Chapitre 16
Harry
Six jours plus tard, Harry fêtait ses vingt-deux ans.
La soirée se retrouva être une longue tournée des bars avec la plupart de ses amis de la fac. Niall acheta à Harry un diadème de princesse et il le porta dans chaque bar, ne payant pas un seul verre et, miraculeusement, il ne fut pas aussi bourré qu'il avait peur de l'être.
En fait, il se sentait bien, bien qu'il ressentit un bon bourdonnement au moment où le groupe entra dans le quatrième bar de la soirée. Ils connaissaient le barman et Harry ne le dit pas exactement à tout le monde, mais ce gars en particulier ne faisait jamais payer Harry. Pas une seule fois.
Après que Harry ait descendu son whisky, le barman lui fit signe de s'approcher avec un doigt puis il montra avec sa tête le fond du bar, où il y avait un couloir caché par un rideau sous un panneau disant Réservé au Personnel.
Et puis merde, pensa-t-il. C'était son anniversaire.
Eric – c'était son prénom, il en était presque sûr – embrassait assez bien. Il avait une belle bouche, mais il sentait un peu trop fort l'Acqua di Gio. Harry ne détesta pas ça quand il le sentit descendre ses mains jusqu'à l'avant de son jeans avec des doigts experts, mais quelque chose dans la façon dont sa propre main avait l'air sur l'épaule d'Eric semblait anormal. Il se rendit compte tout d'un coup que c'était parce que le bracelet en silicone qu'il portait avait toujours un L dessus, même si le reste des lettres étaient presque effacées.
Il tapa plusieurs fois Eric dans le dos, secouant sa tête.
« J'dois y aller, » marmonna-t-il, rigolant d'une façon qu'il espérait ne pas avoir l'air trop dédaigneuse.
Il devrait probablement dire à quelqu'un qu'il partait mais c'était plus facile comme ça, et il garda sa tête baissée alors qu'il traversait le bar bondé pour sortir puis il continua de marcher jusqu'à chez lui, portant toujours son diadème.
L'heure sur son téléphone indiquait trois heure douze lorsqu'il entra dans son appartement. Il y avait une série de messages pour son anniversaire et un appel manqué de Louis, datant d'environ quarante minutes, ce qui était – ouais, c'était à peu près le moment où Eric avait agrippé son sexe à travers son jeans.
Harry retira ses bottes et s'installa sur le canapé. Louis répondit à son téléphone à la quatrième sonnerie.
Ce fut silencieux pendant une seconde, puis il y eut un « Allo ? » rauque.
« Saaalut, » dit Harry d'une voix traînante. « T'es toujours réveillé ? »
Il put l'entendre bouger, roulant probablement sur le côté, et il se sentit un peu coupable parce que, non, Louis était de toute évidence déjà en train de dormir. « Mmmh, » mentit-il.
« Désolé, je sais qu'il est tard, » marmonna-t-il. « J'voulais juste entendre ta voix. »
« C'est pas grave. Je t'ai appelé, 'y a genre une heure. » Louis ne semblait pas du tout contrarié, juste vraiment heureux de l'entendre. Pour la première fois, Harry se sentit réellement coupable d'avoir fait quelque chose avec une autre personne, même s'il ne l'avait pas vraiment fait.
« Ouais, je viens de le voir. Désolé, le bar était en quelque sorte bruyant. »
« T'as passé un bon anniversaire ? »
« C'était assez bien, » dit Harry, déboutonnant sa chemise avec son téléphone coincé entre son cou et son épaule. « On a juste fait, genre, la tournée des bars, je suppose. T'as fait quelque chose ce soir ? »
Louis soupira, sa voix un peu étouffée par ce que Harry supposa être une couverture ou un oreiller. « Hmm, non, juste un peu traîné, j'ai mangé avec Liam puis je suis rentré et j'ai regardé un film dans mon lit... »
« T'as oublié la partie où tu t'es branlé sur cette photo de moi avec mon diadème. »
Louis grogna. « J'pensais que ça allait de soi. »
« Ne me taquine pas, » dit Harry en souriant, retirant complètement sa chemise. Il la mit en boule et l'utilisa comme cousin quand il se coucha contre l'accoudoir du canapé.
