Chapitre 7

"Je vais vous raconter une histoire terrible sur la contraception orale. J'ai demandé à une fille de coucher avec moi, et elle m'a dit non." - Woody Allen

Aujourd'hui c'est le grand jour. C'est en ce jour que je vais potentiellement réaliser mon plus grand rêve mais également franchir une des nombreuses limites que m'a fixé mon père. Aujourd'hui, je me mettrai en couple avec Marine.

Marguerite m'a déjà expliqué une centaine de fois que Marine est réservée et qu'elle ne se mettra peut-être pas en couple avec moi dès le premier jour, mais je vais tout faire pour. J'attends ce moment depuis bien trop longtemps déjà pour qu'elle daigne me faire tourner en rond.

Je me suis fait beau. Enfin, j'ai essayé. J'ai bien repassé mon uniforme, me suis coiffé avec attention et mit mon meilleur et plus onéreux parfum.

Le temps n'est pas des plus agréables aujourd'hui, le ciel est gris, il pleut et il y a du tonnerre. Je ne risquerait pas de prendre ma voiture ce matin, avec cette pluie les embouteillages doivent être multipliés par deux et puis trouver une place de parking au centre de New-York à cette heure-ci relève du miracle. J'essaierai d'arrêter un taxi.

Je déjeune rapidement avec les restes de gâteau quand ma mère rentre dans la salle à manger toujours vêtue de son pyjama.

"-Bonjour Nathan! Elle fait la voix endormie.

-Bonjour maman! Je lui souris décidément de bonne humeur.

-C'est moi ou tu t'es fait beau aujourd'hui? C'est pour Marguerite? Elle s'assoit face à moi.

-Non, je soupire devant cette insinuation. C'est pour quelqu'un d'autre.

-Quelqu'un d'autre? Elle s'étonne. Et elle en pense quoi Marguerite?

-Pourquoi cette question? Je demande septique.

-Tu sais très bien Nathan. Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas visible qu'elle a une attirance pour toi? Et puis toi aussi...

-C'est bon, je la coupe, arrête toi là. Marguerite n'est pas amoureuse de moi, elle a un copain. Pour la dernière fois, je l'aime bien en tant qu'amie, mais je suis sûr et certain que je n'en suis pas non plus amoureux.

-Comment peux-tu en être aussi sûr?"

Je pourrais lui répondre que Marguerite ne se serait jamais autant investie dans la mission avec Marine si c'était le cas mais ce serait une perte de temps. Je préfère lâcher un long soupire avant de sortir de table, récupérer mon sac à dos et claquer la porte de l'appartement.

J'emprunte l'ascenseur et suis heureux de constater que ma mère n'a pas réussit à faire retomber ma bonne humeur du jour. J'ai l'impression qu'aujourd'hui tout est possible. Comme le fait que cinq secondes après que les portes de la boîte métallique se soient fermées, Flynn père, Flynn fils et Marguerite fassent leur entrée dans l'ascenseur.

J'ai toujours été traumatisé par monsieur Flynn, c'est à cause de mon père je crois. Depuis que je suis enfant, dans tous les dessins-animés où il y avait un méchant, il me rabâchait qu'ils étaient aussi méchants que Flynn.

En m'apercevant, Marguerite me sourit immédiatement et je fais de même. Stefan me fixe froidement comme à son habitude et s'empresse de marquer son territoire en faisant un câlin à Marguerite. Une fois leur câlin achevé Marguerite se retourne vers moi l'air pensive.

"-Comment tu vas en cours Nate? Elle me questionne.

-En taxi. Je réponds calmement.

-Tu n'en trouveras jamais à cette heure-ci! Elle affirme. Viens avec nous on va te déposer. Pas vrai? Elle lance à l'attention de monsieur Flynn."

Elle est si innocente, elle ne sait certainement pas que nos familles sont en perpétuelle concurrence. Il regarde Stefan, puis moi pour finir par Marguerite qui garde le même sourire sur son visage. Il se racle la gorge alors que Stefan serre les mâchoires.

"-D'accord. Il fini par capituler."

Marguerite tape dans ses mains alors que Stefan se cogne l'arrière de la tête contre la paroi de l'ascenseur.

Le trajet se fait long, très long à causes des embouteillages et de la chaussée glissante.

"-Tu vois, j'aurais dû prendre ma moto, nous serions déjà arrivés. Ronchonne Stefan à l'avant de la voiture.

