salaud, mais il essaya un minimum de retenir son juron.
« Comme si tu ne savais pas. » Il lui jeta un coup d'œil sans même essayer d'être subtil, puis il tourna son attention vers Miles, qui lui tapotait la cuisse et dévidait des faits sur les chèvres.
« Ça vous dit qu'on rentre ? » demanda Louis, récoltant un concert d'acquiescement, même de la part de Charlotte, qui avait pratiquement sautillé d'énergie pendant toute la journée. Ils étaient tous collants, avaient chaud et de la sciure partout au moment où ils finirent leurs cônes glacés sur le chemin jusqu'à la voiture de Louis.
Le voyage du retour fut assez calme, et même si les enfants étaient sur le point de s'endormir sur la banquette arrière, Harry était en pleine forme, jetant des coups d'œil à Louis alors qu'il mordillait sa lèvre inférieure et réfléchissait à comment il ne semblait pas pouvoir ne pas avoir envie de lui, dans une certaine mesure, et comment ce n'était pas supposé se passer. Cette promesse semblait être une plaisanterie à présent.
Si Louis le remarqua, il ne le fit pas savoir, mais la façon dont il se gratta la nuque à un feu rouge laissa supposer à Harry qu'il y avait, également, quelque chose sous sa peau qui luttait pour sortir.
Il faisait noir quand ils se garèrent devant la maison des Wood, et toute la rue clignotait joliment de lucioles. Lorsqu'une des portières s'ouvrit, ils prirent une profonde respiration en même temps pour sentir l'odeur de la verdure, d'un barbecue et le manque flagrant de celle d'excréments d'animaux. Scott et Liz étaient sur le porche en train de boire un verre et ne semblaient pas prêt pour la couche de poussière et les saletés sur leurs enfants. Ils remercièrent Harry et Louis avec un signe de la main alors qu'ils se retiraient dans la maison.
Les enfants avaient été une distraction pour eux pendant toute la journée, mais Harry savait qu'il était probablement plus flagrant qu'il ne l'avait été durant la dernière semaine. Il ne savait pas exactement de quoi il s'agissait ; peut-être qu'il pensait que sept jours étaient assez de temps pour pouvoir passer au dessus de ça, pour se rendre compte qu'il avait satisfait son envie de Louis et qu'il n'avait pas besoin d'être plus qu'amis avec lui. La nuit qu'il avait passé dans la pool-house de Harry aurait été suffisante avec n'importe qui d'autre, ça aurait même été trop, mais Louis avait des profondeurs que Harry n'avait même pas encore commencé à explorer, et il... il voulait juste plus.
« Putain, j'ai vraiment besoin de prendre une douche, » rigola Harry, tendant ses avant-bras pour montrer le reste de sirop qui y avait séché. « Quand j'avais genre sept ans, un gars avait l'habitude de faire des cônes glacés faits maison au terrain de baseball – le genre où tu peux gratter la glace, il avait cet énorme bloc de glace, et c'était tellement bon, mais je me suis toujours demandé comment ses doigts faisaient pour ne pas finir complètement gelés à la fin de la journée, tu vois ? »
Quand il se tourna pour regarder Louis, il lui lança le regard auquel il s'était habitué à présent, celui où les gens n'étaient pas de certain de pourquoi ça lui prenait aussi longtemps pour raconter une histoire qui n'avait en quelque sorte aucune utilité.
« Euh, définitivement, » acquiesça Louis et il se prêta au jeu avec un sourire alors qu'ils arrivaient en bas des marches du porche des Wood. « J'me souviens de ce gars, en fait. »
Sa voiture était garée devant un arbre qui se trouvait sur le trottoir à quelques pas de là et il n'y avait officiellement aucune bonne excuse pour qu'ils restent là, alors qu'ils avaient désespérément besoin de prendre une douche et Louis devait rentrer chez lui. Mais il y avait quelque chose qui empêchait de donner l'impression que cette journée avait une fin claire et nette, alors Harry dit qu'il raccompagnait Louis à sa voiture.
