Chapitre 17
Harry
Il fallut une semaine entière de silence, de Louis évitant avec persistance ses appels et ne répondant pas à ses messages pour que Harry finisse par craquer.
Sept jours se trouva également être le temps exact qu'il fallait à une personne pour devenir folle d'être si méticuleusement écartée et laissée seule avec rien d'autre que ses propres pensées.
Harry rejoua encore et encore leur dernière conversation et, effectivement il s'était rendu compte où il avait merdé. Il n'aurait jamais dû être aussi nonchalant quand il avait laissé échapper qu'il avait vu d'autres personnes, et sa réaction au sujet de Louis embrassant quelqu'un d'autre était réellement embarrassante. Il était un vrai hypocrite et en quelque sorte un connard, Louis n'avait rien fait de mal.
Le fait était qu'il avait également retourné dans tous les sens d'autres choses qu'ils s'étaient dits dans le passé et, aussi loin qu'il se souvenait, rien de tout cela n'avait même fait allusion à une sorte d'engagement. Il n'en avait jamais considéré la possibilité puisqu'ils vivaient tellement loin l'un de l'autre et c'était irréaliste de s'attacher, alors qu'il n'y avait aucune indication que les choses changeraient un jour, n'est-ce-pas ? Ça semblait juste être une sorte de forme de torture lente à laquelle Harry n'était pas sûr de vouloir se soumettre.
Malheureusement, se faire une raison sur leur manque d'engagement ne rendit pas plus facile d'avaler que Louis avait réagi ainsi. Tout un tas de chose inonda son esprit dans des détails tellement vifs que ça lui retourna l'estomac, imaginer Louis avec un gars sans visage ayant ses mains partout sur lui, l'embrassant de façon trop désordonnée, trop rapidement et tout simplement de la mauvaise façon.
Ça ne devrait pas importer. Il n'y avait aucune raison pour que cela change quoi que ce soit entre eux, mais c'était le cas ; Louis ne semblait plus permanent. Quelqu'un d'autre pourrait facilement le séduire et mieux le traiter, tout simplement être là, rien de moins, et Harry se rendit compte pour la première fois à quel point il ne voulait pas que ça arrive. Il voulait que Louis reste à lui de la façon totalement bancale et officieuse dont il lui appartenait depuis qu'ils s'étaient rencontrés.
Normalement, il ne répondrait pas à son téléphone en plein milieu de son cours sur le Romanticisme, mais il attrapa ses affaires dès qu'il vit le prénom de Louis sur l'écran et il sortit presque en courant dans le couloir.
« Louis, écoute, » commença Harry mais il fut immédiatement coupé.
« Non, Harry, juste... est-ce que t'es occupé ? »
« Pas du tout. J'veux dire, j'étais en cours mais c'est pas important. »
Louis éclaircit sa gorge. « J'viens de réserver un vol pour la Californie. »
« Attends, quoi ? Tu plaisantes. » Après la dernière fois qu'ils avaient parlé et le silence absolu de la dernière semaine, c'était la dernière chose qu'il s'attendait à entendre.
« Non, j'ai juste pensé que... le temps devait être agréable à ce moment de l'année, alors pourquoi pas. »
« Tu prends l'avion jusqu'ici pour le beau temps ? »
Louis éclaircit sa gorge. « Et toi. T'es en quelque sorte un argument de vente. »
C'était ridicule et ça ne lui ressemblait tellement pas, mais Harry en rougit, souriant à lui-même alors qu'il laissait le compliment le submerger, même s'il ne le méritait probablement pas. Il n'avait aucune idée de pourquoi Louis choisissait de laisser tomber toute cette histoire et d'agir comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu, mais si ça allait se passer de cette façon, Harry ne pouvait pas dire que ça le dérangeait.
« J'peux foutrement pas – j'suis sous le choc. J'pensais que... j'ai pas eu de tes nouvelles pendant une semaine, alors... »
« C'est bon, » dit Louis, et ce fut après ça que Harry se rendit compte qu'il devrait simplement arrêter d'essayer de s'expliquer, parce que Louis était clairement arrivé à une sorte de résolution. Et cette résolution l'amenait à prendre l'avion pour la Californie.
