28 : Retour
Je déglutis, jetant un coup d'œil au cendré appuyé contre la porte du vestiaire et qui ne me lâche pas des yeux, les bras croisés, tapant du pied, l'air renfrogné.
- Grouille-toi merde !
- Ou...Oui oui !
J'ai à peine retiré mes gants depuis qu'on est rentré dans le vestibule, je regarde mon uniforme posé sur le banc à côté de moi. Me changer ne me pose aucun problème d'habitude, mais là les conditions sont un peu différentes.
- Qu'est-ce que t'attends !? Je t'enferme ici si tu te dépêches pas ! Me menace-t-il avec une expression massacrante. J'ai pas que ça à foutre !
- Je sais ! Mais ça ne te dérangerait pas de... Regarder ailleurs ?
- Hein ??
- C'est... Gênant...
- Tu te fous de moi !?
C'est en me tournant un peu vers lui qu'il remarque mes joues rougies, il sursaute légèrement et se décide enfin à pivoter en vociférant des insultes à mon encontre. Je soupire puis m'assois pour défaire mes chaussures et mes protections en quatrième vitesse, pareil avec la fermeture éclair dans mon dos, mais en me précipitant celle-ci se prend dans le tissu et se bloque. Je tressaillis, tirant un peu dessus pour tenter de la décoincer, mais rien à faire. Un sourire d'angoisse marque mon visage et c'est avec appréhension que je balbutie.
- Euhm... Tu... Tu pourrais m'aider... ?
Le blond se retourne lentement vers moi avec une furieuse envie de m'exploser la tête.
- Quoi encore !?
Je tire à nouveau sur l'ouverture de mon haut pour lui faire comprendre le problème, il se tend, se retient d'activer son alter et s'avance vers moi, je ferme les yeux au cas où il voudrait pousser un coup de gueule, mais il se contente de poser sa main entre mes omoplates, me mettant complètement dos à lui, je me crispe.
- K-Kac...chan ?
- Arrête de bouger. M'ordonne-t-il, la voix teintée d'agacement.
Je cesse tout mouvement ainsi que ma parole, ses doigts glissent jusqu'au zip de mon costume, je me permets de relever mes cheveux au niveau de ma nuque qui pourraient le gêner et il débloque le mécanisme aisément, descendant un peu la fermeture.
- Me...Merci, je peux me débrouiller maintenant...
Il ne m'écoute pas et continue d'ouvrir mon haut. C'est la deuxième fois qu'on me déshabille aujourd'hui... À cette pensée ambiguë mon corps s'échauffe et je me remets debout, Kacchan n'ayant pas lâché sa prise, dézippe la totalité de mon vêtement d'un coup. Je gémis par surprise en sentant ses doigts effleurer le bas de mon dos et fait volt face, il retire sa main et la laisse en l'air, suspendu à côté de son visage, aussi étonné que moi vu sa tête. Je me plaque contre les casiers, le froid du métal contre ma peau empêche ma température corporelle de grimper en flèche.
Après quelques secondes à se fixer dans le blanc des yeux, il finit par détourner la tête, se relève et part rapidement vers la sortie.
- Je t'attends dehors. T'as 20 secondes.
Il quitte la salle en claquant la porte. Pendant un instant, j'ai cru que lui aussi avait le visage écarlate. Je me laisse glisser le long du meuble de rangement pour m'asseoir, un peu perdu à cause de mes agissements. Je passe ma main dans mes cheveux et commence à triturer une boucle.
- Izuku bon sang... Qu'est-ce qui ne va pas chez toi... ? Marmonnais-je, comme si j'attendais une réponse à ma propre question.
C'est à peine deux minutes après que je quitte le local, bataillant avec ma cravate pour la nouer correctement, en vain. Katsuki se décolle du mûr contre lequel il était appuyé et part directement vers le portail. Je le suis sans dire un mot... La mâchoire serrée. Préoccupé par une dizaine de questions sans issues. Pour me changer les idées, je prends mon portable, en allumant l'écran je me dis que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire.
- 14 messages et 5 appels loupés... Je souffle bruyamment. Je ferais mieux de la rappeler avant qu'elle n'appelle la police.
Je compose le numéro, en ramenant l'appareil près de mon oreille, je décide au dernier moment de l'écarter un peu pour ne pas devenir sourd quand elle décrochera.
- IZUKU !!!