Il faisait noir dehors et quand Louis ouvrit la portière de sa voiture et s'appuya contre elle, Harry se tint tout proche de lui, pas plus de deux pas entre eux. En regardant Louis d'aussi près, dans le calme du début de soirée, il fut frappé par le fait qu'il était grandement devenu une partie intégrante de ses journées, aussi nécessaire que se réveiller et s'endormir, ainsi que tous les espaces entre les deux. Il y avait tellement de choses qu'il ne savait toujours pas à son sujet, mais ce qu'il savait était que Louis sentait comme le premier apport d'air frais le matin, qu'il irradiait de chaleur et qu'il débordait presque de joie de vivre. Il était l'incarnation humaine de l'été et Harry voulait simplement s'agripper à lui.
« Alors, c'était une bonne journée, hein ? » demanda Louis, s'accrochant au haut de la portière d'une main et Harry en tint le bout avec lui, hochant de la tête en réponse.
« L'une des meilleures. J'pensais que Charlotte ne voudrait jamais partir. »
« Euh, juste Charlotte ? De toute évidence, tu t'es pas vu avec ces agneaux alors. J'ai cru que t'allais essayer d'en faufiler un à l'arrière de la voiture après que le gars t'a laissé en nourrir un. Les enfants t'auraient probablement couvert. »
Rien que l'expression sur le visage de Louis le fit rougir, devant légèrement déconfit sous l'attention. Louis sembla le remarquer parce qu'il sourit encore plus, tendant la main pour le frapper légèrement au torse. « Aww, est-ce que quelqu'un a réellement fait rougir Harry Styles ? L'enfer a officiellement gelé. »
Harry rit simplement à ça, secouant sa tête et tendant à son tour une main pour retirer une mèche de cheveux du front de Louis. Elle était en quelque sorte emmêlée à cause de la sueur et Louis grimaça, repoussant malicieusement sa main avec une petite tape.
« Je pensais pas que c'était possible. J'suppose que tu devais simplement faire le boulot. » Après que Harry ait dit ça, Louis fit une sorte de bruit d'exaspération, se balançant sur ses talons comme s'il était soudainement cent fois plus impatient de partir. Ce n'était pas vraiment une surprise, vraiment, parce que c'était la façon dont ça fonctionnait entre eux – flirter, sans pitié, et longer la surface, mais quand les choses commençaient à devenir trop lourdes, l'un d'eux prenait la décision de partir.
Ils avaient probablement épuisé toutes les excuses possibles, mais Louis choisit un classique.
« Bon, je suis foutrement fatigué. J'devrais probablement rentrer, comme ça tu pourras prendre ta douche. » Il y avait quelque chose dans sa voix, une sorte de rêverie alors qu'il se retournait. Ils passaient habituellement plus de temps à s'embêter l'un et l'autre avant de se dire au revoir.
Sans réfléchir, Harry l'attrapa par le bras et quand Louis se retourna, il ne demanda même pas pourquoi Harry l'avait arrêté. A la place, il s'éloigna de la portière pour pouvoir poser ses deux mains sur son torse, il se pencha en avant, se tenant sur la pointe des pieds, et il déposa ses lèvres sur celles de Harry.
C'était plus chaste que la dernière fois qu'ils s'étaient embrassés parce qu'il n'y avait aucun espoir que ça conduise à quelque chose d'autre, ce que le rendit encore plus doux. Les bras de Harry se faufilèrent autour de la taille de Louis et il écrasa son corps contre lui, inclinant assez sa tête pour continuer le baiser – juste un lent frôlement continu de leurs lèvres sans aucune autre raison, mais c'était tellement bon pour eux d'être si proche l'un de l'autre.
Lorsqu'ils se séparèrent, Harry se sentait presque étourdi. C'était toujours comme ça lorsqu'il arrêtait d'embrasser Louis, comme s'il venait juste de descendre d'un carrousel et qu'il n'avait pas encore retrouvé son équilibre.
