Chapitre 20

Louis

La fête se révéla être un succès. Les amis en commun de Harry et Niall étaient beaucoup plus décontractés que ceux de la dernière fête à laquelle Louis avait accompagné Harry. C'était mille fois plus facile de parler à tout le monde et de réellement avoir l'impression de faire partie d'eux, plutôt que d'être un étranger.

Vers vingt-trois heures trente, il gagna pour la cinquième fois de suite au bière pong et annonça qu'il allait se retirer en étant au sommet de sa gloire, pour laisser une chance à quelqu'un d'autre de gagner. Il reçut quelques roulements d'yeux et Niall attrapa son bras.

« Tu vas où, Tommo ? C'est toi qui mènes l'équipe à la victoire, mec ! »

« J'vais aller voir mon mec, » dit aisément Louis, remuant ses sourcils dans la direction de Niall, uniquement pour le torturer. Niall roula des yeux mais, louablement, il ne dit pas un mot sur le fait qu'ils avaient été l'un sur l'autre et odieusement co-dépendent depuis que Louis était arrivé.

Il trouva Harry dans la cuisine, jouant le barman. Louis ne put s'empêcher de sourire quand il remarqua le gars à qui il tendit son prochain mélange tousser et grimacer comme s'il venait de mordre directement dans un citron.

« T'essaies de tuer tout le monde, Harry ? » Il sourit et déposa ses lèvres entre les omoplates de Harry, par-dessus son tee-shirt, puis il passa ses deux bras autour de sa taille.

« Ça veut dire que tu ne veux pas l'un de mes fameux Styles Sours ? » (ndlt : sour = aigre/amer)

« Non merci, j'ai pas envie de finir au sol, » dit Louis, l'étreignant un peu plus fermement et se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser le creux entre le cou et l'épaule de Harry, l'endroit qui provoquait toujours un petit gémissement de plaisir chez Harry.

Il se retourna dans ses bras, se penchant pour déposer ses lèvres sur celles de Louis, passant un bras dans son dos et tenant son visage avec l'autre main, faisant glisser son pouce au même endroit où il venait de l'embrasser. « Et si je te veux au sol ? »

Louis haussa un sourcil vers lui, frappant son torse pour faire bonne mesure, essayant en vain d'avoir l'air aussi scandalisé que possible. « Pas bien. »

« Désolé de vous interrompre, les gars. J'ai juste besoin d'un nouveau verre. » L'une des amies de Niall tendit son verre d'un air penaud, souriant toujours alors qu'elle les regardait à tour de rôle.

Harry caressa les flancs de Louis avant de le lâcher pour se retourner et remplir son verre, mais Louis l'arrêta en plein milieu. Il prit prudemment la bouteille des mains de Harry et ignora le regard noir qu'il reçut en réponse. « J'pense que tu ferais mieux de me laisser m'occuper de celui-là. »

La fille rigola à l'expression de Harry mais elle sembla comprendre, clairement une ancienne victime des capacités de barman inférieures à la normale de Harry.

« Désolé, Harry. Je pense que ton... » Elle s'arrêta et fixa Louis en ayant l'air d'attendre quelque chose, à court de mots parce qu'il n'y avait évidemment aucun moyen qu'elle puisse savoir qu'ils n'avaient pas eu cette discussion particulière, et pourtant Louis n'était pas sûr de savoir dans combien de temps elle arriverait. Il éclaircit sa gorge pour faire une sorte de mauvaise blague à propos de comment il ne l'appréciait même pas, mais Harry parla en premier.

« Oh, tu veux parler de mon rencart, là ? Mignon, hein ? » Harry pinça la joue de Louis et ce dernier le gronda. Harry essaya d'imiter son expression faciale mais ils finirent par exploser de rire et la fille s'éclipsa, s'heurtant accidentellement à la petite bulle qu'ils créaient quand ils étaient ensemble, celle qui, sans le vouloir, les isolait des pièces remplies de monde.

« Tu l'as fait fuir, » le réprimanda Louis.

« Tu crois qu'elle est en colère ? » Harry souriait mais il y avait un soupçon d'inquiétude dans sa voix. Louis roula des yeux, se mettant sur la pointe des pieds pour un baiser, marmonnant contre la bouche de Harry, « Elle te déteste probablement. »

« J'devrais aller m'excuser, » murmura Harry et Louis hocha de la tête, un consentement sourd qui ne signifiait rien alors qu'ils firent tomber une pile de verre en plastique rouge. Harry agrippa fermement les cheveux de Louis et l'embrassa avec une telle ardeur qu'aucun d'eux ne put rester debout. Ils glissèrent sur le sol, se cachant derrière l'îlot central de la cuisine pour se voler quelques baisers de plus, comme s'ils couraient après le temps, comme si Louis avait l'intention de laisser à nouveau Harry partir.

