Chapitre 13

Louis

Il n'y eut rien de plus qu'un silence radio de la part de Harry pendant la première moitié du samedi, et Louis fut soulagé.

Il n'était pas prêt à conforter la façon dont les choses avaient été délicates après avoir vu Liam, ou sa sortie brusque pour laquelle il se sentait, malgré tout, vraiment coupable. Harry l'avait déjà vu vulnérable plus de fois qu'il n'aimait l'avouer et il détestait ça. Il détestait que Harry lui donne l'impression que c'était correct de se laisser aller aussi profondément pour lui faire regretter à la fin.

Ce qui était encore pire était le fait qu'il ne l'avait pas vu venir, même en sachant comment Harry ne s'attachait jamais à quoi que ce soit pendant très longtemps. Sa chambre chez ses parents était remplie de choses qu'il avait commencées et jamais finies : des instruments, des projets d'art et un putain de sabre d'escrime. Il n'avait pas été en couple depuis le lycée, il ne considérait personne comme son meilleur ami, mais il avait des centaines de connaissances pour encombrer tous les jours son mur sur Facebook.

Alors, ouais, il n'y avait aucune raison pour laquelle il devrait se sentir aussi surpris par le fait que Harry veuille commencer à mettre de la distance entre eux. Harry se tenait à une distance de sécurité de tout. Il ne savait pas pourquoi il avait pensé qu'il serait en quelque sorte une exception ou pourquoi il avait cru avoir une sorte de permanence dans la vie de Harry, mais il avait l'impression d'être un idiot qui avait été naïvement optimiste.

Il réagissait peut-être de façon excessive parce qu'il n'y avait pas vraiment de crainte que Harry le coupe complètement de sa vie, mais Louis avait l'impression de devoir s'y préparer. Il ne voulait pas se sentir à nouveau pris au dépourvu.

Il passa la journée sur son canapé, somnolant en regardant des vieux épisodes des Frères Scott jusqu'à ce qu'il soit trop feignant pour continuer de changer les disques. Il sauta le petit-déjeuner et le déjeuner, et quand il se motiva enfin à aller dans la cuisine pour réchauffer des restes pour le dîner, il vit un message de Harry. Après une matinée passée à angoisser à propos de tout, le ventre de Louis se tordit avant qu'il n'ouvre le message, s'attendant au pire.

C'était une photo de Harry tirant la langue, avec le pouce d'une main levé et tenant un pinceau dans l'autre. Il y avait des éclaboussures de peinture partout sur son tee-shirt blanc et des tâches dans ses boucles qui étaient encore plus ridicules et dans tous les sens que d'habitude. Le message était typiquement Harry – une blague ringarde de vieux. J'dois perfectionner mes compétences en peinture !!! (ndlt : aucune blague en français puisqu'il y a un jeu de mot avec 'brush up on' qui veut dire 'perfectionner' et 'brush' qui veut dire 'pinceau')

« C'est quoi ce bordel ? » dit-il à voix haute pour personne, puis il balança son téléphone sur le comptoir.

Il ne savait pas ce qui était le pire – le fait qu'il avait reçu le message en premier lieu, ou le fait qu'il avait totalement l'intention de l'ignorer. Après avoir mangé son dîner, il éteignit son téléphone dans un moment d'auto-apitoiement et décida que 21h34 était une heure parfaitement acceptable et raisonnable pour aller se coucher un samedi soir.

Pendant les secondes avant de s'endormir, il espéra, mélancoliquement, que Harry partirait sans lui dire au revoir, qu'il oublierait Louis, qu'il ferait quelque chose de détestable et terrible et que Louis ferait un pas de plus vers le fait de tourner la page, parce que ça devait être plus facile que ces limbes de nostalgie.

**

Il y eut un coup à la porte.

Louis se redressa dans le lit, son cœur battant à la chamade, les yeux bouffis. C'était, certainement, un cambrioleur parce que son réveil lui indiquait minuit, et il n'y avait aucun moyen que quelqu'un qu'il connaisse vienne sans avoir appelé en premier.

Sauf que son téléphone n'était pas allumé. Merde.

Il attendit pendant cinq secondes, sa poitrine se gonflant alors qu'il regardait, impuissant, partout dans sa chambre noire. Ça devait être un de ses voisins qui rentrait chez lui, ou quoi, parce qu'il n'y avait pas d'autre bruit, sauf qu'ensuite – toc-toc-toc – il y en eut un autre, et Louis se hissa hors du lit.

« Putain de connerie, » marmonna-t-il, les yeux lourds alors qu'il avançait à pas feutrés dans le couloir et dans le salon, portant seulement son boxer et un tee-shirt. Son tibia heurta la table basse et il grogna, encore plus agacé qu'avant alors qu'un autre coup se fit entendre.

Au moment où Louis déverrouilla la porte et attrapa la poignée, il était prêt à tuer quiconque se trouvait de l'autre côté, mais quand il l'ouvrit d'un geste brusque, il fut trop choqué pour être en colère.