« Je te promets que je suis un bon hôte. J'ai un lit assez confortable, aussi. » Il changea son téléphone d'oreille, se sentant plus heureux qu'il ne l'avait été depuis, eh bien, au moins depuis la dernière fois qu'il avait vu Louis. Personne d'autre ne semblait avoir le même effet sur lui.
« Qui a dit que je dormirai dans ton lit, Harry ? J'avais prévu de m'installer avec Niall. »
« Bon courage, alors. Il pète dans son sommeil. Quand est-ce que tu viens? »
« A la fin du mois prochain. J'ai pensé que ça te laisserait du temps pour décommander les rendez-vous que tu avais prévus. » C'était le premier signe que Louis donnait pour indiquer qu'il avait quand même pensé à ce qui s'était passé, mais il semblait plutôt amusé. Pas comme s'il avait analysé sans arrêt les choses de la même façon que Harry.
« Louis. »
« Je rigole. Mais c'est bon, hein ? J'aurais probablement dû demander avant. »
« Non, j'veux dire, c'est la meilleure nouvelle au monde. Bien sûr que c'est bon. » Il voulait vraiment lui demander où il était foutrement passé pendant une semaine, ce qu'il était en train de faire quand il avait ignoré tous ses appels, ses SMS et les messages qu'il avait envoyé sur Facebook. « Quelque chose d'intéressant s'est passé pendant les sept derniers jours ? »
« En fait... » Louis éclaircit sa gorge, et Harry pouvait presque entendre le sourire dans sa voix quand il parla. « J'ai eu une réponse de l'école. »
« Putain de merde, et alors, est-ce que t'as – »
« J'ai le poste. »
Harry n'était pas sûr d'avoir déjà voulu étreindre quelqu'un autant qu'il voulait prendre Louis dans ses bras à cet instant parce que, peu importe ce qu'il s'était passé entre eux, il ne pouvait s'imaginer ne pas vouloir le meilleur pour lui. « Putain, c'est génial, » dit-il, « Je suis trop heureux pour toi, Lou, j'en ai des frissons. »
Louis rigola. « J'peux foutrement pas y croire. J'ai acheté le billet genre, une heure après qu'ils ont appelé. »
« Pourquoi ? »
« J'sais pas, » dit Louis, sa voix un peu plus douce, et Harry baissa ses yeux vers ses pieds, souriant, parce qu'il savait. Il connaissait ce sentiment, quand quelque chose de bien se passait, de vouloir le partager avec quelqu'un – avec Louis – et pour une fois ce sentiment ne semblait pas trop gros ou effrayant ou accablant. C'était juste une bonne chose.
« Vous allez être le meilleur enseignent au monde, Monsieur Tomlinson. »
Louis grogna. « Redis-le. »
« Monsieur Tomlinson, » dit Harry, baissant sa voix à son plus bas octave possible cette fois, et il put entendre le gloussement résigné de Louis à l'autre bout du fil.
« Bon, je dois y aller, je l'ai même pas encore dit à ma mère, » dit-il. « Tu m'envoies un message, d'accord ? »
Le cœur de Harry fit un saut périlleux en se resserrant et il fit énorme sourire. « Ouais, je fais ça. »
Louis
L'avion de Louis atterrit à Santa Barbara en début d'après-midi et alors qu'il traversait la porte et se dirigeait directement vers l'endroit pour récupérer ses valises, ça le frappa à quel point c'était bizarre d'être là pour retrouver Harry plutôt que lui dire au revoir.
Il avait passé la majorité du vol à penser que ça avait été vraiment fougueux de réserver un vol après la dispute qu'ils avaient eu et la semaine de silence qui avait suivi. Ces sept jours avait été étranges mais également illuminant et Louis s'était testé de différentes façons, pour voir comment il pouvait fonctionner sans parler du tout à Harry (terriblement) et pour voir s'il pouvait se détacher du fait qu'il avait apparemment couché avec d'autres personnes (pas vraiment, mais il avait fait un grand effort).