**

Les festivités se poursuivirent plus qu'elles ne l'auraient dû, en tenant compte du fait que la plupart des invités recevait leur diplôme le lendemain matin, mais c'était une bonne sensation, une ambiance que Louis n'avait plus connu depuis qu'il avait quitté la fac. Il se sentait à sa place, en étant là pour tout ça, témoin des toasts, des tapes dans les mains, des étreintes et, ouais, des quelques larmes d'un groupe de personnes ivres se serrant fermement dans les bras, se rendant compte que c'était leur dernière soirée ensemble sous la bulle confortable de la vie étudiante.

Niall fut beaucoup moins larmoyant à ce sujet et il s'endormit la tête contre le matelas de son propre lit, avec la brune de précédemment au dessus des draps à côté de lui, sa tête à l'autre bout. Louis sourit et ferma la porte une fois qu'il fut sûr qu'ils étaient tous les deux endormis, puis il traversa à nouveau le couloir pour rejoindre la cuisine.

Harry était à quatre pattes quand Louis le trouva, passant une petite éponge dans une flaque d'un mélange de rhum et de soda. Il y avait une boucle qui tombait autour de ses sourcils et Louis s'accroupit à côté de lui pour la repousser de son front. Harry leva le regard vers lui, les yeux un peu rouges, mais heureux, presque soulagé.

« Niall va bien ? »

« Ouais, » acquiesça Louis. « Il s'est endormi. »

Ce n'était pas bizarre, pour une raison quelconque, d'avoir vu Harry pleurer quand Niall avait fait un toast plutôt beau pour leur dernière soirée en tant qu'étudiants. Louis avait grandement souri, les tapotant tous les deux dans le dos après les avoir étreint et Harry avait essuyé une larme de sous son œil. Il aimait ça à propos de lui, en fait ; il adorait le fait qu'il pouvait tout simplement être, qu'il se laissait ressentir et qu'il n'était pas gêné du tout par les normes de la virilité que les personnes autour de lui maintenaient. Il était ému alors il pleurait. C'était merveilleusement simple et Louis l'admirait et l'enviait, en même temps, pour ça.

« Voilà, » dit-il en jetant un rouleau de serviettes en papier sur la flaque. « Je m'en occuperai dans la matinée. »

« T'es pas obligé, » dit Harry en baillant, mais il avait déjà abandonné, se mettant debout. Il lui fallut une seconde pour déployer l'ensemble de ses membres mais une fois que ce fut fait, il tendit ses bras vers Louis, enroulant une main dans sa nuque.

« Au lit ? » demanda Harry et Louis hocha de la tête parce que, oui, il était fatigué mais Harry l'embrassa avant de le lâcher. Il l'embrassait avant qu'il fasse quoi que ce soit et c'était une chose à quoi l'ancien Louis aurait roulé des yeux, mais le Louis de maintenant aimait foutrement ça ; il vivait pour ça, vraiment.

« A quelle heure tu dois te lever ? » demanda-t-il dans un murmure à travers le couloir sombre. Tout sentait la bière.

« J'dois être là-haut pour neuf heures. » Harry fronça des sourcils et ouvrir la porte, la refermant une fois que Louis fut à l'intérieur. « Donc j'suppose vers, genre, huit heures ? »

Louis essaya de dire quelque chose mais il bailla, accidentellement. L'effet de l'alcool s'était estompé après sa dernière partie de bière pong et maintenant il ressentait la fatigue et le décalage horaire jusque dans ses os. Il avait grand besoin des bras forts de Harry l'enserrant alors qu'il essayait de s'endormir. Ses membres étaient comme de la gelée quand il retira son jeans et son tee-shirt puis se glissa dans le lit de Harry pour la dernière fois – ce lit, se rappela-t-il, dans cet appartement.

« Hé, est-ce que t'as, » commença Louis, pas sûr si c'était le moment de poser cette question, mais merde, il voulait savoir et il en avait déjà trop dit. « Ce boulot. Est-ce que t'as, genre. Est-ce qu'ils te l'ont proposé ? Celui ici ? »

Harry se glissa à côté de lui et prit tout son temps pour s'installer, ajustant son oreiller entre son cou et son épaule. Il attrapa Louis par la taille, faisant accélérer son rythme cardiaque quand il le regarda droit dans les yeux. « Non, » dit-il. « Eh bien, oui, il me l'ont proposé, mais non, je ne l'ai pas encore accepté. »

C'était possible que Louis ne respirait plus, mais il ne se laisserait pas imaginer des choses, parce qu'il y avait toujours une petite chance que les choses puissent tourner en sa faveur, et avec Harry, il était en quelque sorte habitué à que tout soit difficile. Et la difficulté lui allait très bien – la difficulté en valait le coup, pour l'amour de dieu – mais il n'était pas prêt à mettre ses espoirs trop haut.