Il eut qu'une fraction de seconde pour comprendre ce qu'il se passait et il avala la boule qu'il avait dans la gorge alors qu'il se tenait là, soudainement impuissant et coincé dans une sorte de paralysie, qu'il n'avait seulement déjà ressentie en rêves. Il était choqué et complètement immobile jusqu'à ce que les pas avançant vers lui le firent reculer, même si la dernière chose qu'il voulait faire était essayer de s'éloigner.

C'était comme s'il y avait une force invisible entre leurs corps, attirant Harry vers lui jusqu'à ce que le corps de Louis se retrouve coincé contre le mur derrière eux. Il sentit son dos le heurter douloureusement, mais la main de Harry fut derrière sa tête avant même qu'il ne s'en rende compte, le tendant tendrement pour l'empêcher de se faire mal et pour écraser désespérément les lèvres de Louis contre le siennes.

C'était exactement comme la première fois qu'ils s'étaient embrassés, la même douceur sur sa langue mais son urgence la défiait. Ce n'était plus nouveau et Harry l'embrassait comme s'il le connaissait, tous les tenants et aboutissements et l'épave déboussolé qu'il était devenu pendant les dernières vingt-quatre heures.

Ce fut assez pour rendre Louis à fleur de peau, comme s'il sortait de plus en plus de lui-même à chaque fois que la langue de Harry passait contre la sienne, et même s'il avait la présence d'esprit de se demander pourquoi ça arrivait, il s'en ficherait. Il n'avait jamais été plus enclin à être malmené, juste pour être irresponsable avec lui-même comme s'il pouvait évacuer quelque chose dont il avait besoin de se débarrasser.

Ses mains tremblèrent quand il les enroula autour des clavicules de Harry, enfonçant si fermement ses ongles dans sa peau que Harry haleta dans sa bouche et il sut qu'il devait avoir écorché la peau, qu'il verrait des marques rouges quand il aurait Harry exposé devant lui. Ils donnaient l'un à l'autre ce qu'ils voulaient ; Louis aimait être embrassé à en perdre pied, ses genoux ployant sous lui, et Harry avait envie de plus à chaque fois que Louis lui faisait juste un petit peu mal.

Un de ses genoux passa entre les jambes de Harry, essayant d'aligner leurs hanches mais leurs corps étaient sculptés trop différemment pour s'assembler en étant debout. Avant même d'avoir le temps de se morfondre de la perte de contact, la prise tendre de Harry dans sa nuque devint plus avide, étendant ses longs doigts sur ses fesses et poussant Louis à se mettre sur le pointe des pieds pour qu'il puisse sentir à quel point il était dur dans son pantalon plein de peinture.

La chaleur entre eux était presque insupportable, son appartement semblant étouffant jusqu'à ce que Louis fût finalement obligé de reprendre son souffle. Les lèvres de Harry étaient rouges, gonflées et juste là, encore, frôlant seulement légèrement celles de Louis alors qu'ils partageaient un souffle irrégulier.

Louis releva l'un de ses poings pour frapper le torse de Harry, une seule fois, inclinant sa tête en arrière pour avoir finalement une bonne vue sur ses yeux, même si ce fut une décision qu'il regretta immédiatement quand il aperçut à quel point ils brillaient violemment dans le noir. Ils étaient légèrement rouges comme s'il avait pleuré à un moment pendant la soirée, et Louis ne voulait même pas y penser. Il ne pouvait pas penser à ce que signifiait le fait que Harry soit dans son appartement à minuit passé, le touchant comme s'il n'avait jamais eu la permission de s'éloigner de lui en premier lieu.

« Louis, » chuchota Harry, le lâchant pour qu'il puisse à nouveau reposer à plat sur le sol, mais Louis ne le fit pas. Il resta sur la pointe des pieds, renforçant sa prise sur le torse de Harry tandis que ce dernier caressait tendrement son visage de ses deux mains. Il lui lança un regard qui fit si peur à Louis que son instinct fut de commencer à secouer sa tête.

« Non, viens juste au lit. » Il n'y avait aucune discrétion dans la façon dont les yeux de Louis passèrent des yeux de Harry à ses lèvres puis remontèrent à nouveau. Harry abandonna immédiatement et l'embrassa, revenant déjà là où il avait été depuis qu'il avait passé la porte.

Louis se sentit un peu fier quand il se rendit compte qu'il avait empêché Harry de s'échapper de la seule chose dont il savait, avec certitude, qu'ils avaient tous les deux besoin à cet instant. Harry le prouva en le décollant du mur et en se plaquant dans son dos alors qu'il dirigeait Louis vers la chambre.

Ils étaient désordonnés, cognant dans une table et un cadre sur le mur, ils s'arrêtèrent de temps en temps pour un autre baiser tellement poignant que les derniers pas parurent des kilomètres. Harry attrapa ses épaules et poussa Louis pour le faire tomber contre son lit défait, l'observant reculer tout seul vers la tête et se redresser sur ses coudes pour regarder Harry commencer à se déshabiller. C'était sexy de simplement regarder les muscles de ses bras se contracter alors qu'il se penchait en avant pour défaire ses Converses et retirer ses chaussettes. Après l'avoir fixer pendant une minute, Louis enleva son propre tee-shirt, prenant le temps de simplement rester là pour apprécier les parties de Harry qu'il aurait facilement pu prendre pour acquis avant.