C'était peut-être pour cette raison qu'il remettait ça toujours à plus tard, pensa-t-il. Parce que l'idée de se sentir si ridiculement terrassé à chaque fois qu'ils s'embrassaient était épuisant pour sa joie de vivre constante, comme si monter sur un carrousel plus d'une fois par semaine bousillerait presque l'équilibre de Harry sans retour en arrière possible.
C'était si foutrement bon, cependant, et il savait que Louis le ressentait aussi, il pouvait presque toucher la tension irradiant entre eux. Ils faisaient courir de façon absente ses pouces sur les flancs de Louis et ce dernier agrippait son haut entre ses poings. Ils se détachèrent quand Harry se pencha une fois de plus en avant, caressant ses lèvres avec les siennes avant de se reculer en faisant un grand pas, repoussant Louis et secouant sa tête.
« Très bien, vas-y, pars d'ici, » murmura-t-il souriant à travers les mots, plus pour lui-même que quelqu'un d'autre, parce que ça faisait un moment que le mot épris avait surgi dans sa tête, mais il ne put penser à autre chose quand Louis lui sourit en retour. Ce n'était pas, non plus, qu'il voulait le voir partir, c'était simplement qu'il savait qu'il n'allait pas rester et il ne pouvait pas continuer à l'embrasser devant la maison en face de chez les Wood.
Louis lécha ses lèvres et hocha de la tête, ses joues rouges visibles même à travers sa peau bronzée.
« A demain ? » demanda-t-il.
Harry éclaircit sa gorge et sentit son cœur accélérer un peu à la promesse de plus. « Ouais, bien sûr. A demain. »
Il ferma la portière pour Louis, qui descendit déjà sa fenêtre, comme s'il avait besoin de le regarder une dernière fois. Harry jura qu'il l'entendit faire quelque chose proche d'un son étranglé lorsqu'il démarra la voiture et dit quelque chose à propos de lui rouler dessus, mais Harry ne put l'entendre, pas avec le bruit du moteur, et certainement pas avec la façon dont son cœur battait dans ses tympans.
Louis
Harry organisa une fête, et dans la semaine qui suivit la foire – aussi connue dans la tête de Louis, comme étant la nuit où il avait failli envisager de demander à se faire baiser contre sa voiture, et également connue comme étant la nuit où les choses avaient en quelque sorte... changé, bizarrement – ce fut tout ce dont Harry parla. La fête, voilà. Pas le baiser, parce qu'il n'y avait aucune raison d'en parler alors qu'ils pouvaient simplement s'en voler d'autres ici et là, ce qui était quelque chose qu'ils faisaient à présent. Apparemment.
Ça donnait un peu l'impression qu'ils travaillaient en sens inverse – genre, ils n'étaient pas encore près de coucher à nouveau ensemble, mais il y avait toujours quelque chose de satisfaisant dans le fait de laisser Harry l'appuyer contre le plan de travail de la cuisine en deux secondes lorsqu'ils se retrouvaient seuls. Il l'embrassait assez durement pour laisser Louis légèrement ébouriffé, puis revenait immédiatement à la normale quand un des enfants venaient leur demander de bien vouloir juger leur compétition de peinture sur bébé, ce qui était exactement ce dont ça avait l'air. Il fallait des heures pour retirer la peinture des bras et des joues d'Annie.
La fête, cependant, serait leur première opportunité de sortir ensemble, en quelque sorte, sauf que « sortir » signifiait plutôt « traîner avec un groupe de dix autres personnes dans un salon. » La mère de Harry et son beau-père passaient le weekend à leur résidence sur la côte et, ce pour quoi Louis le taquina comme étant un vrai indicateur de son jeune âge, Harry organisa une fête.
Dans un rebondissement surprenant, Zayn accepta finalement de venir et ils découvrirent que Liam, un ami de Louis, était également un ami de Harry et que Zayn connaissait également un peu ce dernier. Ils passèrent tous les quatre la majeure partie de la soirée entassés dans un très petit canapé, refusant à profusion les propositions pour le canapé plus grand.