« Comment ça ? » demanda-t-il et Harry sourit, caressant la pommette de Louis avec son pouce. C'était apaisant, faisant ralentir de quelques battements par minute le cœur de Louis.

« J'attends. »

« T'attends. » Louis déglutit et sourit d'un air un peu satisfait. Il pensait que ça n'avait peut-être pas l'air aussi forcé qu'il en avait l'impression.

« D'avoir des nouvelles de celui à New York, d'abord. Avant de m'engager à quoi que ce soit ici. »

Il y avait quelque chose à lire entre les lignes, et même si le visage de Harry était serein et aussi confiant que d'habitude, Louis pouvait quand même le sentir ; la façon dont ses doigts devinrent chauds et légèrement moites dans sa nuque, la façon dont il jurait pouvoir entendre son cœur marteler son torse à quelques centimètres de lui.

« Tu préférerais aller à New York, alors, » supposa Louis, se penchant en avant pour appuyer son front contre celui de Harry. Il était assez proche pour cacher son sourire dans son cou et il y enfouit un peu plus visage.

« Bien sûr que oui. » La voix de Harry était rauque mais complaisante, et les lèvres de Louis étaient pressées contre sa gorge quand il déglutit fortement. « Embrasse-moi, » chuchota Harry et Louis le fit. Il n'y avait aucune façon pour décrire comment ou pourquoi c'était différent, mais c'était le cas. Louis sentit quelque chose de fou monter brusquement dans sa poitrine, quelque chose qu'il ne pouvait pas expliquer, le sentiment qu'il ressentait quand il attendait que débute le feu d'artifice le quatre juillet, ou pendant ces dix secondes avant qu'un groupe monte sur scène. C'était l'attente la plus intense qu'il n'avait jamais ressenti enveloppé dans un baiser tellement passionné et à couper le souffle qu'il haleta sans honte quand Harry se recula.

« Lou, » dit-il. « Louis. »

Louis cligna deux fois des yeux et mordit durement sa lèvre inférieure, fixant Harry dans les yeux et ce dernier le regarda également, semblant presque suppliant.

« Je suis, » commença Harry et Louis le serra fermement. Il sourit, secoua sa tête puis prit le visage de Louis dans ses mains pour l'embrasser à nouveau, et Louis commença à sourire en retour, parce qu'il savait.

« Quoi ? » murmura-t-il, tout près de lui, et il put sentir le sourire de Harry contre sa bouche. Exactement au même moment que Louis le pensa, Harry le dit, ses mots étouffés dans la joue de Louis.

« Je suis amoureux de toi. »

Oh.

C'était surréaliste et la meilleure, meilleure, meilleure chose que Louis n'avait jamais entendu. Il souriait tellement qu'il pouvait à peine voir et ses yeux commencèrent à s'humidifier. Il se recula pour regarder Harry – son Harry, son Harry – et il était magnifique, un énorme sourire sur ses lèvres et hochant de la tête. Ce fut la chose la plus facile au monde de dire, « Je t'aime, aussi, » et l'expression sur le visage de Harry était quelque chose que Louis voulait voir chaque jour à l'avenir, et il savait qu'il ferait des choses folles, n'importe quoi, pour que ce soit le cas.

Aucun des deux ne put parler alors ils s'embrassaient, à bout de souffle, rigolant, il y eut quelques larmes, peut-être, mais seulement de soulagement parce que Louis pouvait enfin le dire et l'entendre. D'une certaine manière, c'était comme si tout le reste pouvait simplement se mettre en place.

Il s'était imaginé mille fois les choses dans sa tête, inventant scénario sur scénario de comment quelque chose comme ça pourrait potentiellement se passer, mais il n'avait jamais imaginé que Harry serait le premier à le dire. Même dans ses rêves les plus fous, ça découlait toujours d'un soudain élan de courage de sa part pendant lequel il ne pouvait pas contenir ce qu'il ressentait et laissait simplement échapper les mots.