Ses cheveux avaient un peu poussé depuis l'été et son bronzage avait disparu. Il y avait également un papillon sur son torse maintenant, mais ce foutu bracelet était toujours autour de son poignet. Quand il fut finalement en boxer, il releva les yeux vers Louis avec le même désir dedans que Louis avait essayé de recréer dans sa tête pendant des mois.

Ils restèrent silencieux alors que Harry grimpa au dessus de lui, écartant ses cuisses avec l'un de ses genoux pour pouvoir se coucher entre elles. Ils se frottèrent l'un contre l'autre, les mains de Harry souples et entraînée quand il retira les deux derniers bouts de tissus de leurs corps pour pouvoir bouger sa paume sur les testicules de Louis et le long de son sexe, enroulant sa main autour tandis que Louis étalait du liquide séminal sur son ventre.

« Je vais te baiser, » marmonna Harry, cherchant toujours à initier un autre de leurs baisers, continuant comme la réplique d'un tremblement de terre jusqu'à ce que Louis le repousse légèrement, attrapant le collier qui pendait sur son torse et tirant une fois dessus, expérimentalement.

« T'es toujours tellement sûr de toi, » chuchota-t-il en réponse, observant les yeux de Harry pour y voir un changement, se demandant s'il devait croire ses propres mots.

Il y eut une seconde où Harry hésita et Louis regretta ce qu'il venait de dire, parce qu'il devait savoir que même si c'était seulement vrai à quatre-vingt-dix pourcent, l'autre dix pourcent comptait quand même pour quelque chose. Ça le frappa comme un raz de marée, le fait que Harry n'était pas insensible. Pendant tout le temps qu'il avait passé à l'idéaliser, il avait oublié certains des détails les plus doux.

Avant d'avoir la chance de dire quoi que soit, Harry l'embrassa, avec douceur contrairement à la façon dont il tenait son bras et il l'invita à se retourner. Louis sentit son sexe tressauter à la rudesse, aimant le fait que Harry n'essayait jamais d'être trop prudent avec lui.

Il s'installa à genoux, posant ses avant-bras contre le matelas et balançant ses hanches en arrière alors qu'il laissa Harry fouiller dans sa table de nuit. La même bouteille à moitié vide s'y trouvait depuis la dernière fois qu'ils avaient été ensemble dans l'appartement de Louis, et elle pourrait très bien avoir le prénom de Harry inscrit dessus, puisque personne d'autre n'avait été là depuis.

La position à elle seule le rendit vulnérable, sachant à quel point il devait avoir l'air en manque aux yeux de Harry, avec la façon dont il essayait de frotter son sexe contre la couette froissée sous lui. Son souffle se coupa d'anticipation quand il entendit le bouchon être ouvert puis il sentit deux des doigts de Harry taquiner son trou. C'était incroyable d'être touché par quelqu'un d'autre, par Harry, après des mois sans.

Lorsqu'il eut trois doigts en lui, les courbant pour atteindre son endroit, Louis se contracta et jouit presque sur le champ, sentant son corps se baisser encore plus vers le matelas, le front posé contre. Il laissa Harry continuer à jouer avec lui comme ça, un frisson visible courant le long de sa colonne vertébral quand il se sentit être encore plus ouvert pour que Harry puisse regarder ses propres doigts le préparer.

« Harry, » avertit-il, le mot sortant à peine d'entre ses dents serrées parce qu'il se sentait de plus en plus sur le point de s'effondrer et Harry n'était même pas encore en lui. La douleur qu'il avait ressenti depuis août et qui s'était intensifié la dernière fois qu'ils s'étaient parlés n'allait pas être apaisée par le simple fait d'être touché. Il avait besoin que Harry le baise, qu'il rende ça tellement puissant et bon qu'il oublierait le manque et la perceptive d'un cycle interminable où il le ressentirait à nouveau.

Harry attrapa le préservatif qu'il avait posé à côté d'eux et Louis l'entendit commencer à déchirer l'emballage avec ses dents. Il tendit une main en arrière pour atteindre le seul morceau de peau qu'il pouvait, s'accrochant timidement à la hanche de Harry pour l'arrêter. « Non, oublie ça. Je te veux toi. A moins que... »

Il ne put finir la question sans sentir son ventre se retourner, mais Harry ne le fit pas s'attarder trop longtemps dans cette fosse de pensées se bousculant dans sa tête. Il bougea derrière lui et se pencha pour l'embrasser entre ses omoplates et dans le cou, son souffle effleurant sa peau et faisant frissonner Louis lorsqu'il chuchota dans son oreille. « Je ne l'ai pas fait... »

C'était stupide, mais Louis se sentit soulagé, étouffant le son qui voulut s'échapper de lui parce qu'il avait été plus inquiet à ce propos qu'il ne s'était autorisé à le reconnaître. Ce n'était pas comme s'il avait le faux espoir que Harry serait un jour à lui, mais lorsqu'il le tenait de cette façon, étendu de façon si solide au dessus de lui, il avait l'impression que c'était le cas.