A la fin de la semaine, après avoir reçu l'appel pour le travail, il s'était rendu compte à quel point il avait envie de partager ce moment avec Harry, et ce fut cette prise de conscience qui lui fit acheter ce billet d'avion sans même lui demander avant. C'était l'une des décisions les plus irréfléchies qu'il n'avait jamais pris et c'était bon, de savoir que son désir de simplement voir Harry pouvait l'amener à un tel niveau de spontanéité. D'une certaine façon, il lui fallut cette étrange semaine de février pour se rendre compte que le chapitre Harry Styles de sa vie n'en était pas un qu'il était prêt à clore, du moins pas sans lui donner une dernière chance pour voir si quelque chose était supposé se passer entre eux.
Harry semblait n'être nulle part en vue alors que Louis se dirigeait vers les portes vitrées coulissantes, et il eut un moment de pure panique quand il considéra la perspective de se faire poser un lapin après avoir fait un vol de quatre-mille-cinq-cents kilomètres et avoir enduré une escale assez tortueuse de quatre heures à Houston.
Mais il le repéra finalement, attendant poliment derrière une petite queue de personnes. Son regard fut un peu frénétique jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent de là où ils se tenaient. Harry commença à agiter sa main dans sa direction de derrière une vieille femme avec un chapeau en paille.
« Louis, hé ! Désolé je suis en retard ! »
L'agent de sécurité à la porte se tourna pour lui lancer un regard noir de lui avoir crié dans les oreilles et Louis rigola, couvrant son visage avec une main et secouant sa tête. C'était tellement facile d'oublier que Harry l'avait blessé et qu'ils avaient entretenu la relation la plus confuse et bancale, à laquelle il n'avait jamais pris part de son plein gré, depuis la fin de l'été.
La foule se dissipa finalement et Harry s'avança vers lui, jetant ses bras autour de lui et l'étreignant. Louis laissa tomber son sac à leurs pieds et le tint également fermement, son long torse et ses hanches étroites, et les milliers de kilomètres en valurent définitivement la peine.
« T'as presque donné un coup de poing à cette vieille dame, » dit-il en souriant, glissant ses bras autour de la taille de Harry et le tenant tellement fermement qu'il devait être en train de l'écraser. « Reprends-toi ! »
C'était facile de cacher son sourire à Harry alors qu'il posait son menton sur son épaule, mais pour quiconque les regardant, il devait avoir l'air de la personne la plus heureuse au monde, à la façon dont ses yeux étaient plissés et ses joues rouges.
Harry rigola, son rire doux contre l'oreille de Louis était le meilleur son au monde. « J'suis juste content de te voir. » Il remonta une de ses mains pour l'emmêler aux cheveux de Louis, invitant sa tête à se relever pour l'embrasser. Louis ne sut pas pourquoi il trouva ça tellement discordant en considérant le fait que Harry n'avait jamais eu de problème pour l'embrasser en public, mais il se rendit compte qu'il avait eu la petite crainte que dans le territoire de Harry, pour ainsi dire, les choses seraient peut-être différentes, ou que Harry serait différent.
Cependant, c'était comme avant, le goût de menthe et de Harry familier, son odeur qui inondait les sens de Louis. Même quand quelqu'un heurta son mollet avec sa valise à roulettes, Louis ne bougea pas, les yeux rivés dans ceux de Harry pour pouvoir s'imprégner de chaque once de ce profond regard qu'il aimait prétendre lui être spécialement réservé.