Ça, cependant... c'était mieux que tout ce qu'il avait pu espérer. C'était une sensation forte et un poids en moins, ils s'aimaient. La façon dont Harry lui souriait était tellement douce et complice que Louis avait l'impression de tout voir de lui en même temps – toutes les peurs et tous les doutes qui les avaient conduit jusque là et comment soudainement tout le quittait. Il leva le bras pour essuyer une larme au coin de l'œil de Louis puis il se pencha en avant, comme si c'était juste instinctif de déposer un baiser à l'endroit humide.

Harry retrouva sa voix en premier, mais seulement pour remonter ses lèvres jusqu'à l'oreille de Louis pour pouvoir le lui murmurer à nouveau. Louis ne put rien faire d'autre que ronronner de bonheur et se blottir contre Harry, luttant légèrement pour être au plus proche de lui, se serrer le plus possible contre lui et, en quelque sorte, se fondre en lui, emmêlés comme deux ficelles. Cependant, peu importe à quel point il le tenait fermement, ça ne semblait pas être assez. Il avait le soudain besoin désespéré que leurs corps soient connectés de la même façon que ce qu'il ressentait pour Harry – à ce niveau énorme, grandiose et dévastateur d'âme.

Un frisson parcourut Louis quand Harry l'embrassa sous ses yeux et ses mains vinrent prendre en coupe son visage, le tenant si tendrement que Louis aurait cru que Harry l'aimait même s'il ne venait pas de lui dire.

« J'veux, » murmura Harry, glissant sa jambe entre celles de Louis avant de continuer, « Laisse-moi te faire l'amour ? »

Ça aurait été facile de rire à un autre moment, parce que les mots semblaient tellement étrangers venant des lèvres de Harry. Louis l'aurait taquiné à ce sujet, l'envoyant balader et lui exigeant quelque chose de cochon, à la place.

C'était juste que – ils baisaient. Purement et simplement. Et Louis n'avait jamais rien ressenti d'autre qu'une satisfaction totale après, redescendant de son orgasme dans les bras de Harry, mais merde, il aimait en quelque sorte l'idée de faire l'amour avec Harry. Il n'était pas assez fatigué pour ne pas trouver ça positivement romantique, décadent et approprié, cette fois. Ils puaient toujours un peu l'alcool mais Louis ne s'était jamais senti plus sobre dans sa vie. Des mots tels que dernier, ultime et au revoir semblaient avoir disparu de son dictionnaire personnel, laissant une quantité presque écœurante de confiance à leur place.

« Oui, Harry, » chuchota-t-il à travers un sourire, faisant courir sa paume entre ses omoplates.

Il ne parvint pas à détacher ses yeux du visage de Harry, s'imprégnant de chaque détail pour la millième fois, mais à présent avec le sentiment que ça lui était dû. Tout au moins, il avait son cœur et rien que ça semblait irréel. Cette personne qui était entrée dans sa vie comme par enchantement, qui l'avait hanté avec une présence constante dans sa tête, qui l'avait blessé, lui avait manqué mais l'avait quand même fait tomber amoureux d'elle – cette personne l'aimait également. C'était incompréhensible.

Harry le fit se tourner sur le dos, prenant son temps, embrassant l'intérieur des deux poignets de Louis, avant de les poser sur l'oreiller au dessus de sa tête avec seulement l'une de ses mains, ses doigts assez long pour les plaquer doucement contre. Il regarda Louis droit dans les yeux puis hocha de la tête, et Louis comprit – il voulait qu'il garde ses bras de cette façon quand Harry le lâcherait, ce qu'il fit, caressant le torse de Louis alors qu'il l'embrassait partout le long de ses côtes jusqu'à son ventre. Tout ce que Louis put faire fut de regarder les muscles de son dos bouger alors qu'il l'embrassait, son ventre se serrant quand les boucles de Harry tombèrent en avant et effleurèrent sa peau.

Harry releva son regard et l'expression sur le visage de Louis dut être particulièrement clair, parce que Harry se mit à sourire. « Quoi ? » demanda-t-il, comme s'il ne le savait pas déjà et Louis lui fit un sourire en coin, secouant sa tête.

« Rien, » marmonna-t-il. « Continue. »

Harry grogna et tordit le téton de Louis jusqu'à ce qu'il crie, puis il sourit tandis qu'il déposait un autre baiser sur les côtes de Louis. Pendant une seconde, ce dernier pensa qu'il allait prendre son temps pour le taquiner et parsemer son corps de suçons, mais Harry le surprit quand il baissa une de ses mains et la posa sur son sexe, le caressant et faisant un va-et-vient à sec, ce qui fit tressauter les hanches de Louis.