-Déjà que tu n'as même pas eu ma bénédiction pour rouler cet engin, tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser conduire avec ce temps. Désolé de ne pas avoir envie d'apprendre aux informations que mon fils à été renversé par une voiture.

-Putain, je suis grand, ce n'est plus la peine de jouer au papa poule.

-Tu te plains d'avoir un père qui pense à ton bien-être? S'étonne Marguerite assise avec moi sur la banquette arrière.

-Putain Maggie, il crache, ne commence pas, ce n'est pas le moment."

Marguerite lève les yeux au ciel avant de me chuchoter:

"-Cherche pas, il s'est levé du mauvais pied. Il pourrait même se prendre la tête avec un grille pain. Elle s'arrête et fait mine de réfléchir. Oh mais attends, c'est le cas! Il s'est énervé contre le grille pain parce que sa tartine était trop craquante selon lui. Elle se moque. Tu t'es fait beau aujourd'hui! Elle fait la danse des sourcils. C'est pour Marine je devine!

-Peut-être bien. Je lui fais un clin d'œil."

Mon regard capte celui de Stefan qui me regarde froidement dans le rétroviseur central juste avant de remuer dans son siège et de tourner la tête vers la route.

Nous sommes arrivés de justesse à l'heure pour le cours de littérature. En m'installant à ma place habituelle, j'ai pu remarquer que Marine m'a sourit timidement en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Elle m'a sourit! J'ai envie de le crier sur le sommet du monde pour que tout un chacun en soit informé!

Le cours bat son plein, la pluie et les éclairs se déchaînent. Nous lisons un extrait de L'Etranger, de Camus et répondons à un vingtaine de questions sur ce texte. Nous devons analyser le décor, le personnage, ses attributs ainsi que le style de l'auteur. Rien de très compliqué.

Soudain, mes yeux sont momentanément éblouis par un vif flash et immédiatement après, le tonnerre éclate. Marguerite pousse un cri strident avant de se réfugier sur mes genoux et de me prendre dans ses bras. Sa poitrine se bombe et s'affaisse rapidement. Je passe ma main dans ses cheveux en essayant d'être rassurant. Ses cheveux sentent délicieusement bon la noix de coco et le monoï, je souris.

"-Ce n'est rien. Je chuchote.

-Non, sa voix est cassée. Ce n'est pas rien, je suis sûre que la foudre est tombée tout prêt d'ici. J'ai peur moi!

-Tu vas bien, tu n'as pas été touchée c'est le plus important non?"

Elle se décolle de moi et je peux voir ses yeux humides. Carrément! Elle pleure.

"-Monsieur Reyes, je reconnais la voix de Stefan. Vous pouvez leur dire qu'ils nous empêchent de nous concentrer? Il se plaint.

-Marguerite tu veux aller te débarbouiller le visage aux toilettes? S'inquiète de professeur. Elle hoche la tête et il reprend. Quelqu'un peut l'accompagner?"

Marguerite regarde fixement Stefan qui lui fait bien comprendre par des insultes silencieuses qu'il est énervé. Mais certainement fasse à l'insistance de sa petite amie et à son visage angélique, il se radoucit et hoche la tête.

"-C'est bon, je l'accompagne. Il annonce.

-Merci pour ta dévotion Stefan, sourit monsieur Reyes, mais je parlais de quelqu'un de type féminin.

Stefan maronne dans son coin et cognant frénétiquement son stylo contre sa table.

-Je l'accompagne. Se dévoue timidement Marine."

Les deux filles se lèvent et sortent de la salle de classe. De mon côté, au lieu de me concentrer sur mon travail, je me questionne sur l'attitude de Stefan. Il ne s'est pas juste levé du mauvais pied, il est bien trop à fleur de peau. J'espère que Marguerite ne lui a rien dit au sujet de nos baisers d'hier...

Une fois Marguerite calmée, elle revient dans la salle aux côtés de Marine et s'assoit silencieusement à sa place.

"-Tu lui as dit? Je l'interroge directement.

-Tu peux être plus précis s'il-te-plaît?

-Tu as dit à Stefan pour, je me racle la gorge, hier?

-Non, elle expire. Je t'ai dit, il s'est levé du pied gauche, ça lui passera."

L'heure passe, puis la matinée en fait de même. Le temps ne va pas en s'améliorant, l'orage gronde toujours et le vent souffle fort. Je n'ai pas encore eu l'opportunité de pouvoir discuter avec Marine, mais, je garde espoir, je sais que le moment viendra, très bientôt.