« Viens, » dit Harry après une minute. « Allons-y avant que ma voiture se fasse embarquer. »
Il prit le sac de Louis une fois qu'ils furent à la voiture, poussant un grognement et faisant semblant que c'était une contrainte de le hisser jusqu'à la banquette arrière. « Jésus. Tu voyages pas léger, hein ? »
« Je reste pendant une semaine, Harold. Mieux vaut prévenir que guérir. »
« Exigent, » le taquina Harry, lui lançant un sourire en coin alors qu'ils s'attachaient. Louis s'attendait à ce qu'il démarre la voiture et le ramène chez lui, mais Harry hésita, s'asseyant de travers sur son siège pour continuer à le regarder. « C'est juste trop bizarre. J'arrive pas à croire que t'es là. »
« Tu veux que je te pince pour être sûr de ne pas être en train de rêver ? » Louis tendit une main pour enfoncer un doigt dans l'un des tétons de Harry, le pinçant à travers son tee-shirt tandis que Harry se tortillait puis l'attrapa avec ses deux mains, le tirant vers lui pour pouvoir déposer ses lèvres sur les siennes, souriant dans le baiser.
« J'pense que ça, ça pourrait le faire, » marmonna Harry, ouvrant sa bouche pour approfondir le baiser, le rendant plus langoureux. C'était la façon dont Louis avait voulu être embrassé depuis la dernière fois que Harry l'avait laissé tout aussi à bout de souffle. Son baiser avec Nick et toutes les esquives prudentes qu'il avait partagées avec Harry après le mariage de Gemma l'avaient laissé avide de quelque chose de plus, du genre de passion dont il n'était pas convaincu pouvoir recréer un jour avec quelqu'un d'autre.
Quand ils se séparèrent, Harry repoussa avec deux doigts quelques mèches de cheveux de sur le front de Louis, souriant contre sa joue et laissant échapper un long souffle régulier. Louis eut presque l'impression que, peu importe ce qu'il se passerait d'autre pendant qu'il était là, même si ça tournait en un merdier total, ça en vaudrait le coup uniquement à cause de la façon dont Harry le regardait à cet instant. « J'peux même pas te dire à quel point ça m'avait manqué de faire ça. »
« C'est juste une idée, » murmura Louis, « mais si tu démarrais la voiture, tu pourrais me ramener chez toi et me montrer, peut-être. »
Il garda une main à l'intérieur de la cuisse de Harry pendant tout le chemin et Harry fut dangereusement proche d'avoir une contravention pour excès de vitesse.
**
Louis ne pensait pas que ce serait possible pour Harry d'être encore plus aimé qu'il l'était par littéralement chaque personne qu'ils avaient rencontré ensemble dans le New Jersey, mais le grand nombre d'amis qu'il avait à Santa Barbara était en fait un peu accablant. Il ne semblait pas y avoir une personne que Harry ne connaissait pas et avec qui il n'avait pas déjà eu une sorte d'histoire complexe, chacune un peu plus fortuite que la précédente.
Ils étaient à une fête depuis seulement quinze minutes et Louis avait déjà été présenté à Alex, un gars s'approchant de la fin de la vingtaine que Harry avait rencontré quand il avait pris un cours de photographie de la nature, et Ashley, qui était l'une de ses très bonnes amies depuis qu'il avait par erreur fini dans les toilettes pour femmes d'une boîte de nuit.
Tout le monde semblait être un peu amoureux de lui, ce qui n'était pas surprenant – il avait une façon de regarder et écouter qui donnait envie aux gens de continuer à parler, et Harry arrivait à obtenir toutes leurs meilleures histoires, s'entourant de personnes qui étaient véritablement amusantes, intéressantes et étranges.
Il était beaucoup plus facile de faire face à sa socialisation en considérant le fait que Harry se faisait un devoir de présenter Louis à chaque personne, et revenait à ses côtés pour embrasser sa joue ou lui apporter un nouveau verre après avoir erré pendant quelques minutes.
Le truc drôle fut que, malgré le fait que les amis de Harry n'étaient pas nécessairement le genre avec qui il finirait par traîner de lui-même, Louis apprécia vraiment toutes les personnes à qui il parlait. Certaines ne se prenait tellement pas pour de la merde qu'il dut littéralement s'empêcher de rouler des yeux alors qu'ils essayaient de se prouver, les uns aux autres, qui était le meilleur avec d'obscures références, mais tout le monde était sympa et accueillant et ils aimaient la bonne bière, alors il ne pouvait pas se plaindre.