Il déposa un baiser sur l'aine de Louis puis à l'intérieur de sa cuisse. « T'es tellement magnifique, Louis, » dit-il, sa voix douce, « j'arrive même pas à y croire. »

Ce n'était pas comme si Harry ne lui avait pas déjà dit la même chose une douzaine de fois avant, mais l'entendre dans la chambre sombre de Harry, après une telle journée remplie d'émotion et tout ce qu'ils venaient de se dire, lui donnait encore plus de signification, en quelque sorte. C'était peut-être parce qu'il savait que ce n'étaient pas juste des mots gentils à prononcer, que Harry ne les disait pas seulement pour le faire se déshabiller ou parce qu'il était pris dans le moment, mais Louis se sentit être encore plus excité sous l'attention.

La façon dont Harry le touchait était tellement accablante qu'il ne put s'empêcher de fermer les yeux, le laissant l'embrasser, l'honorer et être plus tendre avec lui qu'il ne l'avait jamais été. Il dut lutter contre l'envie de jouir trop tôt quand Harry le prit dans sa bouche, tellement profondément que son nez effleura son ventre pendant que deux puis trois de ses doigts le préparèrent.

Quand il se recula finalement, Louis se sentit vide et haleta à la recherche d'air. Puis, Harry fut juste là, le retournant et s'installant derrière lui, assemblant leurs corps comme des cuillères. Quand il sentit son gland pénétrer en lui, il eut l'impression de respirer à nouveau.

Il ne s'était jamais senti comme ça, tellement désespéré dès le début, mais quand l'un des bras de Harry passa autour de son torse, Louis ne put retenir le son qui s'échappa de sa bouche ou la façon dont sa tête retomba contre le coussin, étirant son cou et invitant silencieusement les lèvres de Harry à s'y déposer.

« T'aimes ça, bébé ? » chuchota Harry, sa bouche appuyée contre son oreille et sa voix tellement chaude et douce que Louis eut l'impression qu'elle se répandit sur lui, le recouvrant tout d'un coup. Il réussit à articuler un, « ouais, » alors que les hanches de Harry roulaient en avant, poussant en lui à un rythme régulier, si profond et ponctué qu'il pouvait sentir chaque centimètre de son sexe, le faisant geindre et lui donnant l'impression d'être déchirer à cause de la lenteur et d'à quel point c'était intense d'avoir Harry partout autour de lui, à l'intérieur de lui et le tenant si fermement contre lui. « Je t'aime comme ça, » dit-il, les mots chauds contre sa peau. « Tu veux que j'y aille plus vite, hein ? »

Louis n'arriva même pas à répondre et son esprit était tellement proche du black-out qu'il ne lui restait rien sur quoi se concentrer, à part ses sensations et à quel point c'était bon. Il ne se rendit même pas compte au départ quand Harry entoura son sexe avec ses doigts ou quand ses pénétrations s'accélérèrent, en ayant conscience seulement quand les hanches pointues de Harry s'enfoncèrent dans ses fesses, faisant picoter sa peau.

Quand il jouit, il ouvrit sa bouche pour dire quelque chose, n'importe quoi, à propos de combien c'était bon, trop, et à quel point Harry était un putain de dieu pour lui quand ils étaient comme ça, mais il ne réussit pas à sortir un seul mot. Son corps se tendit juste, chacun de ses muscles se contractant alors qu'il se répandit sur le poing de Harry et les draps sous lui.

Il était monté beaucoup trop haut, tremblant, la tête légère et toujours coincée dans cet endroit, pour entendre ce que Harry lui murmura mais il était assez conscient pour savoir qu'il ne s'arrêta pas de parler. Il y eut un flux constant de murmures contre son oreille, lui faisant des éloges, vénérant son corps. Louis était tellement sensible que les derniers va-et-vient avant que Harry ne jouisse furent presque douloureux, mais il laissa quand même son corps se fondre en eux, criant doucement quand il le sentit se déverser finalement en lui.

Tout s'estompa dans quelque chose de plus tendre, doux et calme quand Harry l'embrassa le long de sa colonne vertébrale pour l'apaiser. Ils s'effondrèrent sur leurs flancs l'un à côté de l'autre et s'embrassèrent tandis qu'ils redescendaient. Louis pinça l'un des tétons de Harry jusqu'à ce qu'il couine alors que ce dernier garda ses mains autour du visage de Louis comme s'il était une chose précieuse et il crut, sous son regard, qu'il pourrait l'être.