Je rentre la tête dans mes épaules, et remarque que Kacchan fait de même alors qu'il est à plus d'un mètre devant moi, ce qui m'arrache un petit rire.
- Izuku !! Mon chéri où es-tu ?? À l'infirmerie ?? Tu es blessé !? Tu t'es fait kidnapper ??
- Maman...
- J'appelle les urgences pour qu'ils viennent te chercher !? M'ignore-t-elle.
- Maman... Je vais bien...
- Mais tu as vu l'heure qu'il est !? C'est dangereux de rentrer seul !
- Oui je sais, il est à peine 19 heures 30. Et ne t'inquiètes pas, je suis pas tout seul. La rassurai-je en levant les yeux vers le cendré qui semble être attentif à mon échange.
- Comment ça !? Avec qui es-tu en ce moment ?
- Avec Ka... Un ami de ma classe. Il me raccompagne. Je détourne le regard, si je lui dis son nom elle va me poser un tas de questions.
- Oh ! C'est très gentil de sa part ! J'espère qu'il n'habite pas trop loin !
- Non non... A vrai dire... On est presque voisins...
- Mais c'est super ça ! Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Il faudra l'inviter un de ces jours !
Je tic, ne répondant pas sur le coup, je redresse les yeux vers le concerné qui s'est très bien reconnu et qui ne fait que me dévisager impassiblement.
- Ouais... Pourquoi pas. Dis-je à voix basse.
- Tout va bien mon grand ? Tu as l'air fatigué.
- On a eu une grosse journée, je pense que je vais me reposer dans le métro, on est bientôt arrivés à la station.
- D'accord, à tout à l'heure mon chéri ! Bisous !
- Bisous m'man, je t'aime.
Je raccroche, l'esprit encore plus dans le vague qu'avant. On se retrouve sur le quai peu de temps après, il n'y a presque personne et notre train arrive très vite. Je m'installe lourdement sur une des banquettes puis baille, exténué par la journée qui m'a paru interminable, je clos mes paupières et bascule sur le côté sans m'en rendre compte. Ma joue percute l'épaule de Katsuki qui s'est placé à ma gauche, il me repousse avec son coude.
- Dégage le nerd ! T'attends d'être chez toi pour pioncer !
- Kacchan... S'il te plaît... Juste pour cette fois.
Je ne sais même pas pourquoi, mais sur le coup je n'ai pas eu peur de lui répondre, tout ce que je sais c'est que ma demande à miraculeusement marché et qu'il m'a offert son épaule sans broncher. Lui aussi est épuisé et n'a plus la force de me crier dessus. Au final il n'émet qu'un faible grognement et je m'assoupis dans l'instant qui suit.
J'ai l'impression d'avoir appuyé sur pause. Au fond on le sait tous les deux, c'est plus une routine entre nous. Quand il s'énerve contre moi pour un rien et que je panique à chacune de ses actions, je ne sais même plus s'il me fait vraiment peur. J'ai simplement cessé de chercher à savoir ce que j'éprouvai envers lui par habitude... Ou par facilité.
- Oi Deku. Bouge ton cul, on est arrivé.
Je me réveille difficilement et me fais tirer un peu brutalement par l'avant-bras hors du véhicule, Katsuki reprend déjà ses manies rudes et impulsives. Ça n'aura pas duré longtemps. Je me frotte les yeux en baillant une nouvelle fois et marche en silence à coté de lui. On passe devant sa maison qui est sûr le chemin du retour pour aller chez moi. Je continue d'avancer avant de me rendre compte que lui s'est arrêté.
- Ah... Prononçais-je en remarquant qu'il fixe sa demeure. T'as qu'à rentrer chez toi, ça devrait aller à partir de maintenant. Merc-
- Faut qu'on parle. Il repose son attention sur moi, sa phrase me fait l'effet d'un coup de fouet. Il s'avance vers le portillon de l'habitation. En voyant que je ne réagis pas, il hausse le ton. Reste pas planté là ! Ramène-toi !
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NDA : Aheyaaaaa.... ><'' Désolé pour le retard !!! Je sais que beaucoup on attendu hier soir que je poste TT J'espère que vous ne m'en voulez pas trop ! Je ne sais pas comment me faire pardonner >x<""
Et sinon on a dépassé les 10k vues... J'ai encore du mal a y croire xD Je pensais pas faire plus de mille vues moi xP Donc merci énormément à tous et encore navré pour le retard !!
29 : Chez les Bakugou
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