« Tu t'amuses bien ? » Harry déposa un baiser sur sa tempe et parla juste contre son oreille. « Ça va bien ? »
« Je vais bien, » dit Louis en souriant, parce que c'était la troisième fois que Harry le lui demandait dans la dernière demi-heure. Il enfonça ses doigts dans son épaule et Harry lui tira la langue. Louis fit semblant qu'il allait la mordre et Harry rigola puis pressa sa hanche. Ils retournèrent ensuite leur attention sur Alex, qui était en train de leur raconter une histoire plutôt complaisante à propos de son dernier voyage au Lac Tahoe.
C'était ennuyant mais Louis essaya d'être poli et il jeta un coup d'œil au petit cercle de personne autour de lui, observant leurs expressions et se questionnant sur leurs prénoms. Harry n'écoutait pas non plus, cependant il fallut une seconde à Louis pour se rendre compte pourquoi – il y avait un gars dont il ne connaissait pas le prénom qui se tenait juste à côté de Harry, posant sa main sur son épaule et le faisait tourner jusqu'à ce qu'ils soient face à face.
Louis observa un peu trop étroitement la façon dont le visage de Harry s'illumina et son ventre se retourna. Autant qu'il essayait d'être rationnel, autant il ne put s'empêcher de regarder le gars de haut en bas, roulant des yeux à son stupide tee-shirt ironique et se demandant si c'était ou non quelqu'un avec qui Harry avait été, se demandant si c'était le gars de son anniversaire.
C'est bon, se dit-il. Ce gars portait un tee-shirt stupide. Harry ne le baiserait jamais, pensa-t-il, c'était un crétin et il n'avait pas de cul, mais Louis ne parvenait pas à se convaincre qu'il n'y avait rien à propos de quoi être inquiet quand Harry posa une main sur le torse du mec, se penchant en avant pour lui dire quelque chose à l'oreille.
Le cœur de Louis tomba dans son estomac et il se mit immédiatement en mode j'aurais dû le savoir, alors qu'il s'excusait pour s'éloigner de Harry et de ce gars trop grand, trop excentrique, trop pas-lui.
Toutes les boissons étaient étalées sur le comptoir de la cuisine et Louis les fixa, réfléchissant à toutes les façons possibles dont il pourrait se bourrer assez la gueule pour arrêter d'agir comme un connard irrationnel. Le whisky pourrait faire l'affaire, pensa-t-il. Ou peut-être un peu de ce punch de couleur rouge ayant 'désastre' écrit dessus.
Il tendit le bras pour prendre une bière, finalement, mais Harry l'attrapa par l'avant-bras.
« Quoi d'neuf ? » demanda Louis, la jouant nonchalant, bien que le regard plein d'attente dans ses yeux le trahissait. Malgré à quel point il se sentait confus et jaloux, il ne voulait pas avoir la conversion qu'il savait allait arriver.
« Pourquoi t'es parti ? » demanda Harry, lui tendant une bière.
« C'était un peu trop bruyant. J'avais besoin d'une pause, » mentit Louis, jouant avec sa bouteille et tordant la capsule, même si elle exigeait un ouvre-bouteille.
« D'accord, » dit Harry, mais il sembla septique quand Louis trouva finalement le courage de rencontrer ses yeux, et le fait qu'il semblait si sincèrement confus fut à la fois mignon et frustrant.
« C'était juste en quelque sorte... c'était bizarre, tu vois ? Genre, on était là ensemble et puis t'avais un gars partout autour de toi, faisant comme si j'étais pas juste à côté de toi. » C'était trop à la fois, mais s'il ne sortait pas tout maintenant, il allait le garder en lui et continuerait à être en colère, le laissant pourrir et potentiellement ruiner le reste de son voyage. Il n'était pas venu pour agir comme l'ami de Harry, comme quelqu'un qui était totalement d'accord avec le fait qu'il n'avait aucun droit sur lui. Il était venu parce qu'il voulait un changement, même s'il n'arrivait pas vraiment à l'exprimer pour le moment.