« Dis-moi ce à quoi t'es en train de penser, » demanda Harry, glissant sa main dans sa nuque et autour de sa gorge, le maintenant sans exercer de pression sur sa peau.

Il ne pensait pas pouvoir répondre, mais il se força à dire simplement la première chose qui lui vint en tête. « J'veux te sentir jouir, » souffla-t-il, puis il clarifia, « en moi. » C'était la version courte mais c'était tout ce qui comptait à cette seconde en particulier.

Le souffle de Harry se coupa et il posa plus fermement sa paume sur le cou de Louis, il le maintint en place pendant une fraction de seconde, faisant haleter Louis à la simple idée d'avoir ses voies respiratoires coupées, avant de se positionner à genoux derrière lui. Il enfonça ses doigts dans la ligne de muscle entre le cou et l'épaule de Louis et y appuya fort, le distrayant de la douleur sourde alors que Harry faisait pénétrer son gland en lui. La pénétration fut lente, un petit peu brusque, et la tête de Louis tomba en avant, trop fragilisé par l'étirement pour même se maintenir droit.

« Respire, Louis, » murmura-t-il, et Louis ne s'était pas rendu compte qu'il retenait son souffle jusqu'à ce qu'il expire, tremblant, se sentant submergé par à quel point c'était bon d'avoir à nouveau Harry, prenant soin de lui comme ça, sachant exactement comment le lire sans faire le moindre effort.

Harry prit en coupe le cou de Louis et appuya deux doigts sous sa mâchoire, soulevant sa tête en arrière, et il maintint la pression jusqu'à ce que toute la gorge de Louis soit exposée, son dos cambré. Il se retira en un geste tellement lent que Louis retint un gémissement, puis Harry pénétra à nouveau en lui, cette fois de façon plus fluide et rapide, faisant tourner la tête de Louis.

Le rythme devint immédiatement frénétique, et la prise de Harry sur la mâchoire de Louis se relâcha pour qu'il puisse tenir son épaule, le poussant en arrière à la rencontre de ses va-et-vient. Le bruit des hanches de Harry contre les fesses de Louis était tellement fort, et le simple fait d'imaginer le point de vue de Harry était assez pour que Louis ferme ses yeux et attrape les draps pour tenter de repousser son orgasme encore un petit peu. Il ne s'y était pas du tout attendu, et être pris au dépourvu rendait ça encore plus difficile à supporter parce qu'il était renversé par à quel point c'était bon, le temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois et la façon dont Harry manipulait son corps de la bonne manière.

« Louis, putain. » Harry ponctua ses mots en attrapant les fesses de Louis avec ses deux mains, les écartant et y enfonçant le bout de ses doigts jusqu'à en faire mal.

Louis ne put se retenir plus longtemps, pas après ça. Il appuya son front contre le matelas, à bout, et il posa ses bras devant lui. Harry attrapa son poignet et se pencha en avant, soufflant chaudement dans l'oreille de Louis et ça envoya un frisson le long de sa colonne vertébrale, parce que c'était tellement intime. Il était tellement proche que Louis n'avait qu'à tourner sa tête pour pouvoir l'embrasser brutalement.

« Je – » murmura Louis, un avertissement, parce que c'était trop, tout d'un coup. « J'peux pas – » et Harry comprit, ou il sembla comprendre. Il passa une main devant Louis et caressa toute la longueur de sa gorge, le tenant faiblement et chuchotant contre son cou. « J'veux te faire jouir, Louis, allez. Regarde-toi, si foutrement ouvert pour moi. J'ai pensé à te mettre dans cet état pendant des mois, » l'encouragea-t-il, tendant une main sous lui pour caresser une seule fois son sexe, et ce fut tout ce qu'il fallut à Louis pour ruer ses hanches en avant pour chercher le contact. Il gémit puis jouit rapidement et puissamment dans la main de Harry, la force de son orgasme fit trembler tout son corps et le fit se contacter autour de lui.

« Oh mon dieu. » Harry eut l'air d'être étonné, comme s'il avait pu oublier à quel point c'était soufflant à chaque fois qu'ils le faisaient. Il passa ses ongles le long du dos de Louis, le faisant encore plus trembler, puis Harry finit par se taire, aucun halètement, aucun gémissement, rien à part un jet chaud, un battement et une plénitude qui firent tressauter le sexe de Louis, une dernière fois, alors qu'il se répandait en lui.

C'était tellement trop que le corps de Louis tomba contre le matelas, gémissant à combien il se sentait plein, à comment il se sentait usé de la meilleure des façons possibles. Sans aucune barrière entre eux, la chaleur semblait tellement plus intense et il frémit quand il sentit le front de Harry se poser entre ses omoplates, comme si son corps avait finalement cédé.

Il put sentir un peu du sperme de Harry couler quand celui-ci se retira et il frissonna à combien ça semblait obscène, bon, chaud et addictif. Bougeant sous son poids, Louis se mit sur le dos, les bras étendus sur le oreiller au dessus de sa tête tandis qu'il laissait Harry embrasser son cou, ses lèvres et son front, le couvrant d'affection que Louis était toujours trop sonné pour rendre.