Pour l'instant, je déjeune avec Marguerite qui me donne ses meilleurs techniques d'accroche. Je l'écoute passablement dissipé par le regard tueur de Stefan. Elle a beau me dire qu'il est juste de mauvaise humeur, j'ai du mal à croire que ça ne soit que ça. Sinon, elle serait certainement allée déjeuner avec lui. Enfin, je ne vais pas me plaindre, Marguerite me fait bien rire avec sa manière de sursauter à chaque grondement du ciel et puis ça change de mes déjeuners en solitaire.

"-Regarde! Elle m'interpelle. C'est l'heure, elle a l'habitude de se poser dans le jardin à cette heure là. Elle réfléchit. Bon, avec le temps ça m'étonnerait fortement qu'elle le fasse mais suis la et va lui parler!."

Je me retourne et observe Marine se séparant de ses amies avant de déposer son plateau sur un chariot. Marguerite me lance un regard rempli de support avant de former le V de la victoire avec ses doigts.

Je me lève, une boule au ventre, dépose mon plateau et sors de la cafétéria. Je suis Marine de loin en essayant de ne pas paraître pour un violeur psychopathe ayant repéré sa proie du jour. Quand elle marche, ses cheveux blonds se balancent au rythme de ses hanches qui bougent. Elle ouvre la porte d'un salle sur sa droite et après avoir jeté un coup bref coup d'œil à l'intérieur, elle s'y enfonce.

Je décide tout de même d'attendre quelques minutes pour ne pas qu'elle devine que je la suivais mais également pour savoir ce que je lui dirais une fois dans cette salle. Cette fois, Marguerite ne sera pas là pour me dire quoi faire.

J'appuie sur la poignée de la porte et la trouve assise devant une table sur laquelle trônent des livres et des cahiers ouverts. Je referme la porte et elle sursaute. Ses yeux cheminent vers moi et elle me sourit timidement. Je crois même apercevoir qu'elle rougit. C'est étrange, c'est la première fois que ma présence provoque cette réaction chez une fille.

"-Coucou. Elle me dit de sa voix douce et craquante.

-Salut. J'essaye de me détendre mais un blanc se crée entre nous. Qu'est-ce que tu fais? J'essaye en ne pouvant me retenir de penser à Phineas et Ferb.

-Hum... elle jette un coup d'œil à ses cahier puis à moi avant d'hausser les épaules. Je travaillais, mais c'est bon, j'ai fini.

-Pardon, c'était évident. Je fais en me retenant de me frapper.

-Tu me cherchais? Elle demande subitement.

-Euh... j'hésite. Non, je me gratte la tête en hyper-ventilant. Je m'assois juste devant elle et prends une grande respiration. C'est notre pause pourquoi est-ce que tu travailles?

-Oh, elle sourit. Tu sais avec mes cours de danse, je n'ai pas le temps de travailler chez moi. Alors j'optimise mon temps.

-Tu fais de la danse? Je m'étonne.

-Oui, de la danse classique, j'adore vraiment ça."

Nous discutons durant une trentaine de minutes de pleins de choses importantes et d'autres sans trop d'importance. Comme je m'y attendais, Marine est une fille très gentille, toujours douce et souriante, c'est sûrement relié au fait qu'elle soit une danseuse classique.

Cependant, durant toute notre discussion je n'ai cessé de penser à quelque chose. J'ai cette impression qu'elle n'est pas comme Marguerite, elle n'a pas cette faculté de parler sans se retenir d'exprimer ce qui lui passe par l'esprit, ou encore cette facilité de m'agacer et de me faire rire. Elle ne m'appelle même pas Nate. Elle n'est pas aussi folle et spontanée qu'elle. Elle est juste elle mais elle n'est pas elle.

Ces pensées me mettent en rogne contre moi-même parce que Marguerite est juste une amie et que je veux être avec Marine. Pourquoi est-ce que mon cerveau déraille?

Notre discussion connaît présentement un blanc gênant et oppressant. Elle joue avec les manches de sa chemise alors que je fixe bêtement un point sur la table.

"-Ecoute, elle commence à voix basse. Je sais pourquoi tu as envoyé Marguerite faire connaissance avec moi. Je sais pourquoi tu viens me parler aujourd'hui. Je sais que tu veux qu'il se passe quelque chose entre toi et moi. Mais, elle s'arrête et je plante mes yeux dans les siens. Je n'ai pas envie de me tenir entre vous deux quand vous remarquerez ce qui est évident...

-Pardon? Je demande perdu.