Avant même que Harry dise quelque chose, il posa sa main entre le cou et l'épaule de Louis. Quand il leva les yeux vers lui, il fut surpris de voir Harry en train de sourire. « Bébé, ce n'est pas comme ça. Tu crois honnêtement que je ferais ça ? »
La question le percuta durement parce que Louis ne savait pas comment répondre. Il savait beaucoup de choses sur Harry, comme le fait qu'il était la personne la plus péniblement belle qu'il n'avait jamais rencontré, qu'il aimait la nourriture mexicaine, qu'il roulait trop vite, qu'il était plus comme un vieil homme dans le corps d'un jeune de vingt-deux ans parfois et qu'il le rendait démesurément heureux. Mais il n'était quand même sûr de s'il pouvait être avec une seule personne, et cette simple idée planait comme un nuage au dessus de tout ce qui était bon en lui.
« Je ne sais pas, » admit finalement Louis et il fut gêné quand il le dit. « Tu l'as fait auparavant. »
Ils ne devraient pas parler de ça ici, dans la cuisine d'une des millions de connaissances de Harry tandis qu'une chanson d'Imagine Dragon jouée à outrance que Louis détestait était en train de passer dans l'autre pièce. La même pièce que celle où se trouvait l'autre gars qui pensait évidemment avoir une chance avec Harry, qui avait probablement déjà eu une chance avec Harry.
Louis resta immobile quand Harry essaya de le rapprocher de lui, résistant parce qu'il avait peur que Harry lui raconte une quelconque connerie qui le calmerait pour le reste de la soirée, mais ne les amènerait nulle part.
« Je suis désolé que t'ai dû voir ça, » commença Harry, tenant les épaules de Louis même après qu'il ait refusé d'être tiré dans son étreinte. « Et je suis désolé pour avant, d'accord ? Je sais que ça ne signifie probablement que dalle maintenant, mais ça ne sera plus comme ça. »
« Comment ça va être, alors ? »
Harry haussa des épaules. « Genre je viens de lui dire que j'étais ici avec toi. » Il prit la bouteille des mains de Louis et la cogna brutalement contre le bord de la table pour retirer la capsule, puis il la lui rendit. Stupide foutu truc de fête. Stupide foutu étudiant attachant dont il s'était amouraché. « Et que je partais avec toi. »
« Oh. » Louis éclaircit sa gorge. Il ne s'était pas préparé à ça. « Bien. »
« Bien ? »
« J'veux dire, super, je suppose. » Il était gêné à présent, rougissant à l'idée d'avoir une montagne d'un rien.
« Juste... j'sais pas, fais-moi confiance, » murmura Harry, se rapprochant de Louis pour déposer ses lèvres sur son front puis il baissa son regard vers lui. « Est-ce que je peux t'embrasser ? » Harry se pencha en avant, un sourire se répandant doucement sur son visage. « Un vrai baiser ? »
« Ta gueule, » dit Louis et il appuya sa bière froide contre le ventre de Harry quand il l'embrassa, intensément et de façon peu inappropriée étant donné qu'ils n'étaient pas exactement seul. Cependant, quelque chose donnait l'impression que le temps était figé et c'était enivrant. Harry avait dit à ce gars d'aller se faire voir de la façon, Louis en était sûr, la plus polie possible, et il n'arrivait même pas imaginer à quel point ça le rendait heureux.
« Tes amis sont sympa, » marmonna-t-il contre ses lèvres, « mais on peut y aller ? »
Harry hocha de la tête, lui donnant un dernier baiser et caressant sa taille avant de le libérer de sa prise. « Ouais, allons-y, rentrons à la maison. »
Ils passèrent à travers la foule dans le salon pour sortir et Louis remarqua le regard que le gars au stupide tee-shirt lui lança lorsqu'ils s'arrêtèrent pour dire au revoir à Alex. Il ne put empêcher la montée de fière qui se répandit en lui parce que, peu importe à quel point Harry était désiré, peu importe le nombre d'options qu'il avait, il le choisirait toujours par rapport à n'importe qui d'autre.
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