« Comment sais-tu que je ne fais que te taquiner ? » demanda Louis, sa voix illisible sans pouvoir voir son visage, mais même ça – la simple idée – fut assez pour le rendre mille fois plus intéressé, qu'il ne l'avait été avec le corps d'Eric pressé contre le sien dans les toilettes des employés.
« J'suppose que c'est pas le cas alors, » dit Harry, jouant avec l'élastique de son boxer. « C'est pour ça que tu m'as appelé ? T'avais besoin d'un peu d'encouragement ? »
« Ça aurait été sympa, » murmura Louis. « J'ai quand même joui, cependant. »
Harry allait, peut-être, s'étouffer avec sa propre langue. « Ne te fous pas de moi. »
Louis rigola et il sonna en quelque sorte tendu. « C'est pas le cas, Harry. Putain, j'pourrais probablement le refaire tout de suite. »
Putain. « Tu le fais souvent ? Penser à moi quand tu... » Harry en demandait beaucoup, il le savait, mais c'était son anniversaire et il portait son diadème de princesse, il méritait de savoir si Louis pensait à lui quand il se branlait les vendredis soirs.
« Harry, » marmonna-t-il, sonnant presque désabusé. « Tu n'as même pas idée. »
« Putain, » geignit Harry, tournant son visage jusqu'à ce qu'il soit pressé contre le dossier du canapé. Il ferma les yeux et imagina Louis, son corps mince, ses petites mains et son visage quand il jouissait. « C'est pour ça que j'ai pas pu le faire cette fois, parce que c'était comme si... personne d'autre n'est toi. »
« Quoi ? » La voix de Louis fut plus nette et les yeux de Harry s'ouvrirent brusquement.
« Quoi ? »
« Cette fois ? » demanda-t-il, plus fort. « Est-ce que tu... oh mon Dieu. »
« Louis, qu'est-ce que tu – »
« Alors c'est un truc ? »
« Qu'est-ce qui est un truc ? »
« Tu n'as pas pu le faire cette fois, mais il y a d'autres fois où tu peux le faire ? »
La bouche de Harry était sèche et son cœur battait à la chamade. « J'veux dire, Louis, on n'est pas... on n'a jamais eu cette conversation, alors je ne pensais pas – »
Louis rigola et c'était complètement dépourvu d'humour. « Putain, et je me suis senti coupable d'avoir juste embrassé quelqu'un d'autre à Nouvel An. »
« T'as embrassé quelqu'un d'autre à Nouvel An. »
Et ça ne devrait vraiment pas, mais la prise de conscience abasourdit complètement Harry. Elle l'énerva, le blessa et le rendit triste même s'il savait que c'était presque platonique en comparaison à ce qu'il avait fait avec d'autres personnes.
« Ouais, mais ne t'en fais pas, j'ai pas baisé avec lui. C'est seulement acceptable quand c'est toi qui le fais. »
« Lou— »
Mais le son à l'autre bout du fil se coupa et la conversation fut terminée, tout ce que Harry pouvait entendre était sa propre respiration frappant le téléphone.
Il se sentit malade quand il se rendit compte qu'il avait prit pour garantie cette idée totalement infondée que Louis ne passerait pas à quelque chose d'autre, jamais. Qu'il n'avait rien à craindre parce qu'il semblait lui être si dévoué, tellement stable, toujours là quand il rentrait et le voyait dans les mêmes endroits. Ça le frappa durement quand il pensa à toutes les fois où il avait supposé que Louis était sorti avec Stan et avait pu être en train de charmer toutes les personnes présentes dans chaque bar – ce qui ne serait même pas surprenant, étant donné qu'il était la personne la plus adorable de l'univers, et qu'il charmait presque tout le monde en un seul regard.
Harry se leva du canapé et se servit un verre d'eau pour conjurer une gueule de bois inévitable. Il jeta son diadème sur le sol de la cuisine puis se roula en boule sur le canapé. Il appela à nouveau Louis mais tomba directement sur sa messagerie et Harry s'endormit avec son téléphone dans la main, juste au cas où.
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