« Je t'aime toujours, » dit Louis, son ton proche de la taquinerie. Il déposa un baiser sur la ligne définie de la mâchoire de Harry et un autre sur sa fossette. « Au cas où tu te posais la question. »

« Que je suis chanceux, » répondit Harry, embrassant Louis juste entre les sourcils et posant une main sur le côté de son cou. « Je t'aime aussi. »

« Prêt à recevoir ton diplôme ce matin ? »

Harry grogna et enfouit son visage dans le cou de Louis. « Non. »

« Tu vas jamais réussir à mettre tous ces cheveux sous ton chapeau, hein ? »

« Tu m'aideras ? » Harry releva sa tête et le regarda. Louis aurait pu croire qu'il plaisantait s'il n'avait pas l'air aussi pitoyable. Il hocha de la tête et repoussa une boucle de son visage, puis il lui dit que oui, il l'aiderait. Ce qu'il ne réussit pas à lui dire avant de s'endormir fut qu'il ferait à peu près tout pour lui ; mais il avait le temps pour ça, pensa-t-il, du temps pour que Harry découvre à quel point Louis était déjà accroc, à quel point il l'avait été depuis des mois.

Harry

Il y avait une tasse de café fumante sur la table de nuit quand Harry se réveilla, et Louis marchait dans sa chambre en portant son chapeau et sa toge après seulement son boxer en dessous, chantonnant le prénom de Harry pour le réveiller. Il était trop tôt, il y avait trop de soleil et Harry avait une trop grande gueule de bois pour faire face à la journée. En fait, il appréhendait de devoir rester assis et attendre pendant trois heures pour pouvoir juste marcher sur une scène devant des milliers de personnes.

« Elle est un peu trop longue pour toi, » croassa Harry, s'asseyant dans le lit. « Mais n'hésite pas à la porter, elle te va mieux qu'à moi. »

« Oh, tu seras très beau, » dit Louis, venant s'asseoir au bord du lit. Son expression était un calme forcé et Harry se demanda pourquoi jusqu'à ce que Louis attrapa son téléphone et le lui tende. « T'as loupé un appel, il y a quelques minutes. »

Alors qu'il était en train de prendre une gorgée, Harry posa la tasse et haussa ses sourcils. « Ma mère ? »

Louis secoua sa tête. « D'un indicatif 917. »

New York, alors. Harry eut l'impression que, combiné à sa gueule de bois, l'idée d'avoir des nouvelles du travail à Manhattan pourrait réellement le rendre malade. Il vérifia son téléphone et vit qu'ils avaient laissé un message. Sa paume commença à devenir moite.

« C'est – »

Harry éclaircit sa gorge. « Ouais. » Il appela sa messagerie vocale, mais tout ce que le message disait était qu'il devait rappeler le bureau dès que possible. Il relaya l'information à Louis, se sentant tellement anxieux qu'il tremblait, le regardant avec les yeux écarquillés pour essayer de trouver une sorte d'encouragement. « J'devrais rappeler ? »

« Je pense pas que tu sois capable d'arrêter d'y penser pendant la remise des diplômes si tu ne le fais pas, » dit Louis puis il se leva du lit, faisant de la place à Harry pour balancer ses jambes sur le côté. « Appelle, comme ça tu sauras. »

C'était énorme, ce truc. Le stage à New York signifierait tellement en termes de grandes choses, comme sa carrière, les avantages, la sécurité et des choses que beaucoup de ses camarades diplômés tueraient pour avoir. Et même s'il savait avec certitude, à présent, que tout ce qu'il ferait dans le futur impliquerait Louis d'une certaine façon – c'était obligatoire et il était toujours tellement étonné qu'il puisse ressentir, vouloir et aimer autant quelqu'un quand littéralement personne avant n'avait semblé être presque assez pour lui – l'énormité qu'il puisse être réellement avec lui s'ils lui proposaient le poste était quelque chose qu'il ne pouvait même pas commencer à s'imaginer.

« D'accord, » dit Harry, se levant du lit. Il n'arrivait à s'arrêter de trembler. « J'vais appeler dans la salle de bain. »

Louis hocha de la tête puis l'attrapa par le bras, le tirant vers lui pour un baiser. Quand il se recula, il donna à Harry une claque d'encouragement sur les fesses et fit un geste de la tête vers la salle de bain. « Tout ira bien. »

Harry lui faisait confiance et il savait que ça irait bien, mais l'anticipation recouvrait chaque jugement rationnel et lui faisait imaginer les pires possibilités. Il ferma la porte derrière lui et s'appuya contre le mur de la porte de la douche, fermant ses yeux quand il leva le téléphone à son oreille et attendit la première tonalité.