Harry était à un bout, une jambe posée sur la cuisse de Louis, qui était collé à Zayn, dont le corps était tourné vers Liam, qui était calé contre l'accoudoir à l'opposé du canapé, écoutant attentivement ce que disait Zayn, racontant à quel point il voulait vraiment être illustrateur, mais à la place il était coincé à faire des présentations PowerPoint et à être appelé graphiste.
Louis avait en quelque sorte espéré passer du temps avec Zayn quand il avait découvert qu'il serait là, mais quand Harry avait enroulé une main autour de son cou et utilisait chaque opportunité pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille à la place de le dire à haute voix pour tout le monde, Louis oublia légèrement toutes les autres personnes.
Pour le moment, Harry était en train de lui murmurer quelque chose à propos du fait qu'il avait beaucoup de culot d'être aussi beau dans une pièce remplie de monde, et Louis ne pensait pas que c'était la concoction du verre en plastique rouge, qu'il était en train de boire, qui lui faisait dire ça. Il ne pouvait pas faire grand-chose à part écouter parce qu'il n'y avait déjà rien de discret là-dedans et ses joues étaient pratiquement en feu quand il remarqua Zayn en train de les regarder avec les sourcils curieusement haussés.
« Regarde ces deux-là ? » Zayn sonna grognon, mais un coin de sa bouche était relevé en un sourire, sa langue pressée entre ses dents d'une façon que Louis savait signifier qu'il était absolument ravi de quelque chose. Il n'était pas vraiment surpris, parce que Zayn l'avait encouragé depuis la première fois qu'il avait rencontré Harry. Leur dernière conversation avait fini par un baise-leet ferme-la suivi par une tonalité de fin d'appel.
« Je trouve ça mignon, en fait, » Liam les regardait tous les deux tendrement, comme s'il fixait un lot de chiots ou autre.
« Vous savez qu'on est assis juste là ? » grommela Harry, mais il n'y avait rien de légitimement agacé dans son ton. En fait, il souriait d'un air satisfait, comme s'il appréciait être taquiné sans merci sur la façon éhontée dont ils se tripotaient. Qu'est-ce que croyait Louis – c'était Harry, alors évidemment qu'il appréciait ça.
Une jolie blonde qui devait être une amie de Harry datant du lycée avança jusqu'au canapé et attrapa Harry par les deux poignets, le tirant pour le relever puis jusqu'au milieu de la pièce en reversant pratiquement tout le verre se trouvant dans sa main. Du liquide clapota par-dessus et tomba sur le sol, Harry fit une grimace en sembla un peu réticent quand elle commença à danser avec lui. Louis retint un rire – il n'y avait personne d'autre qui dansait et ce n'était pas vraiment ce genre de fête.
Louis avait vu des photos de certains des ex de Harry sur Facebook et elle était clairement son type – merde, elle pourrait même être l'une d'entre eux pour ce qu'il en savait, mais c'était dur d'être jaloux quand Harry se dandinait sans enthousiasme tout en sirotant toujours son verre et en regardant par-dessus ce dernier, droit vers lui.
Il poussa un soupir que Zayn et Liam entendirent et ce fut presque drôle, la façon dont ils se penchèrent tous les deux en avant, en même temps, pour regarder vers lui afin de juger sa réaction. Il leur lança un regard qui les fit se rasseoir correctement contre le dossier du canapé, lutant pour garder leur sérieux.
C'était drôle, parce que tout le monde, littéralement tout le monde voulait l'attention de Harry parce qu'il avait simplement ce genre de personnalité, magnétique et assez charmeuse pour donner l'impression à quiconque ayant son attention d'être la seule personne dans l'univers. Être celui qu'il fixait depuis l'autre côté de la pièce faisait se sentir Louis incroyablement bien et ivre de la façon dont il voulait en profiter.