Cependant, c'était agréable cette façon dont Harry ne devenait jamais froid après le sexe. Il était obligé d'embrasser, de toucher et de parler pendant qu'il récupérait.

Les lèvres de Harry se posèrent enfin sur les siennes et Louis soupira, enroulant l'un de ses bras autour du cou de Harry pour le maintenir en place. Harry attrapa son avant-bras, cependant, séparant leurs lèvres de quelques centimètres et le regardant avec une urgence entièrement différente. « Je pensais pas ce que j'ai dit. J'pensais que ça rendrait les choses plus faciles, mais c'est foutu. C'était une idée stupide. »

« C'est pas grave, » dit Louis, parce qu'il n'était pas sûr de quoi dire d'autre, mais Harry secoua sa tête et l'embrassa à nouveau, traçant la mâchoire de Louis du bout du pouce.

« Ça l'est, » marmonna-t-il, « je suis désolé. » Il détourna le regard, visiblement frustré. « J'ai l'impression de nous avoir fait perdre notre temps. »

« Harry, » dit Louis, près de l'agacement à cause de la façon dont il devenait insistant pour convaincre Louis qu'il avait merdé. « On savait que ça craindrait dans tous les cas. »

Harry déglutit assez fortement pour que sa pomme d'Adam s'agite, puis il glissa ses bras entre Louis et le lit et le tint fermement par la taille. « Je sais pas ce que j'ai cru. Mais j'avais juste envie de toi tout le temps. Toute la journée hier, genre, depuis la minute où je t'ai vu. »

Il n'y avait jamais une façon suffisante pour se préparer au niveau d'honnêteté brutal avec lequel Harry exprimait ses compliments, et Louis sourit simplement pour tenter de ne pas le prendre au sérieux.

« Vraiment, » insista Harry et il mordilla la lèvre inférieure de Louis. « Ton cul pourrait combler le déficit budgétaire. »

« Il pourrait inciter la paix dans le monde, en fait. »

Harry grogna et le serra fermement, plein d'affection, de tendresse et de bonne humeur. « Ouais, c'est ce que je voulais dire. »

Ce que Louis désirait le plus était de se détendre dans la sensation qui se répandit en lui alors que leurs respirations étaient en harmonie ; il voulait savourer la façon dont le poids de Harry le maintenait contre le lit, les petits bruits qu'il faisait alors qu'il se penchait pour déposer un baiser dans son cou. Tout ça, cependant, chaque chose agréable qu'il ressentait était submergée par cette peur qui était tellement étouffante qu'elle menaçait de ruiner le bonheur délicat qu'ils étaient en train de partager, après des mois d'incertitude et où il lui avait tellement manqué que ça avait été comme une douleur physique. Louis pouvait la sentir commencer à resurgir à chaque minute qui passait, et ça le rendit malade.

Il eut envie de demander quelque chose ; il voulait savoir si Harry ressentait la même chose, s'il lui avait manqué de la même manière, mais il ne pouvait pas se résoudre à poser une telle question piège, pas alors que la réponse pouvait le détruire. C'était mieux de ne pas savoir, pensa-t-il, si Harry n'allait pas fournir l'information de lui-même, et après les derniers jours, il était complètement sûr qu'il n'allait pas lui dire en premier.

Harry était silencieux depuis quelques minutes et Louis pouvait pratiquement entendre toutes les pensées implicites qu'il n'exprimait pas.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » murmura-t-il, poussant du nez la joue de Harry jusqu'à ce qu'il regarde.

Il le fit mais ne répondit pas. C'était l'expression que Harry avait lorsqu'il réfléchissait, et Louis devait simplement être patient dans ces moments, parce qu'il savait que ce qui allait arriver serait quelque chose à quoi il avait évidemment pensé pendant les cinq dernières minutes.

Il l'embrassa tout simplement, gagnant lui-même du temps, et Louis se laissa faire, se sentant étourdi par à quel point c'était toujours aussi bon avant que Harry ne se recule et appuie leurs front ensemble.

« J'ai pas envie de te laisser, » murmura Harry.

Autant Louis avait voulu l'entendre, autant les mots en eux-mêmes étaient dévastateurs, plus un mal qu'un réconfort. Il déglutit et mordit sa lèvre, puis il releva son regard vers Harry, trouvant ses yeux dans la pénombre de sa chambre.

« Et si je te demandais de rester ? »

« Non, » Harry secoua sa tête. « Ne me fais pas ça, Louis. »

Il prit en coupe le visage de Louis et l'embrassa. Louis savait que c'était juste pour le faire taire, mais il se laissa quand même faire, parce qu'il en avait déjà trop dit et il pouvait sentir les mots s'il te plaît au bout de sa langue, il pouvait se sentir plus proche de supplier qu'il ne voulait l'être.

Il laissa la bouche de Harry l'étourdir jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce qu'ils cherchent tous les deux leurs souffles et roulent sur leurs flancs pour se faire face. Même si ce fut difficile d'arrêter, ils le firent par paliers et ils ne dirent pas un seul mot avant de s'endormir, rien du tout, parce que chaque mot dans la tête de Louis compliquerait encore plus les choses.