Quand la femme parla, Harry se concentra sur des petites choses : le tapis sous ses pieds qui avait besoin d'être lavé, le « Hi ! » et le smiley que Louis avait dessiné sur le miroir avec du dentifrice. Autant il voulait vraiment écouter attentivement, autant son esprit bourdonnait et noyait tous les sons. Les seuls mots qu'il entendit furent « vous commencez le 22 juillet, » « impatients » et « félicitations. » Harry remercia la femme à profusion – probablement trop, il devait avoir l'air d'un idiot trop empressé qui n'avait même pas encore son diplôme en main – et il attendit qu'elle raccroche la première avant de sortir brusquement de la salle de bain, prêt à le dire à Louis.

Mais il avait écouté à la porte, évidemment, alors il était juste là, tenant ses deux bras en l'air pour que Harry tape dans ses mains, criant de joie et souriant largement quand il l'étreignit.

« Putain de merde, » dit Harry et Louis rigola, le serrant fermement avec ses deux bras autour de son cou. Harry le leva facilement, le faisant tourner jusqu'à ce qu'un de ses pieds nus fasse tomber la lampe sur la table de nuit, puis il le reposa à terre, rigolant et à bout de souffle.

« Tu rentres à la maison, » dit Louis, les yeux brillant quand il les leva vers lui.

Et Harry devrait juste être heureux d'avoir un stage pouvant devenir un emploi stable, mais il était heureux d'avoir Louis, également. Il pensait que ce ne pouvait pas être mauvais si ces deux choses coïncidaient, parce qu'il s'était passé trop de choses pour qu'ils en arrivent là – des coïncidences bizarres, des billets d'avion, des nuits horribles et des nuits vraiment géniales. Il ne pouvait pas imaginer que ça se termine d'une autre façon.

« Je crois que je l'aurais fait, de toute façon, » dit Harry en haussant des épaules. Louis soupira, inclinant sa tête sur le côté de la façon qu'il le faisait à chaque fois que Harry disait quelque chose à quoi il ne savait pas vraiment comment réagir.

« Je t'aime, » dit-il, finalement. Harry hocha de la tête, l'embrassant et le répétant contre ses lèvres, une, deux puis trois fois et il se sentit foutrement sentimental, mais ça ne l'importait pas. Tout allait bien, tout était tellement sûr pour la première fois depuis aussi loin qu'il pouvait se souvenir et il se sentait, enfin, à sa place avec un garçon dans ses bras et la perspective de beaucoup de bonnes choses à venir.

**

Le début fut long et la robe en polyester était loin de permettre de respirer, Harry sua pendant toute la cérémonie. Il passa la plupart de son temps à essayer de trouver sa famille et Louis dans la foule pour pouvoir leur tirer la langue et leur faire signe que tout allait bien, même s'ils étaient probablement trop loin pour vraiment le voir. Louis lui envoya plusieurs messages beaucoup trop cochons à cause desquels Harry fut, en fait, très reconnaissant de porter une cape noire bouffante.

Ce fut, cependant, émouvant quand il entendit le prénom de ses amis être appelé et encore plus quand ils arrivèrent finalement aux S et que ce fut le sien. Aussi cliché que ça l'était, il eut l'impression qu'il faisait juste quelque chose de quelconque, qu'il était juste en train de recevoir son diplôme à la fin du lycée et de compter les jours jusqu'à son déménagement de l'autre côté du pays pour commencer une toute nouvelle vie. Ces quatre années étaient passées à la vitesse d'un éclair et tout ça allait manquer à Harry – le fait que l'indépendance avait un goût de quelque chose de nouveau et de précieux, les amitiés qui étaient nées de choses aussi simples que la commodité, la proximité et de celui qui apportait les meilleures bières.

Il était satisfait de son expérience, pour le moins que l'on puisse dire, et il n'avait pas l'impression qu'il allait revenir sur ses pas quand il reviendrait chez lui. Même si c'était le paysage où il avait grandi et auquel il était absolument familier, ça semblait juste aussi excitant et incertain que lorsqu'il avait fait ses valises et emménagé en Californie. C'était même mieux cette fois parce que ça n'allait pas juste être son aventure, ça allait être la sienne et celle de Louis ensemble. Après tous leurs méandres et leurs va-et-vient, ils y étaient enfin pour de vrai.

Il y eut un hurlement d'acclamation qui vint d'une section en particulier de la foule quand il monta sur la scène et son cœur se gonfla à l'accueil qu'il reçut de la part des personnes qu'il aimait le plus. Il sourit comme un idiot quand un faux diplôme lui fut tendu et que cinq appareils photos différents prirent rapidement une photo.