Au moment où Harry revint vers lui, les bouteilles d'alcool avaient été suffisamment attaquées et il était difficile de ressentir autre chose que de la chaleur et de la joie, beaucoup, quand il enroula ses bras autour de lui par derrière. « Coucouuu, » dit-il d'une voix traînante, « j'suis de retour. »
Il y avait une sorte de timbre pâteux et chantant dans la voix de Harry et il devait être plus bourré qu'il en avait l'air parce qu'il retourna Louis dans ses bras, les drapant autour de ses épaules et l'embrassant une fois.
« Salut, » sourit Louis, prenant sa main. « Viens. »
Ils finirent contre le mur près des escaliers tandis que tout le monde se trimbalait autour d'eux et Harry pointa vers en haut, souriant en coin à Louis et le tirant à sa suite sans un autre mot.
« Par là, » murmura-t-il une fois qu'ils atteignirent finalement l'étage, à bout de souffle, dégingandés et excités. Harry entrelaça leurs doigts et ouvrit une porte dans le couloir sombre. Les lumières étaient éteintes mais il y avait un lampadaire juste devant sa fenêtre qui projetait une lumière bleue dans la pièce, et il l'illuminait assez pour que Louis puisse en avoir un aperçu – un lit simple, une bibliothèque, une télévision de 13 pouces merdique. C'était clair que toutes ses plus belles affaires avaient été emportées en Californie avec lui, alors la chambre était un peu vide, mais marquée par le temps. La petite enquête de Louis prit fin brusquement lorsque Harry utilisa son corps pour fermer la porte et passa ses mains autour de sa nuque. Ils s'embrassèrent comme ils en avaient crevé d'envie pendant toute la soirée, et Louis eut à peine une chance de respirer une fois qu'ils commencèrent. Il arrivait seulement à se focaliser sur le fait de poser ses mains partout sur Harry.
« J'suis foutrement bourré, » marmonna Louis.
Harry rigola et hocha de la tête contre lui. « C'est bon, cependant. »
Ils reculèrent et tombèrent sur le lit de Harry tellement lourdement que ça aurait fait mal s'il était sobre, mais le coude qui frappa accidentellement son torse fit juste rire Louis. Il grimpa sur les cuisses de Harry et se pencha en avant, ses mains appuyées contre le matelas de chaque côté de sa tête. Harry remonta les siennes sur son haut avec tellement de conviction, ses doigts tellement sûrs d'eux qu'ils n'y avait aucun moyen qu'il n'ait pas exactement prévu la façon dont il voulait le toucher. Le lampadaire rayonnait à travers la fenêtre et juste sur le visage de Harry, il était magnifique.
« Tes yeux sont tellement verts, » fit remarquer Louis, tendant une main pour passer son pouce sur l'un des sourcils de Harry. Il devait vraiment être ivre s'il faisait des compliments aussi évidents et débiles, mais Harry sourit, son sourire petit, de travers et plus qu'un peu heureux.
« Est-ce que tu viens juste de découvrir ça ? »
Louis soupira. « Non. » Il serra la joue de Harry, fort, et ce dernier utilisa ses grandes mains à son avantage, le tirant vers le bas sans beaucoup d'effort jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent à nouveau. Les commentaires ivres de Louis furent coupés courts, ce qui étaient probablement le mieux.
Le lit était si petit et Louis ne savait pas s'il y avait une fin à ça. Il ne pensait pas à la vingtaine de personnes toujours en bas, il ne pensait à rien d'autre qu'aux lèvres de Harry, ayant le goût d'un cocktail, à l'odeur fanée de son eau de Cologne et à la façon dont ses bras encerclaient sa nuque alors qu'ils s'embrassaient, le gardant près de lui et se frottant sans aucun rythme l'un à l'autre, seulement dans un désespoir presque frénétique pour tout et n'importe quoi. Louis ne s'était jusqu'à présent pas rendu compte à quel point il avait eu envie de lui, encore et encore, toute la semaine. Harry poussait des petits gémissements de plaisir à chaque fois que Louis mordait sa lèvre inférieure, et il savait qu'il devait ressentir la même chose.