**

Tout espoir naïf, que Louis avait eu en pensant que dire au revoir à Harry serait plus facile la deuxième fois, fut réduit à néant quand ils arrivèrent à l'aéroport. C'était tellement différent, tellement plus lourd qu'avant, quand ils avaient été privé de sommeil et dans des humeurs tellement différentes que tout avait eu l'air surréaliste, comme s'ils s'étaient regardés à travers un objectif. Harry était là puis partait, comme une coupure franche, mais Louis pouvait déjà sentir que ça allait être mille fois plus dur. Il n'y avait aucun moyen pour qu'il puisse se détacher de la même façon qu'il avait essayé de le faire auparavant.

Jetant un coup d'œil vers le siège passager, Louis laissa ses yeux se délecter du profil de Harry, ayant l'impression que c'était un moment comme un autre pour être complaisant et vraiment le regarder. Harry était trop distrait de toute façon, comme il l'avait été depuis qu'ils étaient entrés dans la voiture, et il lui fallut une bonne minute avant de remarquer les yeux de Louis sur lui.

« Pourquoi c'est aussi dur cette fois ? » Harry passa une main dans ses propres cheveux, les repoussant en une touffe en désordre au dessus de sa tête qui avait l'air tellement ridicule que Louis ne put s'empêcher de rigoler faiblement à leur état désespéré, tirant Harry vers le centre de la console pour pouvoir les arranger.

Harry s'approcha facilement, lui lançant seulement un regard curieux avant que Louis lève une main pour aplatir les boucles de Harry et repousser sur le côté le tas se trouvant à l'avant. Un bout du col du blazer de Harry était rentré à l'intérieur et Louis arrangea ça, également, tout en ignorant le fait que Harry le regardait d'une façon qu'il pouvait seulement imaginer être trop douce pour qu'il puisse le supporter.

« Voilà. C'est beaucoup mieux. »

« Merci, bébé, » marmonna Harry, posant sa main sur la courbe entre le cou et l'épaule de Louis, ignorant le levier de vitesse pour pouvoir lui voler un baiser. Louis savait qu'ils prolongeaient l'inévitable, mais ils en avaient besoin cette fois-ci, parce qu'il savait déjà ce que c'était de laisser partir Harry et il voulait continuer à éloigner cette sensation pendant aussi longtemps que possible.

« Je me sens pas prêt, » confessa Louis, lâchant Harry pour pouvoir regarder à nouveau devant lui, ne voulant pas voir s'il y avait une forme de culpabilité dans ses yeux à cause de ce qu'il venait de dire. Faire se sentir mal Harry d'avoir une vie quelque part d'autre était la dernière chose qu'il voulait faire, mais il savait que c'était peut-être sorti comme tel, comme s'il essayait de le convaincre que tout irait bien et que tout ça disparaîtrait si Harry restait simplement ici.

Peut-être que c'était vrai, mais c'était aussi loin d'être aussi simple.

Finalement, ils se dirigèrent vers l'intérieur de l'aéroport et, après que Harry fut enregistré, ils mirent deux chaises côte à côte à une table vide devant le Dunkin Donuts. Harry avait sa carte d'embarquement et sa carte d'identité posées sur la table devant eux, et il prenait des gorgées de son café comme si c'était une distraction plutôt qu'une nécessité. Il n'avait pas retiré sa main de sur la cuisse de Louis depuis qu'ils s'étaient installés, le contact était tellement naturel et familier que ça semblait ridicule que Louis se retrouverait sans dans moins d'une heure.

Ça faisait plus d'un an que Louis ne s'était appelé le petit-ami de quelqu'un, ce qui faisait réellement beaucoup de temps pour lui. Il fonctionnait mieux en couple, ça avait toujours été le cas parce que le jeu du chat et de la souris, le fait de ne pas savoir et les « rencards » l'amenaient à un niveau de frustration qu'il détestait, ce qui était la raison pour laquelle cette chose avec Harry était, Louis en était sûr, sur le point de doucement le tuer. Il n'y avait rien de garantie, pas même avec les longs doigts de Harry caressant sa cuisse comme s'il en avait le droit, et il ne put s'empêcher de se demander comment ça se passerait s'il n'était pas sur le point de prendre un avion pour rejoindre l'autre côté du pays.

Il eut envie de poser la question, peut-être. Il voulait demander à Harry chaque 'et si' qui lui venait en tête, mais il savait que même s'il entendait ce qu'il voulait bien entendre, ça ne changerait quand même rien.

Il y avait également aucune bonne raison pour Harry d'avoir l'air aussi snob à sept heures du matin un dimanche après cinq heures de sommeil, mais c'était le cas, dans son jeans slim, son tee-shirt blanc hors de prix et son blazer en tweed.