-Dis moi que tu ne ressens pas d'attirance pour Marguerite et je te croirais. Elle répond calmement.

-Je... je déglutis ma salive et regarde autour de moi. J'étouffe de chaud pourtant l'air conditionné est bel et bien activé. Un fort coup de tonnerre retentit et je pense immédiatement à Marguerite. Est-ce que celui-ci la fait sursauter? Merde. Désolé, je dois y aller."

J'attrape mon sac et sors à toute vitesse de la classe sans plus oser affronter son regard. Je regarde tout autour de moi et je la cherche. Je dois absolument lui parler. Je ne sais pas ce que je lui dirais, mais il le faut. J'ai chaud, je me rends aux toilettes les plus proches et trempe mon visage d'eau. Je relève ma tête et m'observe dans le miroir, j'ai le teint pale, parce que j'ai peur. Ma tête tourne.

J'entends sa voix et je prête l'oreille. Elle est dans un des cabinet. Elle ne parle pas toute seule, elle est folle mais pas encore sénile, elle se dispute avec Stefan. Son petit-ami.

"-J'ai toujours su que tu étais une pute Maggie! Il s'énerve.

-Quoi? Mais Stef, j'aime bien quand tu joues au mec jaloux mais là tu fais une montagne de trois pommes.

-C'est peut-être parce que je ne joue pas! Il rétorque. Tu crois que je ne vous vois pas, vous passez votre temps à rigoler devant moi.

-Et alors? Je n'ai pas le droit d'avoir un ami? Je suis libre laisse moi faire ce que je veux. Je ne te dis pas avec qui tu peux ou ne peux pas traîner moi!

-Pourquoi lui? Il l'interroge. Je t'ai présenté à pleins de mes potes mais toi tu veux absolument traîner avec lui. Si tu me dis que vous êtes pareils ou un truc du genre, je t'assure que toi et moi c'est fini.

-Qu... quoi? Non, non, non! Stef! Sa voix est cassée. C'est juste qu'il était tout le temps tout seul et triste... tu sais, il me fait de la peine."

S'en est trop pour moi, je sors à toute allure de ces toilettes et de ce lycée. Il pleut toujours des cordes mais qu'importe, ça me rafraîchira et j'aurais peut-être moins de mal à respirer. Je me retrouve rapidement trempé mais peu m'importe. Je marche, ma visibilité est trouble, mes yeux me piquent et j'ai mal au ventre. Je déteste Marguerite d'avoir modifier de la sorte mes sentiments sans jamais s'en inquiéter. Je me déteste de m'être laissé avoir aussi facilement.

Je rentre dans l'appartement en claquant la porte, mes vêtement trempent la moquette et mes chaussures la salissent.

"-Nathan? C'est toi? Tu n'as pas cours cet après-midi?"

Si putain, mais si elle savait à quel point c'est actuellement le cadet de mes soucis. Je m'enferme dans ma chambre et tourne en rond. Mon lit me rappelle notre amitié naissante et ses baisers sucrés.

Je me positionne devant mon miroir déjà partiellement brisé par mes soins. Je m'observe, je fais peine à voir. C'est peut-être pour cela que je lui fais de la peine. Elle ne dit peut-être que la vérité. Si elle s'est donnée tout ce mal pour moi, au point de m'embrasser, c'est certainement qu'elle est très gentille et que je fais énormément pitié.

Le pire dans l'histoire, c'est que je ne me sens même pas triste par rapport à Marine, je ne pense qu'à la brune. Comment j'ai pu croire qu'une journée aussi orageuse pourrait m'être de bonne augure? Je suis con, je me déteste. Le coup part tout seul et je sens de petits morceaux de verre s'infiltrer dans mon poing. La bruit a été plus impressionnant que la fois précédente et ma main est bien plus ensanglantée.

"-Nathan! Ma mère me regarde apeurée dans le cadre de la porte."

Je lève mes yeux rougis vers elle et elle se précipite vers moi. Elle me serre fort contre elle alors que je serre mon point pour amplifier la douleur et ne surtout pas pleurer.

*******

Hey!❤️

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Bon... euh, j'avoue Nate part "légèrement" en vrille à la fin, mais, le pauvre il n'est pas habitué à ressentir des choses comme ça ❤️

Enfin... c'est super étrange parce que à l'heure où je vous parle y a aussi une grosse tempête chez moi et que du coup ils ont fermés les écoles! Je peux lire dans l'avenir ^^!

Kiss kiss :*

Noémie =)

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