Mais ils étaient vraiment bourrés, c'était désordonné et Louis avait la tête qui tournait. Le lit était définitivement en train de tourner, et il était sur le point de se redresser pour s'asseoir sur ses talons quand il y eut un horrible bruit venant d'en bas—
Un bruit sourd puis un fracas, et enfin un chœur de ooooooooooh. Tout le corps de Harry se raidit et il agrippa fermement les biceps de Louis, les yeux écarquillés lorsqu'il leva le regard vers lui.
« Merde, merde, merde, » chuchota-t-il, déposant un dernier baiser sur les lèvres de Louis avant de se lever. Louis put voir les contours de son érection à travers son jeans et émit un son entre un rire et un grognement alors que Harry essayait de se calmer en la palpant, comme si ça pouvait aider.
« C'était quoi ce bordel ? » Louis se hissa hors du lit et ils dégringolèrent presque dans les escaliers dans leur hâte.
Ils s'arrêtèrent en bas, parce que Liam avait glissé et était tombé sur le palier, sa bouteille de bière en million de morceaux sur le sol, ce qui expliquait le bruit sourd et le fracas. Il y avait un cercle de personnes autour de lui, tous rigolant ou essayant de ne pas le faire. Zayn avait déjà un balai et une balayette à la main, repoussant le chat de son chemin et étant la personne la plus utile dans la pièce, et à en juger par la façon dont il regardait Liam, le seul concerné par son état.
Il lui fallut une minute pour tout nettoyer, et Louis resta en arrière tandis que Harry essayait de son mieux d'être coordonné et de s'assurer que tout le monde allait bien, peu importe à quel point il était troublé et bourré. Au moment où tout fut réglé, la fête prit fin et tout le monde se dirigea à l'extérieur à part Zayn et Liam, qui avait un bleu de la taille d'une balle de softball dans le bas du dos. Pendant qu'il cherchait un sachet de maïs congelé à mettre dessus, Louis décida de préparer le sachet Tater Tots qu'il trouva dans le congélateur, et ils les mangèrent sur le sol au milieu du salon, directement dans la poêle, en regardant une rediffusion du Prince de Bel-Air et en rigolant.
Et c'était bien. C'était vraiment, vraiment bien.
Louis avait l'intention d'insister pour que lui et Harry retourne en haut pour finir ce qu'ils avaient commencé, mais après avoir fini de manger, ils grimpèrent sur le canapé et Harry se coucha derrière Louis. Il utilisa son bras comme coussin et c'était si foutrement agréable qu'il ne pouvait pas s'imaginer bouger. Zayn et Liam s'étaient endormis en étant assis bien droit dans le plus petit canapé, ronflant déjà.
« Ça va ? » murmura Harry contre l'oreille de Louis, puis il serra sa taille sous son tee-shirt.
« Mm. Confortable. » Louis se retourna pour le regarder, roulant son corps de façon à ce que les deux bras de Harry soient autour de lui et ils furent assez proche pour que leurs lèvres se frôlent lorsqu'ils parlaient. « On devrait dire à Zayn et Liam de venir sur la côte le weekend prochain. »
Ils en parlaient depuis quelques jours ; se réunir pour profiter de la maison de plage de Harry et y passer un weekend. Harry soupira une sorte d'affirmation puis embrassa Louis, doucement.
Il n'était pas sûr du temps que ça dura ou de quand ils décidèrent finalement de céder au sommeil, mais il savait que c'était différent. La dernière fois qu'il avait dormi avec Harry, il y avait plusieurs centimètres entre eux, mais cette fois ils ne pouvaient pas être plus proche, partageant le même souffle et se tenant fermement, déposant des baisers du front aux joues et enfouissant leurs visages dans le cou et les clavicules de l'autre. Le pire, c'était que Louis aimait ça.
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