« T'as jamais eu envie d'être à l'aise dans un avion ? »

Harry enleva quelques grains de sucre de ses doigts et haussa des épaules. « Je suis à l'aise. »

« Tu portes un jeggings. »

« C'est un jeans, Louis, et il y a une certaine élasticité dedans. »

« Mon jogging est élastique, » fit-il remarquer, baisant les yeux vers ses jambes et ses vieilles Vans avec un trou au niveau des orteils. « Mais pour être juste, je suppose que je dois avoir l'air de ton clodo de frère qui est ici pour te dire au revoir, avant que tu montes dans l'une de ces machines volantes derniers cris. »

Harry grogna et recracha presque son café. Louis se sentit soulagé, du moins, d'avoir réussi à lui tirer un vrai rire, même s'il était celui qui aurait besoin de réconfort.

Les choses furent légèrement moins tendues après ça, mais il y eut des moments où Harry n'était clairement pas en train d'écouter ce que Louis disait et le fixait simplement du regard. D'un point de vue extérieur, ça devait probablement paraître louche et obsessionnel. Louis l'appelait son regard de tueur en série et il faisait semblant de ne pas l'apprécier.

Il coupa Louis, une fois, en plein milieu d'une phrase, simplement pour le rapprocher de lui et déposer une série de baisers contre sa joue et sa tempe, et ça le prit tellement par surprise que Louis oublia ce qu'il était sur le point de dire.

« J'devrais commencer à aller vers les contrôles, » dit Harry d'une petite voix, puis il donna une rapide tape sur la cuisse de Louis. « Tu viens avec moi ? » demanda-t-il, comme s'il allait le laisser y aller seul.

Louis voulait que ses mains arrêtent de trembler mais Harry les attrapa toutes les deux, les tenant dans l'une des sienne et déposant un baiser sur la jointure de ses doigts alors qu'ils marchaient. Ça le stabilisa jusqu'à ce qu'ils arrivèrent au début des barrières de sécurité où la foule fut plus dense, à cet instant Louis se sentit pris de panique.

Louis se souvenait de comment ça s'était passé en août, quand Harry avait été heureux de partir et qu'ils s'étaient dit au revoir de façon plutôt chaste. Ils avaient plaisanté et s'étaient promis de se parler bientôt, et Louis était reparti en un seul morceau, mais il avait la nette impression que quand il partirait aujourd'hui, il serait déchiré en deux.

Harry avait l'air d'une épave et c'était dur à regarder. Ses yeux étaient sérieux quand il s'arrêta et se tourna vers Louis, sa posture épouvantable et ses paumes moites. « Hé, » dit-il, « viens là. »

Ils étaient déjà proche, mais Louis savait ce qu'il voulait dire, il enroula donc ses bras autour de la taille de Harry et le laissa le tenir fermement par les épaules. Il ne ferma pas ses yeux, il ne lutta pas contre ça, il le serra simplement, encore et encore, et Harry fit la même chose jusqu'à ce qu'ils soient tous les deux à bout de quelque chose de plus que de souffle.

« Harry, » avertit-il, parce qu'il ne savait pas vraiment pendant combien de temps il pourrait rester là, et merde, il n'allait pas pleurer pour ça, non, mais plus longtemps il restait là, plus il était près de le faire.

« Je suis désole que ça craigne autant, » dit Harry, sa voix étouffée par le sommet de la tête de Louis.

« C'est pas ta faute, » dit Louis, automatiquement. Harry l'étreignit plus fermement comme s'il voulait se fondre en lui et y rester, et Louis le laisserait faire s'il lui demandait.

« J'en ai l'impression. »

Ils étaient téméraires et marchaient sur des œufs, et si Louis était davantage égoïste alors il aurait probablement insisté pour que Harry continue de le serrer jusqu'à ce qu'il loupe son vol, pour gagner quelques heures de plus ensemble. Mais Louis rassembla finalement chaque once de force qu'il avait dans son corps pour se détacher de lui, laissant ses bras tomber le long de son corps.

Harry ne saisit pas, l'étreignant toujours tellement fermement que Louis leva ses mains pour les poser sur torse et essayer de le repousser gentiment. Même encore, Harry ne bougea pas, le tenant toujours, puis il lui murmura à l'oreille de façon tellement impuissante que Louis souhaita pouvoir porter tout le poids sur ses épaules, pour lui épargner de ressentir tout ça.

« Juste quelques minutes de plus. »

Louis pouvait se sentir craquer, la force qu'il avait rassemblée s'effondrant alors qu'il cédait, enroulant à nouveau ses bras autour de Harry et enfouissant son visage contre son torse.

« Tu penseras à moi ? » Il avait trop peur de relever le regard pour rencontrer les yeux de Harry, parce que c'était la première fois qu'il demandait quelque chose comme ça, la première fois qu'il cherchait une confirmation de la part de Harry.

Malgré à quel point il en avait fortement envie, Harry ne le laissa pas se tirer d'affaire. Il attrapa son visage avec ses deux mains, insistant pour qu'il le regarde.

Les sourcils de Harry étaient froncés comme s'il était confus par le fait que Louis ait même besoin de demander ça, mais à la seconde où Louis s'autorisa à rencontrer ses yeux, tout son visage s'adoucit, son regard devenant si désespérément tendre que Louis regretta d'avoir levé le sien.