Autant il apprécia faire le tour et parler à tout le monde après, autant il ressentit un flot de soulagement quand sa famille et Louis vinrent finalement le rejoindre là où il se tenait. Après avoir ri de vieux souvenirs et parler de ses futurs plans avec chaque connaissance qui passa à côté de lui, ce fut bon d'être encerclé par les personnes de qui il était le plus proche.

Sa mère le prit dans ses bras la première, le genre d'étreinte larmoyante, écrasante et voulant dire je ne te laisse plus partir, qu'elle lui avait donné à chaque grande étape de sa vie. Finir l'université était peut-être une étape encore plus grande que son premier jour à la maternelle, mais la façon dont elle l'étreignait était exactement la même. C'était tellement familier et réconfortant que Harry ne put s'empêcher de la serrer tout aussi fermement en retour.

« J'arrive pas croire que mon bébé ait autant grandi, » s'émerveilla-t-elle, souriant malgré les larmes dans ses yeux. « Je suis tellement, tellement fière de toi, chéri. »

« Et pourtant il n'arrive toujours pas à se souvenir de baisser le siège des toilettes, » renchérit Gemma, devant pratiquement soulever Anne pour l'éloigner de Harry afin de pouvoir également le prendre rapidement dans ses bras. « J'suis fière de toi, sale mioche, » marmonna-t-elle, cachant son sourire contre son épaule.

« J'peux vraiment ressentir l'amour, » rigola Harry, la repoussant doucement.

Louis se tenait sur le côté, laissant la famille de Harry avoir le droit en premier de l'étreindre, mais il se redressa quand il remarqua que Harry avait fait le tour complet du cercle de personne l'entourant, et qu'il le regardait en ayant l'air d'attendre quelque chose.

« Je sais que je ressemble à une bête en sueur, mais le moins que tu puisses faire est de me faire un câlin. Ce n'est pas comme si j'avais attendu ça pendant quatre heures ou quoi, » dit Harry en souriant, ouvrant ses bras en grand, évidemment fier de lui quand Louis lui obéit, s'avançant et s'autorisant à être complètement enveloppé dans les bras de Harry.

C'était quand même un peu bizarre, le fait de s'embrasser devant sa famille, mais Harry ne put pas s'empêcher de baisser sa tête pour déposer brièvement ses lèvres sur celles de Louis. Il avait rêvé de faire ça de Ashley Targgert à Tony Zang et c'était mieux qu'il ne l'avait imaginé, comme toujours, sentant le souffle de Louis contre ses lèvres alors qu'il soupirait dans le baiser.

« Je suis vraiment content que tu sois là, » dit-il, regardant intensément Louis, comme s'il n'y avait personne d'autre autour d'eux. « Ça n'aurait pas été la même sans toi. »

« Ouais, eh bien, j'ai entendu dire que quelqu'un allait réellement te donner un diplôme et je devais voir ça de mes propres yeux. » Louis la joua impassible, mais il ne put s'empêcher de sourire à son propre pique.

« Tu vas beaucoup me voir bientôt. Tu penses que t'es prêt pour ça ? » Harry serra la taille de Louis avant de le lâcher, entrelaçant leurs mains ensemble à la place.

C'était supposé être le moment où le fait qu'il ait des plans soit complètement terrifiant, pensa-t-il, des plans très précis qui incluaient une autre personne et pourtant, ça n'arriva pas. Il n'eut pas soudainement l'impression d'être différent ou plus mature ou adulte ou l'un de ces clichés qu'il était censé ressentir. Rien au sujet d'être avec Louis ne lui donnait l'impression d'être coincé parce qu'ils n'étaient pas ancrés ; ils étaient deux bateaux prêts à mettre les voiles.

Louis fronça son nez et fit semblant d'évaluer chaque option. « J'pense que j'y arriverai, ouais. »

**

Quand Harry le déposa à l'aéroport plus tard, il ne le dit pas mais il pensa : c'est la dernière fois que je le dois faire. Louis sembla comprendre et c'était, de loin, l'au revoir le plus heureux qu'il n'avait jamais échangé.

« Trois semaines. » Louis tapota sa hanche, l'encourageant à le confirmer.

« Trois semaines, » répéta Harry puis il l'embrassa sur le front. « Ensuite le bail sera fini, et... »

Ils se firent un grand sourire et Louis hocha de la tête puis lui dit qu'il l'aimait. Ils s'embrassèrent à nouveau avant que Louis ne s'arrange et se dirige vers la sécurité pour la dernière fois.

Trois semaines de plus et puis plus de Skype, pensa-t-il, plus d'aéroport et plus de milliers de kilomètres entre eux.

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