« La dernière fois qu'on a été séparé, il y a eu tellement de chose qui m'ont fait penser à toi qu'en fait, j'ai commencé à chercher les choses qu'on n'avait jamais vu ou fait ensemble, ou qui n'avait aucune attache avec toi, tu vois ? J'ai mangé beaucoup de sushi. Toi et moi n'avons jamais mangé de sushi ensemble. »

C'était tellement stupide, bouleversant et tellement Harry de dire quelque chose comme ça que Louis fut frustré, le poussant fortement au torse jusqu'à ce que Harry recule d'un pas. Son expression fut confuse pendant seulement une seconde avant que Louis attrape son col dans ses poings et le tire en avant pour l'embrasser, durement, pas comme les petits baisers qu'ils s'étaient volés depuis qu'ils s'étaient réveillés.

« T'es le pire... putain t'es horrible... » marmonna-t-il contre ses lèvres, « J'ai envie de manger des sushi avec toi, des sashimi aussi, tout ce que tu veux. » Il radotait, étouffant ses mots contre la bouche de Harry jusqu'à ce qu'il sentit sa langue passer vivement contre la sienne.

Quelque part au fond de son esprit, il se rendit compte qu'on devait probablement être en train de les regarder bêtement, qu'ils étaient en train s'embrasser devant un public non averti. Il pouvait très bien imaginer des vieillards grincheux grognant dans leurs barbes et des enfants ayant leurs yeux cachés, mais il ne s'en souciait quand même pas. Il pensait que les vieillards, les mamans et les enfants curieux comprendraient s'ils connaissaient Harry.

Le baiser s'estompa, perdant de sa ferveur en faveur d'Harry embrassant à plusieurs reprises sa joue et le coin de ses lèvres, tellement doucement que c'était comme s'il essayait de les sceller ensemble. « On le fera. C'est un rendez-vous. »

« Je te prends au mot. »

« Je sais qu'il ne vaut mieux pas te mettre en colère, » dit Harry en souriant en coin. Ce n'était même pas drôle, vraiment, mais Louis appréciait l'effort qu'il fallut pour faire une blague, et il lui sourit en retour.

« Tu dois y aller. » Louis pouvait déjà le sentir, le vide grandissant dans sa poitrine, et il était tellement proche qu'il avait presque envie de courir à sa rencontre pour ne plus avoir à attendre. « Passe le bonjour à Niall. »

Harry hocha de la tête puis se pencha en avant pour l'embrasser une dernière fois alors qu'il ajustait la sangle de son sac sur son épaule. Il s'attarda un instant puis fit un grand pas en arrière, il regarda Louis et haussa simplement des épaules, comme s'il n'y avait rien d'autre qu'ils pouvaient faire, pas plus de temps pour retarder l'échéance, rien à dire. Harry déposa ensuite un baiser sur la main de Louis, qui put encore en ressentir la chaleur quand Harry se retourna et s'éloigna pour se mettre au bout de la file.

Quelque chose d'horrible menaça de déchirer la gorge de Louis, un son ou un sanglot ou un gémissement, et il se retourna, avançant aussi rapidement qu'il put pour retourner au parking, son souffle se saccadant de plus en plus alors qu'il rejouait les dernières dix minutes dans sa tête. Ce fut un miracle qu'il réussisse à trouver sa voiture dans l'énorme parking, il tremblait tellement qu'il arriva à peine à déverrouiller la portière et allumer le moteur et ce fut seulement quand celui-ci gronda qu'il perdit pied.

Un flux sans dignité de chaudes larmes coula sur son volant lorsqu'il appuya son front contre, et il fut tellement distrait par le fait qu'il pleurait qu'il oublia presque quelle en était la raison.

Sauf qu'il ne pouvait pas vraiment oublier, il roula des yeux et les essuya lorsque le visage de Harry apparut dans sa tête. Il était fâché contre lui-même de se tourmenter, fâché contre Harry de partir, déçu de se laisser en arriver là, et frustrer au-delà de l'entendement. Il voulait passer directement à la partie où il se sentirait plus comme ça, parce que ne rien ressentir serait mieux que cette douleur embarrassante et honteuse d'avoir dit au revoir à quelque chose qui, avant tout, ne lui appartenait pas vraiment.

Sa tête lui faisait horriblement mal. Il renifla et essaya de se reprendre parce qu'il entendit un klaxon beaucoup trop fort venir de derrière la Jeep. Ce fut seulement là que Louis mit la marche arrière et recula, espérant secrètement rentrer accidentellement dans la BMW impatiente qui attendait pour voler sa place.

Quand il arriva chez lui, il y avait des traces de Harry partout dans son appartement – la table basse était de travers, il y avait le verre d'eau à moitié vide qu'il avait laissé sur le comptoir, ses oreillers et ses draps avait son odeur lorsque Louis se traîna au lit pour dormir. C'était une marque de sa fatigue, pensa-t-il, qu'il puisse quand même s'endormir au milieu de souvenirs aussi forts, qu'il puisse se sentir s'assoupir même quand il jurait que le lit avait piégé leur chaleur corporelle commune sous l'énorme couette défaite.

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